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4859Hier après-midi (heure de Washington D.C.), la Cour Suprême des États-Unis (SCOTUS) a répondu à la requête du Texas concernant la mise en cause des conditions de vote du 3 novembre dans les États de Géorgie, du Michigan, de Pennsylvanie et du Wisconsin. SCOTUS a rejeté la requête par 7 voix contre 2, les deux ‘dissidents’ s’étant prononcés sur une question de forme sans s’opposer sur le fond à l’interprétation des 7 autres.
La réaction la plus immédiate et la plus significative est celle du parti républicain (GOP) du Texas (présidé par Allen West), qui avait décidé de cette démarche. Ce n’est ni un constat contraint mais sans suite, ni un acceptation sans récrimination ni critique de la décision de SCOTUS. Au contraire, c’est une affirmation de défi qui met implicitement en cause la légitimité de la Cour, par la réaction de suggérer de former « une Union d'États qui respecteront la constitution. » ; qui, si elle est tenue et rencontre un écho dans les États qui ont soutenu le Texas, peu évidemment mener très loin. Voici la partie du communiqué la plus importante, sur le site du GOP et sous la signature du président du GOP Allen West, le 11 decembre 2020. For Immediate Release
« Vous trouverez ci-dessous la déclaration du président Allen West concernant la décision de la Cour suprême de rejeter la requête constitutionnellement légitime et critique du Texas.
» “La Cour suprême, statuant sur la requête du Texas à laquelle se sont joints dix-sept États et 106 membres du Congrès américain, a décrété qu'un État peut prendre des mesures anticonstitutionnelles et violer sa propre loi électorale. Il en résulte des effets néfastes sur les autres États qui respectent la loi, tandis que l'État coupable ne subit aucune conséquence. Cette décision établit un précédent selon lequel les États peuvent violer la constitution américaine et ne pas être tenus responsables. Cette décision aura des ramifications profondes pour l'avenir de notre république constitutionnelle. Peut-être les États respectueux de la loi devraient-ils s’unir et former une Union d'États qui respecteront la constitution.
» Le GOP du Texas défendra toujours la Constitution et l'État de droit, même si d'autres ne le font pas. »
Dans un tweet, l’un des premiers sur la réponse du GOP, le correspondant d’ABC.News au Texas Adam Kesley, exprime l’essentiel de ce message :
« Le @TexasGOP publie une déclaration à la suite de la décision de la Cour suprême, qui appelle à la sécession. »
Un article de RedSate.com qui communique les premières réactions sur l’attitude de SCOTUS présente la réaction des républicains du Texas et le communiqué du président West par cette simple phrase : « Le GOP du Texas est fou de rage. »
La question immédiate qui se pose est bien entendu de savoir si la réaction d’Allen West et du GOP du Texas est simplement un baroud d’honneur ou une initiative voulue comme sérieuse. Il faut souligner que le langage est sans équivoque, rejoignant d’ailleurs le jugement de la Pennsylvanie (et du parti démocrate, bien entendu) avant le jugement, traitant le Texas d’« État séditieux » : le GOP ne cède pas un pouce de sa position juridique et constitutionnelle et propose donc par conséquent d’envisager une sécession.
Nous n’en sommes pas encore là, loin s’en faut ; mais, par les temps qui courent, ‘loin s’en faut’ (dans les événements) peut se réaliser très vite en raison de l’extrême rapidité des événements.
Dans deux tweets, le 10 décembre 2020, Trump avait situé les conditions de la situation actuellement, dans les heures qui courent (les événements se mesurent en heures actuellement à Washington D.C.) :
« Les gens sont bouleversés et ils ont le droit de l'être. La Géorgie n'a pas seulement soutenu Trump en 2016, mais aujourd’hui également. maintenant. Et ce serait le seul État du Sud profond qui a voté ? Ont-ils perdu la tête ? La situation va s'aggraver de façon dramatique. C'est un moment très dangereux de notre histoire....
