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2985A cause de l’extraordinaire rapidité, conséquence de la structure crisique qui partout enflamme les situations et leurs caractères, et entraîne la “politisation crisique” de tout événement de communication, le vaccin est devenu totem et tabou du Système et du “camp du Bien” qui l’encense. Par conséquent, dit cette forme de pensée-simulacre, Trump, incarnation de la diablerie populo-fasciste, ne peut être que leader des “antivaxx”. Erreur, camarades, c’est tout le contraire, à un point où Trump est en train de se précipiter vers sa chute de leader de la “diablerie populo-fasciste ”. Le “camp du Bien” va devoir réviser sa feuille de route dans le domaine le plus sacralisé, et l’on lui souhaite bien du plaisir.
Nous avions déjà signalé cet avatar majeur de Donald J. Trump, le 25 août 2021, rappelant que c’est lui et nul autre qui est l’initiateur, le promoteur, le ‘boosteur’ d’un vaccin sur les chapeaux de roues. Nous y rappelions un rappel (ouf !) de PhG dans son ‘Journal-dde.crisis’ du 24 août 2021 :
« ...[L]’on se rappelle qu’il y eut une réunion le 2 mars 2020 (je répète : ‘2020’), à la Maison-Blanche, entre Trump & son équipe d’une part, les grands patrons-friqués de Big Pharma d’autre part. Le 2 avril 2020, il y eut le lancement par la Maison-Blanche du programme ‘Operation Warp Speed’, Trump annonçant que par ce processus pouvoir fédéral/secteur privé accéléré, il y aurait des vaccins à la fin de l’année (2020). »
Il faut également se rappeler, mémoires courtes, qu’avant que le programme lancé par Trump vint à nos cerveaux hyperrapides, c’est-à-dire jusqu’autour d’août 2020, il n’était question d’un vaccin que dans les 4-5 années à venir. Trump changea tout cela pour tenter de modifier l’effet catastrophique du Covid sur sa campagne présidentielle, avec le concours de Mister Pfizer rubis sur l’ongle.
Lorsque la perspective changea du tout au tout et que le virus de la folie vaccinale nous frappa en pleine vague du “quoiqu’il en coûte”, nul ne songea à épiloguer que nous devions cela au leader de la “diablerie populo-fasciste ”. Sans la moindre référence à la paternité de la “diablerie populo-fasciste ”, le vaccin s’imposa aussitôt comme totem du “camp du Bien” et de “Cercle de la Raison”. L’horreur trumpiste restait horreur trumpiste, paradoxale tueuse de la vaccination-miracle alors qu’elle en avait accouché ; Attali-Minc ressentaient la même nausée trumpiste et passez muscade.
Et pourtant... Écoutez-le (une vidéo sur ‘National File’), on croirait du Macron... ou du Biden hors-toussotements, après tout.
« Lors d’un meeting avec l’ancien animateur de Fox News Bill O'Reilly, l’ancien président Donald Trump s’est avisé, avec un certain agacement, d’une foule qui le huait pour s’être vanté d’avoir fait une piqûre de rappel du vaccin COVID.
» Trump a agité ses mains et crié “Arrêtez, arrêtez, arrêtez”, puis il a affirmé qu’une “centaine de millions de personnes” ont été sauvées parce qu'il a soutenu le développement des vaccins COVID.
» “Le président et moi sommes tous deux vaccinés, et avez-vous eu votre rappel ?” a demandé O'Reilly.
» “Oui”, a dit Trump, sous un mélange d’acclamations et de huées de l’auditoire.
» L’ancien président a immédiatement commencé à agiter les mains et à s'exclamer “Non, non, non, non, non, non, non, non, non, non”. Il a ensuite désigné un point dans le public et a dit : “C’est un tout petit groupe là-bas”.
» “Écoutez, nous avons fait quelque chose d’historique, nous avons sauvé des dizaines de millions de vies dans le monde entier lorsque, ensemble, tous ensemble, nous avons réussi à faire un vaccin”, a déclaré Trump. “Cela allait ravager le pays bien au-delà de ce qu’il est maintenant, acceptez-en le crédit... C’est génial, ce que nous avons fait est historique. Ne les laissez pas vous l’enlever”.
