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3463Pendant que le monde médiatique parisien et européen s’extasiait devant le premier Africain-Américain, ancien policier, antiraciste élu maire de New York City, – Eric Adams “coche beaucoup de cases”, – l’essentiel se passait en Virginie surtout, et parallèlement également dans le New Jersey, à l’occasion de l’élection de deux nouveaux gouverneurs et de divers nouveaux dirigeants.
Pour présenter ces résultats, nous allons reprendre une partie du texte de ‘WSWS.org’ sur l’événement, bien fait comme d’habitude, mais extraordinairement partisan ; donc, “reprendre” en gardant précieusement tous les élégants tics trotskistes, – pour le délice de l’esprit, – à propos du putschiste Trump (le terrrrible 6-janvier), des blancs complotistes et comploteurs d’extrême-droite, des terroristes post-néo-pré-nazis-tardifs, du bien-connu danger fasciste en général... Mais surtout, extraits du texte pour entendre la vraie “petite musique” comme enseignement essentiel de la chose, qui est une défaite très importante de la politique du wokenisme initiée par un parti démocrate en folie.
Pour cette fois, les trotskistes ne sont pas trop venimeux pour les démocrates qu’ils haïssent en général avec constance, parce qu’ils ont une (bonne) conscience aigue qu’il s’agit là d’un sévère avertissement des électeurs contre le gauchisme hystérique ; ils jugent, ces trotskistes, et discrètement là encore, que ce gauchisme qu’ils haïssent certes mais dont ils savent se servir, gâche irrémédiablement le courant de gauche qu’ils aimeraient tant voir se transformer en révolution populaire de classe, plutôt que cette dérive exotique-hystérique grimée en “révolution raciale et sociétale”. On a ainsi une claire vision du dilemme qui habite les gauches de tous les pays du bloc-BAO, entre la dynamique wokeniste qui exacerbe les antagonismes populaires et découvre très vite sa bêtise ontologiquement terroriste, et la tradition révolutionnaire qui devrait en revenir à la lutte des classes... La modernité hystérique contre la nostalgie révolutionnaire.
« Le parti démocrate a subi une débâcle électorale historique lors de l'élection du gouverneur de Virginie hier, où le républicain Glenn Youngkin a devancé le démocrate Terry McAuliffe par une marge de 51 à 48 %, avec plus de 95 % des bureaux de vote à minuit. Les démocrates auront du mal à rattraper cette marge de 90 000 voix dans les bureaux de vote qui n'ont pas encore été dépouillés.
» Les démocrates ont également subi un effondrement substantiel de leur soutien dans le New Jersey, où le républicain Jack Ciattarelli détenait une mince avance, en fin de soirée, sur le démocrate sortant Phil Murphy, alors que les trois quarts des bulletins de vote étaient comptés. Toutefois, comme la plupart des votes en suspens proviennent de la ville de Newark, contrôlée par les démocrates, il est probable que Murphy en sortira vainqueur. Jusqu'à récemment, aucune des deux élections n'était considérée comme particulièrement cruciale du point de vue démocrate, les deux États ayant voté pour le président Joe Biden à une large majorité en 2020...»
[Par rapport au texte, rédigé à minuit la nuit dernière, la victoire républicaine en Virginie est confirmée, celle du gouverneur avec également l’élection de la première femme noire ‘Lieutenant-Governor’, républicaine, ancienne du Corps des Marines, tireuse d’élite et partisane acharnée de la vente libre des armes à feu. Le résultat du New Jersey était toujours en décompte ce matin.]
« Les élections en Virginie et dans le New Jersey ont constitué le premier test majeur du soutien électoral du Parti démocrate à la fois depuis l’élection présidentielle de 2020 et la tentative de coup d’État fasciste de Trump du 6 janvier. La défaite des démocrates en Virginie est particulièrement significative, car l’État abrite Charlottesville, où un voyou fasciste a assassiné la manifestante Heather Heyer lors du rassemblement “Unite the Right” en 2017. L'année dernière, des partisans d'extrême droite de Trump ont comploté pour assassiner le gouverneur démocrate en exercice, Ralph Northam, en raison de restrictions liées au coronavirus.
» Malgré cela, les démocrates n'ont fait aucune mise en garde contre le danger que représente l'extrême droite, démobilisant l'opposition à Trump et préparant leur propre défaite. Tout au long de 2021, Joe Biden a répété son désir d’un “parti républicain fort”. De toute évidence, les électeurs l’ont écouté.
» La chute des votes démocrates montre clairement que l'accent mis par le parti sur l'identité raciale et de genre suscite l’indifférence ou la répulsion de larges masses d’électeurs.
» En Virginie notamment, les républicains ont tiré parti de l'hostilité générale aux efforts des démocrates pour intégrer la politique identitaire dans les programmes scolaires. [...]
» Un avertissement clair doit être lancé : l’accent mis par les démocrates sur la politique identitaire, – promue par les pseudo-socialistes du parti démocrate, le magazine ‘Jacobin’ et la pseudo-gauche, – ouvre la porte à Trump, dont les chances politiques ont été considérablement renforcées par le vote de mardi. Trump a immédiatement publié une déclaration dans laquelle il s'attribue le mérite des victoires républicaines et consolide son contrôle sur le parti républicain... »
Bien entendu, tout cela complique horriblement la situation américaniste. Ces résultats tendent à mettre le parti démocrate en état de choc à l’idée de ce que leur réservent les élections de novembre 2022, où les républicains pourraient reprendre la majorité des deux chambres du Congrès et bloquer complètement la politique gauchiste de l’administration Biden. Nous ne voyons pas du tout que ce choc puisse amener les démocrates à composition en évoluant vers le centre pour tenter de réduire les risques d’un désastre, comme ce serait le cas selon une tactique politique normale. La raison principale en est qu’il ne s’agit pas d’une situation politique “normale” aux USA, comme d’ailleurs dans nombre de “pays-frères” par ces temps de Grande Crise civilisationnelle.
... D’où nos remarques :
• Les ultras-wokenistes, pressés dans leurs positions mais plus que jamais dynamiques parce que c’est leur état d’esprit et l’aliment de leurs psychologies exacerbées, devraient accentuer encore leur pression pour accélérer partout où ils le peuvent leur travail de déconstruction ;
• le segment démocrate encore “modéré”, un peu moins à l’extrême-gauche, devrait accentuer encore sa pression avec de bons arguments, mais sans espoir de l’emporte parce que l’extrémisme tient la majorité sous sa coupe, et montrant ainsi en plein jour la crise qui déchire le parti ;
• les républicains devraient ainsi accentuer fortement leur opposition (sans que cela nécessairement récupéré par Trump, qui a un concurrent républicain redoutable pour le leadership et pour 2024 dans la personne du gouverneur de la Floride DeSantis) ;
• plus que jamais, les États et leurs gouverneurs vont jouer un rôle essentiel, et c’est un symbole significatif que ce premier échec de l’extraordinaire vague de gauchisme culturel et sociétal américaniste se manifeste par le biais d’élections de gouverneurs (“gubernatorial elections”) ;
• bien entendu, l’exécutif, avec l’étonnant et attristant Joe Biden (plus que jamais ‘Sleepy Joe’ [Joe le somnolent], proclament Trump et la foule médiatique après le G20), sort très affaibli de cette affaire et trouvera sur son chemin des résistances de plus en plus fermes de nombre de gouverneurs, concernant l’immigration illégale, la vaccination, etc., – sans compter les grandissantes résistances internes aux démocrates, pour se débarrasser de lui avant 2024...
Mis en ligne le 3 novembre 2021 à 14H00