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4761Les troubles de rue aux USA (et accessoirement, dans d’autres pays comme UK et la France) se poursuivent sur le thème du racisme. Les réactions des autorités, essentiellement progressistes-sociétales (notamment lorsqu’il s’agit d’une direction démocrate locale ou régionale aux USA), sont de retenir la répression ou de se désolidariser de sa police lorsqu’il y a répression nécessaire pour le maintien de l’ordre. La stratégie des directions-Système est binaire et un peu embarrassée puisque complètement contradictoire, – d’une part appuyer toutes les revendications antiracistes y compris celles qui n’ont rien à voir avec l’antiracisme, d’autre part contenir le désordre lorsqu’il devient trop voyant.
Le site WSWS.org confirme une analyse qui est parfaitement la nôtre pour ce cas, qui est de dénoncer l’attitude du Système en faveur du thème de l’antiracisme, qui permet d’écarter la mise en cause fondamentale (antiSystème) ; évidemment, pour WSWS.org, la “cause fondamentale” est plutôt l’appel au socialisme (le trotskisme), et à ce point nos chemins divergent comme on s’en doute, et sans que cela nous bouleverse outre-mesure puisque nous tenons le trotskisme pour une très-vieille lune. Ce qui nous intéresse, c’est la rigueur du raisonnement du site trotskiste.
Les trois semaines qui se sont écoulées depuis le meurtre de George Floyd à Minneapolis lors du Memorial Day ont vu une éruption de manifestations de protestation de masse à travers les États-Unis et dans des pays de tous les continents.
» Ce mouvement de masse n'en est qu'à ses débuts. Il n'a pas encore pris, dans un sens politique et programmatique, un caractère distinctement ouvrier et socialiste. Les slogans qu'il soulève sont, à ce stade, de caractère largement démocratique, centrés sur la question de la brutalité policière.
» Les forces politiques qui dominent actuellement sont issues des couches les plus aisées de la classe moyenne ainsi que de l'élite dirigeante, étroitement liée à l'establishment politique. Elles cherchent à imposer aux protestations un discours et une orientation racistes, et à empêcher ainsi l'émergence des problèmes de classe critiques qui sous-tendent la colère et l'opposition sociales généralisées, qui, si elles étaient soulevées, constitueraient une menace sérieuse pour le système capitaliste.
Un peu plus loin dans le même article, le site trotskiste avance des remarques, voire des faits qui renforcent son analyse selon laquelle il s’agit moins de racisme que de contestation globale contre le Système (ce que nous nommons entre nous, sans trop le dire à WSWS.org, antiSystème). Il note l’importance considérable de la population blanche dans les manifestations qui ont été provoquées par la mort de George Floyd, et essentiellement montées par le groupe Black Lives Matter (BLM).
« La classe dirigeante est terrifiée par les conséquences [d’une contestation antiSystème]. Le CSIS), un important think-tank washingtonien [de tendance] impérialiste, a lancé une mise en garde au début de l'année : “Nous vivons une époque de protestations de masse mondiales qui sont sans précédent dans l'histoire par leur fréquence, leur portée et leur ampleur... Les citoyens perdent confiance dans les dirigeants, les élites et les institutions actuels et descendent dans la rue avec frustration et souvent dégoût”.
» Tel est le caractère des protestations contre les violences policières. Comme toujours, les représentants de la classe dirigeante cherchent à contrôler et à orienter le mouvement vers des revendications sans risque.
» L’objectif de la dénonciation du sectarisme reacial est de détourner l’attention d’une perception de la police comme instrument de l’État capitaliste et gardienne de premier plan de la domination de classe. De plus, leurs efforts pour imposer un récit racial aux manifestations sont contredits par leur caractère manifestement multiracial, multiethnique et multinational. Une étude réalisée par un sociologue de l'université du Maryland a révélé que les blancs représentaient 61 % des manifestants à New York, 65 % des manifestants à Washington et 53 % des manifestants à Los Angeles. De plus, les sondages ont enregistré un soutien écrasant aux protestations contre la violence policière parmi les Américains de toutes les races. »
Seattle, capitale de l’État de Washington, est en train de morpher en une étrange entité. Le Conseil municipal de la ville a voté l’interdiction faite à la police d’utiliser des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc, etc., c’est-à-dire tous les équipements utilisés dans des émeutes, avant d’en venir aux armes à feu. Auparavant, la cheffe de la police de Seattle, l’Africaine-Américaine Carmen Best, avait demandé, sans le moindre succès, l’autorisation de nettoyer “en douceur” la “Zone Autonome”, dite CHAZ, tenue par divers groupes d’anarchistes et d’extrémistes, ou alors de “protestataires” vertueux selon l’œil qu’on porte sutr eux.
