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810Dernière minute ou presque, un étrange chassé-croisé sur l’engagement du président brésilien Lula en faveur du Rafale, conjointement avec Sarkozy. Confusion extrême, marquée par une déclaration du ministre de la défense annonçant que le choix n’est pas encore fait, ce qui contredit le président brésilien et son ministre des affaires étrangères. Cela fait beaucoup, et mérite à la fois attention et prudence dans l’appréciation de cette situation.
Quelques mots de Stephen Trimble, le 9 septembre 2009, sur FlightGlobal.com, sur le cas:
«Brazil President Luiz Ignacio Lula da Silva and French President Nicolas Sarkozy jointly announced the Rafale's selection during ceremonies marking Brazil's Independence Day. The agreement included a commitment by France to buy "a dozen" Embraer KC-390J tanker-transports, although Brazilian officials later put the number at 10.
»But the announcement seemed to catch the competitors for the F-X2 contract off-guard. Even Embraer, Brazil's largest aersospace company, was unable to publish a statement reacting to the news even two days after the announcement was made public.
»Meanwhile, Brazilian Defence Minister Nelson Jobim has issued a statement that appears to contradict Rafale's status as the only fighter selected to enter final negotiations on price. In fact, Brazil's air force will continue negotiating terms for the F-X2 contract with all three competitors in the final round, including Rafale, Saab JAS-39 Gripen and the Boeing F/A-18E/F Super Hornet.»
Giovanni de Brigandi, que nous citons dans notre Faits & Commentaires de ce jour, annonce de ce côté la nouvelle, ce 9 septembre 2009. Il fait un commentaire sur ce rebondissement, ou sur cette mise au point, ou sur cette incroyable contradiction, ou sur ce qu’on voudra en fait de description de l'incident.
«French sources attribute the above announcement to Brazil’s legal obligation to complete the FX-2 fighter competition as originally planned. Simply cutting it short in favor of the Rafale would have made it liable to the other two competitors, Boeing and Saab.
»However, local media report that the statement was demanded by air force commander Gen. Juniti Saito who considers the announcement in favour of Rafale as premature, and who was supported by an emergency meeting of the air force high command. […]
»These new developments contradict Monday’s formal announcement in favor of Rafale by Brazilian President Luis Ignacio Lula da Silva, and by Foreign Minister Celso Amorim, and suggest a power struggle regarding this hotly-disputed contract.
»Thus, the real question today is what extraordinarily powerful argument the air force chief, Gen. Saito, used to persuade the defense minister to contradict, publicly and in writing, the president and foreign minister.»
Il nous apparaît donc bien difficile de faire des commentaires qui seraient nécessairement hâtifs et fondés sur une information confuse, en constant mouvement, etc. Trimble, cité plus haut, suggère dans ses propres “commentaires” “l’incompétence”, ici ou là, ici et là, notamment dans la coordination entre les différents ministères ou organisation concernées. Dans tous ces cas, s’il y avait une affaire vraiment substantielle, c’est-à-dire une opposition réelle, disons politique, quelque part dans le gouvernement, il s’agirait d’une situation nouvelle et exceptionnellement intéressante.
Une seule certitude avec tout cela : il s’agit bien d’une affaire d’une très grande importance, qu’elle se confirme dans le sens proclamée par les deux présidents, ou qu’elle soit infirmée malgré ces proclamations (ce qui serait, de ce point de vue également, une affaire extraordinaire, qui ne serait pas pour autant terminée, – on n’en finit pas). Cela nous renforce dans l’annonce que nous avions l’intention de faire et d’annoncer aujourd’hui – ce que nous faisons, illico presto.
En effet, nous considérons que ce marché est un tournant dans la situation de l’exportation des armements de haute technologie, qu’elle que soit son issue. Nous voulons dire que certte affaire et l’écho qu’elle reçoit sont l’indice d’une nouvelle situation de l’exportation des armements et que le Rafale, le sort du Rafale en sont les signes les plus probants. Nous avons donc pensé qu’il était bienvenu de présenter un “historique” et une analyse de l’évolution de la situation de l’exportation des armements, au travers de l’histoire du Rafale dans ce domaine. Contrairement aux remarques sarcastiques des comptables qui nous servent en général d’analystes et de commentateurs, il ne suffit pas d’aligner les succès (côté US) et les échecs (côté Rafale) pour faire un tel historique, et, contrairement à une autre idée répandue avec délice par les mêmes esprits, le succès n’est pas le signe de la vertu et l’échec celui de la médiocrité. Mais les comptables n’ont jamais rien compris au système (ni à la médiocrité, du reste).
Quoi qu’il en soit, nous jouerons, nous, à notre façon, c'est-à-dire modestement, au comptable, en proposant une série de trois article sur l’évolution de l’exportation des armements au travers du destin du Rafale à cet égard. Ces articles figureront dans le “domaine payant”. Ainsi commencent les choses comptables, de notre point de vue.
Nous promettons le premier article pour dans deux à quatre jours.
Mis en ligne le 9 septembre 2009 à 16H30
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