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563216 février 2023 (15H30) – Il m’est arrivé de parler de Diana Johnstone, à plusieurs reprises et avec affection. On peut en lire là-dessus, notamment le 29 août 2020. Nettement à gauche mais essentiellement antiguerre, contre cette horrible politiqueSystème qui ravage le monde, elle a toujours cherché à tenter de rassembler les deux tendances “antiguerres”, les deux “antiwars”, celle de la gauche antiSystème et adversaire du parti démocrate, et celle du parti libertarien comme l’était un Justin Raimondo. Cette fois encore, Johnstone, qui n’a cessé de pleurer le mouvement antiguerre du début du siècle (contre la guerre en Irak), s’y remet à nouveau.
C’est désormais une vieille histoire, où la France s’est particulièrement illustrée. C’est l’histoire d’une impuissance et d’une paralysie ; c’est l’incapacité des droites et des gauches prétendument hors-Système, c’est-à-dire échappant en principe au dogmatisme-Système et au conformisme-Système des grands partis de l’establishment, différant sur nombre de problèmes mais qui devraient logiquement se retrouver dans une lutte antiSystème, – leur incapacité, presque névrotique, dégoûté, pathologique jusqu’à en dégueuler, à se retrouver ! Toutes les tentatives en France ont été couronnées ignominieusement d’échecs retentissants, – si même il y eut véritablement “tentative”, ce dont je doute tout aussi véritablement. Le cloisonnement des milieux intellectuels capables d’inspirer de tels rassemblements en renonçant à quelques-uns des privilèges qu’ils ont à l’intérieur du Système est tout simplement prodigieux, d’une parfaite étanchéité. Quelques mots-clefs, – comme “fascisme”, “racisme”, “intolérance”, “démocratie”, “autocratie”, parfois même “communisme”, etc., – suffisent à régler la question, comme autant de réflexes d’autant de Pavlov que nécessaire. Que dire en plus, dans cette période où le conformisme antirusse est du niveau à la fois tribal et inquisitorial, la réflexion d’un Q.I de 0,25, l’audace de la pensée au refus d’exposer son petit doigt de pied au contact d’un filet d’eau bio réchauffé au soleil du changement climatique ?
Tout cela, je m’en explique, était surtout dit pour la France, qui n’a jamais été d’une aussi remarquable bassesse quant à l’esprit critique et la liberté de l’esprit. Le carcan intellectuel que le “pays de la liberté” et “le pays de l’intelligence” à la fois a réussi à s’imposer à lui-même est une œuvre maîtresse, quelque chose qui est proche d’une certaine perfection diabolique. La situation aux USA est un peu différente.
Il est assuré qu’il existe une sorte de folie aux USA. Elle touche aussi bien les extrêmes du wokenisme que les extrêmes de la politiqueSystème, des universités au Congrès et à la Maison-Blanche, avec le soutien affectueux d’une presseSystème à vous couper le souffle dans le sens du simulacre et du mensonge. Mais il subsiste des franges de ces mouvements de la gauche et de la droite hors-Système qui firent quelques belles quoique brèves sorties entre 1999 et 2007. Rien à voir avec les années 1960, mais tout de même...
D’autant, cela, qu’il semble s’amorcer, alors que la folie de Biden et de son NordStream-band (Sullivan, Blinken, Nuland, les trois instigateurs du sabotage à l’incitation directe du président) atteint des sommets de bouffe avec l’aventures des ballons extraterrestres, – voir et écouter le succulent Christoforou-Mercouris sur le sujet, ce 15 février, du meilleur cru à mon goût, – qu’il semble s’amorcer disais-je certains mouvements, voire réflexes vitaux de résistance... Disons qu’une esquisse d’aube précaire autoriser à espérer que des “réflexes vitaux” pourraient se faire jour. On en a déjà parlé avec les quelques jeunes parlementaires du ‘Freedom Caucus’, avec un Matt Geitz qui a cette fantastique formule, – “fantastique” au pays du conformisme exceptionnaliste, – de la nécessité de « gérer le déclin » (des USA).
La gauche courageuse, dont le site ‘ConsortiumNews’ est un de ses ports d’attache, essaie d’aller dans le même sens d’arrêter cette folie ukrainienne et se trouve donc au cœur de la manifestation antiguerre, droite-gauche, organisée le dimanche 19 février à Washington. Marchera, marchera pas ?Johnstone ne se fait aucune illusion, nous non plus et moi pas davantage.
