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591Les conditions dans lesquelles l’avion suédois SAAB JAS39 Gripen avait été sélectionné à l’automne 2011 comme nouvel avion de combat suisse avaient été jugées d’une façon générale extrêmement suspectes. Ce jugement est confirmé, par une remise en cause fondamentale du choix, avec la nomination d’une commission d’enquête parlementaire sur la question.
Le Gripen l’avait emporté contre le Rafale, donné favori. Les perspectives de révision de la décision et d’un nouveau processus de sélection redonneraient toutes ses chances à l’avion français, avec l’avantage supplémentaire du choix indien, qui donne un nouveau prestige au Rafale. (Il semble bien qu'une issue serait de recommencer tout le processus de sélection, l'abandon pur et simple de la commande du Gripen semblant impossible.) Dassault a communiqué à la Suisse, ce week-end, de nouvelles conditions d’offre pour le Rafale, avec un prix réduit de l’avion.
Un texte du quotidien 24 Heures résume l’affaire, ce 26 janvier 2012, accompagné d’une interview du président de la commission df’enquête, Xavier Përrin, ce même 26 janvier 2012.
«Par vingt voix contre zéro. Le score est net. Les parlementaires de la commission de politique de sécurité du Conseil national ont décidé mardi dernier de constituer une sous-commission qui examinera en profondeur le déroulement de la procédure qui a entériné le choix de l’avion de combat Gripen de Saab. Les sept parlementaires, emmenés par l’UDC Thomas Hurter (SH), doivent vérifier les accusations de trucage de l’évaluation qui ont permis à l’avion le moins bien noté de finalement l’emporter.
»En effet, une lettre anonyme mais signée d’un mystérieux “groupe pour une armée crédible et intègre” a été envoyée à plusieurs membres de la commission ainsi qu’à quelques journalistes. Le document, rédigé en français, et que Newsnet s’est procuré contient un certain nombre d’accusations qui circulaient d’ailleurs sous forme de rumeurs depuis un certain temps dans la Berne fédérale. La missive, selon nos informations, semble n’avoir été adressée qu’à des élus de droite favorables à l’achat d’un avion de combat pour remplacer les vieux Tiger de l’armée de l’air.
»Anonyme mais bien documenté. La précision des accusations et les références documentées à certains rapports de travail montrent que le ou les dénonciateurs sont des personnes proches de l’armée ou, du moins, fins connaisseurs du dossier. Ce réquisitoire féroce contre le Gripen évoque notamment des modifications de la valeur des critères de pondération des tests afin de favoriser l’avion suédois (lire ci-contre).
»Aussi, tous nos interlocuteurs en conviennent – de gauche comme de droite – “il vaut mieux prévenir que guérir”. Au sein de la commission, il y a ainsi eu une conjonction d’intérêts divergents pour appeler à ce que toute la lumière soit faite. D’autant que la firme Saab a été impliquée dans des affaires de corruption lors de la vente des Gripen. Notamment en Afrique du Sud.
»Les opposants à l’avion de combat y voient une expression des intérêts financiers qui guident l’achat des «joujoux de combat» sans rapport avec le besoin réel de l’armée et de la sécurité de la population suisse. Un autre pôle d’opinion voit dans cet achat du Gripen un manque d’ambition regrettable pour l’armée suisse et espère encore l’acquisition d’un avion plus performant…»
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