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3418Les USA roulent toujours au rythme d’une contestation grandissante des résultats du vote du 3 novembre, de la part de l’équipe Trump. Les soupçons tendent souvent à se rapprocher de la quasi-certitude, et il sera difficile de ne pas envisager sérieusement, à un moment ou l’autre, l’option qu’il y a eu fraude, et qu’il y a eu fraude sérieuse, certains diraient même : “massive”.
En général, dans la grande-presseSystème et les élite-ZZ, et bien sûr dans les directions politiques, c’est-à-dire tous les ‘sachants’ et tout cela hors-USA, tout est plié et l’on attend Biden à la Maison-Blanche. La collision entre le reste du monde et la vérité-de-situation aux USA n’a pas encore eu lieu ; il n’est pas sûr du tout que le météorite ait la grâce et l’élégance de modifier sa trajectoire actuelle pour ne pas trop les déranger, voire les perturber. Dans ce cas, – l’absence de grâce et d’élégance, – la rencontre sera brutale.
Il y a plusieurs points chauds qui, comme c’est logique, continuent à s’échauffer, tandis que l’équipe Trump continue son travail. Il semble qu’on puisse dire que les incompréhensions, non-coordinations, voire heurts et maladresses, etc., à propos de l’épisode Powell, sont dépassés ; Powell est toujours à bord et travaille plutôt en solo, en se coordonnant avec le cœur central (Giuliani) de l’équipe.
Il est extrêmement difficile de rendre compte de l’état général de la crise à cause de la formidable complexité du système politique US, des différences considérables entre États qui concernent notamment et prioritairement l’aspect législatif et juridique, avec les interférences dans les systèmes de votation. Un autre aspect de cette difficulté tient au nombre considérable de démarches de l’équipe Trump, qui a adopté une sorte de tactique du type-tsunami si l’on veut, attaquant partout où une attaque peut être portée, ce qui donne souvent l’impression faussaire d’une défaite irrémédiable (très souvent) ou d’une victoire inattendue (très peu).
Cette situation n’évite ni le piquant, ni la fantaisie, et met en fait à très rude épreuve la fameuse complexité du système juridique américaniste, tenu pour le canapé favori des angoisses modernistes et déconstructrices. Ainsi de cet épisode en Géorgie, État contesté où l’on prévoit, espèrent les trumpistes, de recompter ce qui a déjà été recompté une fois, parce que, selon eux, faire deux fois de suite (durant le dépouillement et le premier recomptage) les même trucs de fraudeurs c’est un peu lassant...
Ainsi le changement de cap de son juge préféré du moment, en Géorgie donc, a suscité un tweet stupéfait de la part de Lin Wood, un des avocats-vedette de la campagne Trump, devant l’extraordinaire placidité de la bêtise bureaucratique et formaliste devenue paralysée, ajoutée bien entendu à l’hypocrisie de la fraude ; si la fraude est probable, plus que probable dans ce cas, l’hypocrisie, elle, est absolument évidente :
« Quoi ???? La Cour est revenu sur sa décision en se basant sur l'affirmation des défenseurs selon laquelle les comtés de Géorgie contrôlent les machines de vote.
» Les machines sont la propriété de l’État et le secrétaire d’État de Géorgie administre les élections.
» Pourquoi les fonctionnaires de Géorgie décident-ils de nettoyer ces machines pour les réinitialiser [et ainsi liquider les bulletins qu’on demande à recompter] ???? »
Mais enfin, la stratégie de l’équipe Trump n’est pas tant de l’emporter ici ou là, en Pennsylvanie et en Géorgie pour prendre les actuels “points chauds”, mais bien d’arriver à un accès multiple à la Cour Suprême (SOTUS) à force d’appels. (Comme l’exprime WhatDoesItMeans, se référant à l’élection contestée de Bush contre Gore en 2000 : « Les gauchistes lunatiques oublient que [GW] Bush perdit toutes les causes portées devant la Cour, – sauf la seule qui comptait vraiment ».)
