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769Il y a quelque chose de mélodique, d’harmonieux, une sorte de récompense de la vertu à couper le souffle, comme s’il y avait une justice divine, dans le sort des dirigeants anglo-saxons qui savent y faire après avoir changé le monde. Il y avait le cas de Bill Clinton. Celui de Tony Blair, pendant que l'affaire irakienne est enfin réglée pour les Britanniques, montre qu’il y a une réelle égalité entre les “cousins” anglo-saxons, contrairement aux affirmations des jaloux et des atrabilaires (dont nous sommes, ça c’est sûr). Bien sûr, nous vous en avons déjà parlé. Eh bien nous ne résistons pas à la tentation de le faire encore.
On le sait maintenant, Tony fait de la “big money”, juste récompense de ces longues années où il a participé à la croisade qu’on sait, qui a bouleversé le monde. L’organisation Blair est remarquable, parce que ça turbine bien. C’est d'autant plus remarquable qu’il est en même temps missi dominici de la “communauté internationale” pour résoudre la question du Moyen-Orient, et non rétribué bien entendu. Imagine-t-on plus belle situation héroïque? Le Times de Londres, poursuivant son œuvre faussement venimeuse (le journal appartient à Murdoch, copain de Tony), n’a donc pas raté l’héroïque Tony Blair dans son édition du dimanche (le 16 décembre).
«Sources close to Blair, who left Downing Street last June, say he is delivering up to five speeches a month, with a typical fee of between £100,000 and £200,000.
»Blair, who is also working unpaid as a Middle East peace envoy, is to embark on his most lucrative speaking tour in January, when he is likely to make as much as £500,000 in America and Canada for three speeches in four days.
»On January 14 he will address 5,000 people at the Gibson Amphitheatre, a rock music venue in Universal City, near Los Angeles, for the American Jewish University. The most expensive ticket, at $2,500 (£1,200), includes the chance to join the former prime minister and other speakers at a cocktail reception and dinner, and to have a picture taken with him.
»Tickets are being sold for up to $1,000 to hear him speak the next day at the Californian millionaires’ resort of Indian Wells. Tim Parrott, executive director of the Desert Town Hall lecture series, said Blair currently had greater pulling power than Clinton, who earned £15m for speeches in the four years after he left the White House.
»“There is great interest in how he managed to get along so well with two presidents, one liberal, one conservative,” Parrott said. “His Middle East peace role will ensure he remains in demand for years to come.”
»On January 17 Blair will address 2,000 people at the Westin Harbour Castle, overlooking Lake Ontario, in Toronto. The event is sponsored by TD Bank Financial Group.
»One sponsor said: “Blair has been at the centre of the world’s most important geopolitical events for 10 years. People here want to know what he has to say about his role as a Middle East peace envoy.”»
Non, ne soupçonnez pas Tony Blair de carottage et de glandouillage. Ce serait du bien mauvais esprit. N’allez pas croire une seule seconde qu’il ne fait rien dans son rôle d’envoyé spécial. Pas du tout, il travaille comme un fou, tous frais payés évidemment, y compris la suite-étage complet à l’hôtel American Colony (£1 million par an pour la location), près de Jérusalem. («One hotel staff member said: “One day recently he had meetings with four Israeli ministers in the morning. They came in one after the other – boom, boom, boom, boom. Then he had dinner with Condoleezza Rice [the US secretary of state] in the evening.”») Cherie le voit une fois, deux fois par mois, le rate quand elle se déplace à l’American Colony où elle dîne tristement, en solitaire. Lui, il ne rate pas les autres. Détails:
«Sir Winston Churchill, Graham Greene and Lawrence of Arabia used to be regulars at the Colony, where Blair and his entourage have taken over the fourth floor, with security provided by discreet Scotland Yard protection officers rather than Uzi-toting Israeli-style security.
»A display in the lobby lists recent guests as the actors Uma Thurman, Richard Gere and Robert De Niro; Kofi Annan, the former United Nations secretary-general; the fashion designer Giorgio Armani; and the musician Sting. Field Marshal Sir Edmund Allenby, who liberated Palestine and Syria from Ottoman rule during the first world war, was a frequent visitor to the hotel and said: “If you want dialogue, this is where it happens.”»
Ainsi le personnage de Blair se complique-t-il. Car, à la lumière de cette remarque citée ci-dessus de Tim Parrott, directeur d’une de ces entreprises de l’“industrie de la conférence” («His Middle East peace role will ensure he remains in demand for years to come»), on doit s’interroger. Blair est-il en train de rétablir la paix et la concorde au Moyen-Orient pour tenir haut la main ses tarifs de conférencier ou bien est-il en train de faire ses conférences avec ses tarifs haut la main pour pouvoir continuer à disposer d’une suite à l’American Colony et y rencontrer Uma Thurman, Robert de Niro, Condoleeza Rice, Kofi Annan, “ boom, boom, boom, boom”? Grave question.
Ah oui, ses mémoires (£4,6 millions d’avance sur droits d’auteur de Random House) sont retardés de deux ans. Si, d’ici là, il ne joue pas avec Uma Thurman, dans le projet d’Hollywood encore à mettre au point, – The Liberation of the “American Colony”.
Mis en ligne le 17 décembre 2007 à 06H04