Mais écoutez, c’est bien simple et c’est si évident : il n’y a plus d’espoir, donc inutile de craindre d’être déçus... Nous en sommes à un tel degré de folie-bouffe, de catastrophisme-ridiculissime, – c’est le moment de se payer quelques néologismes de bon poids, – qu’il ne nous paraît vraiment plus nécessaire d’espérer quoi que ce soit pour entreprendre jusqu’à la possibilité de l’accomplissement des plus grandes ambitions. Même l’espoir est devenu ridicule, inutile et encombrant, spéculation pour perdre son temps et user notre belle intelligence imaginative. Mais il y a les temps où nous sommes, comprenez-vous ?
Nous sommes dans des temps explosifs, c’est entendu, – boum-boum-boum, vous voyez ? – mais explosifs dans le sens d’un feu d’artifice, d’une pétarade multiple ; – où n’importe quoi peut partir en fumée et en poussière à la fois ; – où tout est super-verrouillé avec des verrous qui pourraient s’avérer marcher à l’envers et vous ouvrir toutes grandes les portes de la prison sur initiative d’un ministre multisexuel déguisé en maton grand-chic, proclamant à plein poumons à destination du moutard-morveux dont ce pays est ‘la ville dont le prince est un enfant’, – “Ca y est, c’est verrouillé, plus personne ne peut sortir !”... Ils ont tellement fait de simulacres en se regardant dans la glace, que la glace est devenue simulacre elle-même, et qu’ils prennent des glaces déformantes pour le reflet de la réalité, et qu’ils peuvent désintégrer leur simulacre en voulant le verrouiller.
Vous voyez ?
C’est pourquoi je vous invite à lire le texte de Diana Johnstone, qui montre le même optimiste roboratif et absolument infondé que moi qui suis si pessimiste, et qui se garde bien d’en perdre l’énergie vitale qui importe. Vous lisez son texte à partir de ‘ConsortiumNews’ du 14 février, – et la manif, quel que soit son résultat, porte le bel et beau nom de « Rage Against the War Machine » (“Fureur contre la Machine de la Guerre”, ou plus généralement ‘Révolte contre le Système”).
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Un groupe de personnes qui ne sont pas d'accord les unes avec les autres sur beaucoup de choses se sont en fait réunies pour organiser un grand rassemblement anti-guerre à Washington dimanche prochain. Je dis bravo !
Dans une nation aussi divisée que l'est aujourd'hui les États-Unis, un grand rassemblement de personnes qui sont d'accord les unes avec les autres sur tout est difficilement imaginable.
Un rassemblement de personnes qui ne sont pas d'accord les unes avec les autres donne l'espoir qu'un mouvement pour arrêter la guerre puisse se développer, et même secouer le système politique paralysé par le complexe militaro-industriel du Congrès et la confusion propagée par ses médias serviles.
À l'étranger, les États-Unis ont exploité de profondes inimitiés politiques pour provoquer une guerre en Ukraine destinée à diviser définitivement l'Europe, coupant totalement la Russie de l'Allemagne et de l'UE, cimentant le contrôle américain permanent de l'Europe occidentale.
Cette politique de division est poursuivie de toutes sortes de manières sournoises qui la rendent difficile à découvrir et à expliquer. La guerre en Ukraine crée une division entre ceux qui ont compris de quoi il s'agit et ceux qui ne l'ont pas compris. Un grand mouvement est nécessaire pour répandre la discussion, la compréhension et l'opposition.
Tout en soutenant la politique étrangère de la machine de guerre consistant à diviser pour mieux régner, la classe politique américaine a également entretenu ces dernières années des divisions internes d'une ampleur sans précédent, certaines réelles, d'autres plus ou moins artificielles.
Le degré d'animosité interne fait écho à la haine internationale entretenue par l'état d'esprit géopolitique du président américain Joe Biden. NOUS sommes les BONS (démocratie), ILS sont MAUVAIS (plus le communisme, plutôt “l'autocratie”).
Chez nous, démocrates et républicains, gauche et droite sont deux espèces différentes, l'une née bonne et l'autre mauvaise. Les mauvais sont intrinsèquement mauvais, avec une méchanceté contagieuse, nous ne devons donc pas les rencontrer et essayer de les persuader. Nous ne devons rien avoir à faire avec eux, et un apartheid politique pourrait être la solution. Une sorte de racisme moral/politique, créant une division totale entre NOUS et EUX règne à la fois chez nous et à l'étranger.
Dans une telle atmosphère, il n'est pas étonnant que le rassemblement du 19 février "Rage Against the War Machine", ses organisateurs et ses intervenants, soient attaqués pour ne pas être assez bons.