Plus que d’un changement de décomptes ici ou là, avec l’un ou l’autre, ou plusieurs États changeant de choix, et encore plus que d’une décision concernant l’élection dans son ensemble qui semble difficile notamment à cause des menaces de désordres, l’espoir et la stratégie de l’équipe Bush seraient d’aboutir à cette situation constitutionnelle où le choix du nouveau président (et du nouveau VP) est renvoyé au Congrès, respectivement à la Chambre (choix du président) et au Sénat (choix du vice-président). Cela devrait assurer une victoire de Trump ; la Chambre votant, non par nombre de députés mais par nombre d’États (républicains majoritaires pour ce décompte), et le Sénat ayant une majorité républicaine (assez probablement mais pas complètement assurée après le 6 janvier 2021, avec l’élection pendante des deux sénateurs de Géorgie).
• Un des points fondamentaux, bien entendu selon l’évidence, est de savoir si les républicains trumpistes ne se trompent pas, et si leur cause n’est pas perdue d’avance comme disent certains démocrates satisfaits de la perspective d’une montée de tel ou tel cas jusqu’à SOTUS. Par exemple, le gouverneur de Pennsylvanie, un démocrate, se satisfait du fait que l’équipe Trump va porter un jugement défavorable de la Cour Suprême de Pennsylvanie devant SOTUS, selon l’argument qu’ainsi l’élection présidentielle sera de facto validée par la Cour Suprême des États-Unis puisqu’il ne fait aucun doute pour lui [le gouverneur] que l’équipe Trump est totalement dans le déni et que SOTUS, malgré sa majorité conservatrice, ridiculisera leur démarche.
• Un autre point fondamental est de savoir si SOTUS osera statuer sur l’un ou l’autre aspect de l’élection, en raison du caractère absolument explosif de la situation et des effets sur l’ordre public qu’aurait une décision, dans un sens ou l’autre. Ce sont les républicains, qui mènent l’attaque bien entendu et croient dur comme fer à la justesse de leur cause, qui s’interrogent à ce sujet. Certains pensent que le président de la Cour (pourtant conservateur, nommé par Reagan), le Juge John Roberts, cet espèce de « Freeking Coward » comme l’écrit RedState.com, n’a pas assez de courage pour cela. On se trouverait alors dans une situation complètement inédite selon la lettre de la loi, mais décisive pour l’esprit de la loi dont on sait que républicains et démocrates l’éprouvent en complète opposition... La Cour se serait lavé les mains de la chose, mais cela ne suffirait certainement pas à empêcher les troubles, et pire encore peut-être, cela pourrait les aggraver...
C’est donc une sorte de stratégie ‘au bulldozer’ que suit l’équipe Trump, bien dans l’esprit de Trump d’ailleurs ; c’est le type “Ca passe ou ça casse”, – avec la possibilité bien réelle que “ça casse” dans n’importe quel cas. A partir de ce constat, les occasions d’incidents, d’avatars, d’obstacles pendant le déroulement de l’application tactique de cette stratégie sont innombrables et extrêmement déstabilisantes, empêchant complètement une prévision sérieuse.
Mais ce que nous devons mettre en évidence, c’est ce « climat lugubre » qui est le propos de notre titre. A cet égard, nous nous écartons de la polémique, de l’argumentation, de la tactique ou de la stratégie. Ce dont nous voulons parler, c’est de la lourdeur du climat, exprimée par des déclarations publiques, venues essentiellement de républicains pro-Trump. Ces voix s’expriment dans la mesure où la conviction d’une fraude “massive” (la ‘Grande-Fraude” évoquée par Sidney Powell) s’installe de plus en plus fermement et nettement dans ces esprits pro-Trump. Il faut du temps pour que la psychologie et le comportement s’habituent à une telle conviction, – car nous pensons qu’il y a dans leur cas, comme dans celui des démocrates d’ailleurs et pour leur compte, une complète conviction ; la contradiction s’expliquant par ce phénomène de dédoublement des ‘mondes parallèles’, des simulacres, de l’extraordinaire intensité de la communication .
