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4078Trump a fait une belle surprise à la convention républicaine (à Charlotte, Caroline du Nord), également fantôme comme la démocrate de Milwaukee. D’ailleurs, et au contraire de la démocrate, la presseSystème, aux USA et dans le reste du bloc-BAO, s’intéresse à peine à cette convention considérée comme une sorte de non-événement puisque événement trumpiste, cette presseSystème, montrant à nouveau, à cette occasion, son impeccable impartialité et son indépendance de Quatrième Pouvoir dans la démocratie.
Il était prévu que Trump n’assisterait pas à la convention, en raison de toutes les circonstances exceptionnelles qu’on connaît, et également parce qu’il est quasiment le seul prétendant à la désignation républicaine. Il est pourtant venu pour faire un discours, selon une initiative improvisée qui contraste avec la rigidité du programme démocrate caractérisée par un discours stéréotypé aux mêmes mots et quelques minutes dit par un maximum d’intervenants, dont quelques républicains et beaucoup de couleurs, et terminé par un discours absolument contrôlé et encadré par un Biden télépromptisé de toutes les façons, et bourré de ce qui importe selon l’avisée Caitline Johnstone (Biden « tenant d’une seul pièce par rien de moins qu’une dose d’Aricept et la colle de la folie »). Ce qui a marqué cette intervention de Trump, c’est naturellement un de ces bons mots dont Trump a le secret. Alors que la foule l’applaudissait en scandant « Four More Years ! » (“Quatre ans de plus”, pour un nouveau mandat), il a répliqué : « Now, if you really want to make them crazy, you chant 12 more years » (“Maintenant, si vous voulez vraiment les rendre dingues, chantez donc ‘Douze ans de plus’”, – ce qui impliquerait trois mandats, interdits par la Constitution, donc la dictature trumpiste tant dénoncée).
Puisque la chose est prise au sérieux par les fous, voyons ce qu’en dit la presse peu-sérieuse et habituellement dénoncée comme infâme, soit RT.com
« Trump a lancé à plusieurs reprises l'idée d'exercer la présidence au-delà de deux mandats, alors que le poste est exactement limité à deux mandats. Il a déjà défié ses détracteurs, qui l’ont traité de tous les noms, de suprémaciste blanc à traître en passant par ennemi de l'État, avec des déclarations qui ont suscité l'indignation de nombreux membres de la gauche.
» Le président a continué dans ce sens alors qu'il s'exprimait à la Convention nationale républicaine. Entendant la foule chanter “Quatre ans de plus”, Trump a répondu en disant : “Maintenant, si vous voulez vraiment les rendre dingues, vous chantez 12 ans de plus”.
» La foule a répondu en faisant exactement cela.
» En conséquence, les critiques de Trump étaient furieux.
» Vox a jugé que c'était une manière “lugubre” de marquer son discours.
» “On ne plaisante pas avec ce ‘12 ans de plus’. Cela s’appelle une dictature”, a tweeté l'activiste Ted Cocoran, ajoutant que c’était une “gifle aux vétérans”.
» “Après des années de câlineries à des dictateurs oppressifs, il est déterminé à en devenir un lui-même. Nous devons tous nous unir pour nier la vision mégalomane et destructrice de Trump de l’avenir”, a tweeté le député Earl Blumenauer (D-Oregon), ajoutant que aux USA, c’est “la démocratie qui est en jeu”.
» L'animatrice de MSNBC Joy Reid a prévenu que le président allait suivre complètement “la voie de Poutine”.
» D'autres ont également fait le jeu du président et ont simplement ignoré la première partie de sa blague, qui prédisait que cette phrase les rendrait tous “fous”.