» Trump a poursuivi en disant à ses partisans que lorsqu'ils expriment leur scepticisme à l'égard du vaccin, “vous jouez complètement leur jeu”. Il a répété qu’une “centaine de millions de personnes” [à la décimale près ?] ont été sauvées par les vaccins COVID, et a affirmé que s’il n’avait pas soutenu le vaccin, COVID aurait été aussi mortel que la grippe espagnole.
» Les billets pour l'événement Trump-O’Reilly dans le cadre de la tournée “Histoire” de O'Reilly ont commencé au prix de 100 $. Comme Forbes l’a rapporté la semaine dernière, la tournée suscite une bien faible participation. »
Ainsi valsent les étiquettes, au gré des simulacres contradictoires. Il est bien difficile de maintenir le cap lorsque la boussole oscille au rythme des temps-devenus-fous. Pour l’événement en question, qui montre Trump à nouveau confronté à l’hostilité de ses (ex-?)partisans, on constate effectivement une baisse très nette de la popularité de l’ancien président. Il n’y a pas de sondage à cet égard, puisque la narrative officielle est que Trump est bien cette “diablerie populo-fasciste ”, mais il y a des signes qui ne trompent pas. Il faut voir du côté de ‘Gab’, le réseau social de Andrew Toba qui se présente depuis janvier comme adversaire conservateur-populiste des GAFAM. Toba avait alors suggéré à Trump, censuré par Tweeter, qu’il passe avec ses plus de 80 millions de ‘followers’ sur ‘Gab’ mais une manœuvre de l’entourage de Trump, et Trump lui-même, avaient repoussé cette proposition qui aurait fait du réseau un concurrent effectivement dévastateur (il est aujourd’hui assez bien placé mais encore loin du but finale, et de toutes les façons personne n’en parle dans la presseSystème).
Pour le coup, Toba n’a pas raté Trump. Il reprend la vidéo avec ce commentaire :
« Tellement minable. Tout ce qu’il a à faire, c’est d’arrêter de parler du vaccin. Biden a foutu en l’air en seulement un an à peu près tout ce qu’il a accompli, alors il s’accroche à sa plus grande “réalisation”, le vaccin de la mort. »
L’intervention de Toba est largement suivie (1,673 ‘likes’, 1 066 commentaires et 424 ‘reposts’ ce matin à 11H30). D’après ce que avons parcouru, nous dirions que 80% des réactions reprennent, parfois férocement, la position antiTrump de Toba, et les 20% restants en tiennent pour Trump. Par exemple, cette réaction de Buck_Sgt_Bodine@Buck_Sgt_Bodine, clairement du côté de Toba :
« Je n’arrive pas à concilier ça dans mon cerveau. Demain, Biden va délivrer un message à l'Amérique qui sera probablement un ultimatum. Se faire vacciner, et vacciner, et vacciner, et vacciner, et vacciner, et vacciner chaque fois qu’il nous le dira jusqu’à ce que cela tue suffisamment d’entre nous. Et Monsieur MAGA lui-même [Trump] vient d’approuver le processus en assurant que c’est sans danger parce qu’il l’a pris. Ça fait mal. Un “petit groupe d’entre nous” ???? Non, M. le Président, c’est faux. Le monde entier dit non. Et pourquoi Bill O'Reilly ? Un clown à la grande gueule que plus personne n’écoute. C’est ce qu’il nous reste [de l’aventure Trump.]
» Que notre prochain leader se révèle. »
Ainsi en est-il de notre monde. Trump reste pour nos commentateurs si vivement au courant des choses le “diable populo-fasciste” alors que la foule des populistes (“fascistes” ? ‘Va jouer avec cette poussière’ disait Montherlant que plus personne ne connaît) est en train de lui signifier que sa vanité commence à lui peser ; car c’est bien la stupide vanité de Trump qui l’aveugle sur la faute grossière qui lui interdit d’entendre le conseil sarcastique et méprisant de Toba (« Tout ce qu’il a à faire, c’est d’arrêter de parler du vaccin. »). Trump n’a pas encore découvert que le vaccin est devenu symbole d’une terrifiante bataille politique et n’a plus rien à voir avec la signification qu’on lui donnait au printemps 2020 (sans parler d’efficacité, sujet pour les nuls, sans rapport avec les temps-devenus-fous).