Les principaux organisateurs annoncés du rassemblement Rage sont deux formations politiques relativement faibles : le Parti populaire et le Parti libertaire. Leur faiblesse devrait être un signal positif. Dans la mesure où ni l'un ni l'autre n'a la force de gérer seul un mouvement anti-guerre vraiment significatif, ces sponsors offrent volontairement le mouvement en cadeau à tous ceux qui s'y engagent. Alors attrapez-le !
Inévitablement, cependant, le rassemblement lui-même est attaqué, même par certains opposants à la guerre actuelle, en raison des carences politiques des organisateurs.
Les militants vétérans pourraient-ils être si mesquins qu'ils seraient jaloux que quelqu'un d'autre soit arrivé le premier ? J'espère que non.
Le vétéran socialiste et militant anti-guerre Jeff Mackler a fermement condamné le rassemblement comme “réactionnaire” principalement parce qu'il est soutenu par le Parti libertaire. Son succès serait une défaite pour tous les ennemis du système capitaliste, a-t-il affirmé. A un moment, il constate :
« L'appel des libertariens à un retour à une société capitaliste où la 'libre concurrence' prévaut est une pure fantaisie. »
D'une part, cette politique n'a rien à voir avec les exigences du rassemblement. D'autre part, si les politiques socio-économiques du Parti libertaire sont en effet de la pure fantaisie, totalement inapplicables dans le monde d'aujourd'hui, elles n'ont rien d'inquiétant.
Venez au rassemblement, essayez de trouver un Libertaire et discutez. Les libertaires sont contre le fait de dépenser des milliards pour la guerre, c'est un point d'accord qui pourrait lancer une discussion fructueuse.
Les militants de gauche qui pensent qu'un homme peut se transformer en femme ne devraient pas avoir de mal à croire qu'un libertaire puisse se transformer en socialiste. De tels miracles se produisent.
En plus de cela, la présence du Parti populaire montre clairement que les politiques de libre marché extrêmes des libertariens ne sont pas pertinentes pour le rassemblement.
Le Parti libertaire a rapidement démontré son incapacité à mener très loin le mouvement par son incapacité à soutenir un important orateur annoncé contre des attaques personnelles — au grand dam, soit dit en passant, des dirigeants libertaires. Mais le train roule.
Certains détracteurs du rassemblement trottent un cliché favori de la gauche bien-pensante selon lequel il faut rester à l'écart pour ne pas « légitimer » les participants de droite. Cette menace de « légitimation » n'est que le revers de la médaille de la « culpabilité par association ». Les deux sont utilisés pour esquiver les discussions sur des sujets sérieux en traitant les convictions politiques comme s'il s'agissait de maladies contagieuses incurables.
Il est parfaitement puéril de prétendre que quiconque est « légitimé » (ou coupable) par une association aléatoire, telle que la participation à une manifestation anti-guerre.
La liste des orateurs du 19 février est très longue, peut-être même trop longue pour le temps imparti. Mais il s'agit justement de montrer une diversité de points de vue.
Même si je suis en désaccord avec celui-ci ou celui-là sur quelque chose, ou même sur tout le reste, je suis heureux de les voir se réunir pour arrêter la ruée vers la troisième guerre mondiale.
Quand le sujet est la GUERRE, si vous ne pouvez vous opposer à des personnes qui sont d'accord avec vous sur tout le reste, vous avez perdu le sens de l'humanité commune.
La liste des organisateurs est courte, trop courte. Ce serait formidable de voir ANSWER, Black Alliance for Peace, Code Pink et d'autres organisations anti-guerre de longue date impliquées. Aucun d'entre eux n'est assez fort pour construire seul un mouvement de masse majeur - du moins, jusqu'à présent, aucun d'entre eux n'a proposé quoi que ce soit d'aussi prometteur que le 19 février.
L'échec du 19 février ne serait pas leur succès. Ce serait un échec pour tous ceux qui s'opposent à la guerre, montrant que les divisions internes peuvent anéantir tout espoir.
Le rallye est ouvert. Tout le monde peut partager son succès en faisant exploser la fête, en éveillant leurs partisans et amis, en transformant le rassemblement en un mouvement de masse large et ouvert qui peut vraiment commencer à défier la machine de guerre. Le besoin de paix n'est la propriété privée de personne.
Partout où vous voyez naître la résistance populaire à la guerre, allez-y et faites en sorte qu'elle appartienne à tout le monde.