» “... Le fait que notre pays soit annexé. Un coup d'État a lieu sous nos yeux, et le public ne peut plus le supporter”. Un fan de Trump au ‘Georgia Rally’ sur @OANN ! Très mauvais ! »
Un tweet de Trump après la décision de SCOTUS ne nous dit rien de ses réactions, de ses intention ni de ses projets : « La Cour Suprême nous a vraiment laissés tomber. Aucune sagesse, aucun courage ! »
Il est évident qu’un premier test sur les conditions de l’évolution de la situation aura lieu ce jour même à Washington D.C., où une manifestation pro-Trump, le ‘Georgia Rally’, essentiellement organisé par la chaîne TV OANN (l’une des deux chaînes de la droite dure et pro-Trump, avec WMD-TV, les deux chaînes voyant leur audience exploser à la suite du tournant réalisé par FoxNews).
Cette manifestation montrera par exemple, entre autres choses mais en temps réel devenant pressant :
1). la vigueur et l’ampleur de la réaction populaire à la décision de SCOTUS, autant que celles de l’engagement populaire dans la contestation du résultat ;
2). la réelle position de Trump dans cette séquence historique, et notamment la perception qu’on pourrait en avoir de son éventuelle intention d’aller plus loin dans la bataille avec Biden, – et aussi avec SCOTUS désormais, qui joue de son côté gros jeu, sans savoir (ou en se doutant un peu ?) du sort que lui réserverait une administration Biden ;
3). en cas de réussite de l’événement perçu comme une réaction à la décision de SCOTUS à cause de la chronologie, qu’il se passe des événements graves aux USA et que l’élection du 3 novembre n’est pas vraiment pliée et verrouillée, et le “retour à la normale” (c’est-à-dire sans Trump et sans violences) assurée ; cela pour la presseSystème et les pays du bloc-BAO qui attendent la résurrection d’un américanisme comme ils l’apprécient (servilité volontaire plus empressée que jamais, mais dans les formes et sans vulgarité, pour qu’on puisse continuer à vivre dans notre simulacre).
Encore signalera-t-on d’autres mauvaises affaires qui contribuent à empoisonner le climat, comme celle selon laquelle le fils de Biden est l’objet d’une enquête fédérale alors que la chose avait été quasiment cabotée et censurée par la presseSystème et les réseaux sociaux lorsque le New York Post l’avait révélée il y a un mois. (Voyez Tucker Carlson et Glenn Greenwald.) L’affaire met en danger Hunter Biden mais aussi le reste de la famille, dont le ‘président-élu’. Elle éclabousse le ministre de la justice Barr qui l’a gardée secrète malgré les révélations du New York Post et l’insistance de Trump. Ce cas, qui conduit si le FBI pousse son investigations à des liens solides entre les Biden et des entreprises chinoises contrôlées directement ou indirectement par le Parti Communiste Chinois, aurait pu jouer un rpole très important pour l’élection du 3 novembre.
Les conditions se précisent de plus en plus pour une ‘croisée des chemins’, selon l’expression consacrée, alors que la tragédie-bouffe qu’est la crise de l’américanisme semble désormais conduite, du fait de l’‘agenda’ des événements, à privilégier son aspect de tragédie. Cela n’est pas pronostiquer telle ou telle issue, mais faire simplement le constat de l’empilement des circonstances explosives. Chaque parti s’enfonce de plus en plus dans une position extrême, réclamant pour lui le résultat de l’élection, et de ce fait accentuant la fracture d’une profondeur insondable entre les deux.
Exemple de cette montée à l’extrême, ici des trumpistes, populistes et conservateurs (même chose de l’autre côté) : un texte publié sur RedState.com, dont le titre dit tout (« Si c’est la guerre que veut la gauche, la gauche l’aura »). L’auteur, Scott Hounsel , conseiller en communication et spécialiste des campagnes électorales, décrit les actions de rue diverses des BLM, Antifa, etc., ces derniers mois, et d’ailleurs poursuivies épisodiquement. Il conclut :
« Cela montre que la gauche estime que son recours à la menace de la violence est justifié, alors que ce n’est pas le cas lorsque c'est la droite qui le fait. Soyons honnêtes : la droite est infiniment mieux armée et entraînée que la gauche. Ces soldats en herbe qui se promènent constamment dans les rues de Portland, exigeant que nous nous conformions à leurs demandes idiotes d’autonomie, pourraient bien obtenir ce qu'ils veulent. Si c'est une guerre qu’ils veulent et qu'ils veulent la mener de cette façon, ils pourraient bien obtenir ce qu'ils souhaitent.
» Si c'est effectivement une guerre qu'ils veulent, c'est peut-être une guerre qu'ils obtiendront. »
Mis en ligne le 12 décembre 2020 à 08H10