• Pour ce qui concerne Trump, pas de surprise. Cet homme n’a jamais été qu’un moyen pour la foule en colère, qui le manipula pour en faire une arme avec ses capacités mais aussi ses limites contre le Système. Bien entendu, Trump, bateleur de téléréalité, a suivi les consignes sans y comprendre plus, simplement préoccupé par son image et le simulacre construit autour de lui... On se le rappelle, il fut considéré si justement comme un « cocktail-Molotov humain » en août 2016 par Michael Moore, démocrate très à gauche et partisan de Sanders mais capable de fins jugements objectifs :
« Lors d’une interview avec Chuck Todd dans l’émission ‘Meet the Press’ de NBC dimanche, le cinéaste a déclaré que l'establishment a abandonné les électeurs et a fait valoir qu'ils pourraient voter pour Donald Trump par frustration. “Je pense que les gens ne font plus confiance aux démocrates”, a déclaré Moore. “Sinon, comment expliquer qu’un socialiste peut gagner 22 États ?”. “Je veux dire, dans mon État du Michigan, Bernie Sanders a gagné. Si Hillary Clinton et les démocrates ont eu du mal à le battre, cela aurait dû être le signal d'alarme pour tout le monde qu'il y a une ambiance où les gens sont en colère contre les démocrates et les républicains.”
» Au cours de son interview, Moore a déclaré que les Américains voient Trump comme un “cocktail Molotov humain”. “À travers le Midwest, à travers la Rustbelt, je comprends pourquoi beaucoup de gens sont en colère”, a-t-il dit. “Et ils voient Donald Trump comme leur cocktail Molotov humain qu’ils vont pouvoir faire sortir de l’isoloir le 8 novembre pour le jeter sur notre système politique”. ”Je pense qu'ils aiment l’idée de faire exploser le système”. »
• Quant aux antiTrump de gauche (et même des trumpistes de droite en Europe, qui sont en fait de gauche puisqu’ils en font un populiste), ils continuent à parler de Trump en terme d’idéologies ! Ils en font même un “fasciste”, mesurant l’incroyable abysse de la bêtise régnant en ces jours étranges. Ils n’ont pas encore compris ce que Moore leur disait (Moore qui, ensuite, est revenu sagement dans l’antitrumpisme conformiste, mais enfin il avait dit ce qu’il avait dit). Il n’est pas question d’idéologie, et le “populisme” est une étiquette pour les amphis et les plateaux-TV, et pour les Macron interviewés par ses lèche-cul standard-presseSystème bien sûr, – comme le wokenisme et tout le reste, également étiquettes de convenance pour les soumissions et les simulacres. Restent le Système et tout ce qui peut faire antiSystème à l’occasion, de n’importe quelle façon, pour décrire à traits puissants et irrésistibles la situation en cours et à quoi se résume l’affrontement gigantesque qui se poursuit.
Trump a servi à cet usage, – antiSystème de fortune et de circonstance comme nous l’avons toujours décrit, – lors de l’élection de 2016, qui fut son heure de gloire, puis après, de façon sporadique et poussive, encerclé qu’il était sans s’en apercevoir par le Système, faisant des choix aberrants de collaborateurs pour ensuite se plaindre d’être continuellement trahis... Enfin, ce fut sa décision de lancer le projet vaccinal à l’image d’un ‘Manhattan Project’ sanitaire. (La sympathique analogie fut largement évoquée à l’époque.) Tout le monde l’a oublié, et les démocrates lui ont dénié cette héroïque initiative. Le pauvre se bat pour qu’on lui rende justice, ignorant de façon incroyable qu’ainsi il détruit sauvagement toute l’influence et la popularité qu’il a au sein de ses partisans qui sont devenus immensément antivaxx. Peut-être que le gouverneur Ron DeSantis, de Floride, n’est pas mécontent de cette évolution, destination 2024...
Mis en ligne le 21 décembre 2021 à 11H35