» Ceux qui étaient un peu plus enclins à comprendre et à ne pas être scandalisés par le troll théâtral de Trump ne pouvaient que se moquer des journalistes et des militants libéraux qui marchent à la première injonction et sur commande... »
... Ce qu’a fait effectivement l’acteur James Woods, qui reprend un tweet de gauche annonçant que les républicains veulent garder Trump au pouvoir pendant 12 ans et non 4 ans, – et qui s’exclame : « Et ça marche ! »
Tant il est vrai que le sens de l’humour n’étouffe pas nos chers gauchistes américanistes et leurs savates démocrates occupées à lustrer les bottes des Black Lives Matter. On ignore si la prétention gauchiste-américaniste nous annonce des Goulag et un NKVD postmoderne, mais une chose est assurée : le rire sera censuré et la plaisanterie absolument interdite comme irrespectueuse des nombreux groupes à risques, victimes sensibles et autres psychologies de cristal de baccara. On se fera PC-chier à très grandes pelletées, et c’est peut-être là la perspective la plus effrayante des agitations américanistes, ‘racisées’, progressistes-sociétales, etc. L’homo-festivus de Philippe Muray revu BLM-postmoderne est d’un ennui consternant. Il est singulier et significatif de voir comment un site comme WSWS.org, dont nous louons la clarté et le professionnalisme de l’analyse quand le sort de la démocratie américaniste n’est pas en jeu face au fascisme, nous fait périr d’un ennui infini et d’une lourdeur insupportable lorsqu’il s’embarque dans une dénonciation furieuse, c’est-à-dire extraordinairement banale et soporifique, du fascisme qui vient avec Trump.
Sincèrement, nous pensons que les années 1930 ont été plus drôles, plus spirituelles, plus élégantes que cette pâle copie que nous servent tous ces braves Robespierre-postmodernes, superbement incorruptibles et vertueux. Parce que, bien sûr, ils ne dépassent politiquement pas le niveau des enjeux des années 1930, culture et esprit en moins, en moins que rien.
Ce que nous venons de voir, c’est évidemment le côté bouffe de la tragédie-bouffe, Trump en paroles étant un maître du bouffe. Il y a aussi un côté tragique, et certainement la ‘Lady McBeth démocrate’ sait la manier, mais plutôt tragédie-américaniste que la tragédie grecque selon Nietzsche. Hillary Clinton en a fait la démonstration lors d’une émission où elle était interviewée sur les élections et le comportement que devrait avoir le candidat démocrate Joe Biden. Quasiment, malgré les termes employés par les observateurs (elle a “imploré” Biden), il s’agissait de consignes impératives passées par celle qui est une des capi du parti, à la marionnette chancelante qu’est le candidat du parti démocrate.
En gros, et d’une façon quasi-explicite, Hillary Clinton a dit à Biden : en tout état de cause, “il faudra refuser la victoire de Trump si celui-ci venait à l’emporter”. Tous les moyens légaux et approchants, sans faire le difficile, doivent être employés pour absolument bloquer la décision, dans la certitude où Clinton se trouve que les structures juridiques et législatives finiront par désigner Biden comme le véritable vainqueur. Voici quelques détails sur ce qui n’est rien de moins que des consignes publiques données à l’exécutant pour perpétuer un coup d’État grandeur nature mais complètement dans les mœurs et la nature de l’étrange époque, à l’occasion de l’élection présidentielle USA-2020.
« Dans un clip diffusé au moment où la Convention nationale républicaine allait démarrer lundi soir, Clinton a fait valoir que si Trump sort vainqueur de l’élection présidentielle de novembre, mais avec une faible marge, Biden devrait refuser de reconnaître sa victoire.
» Au lieu de cela, l'ancien vice-président doit se préparer à une longue bataille juridique dans laquelle, selon Clinton, il l'emportera finalement.
» “Joe Biden ne doit en aucun cas céder, car je pense que cela va s'éterniser et qu'il finira par gagner si nous ne cédons pas d'un pouce, et si nous sommes aussi concentrés et acharnés que l’autre partie.”