On en voit quelques cas, venus de républicains et de pro-Trump, car ce sont eux qui s’exclament, expliquent et analysent le plus dans le sens de l’extrême offensive, car ce sont eux et bien eux qui ont la charge de la preuve.
• Newt Gingrich, l’ancien Speaker (1995-1999) de la Chambre, qui est haï par les démocrates, qui est un politicien profondément corrompu, qui est un cynique ricanant capable de tous les coups bas, mais qui est aussi un grand stratège politique, qui avait prévu l’émergence de Trump (et de Sanders), et identifiant par conséquent le malaise profond du public américain, de l’électeur moyen, du Deplorable... Gingrich tweete à propos de la crise en cours (et les réactions montrent bien le sentiment extrêmement vif contre lui...), observant finement la situation (les fraudes que nous découvrons ont une certaine forme qui montre qu’elles dépendent d’un système fraudeur massif) :
« Plus nous parviennent les données sur les anomalies des votes qui ne sont manifestement pas légitimes, plus il semble bien que 2020 devrait apparaître comme la plus grande fraude présidentielle depuis celle dont fut victime Andrew Jackson, du fait d’Adams et de Clay, en 1824. Les législatures des États doivent exiger des recomptages. »
• Une lettre ouverte de Patrick Basham, directeur de The Democracy Institute (think tank proche des libertariens sans être complètement en phase avec eux, basé à Washington et à Londres), publiée dans ‘The Spectator’ du 27 novembre 2020, présentée également dans WhatDoesItMeans :
« “Dire à voix haute que vous trouvez bizarres les résultats de l'élection présidentielle de 2020, c’est inviter à la dérision. Vous devez être un maniaque ou un théoricien du complot. Alors, dites que je suis un maniaque.”
» ”Je suis un sondeur et je trouve cette élection profondément déroutante. Je pense également et fermement que la campagne Trump est tout à fait fondée et dans son droit de contester les opérations de dépouillement.”
» .. [Basham commençant] par noter le fait que : “Quelque chose de très étrange s'est produit dans la démocratie américaine aux premières heures du mercredi 4 novembre et les jours qui ont suivi”, – puis [énumérant] systématiquement les impossibilités choquantes qui se sont produites dans cette élection et qu’une personne rationnelle ne peut accepter :
» “Trump a obtenu le score le plus élevé de tous les votes minoritaires pour un républicain depuis 1960... Trump a augmenté son soutien parmi les électeurs noirs de 50 % en 2016... Au niveau national, le soutien des noirs à Joe Biden est tombé bien en dessous de 90 %, le niveau en dessous duquel les candidats démocrates à la présidence perdent habituellement...”
» [et soulignant] l’aspect le plus inexplicable de cette élection présidentielle de 2020 :
»“On nous dit que Joe Biden a remporté plus de votes au niveau national que n’importe quel candidat à la présidence dans l'histoire... Mais il a remporté un record du résultat le plus bas, avec 17% des comtés ; il n'a gagné que 524 comtés, contre les 873 comtés remportés par Obama en 2008... Pourtant, Joe Biden a en quelque sorte dépassé Obama en termes de votes individuels totaux... Les républicains ont gardé le Sénat et ont bénéficié d'une ‘vague rouge’ à la Chambre, où ils ont gagné un grand nombre de sièges tout en remportant les 27 élections à deux candidats... Le parti de Trump n’a pas perdu une seule législature d’État et a même fait des gains au niveau des États”. »
• Quatre jours après le ‘pardon’ du président qui l’exonère des contraintes que son affrontement avec le juge Jordan faisait peser sur lui, – affrontement poursuivi malgré que l’accusation (le DoJ) ait abandonné toutes ses accusations contre lui, – le Général Flynn, ancien directeur de la DIA et ancien et très court (deux semaines) conseiller pour la sécurité nationale de Trump, a très normalement pris l’offensive dans les réseaux de communication. Il dramatise le débat comme il est logique de le faire, et accroit le pression pour une interprétation de sécurité nationale de la ‘Grande-Fraude’ que dénonce son avocate Sidney Powell :
« Le lieutenant général à la retraite Michael Flynn, dans sa première interview publique depuis qu’il a été gracié par le président Donald Trump, a déclaré qu’il y a “toujours un coup d’État en cours” contre le président.
