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675Si l’Amérique a bien des reproches à se faire, l’Europe, elle, en a également son lot, et notamment celui de manquer de commentateurs libres du calibre de quelques “dissidents” américains. Tom Engelhardt est de ceux-là.
Lisez donc sa chronique sur Antiwar.com de ce jour. Engelhardt décortique le montage général qui fait que la décision de la condamnation à mort de Saddam (pardon, “le verdict du procès de Saddam”) tombe avec un bruit tonitruant le 5 novembre, deux jours avant le 7 (oui oui, c’est mathématique et chronologique), alors qu’un juge irakien un peu primesautier avait d’abord prévu l’annonce pour le 16 octobre. On s’était aperçu, par goût de justice bien faite, qu’une preuve ou l’autre de la culpabilité du monstre restait à vérifier et on avait postposé, ô comme vont bien les choses démocratiques, justement, par hasard le calendrier, ce 5 novembre. Le hasard et la nécessité, disons.
Engelhardt nous rappelle que même le porte-parole de la Maison-Blanche avait admis que ce serait une très bonne chose si, comme par hasard, c’est-à-dire hasard et nécessité divine, l’annonce de la condamnation, pardon du verdict, tombait juste avant l’élection.
« …and White House Press Spokesman Tony Snow, when asked last week by CNBC's Larry Kudlow whether the verdict would be a “November surprise,” even welcomed the question, as well as the prospective verdict, this way:
»“[Y]ou are absolutely right, it will be a factor. But you know what, it may fit into a larger narrative about an Iraqi government that has been doing what the president has said all along which is developing the capacity to sustain itself, defend itself and govern itself and to help us out on the war on terror.”»
Engelhardt dénonce tous ces canards mainstream US (la presse MSM) qui n’ont même pas démonté la manœuvre, sans parler de la dénoncer, depuis que la chose est annoncée. Lisez donc son texte et cette péroraison aussi lugubre que les mœurs des temps crépusculaires que nous vivons — et dites-vous bien ceci : nous sommes tous les otages de ces imbéciles.
«I have little doubt that, weeks, months, or years from now, we'll learn just who carried off this particular administration political ploy – and just how. In the meantime, this is but another small, pathetic tale of how the mainstream media has failed its readers and viewers, blindly and blandly spreading yet another administration fiction about the increasingly fictional land of, and ‘government’ of, Iraq.
»Look far and wide for a blunt account of this fiasco in the normal outlets. You'll do so in vain. If you're curious, take a look instead at what Riverbend, the “girl blogger of Baghdad,” has to say today about the verdict, about what it's like – in an Iraq “at its very worst since the invasion” – to experience firsthand “the frustration of feeling like the whole country and every single Iraqi inside and outside of Iraq is at the mercy of American politics.” So are we, unfortunately; and, on this election eve, you can offer some part of the thanks for that to the major paper or TV network of your choice.»
Mis en ligne le 5 novembre 2006 à 09H24