» Mme Clinton a suggéré que M. Trump tenterait de “bousiller” le système de vote par correspondance, affirmant qu’on lui avait appris que les républicains avaient 40 avocats qui contestaient le vote par correspondance des absents “lors d'une primaire présidentielle républicaine du Michigan, suggérant qu’il s’agissait d'une répétition pour l’élection de novembre”.
» “Pour contrer cela, les démocrates devraient monter leur propre offensive juridique,” a soutenu Mme Clinton.
» “Il faut une opération juridique massive, il faut des équipes électorales... Nous devons avoir nos propres équipes de personnes pour contrer la force de l'intimidation...”
» Les paroles de Clinton ont rapidement suscité une riposte de la campagne de Trump, qui a observé qu'en demandant à Biden de refuser d’accepter sa défaite “en toutes circonstances”, Clinton a laissé entendre que les démocrates sont prêts à “voler l'élection” pour évincer Trump de son poste.
» La porte-parole nationale du parti républicain, Elizabeth Harrington, a appelé les médias à interpeller Mme Clinton, ainsi que “chaque démocrate”, pour savoir s’ils accepteraient les résultats de l’élection, comme ils l’ont fait avec M. Trump.
» “Je suis sûre que les médias demanderont frénétiquement à chaque démocrate s’il acceptera les résultats de l'élection de 2020”. “Ils nous disent littéralement qu'ils ne le feront pas”.
» Les partisans de Trump ont balancé les propres tweets de Mme Clinton avant le vote de 2016, dans lesquels elle décrit la remise en cause du résultat des élections présidentielles comme une “menace pour la démocratie”.
» Les affirmations de Clinton selon lesquelles Trump tenterait de faire dérailler le système de vote par correspondance afin de faire pencher l'élection en sa faveur reflètent des accusations similaires de la part des démocrates du Congrès, qui ont soutenu que Trump a cherché à saper le vote de 2020 en retenant le financement du service postal américain. La campagne menée par les démocrates a vu 26 républicains se joindre aux démocrates de la Chambre des représentants pour voter samedi en faveur d'un projet de loi qui réserverait 25 milliards de dollars pour soutenir le vote par correspondance universel le jour de l'élection. Le projet de loi, cependant, risque de se heurter à un mur de pierre au sein du Sénat à majorité républicaine, Trump lui-même s'opposant fermement au déploiement universel des bulletins de vote par correspondance, arguant qu'il rendrait les élections vulnérables à la fraude. »
Clinton sonne l’alarme auprès d’un candidat qui a déjà des munitions, selon les instructions du parti : une cohorte de 600 avocats sont engagés par le parti pour porter plainte contre Trump pour fraude dans les divers États concernés. Tout le monde est donc prêts pour un affrontement qui semble promis à être titanesque. Cela acté, l’intervention de Clinton, énorme poids lourd du parti reste exceptionnelle, puisqu’en public, sans dissimuler un instant des intentions qui sont purement et simplement de saboter complètement une élection de Trump, si Trump était réélu. Cela vaut largement les rodomontades de Trump, plutôt dans le genre ironie lourdingue ou bien nous n’y comprenons plus rien, à part qu’il n ‘y a aucune ironie, même légère, chez Clinton qui déborde essentiellement d’un venin fait pour tuer.
Mettons les personnalités à part et constatons qu’au niveau du climat et des événements, l’aggravation de la situation s’effectue à une allure météorique. Désormais, tout est en place pour un affrontement qui n’a rien du simple avatar électoral, et tout de la lutte à mort. Les deux se découvrant comme ils font, semblent ainsi se placer dans une position de plus en plus radicale, hors de tout compromis possible, poussés à la ferme résolution de ne céder en aucun cas. De plus en plus, les adversaires estiment que céder, même dans un compromis où il leur serait laissé beaucoup, constituerait une mort politique inacceptable, un véritable hara-kiri. Il s’agit d’une évolution où, au terme, seule la violence civile peut trancher le “débat”... On veut dire, bien entendu, la guerre civile.
Mis en ligne le 25 août 2020 à 11H45