» Flynn, qui a également été directeur de la Defense Intelligence Agency sous l'administration Obama, puis premier conseiller à la sécurité nationale de Trump, a averti les Américains le 28 novembre qu'il y a actuellement une “agression” contre notre mode de vie qui dure depuis le début de la présidence de Trump.
» “Ils ont radicalisé leur jeu”, a déclaré Flynn à la chaîne WVW-TV à propos de certaines personnalités du Parti démocrate, dont il a dit qu'il n'avait plus de démocrate “que le nom” depuis le “tournant à gauche” du parti.
» Quand ils ont perdu en 2016, je pense qu’il y a eu une décision de dire, “Nous n'allons pas permettre que cela se reproduise”, a déclaré Flynn à propos de la direction du Parti démocrate.
[...]
» Flynn a rapporté que Trump, en tant que non-politicien de New York, a dû faire face à une pression politique, technologique et financière sans précédent au début de son mandat pour le forcer à se retirer de la politique.
» “Je sais qu’il y avait le sentiment que peut-être il allait juste ... dire, ‘Vous savez quoi, je n’ai rien à foutre de ce genre de choses. J’ai mieux à faire,’ et partir”, a déclaré Flynn.
» “Dieu merci, il ne l’a pas fait.”
» Mais alors que Trump restait en fonction, Flynn a déclaré que l'establishment politique et les médias continuaient à le poursuivre “de toutes les manières possibles“, ce qui s’est manifesté publiquement dans des “opérations psychologiques” telles que l'enquête sur la Russie et l’effort de destitution des démocrates de la Chambre des représentants, et plus récemment, la politisation de la pandémie du virus Covid19.
» Aujourd’hui, affirme Flynn, parce que le Parti démocrate n’a pas obtenu le résultat du pour assurer la place de Joe Biden à la Maison Blanche, on assiste à des “fraudes sur les bulletins de vote par correspondance”, avec ce logiciel Smartmatic et les systèmes Dominion”.
» “Le coup d’État est toujours en cours”... »
Ces diverses déclarations n’apportent rien de précisément nouveau, sinon qu’elles renforcent puissamment la rhétorique de rupture de l’équipe Trump, qui gagne peu à peu les républicains. Les affirmations de Flynn, personnage officiel désormais libre de parler, impliquent des accusations collectives graves de fraude et de trahison. Il s’agit d’un climat de rupture potentiellement irréversible à l’intérieur de l’establishment, c’est-à-dire du Système, à mesure que le parti républicain est de plus en plus attiré par la rhétorique Trump, donc par ses accusations de rupture. C’est en cela que le climat s’aggrave, qu’il se fait de plus en plus lugubre.
A côté de cela, de cette vérité-de-situation qui se dessine sous nos yeux, nos éditoriaux vertueux et nos cris de vierges effarouchées de dénonciation du fascisme font bien pâle figure. La crise américaniste est en train de devenir extrêmement sérieuse. Le cœur de la Matrice est désormais en jeu, directement menacé, affamé de lui-même, c’est-à-dire prêt à se dévorer lui-même, et gloutonnement.
Mis en ligne le 30 novembre 2020 à 18H00
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