En fait, CHAZ n’est plus CHAZ mais CHOP (‘Capitol Hill Organized Protest’ ou ‘Capitol Hill Occupied Protest’, selon la personne à qui vous posez la question de la signification de l’acronyme). Cela permet aux groupes les plus violents d’imposer un esprit de plus en plus belliqueux, résumé notamment par cet échange entre une sorte de “leader” parmi d’autres et une sorte de foule rassemblée devant lui (on garde l’anglais original) : « “Does anybody know what happened to the people who did not get on board with the French Revolution?” he shouted. “Chopped,” his compatriots yelled in reply »... “Chopped” signifiant notamment “haché”, on proposera donc l’adaptation évidente de l’échange, illustrant l’esprit révolutionnaire du lieu : « Quelqu’un sait-il ce qu’il est arrivé à ceux qui ne suivirent pas la voie de la Révolution Française ? – Guillotinés ! »
A part cela, l’atmosphère est peu sûre dans le CHOP, où règne le banditisme d’occasion et où des armes commencent à apparaître. Il n’empêche, à Portland, dans l’Oregon, – ville et État notoirement gauchistes démocrates, – des groupes “protestataires” veulent à leur tour établir “leur” CHOP.
Nous sommes bien en peine de dire si l’article de Jason O’Toole, auteur et collaborateur du Irish Daily Mailet du Irish Sunday Mirror, rédacteur-en-chef du magazine Hot Press, représente la moindre tendance, le moindre courant de pression politique, chez les démocrates US ou chez les Noirs, etc., ou s’il s’agit d’une simple initiative privée, individuelle et solitaire. Comme l’indique son nom, O’Toole est Irlandais, – ce qui n’a rien à voir avec le parti démocrate, mais qui peut être également une connexion cachée pour lâcher un ballon d’essai.
O’Toole ne propose rien de moins que Biden, abandonnant son projet d’une vice-présidente (VP) dame et colorée, y compris Michelle Obama, garde la couleur et propose la candidature de VP au 44èmePOTUS, le coolissismus-maximusSaint-Barack, dit Obama. Cela résoudrait, pense O’Toole, bien des problèmes, dont ceux de santé de Biden ; pour d’autres, cela résoudrait l’énigme de la guerre civile en la provoquant. Le sommet de l’ironie (?) est atteint dans le fait que cette proposition figure dans un article d’opinion publié dans RT.com, ci-devantRussia Today,ce qui rappellera le Russiagate secrètement cher au cœur de BHO.
Pour le reste : idée folle, comme celle de Charlemagne, mais époque folle. Au lecteur de choisir.
Parmi les nouveautés de la Grande-Emeute2020 : repas empoisonnés pour les flics. « Trois officiers de la police de New York (NYPD) ont été empoisonnés dans un restaurant de la chaîne Shane Shack...[...] “A un moment donné pendant leur repas, ils ont découvert qu'une substance toxique, que l'on croit être de l'eau de javel, avait été placée dans leurs boissons”, lit-on dans une déclaration du président de la New York Benevolent Police Association (PBA), Patrik Lynch. »
Beaucoup d’officiers du NYPD se précipite désormais à l’hôpital pour consultation urgente et la chaîne Shane Shack, qui a aussi dans ses pubs des tendresses pour BLM (Black Lives Matter), dit tout l’horreur que l’a saisie devant cette agression. A l’hôpital, les policiers y demandent également des masques, car ils en manquent notablement. Ils en avaient demandé 500 000 à leurs autorités, ils en eut 56 000. Selon Business Insider, la docteureOxiris Barbot, qui dirige le département sanitaire de la mairie de New York, a répondu au téléphone pour expliquer cette mesure (ou “non-mesure”) qu’elle n’avait « rien à foutre des flics ».
Mis en ligne le 16 juin 2020 à 10H55