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3853Si vous teniez pour les BLM en croyant que ‘Black Lives Matters’ terriblement, sachez que depuis la couverture du New York Post du 11 avril 2021, on peut aussi lire, en employant “Manoirs” (‘Manors’) pour “Comptent” (‘Matters’), – ‘Black Lives Manors’. C’est le gros, l’énorme titre du NYP, qui appartient à Rupert Murdoch avec FoxNews, et qui est l’un des très rares quotidiens de grande diffusion à ne pas suivre la ligne wokeniste et antiTrump.
Le NYP a repris la piste ouverte par TheDirt.com concernant l’achat d’une propriété de belle allure, de $1,4 million, par l’une des deux fondatrices (en 2013) de BLM, Patrisse Khan-Cullors ; mieux encore pour Patrisse-BLM : la campagne nommée Topanga Canyon, banlieue résidentielle dite “exclusive” proche de Los Angeles, où se situe cette acquisition, est habitée par 88% de “racisés”-Blancs et par 1,4% d’Africains-Américains dont les vies comptent tant. Cela permet à la co-fondatrice du groupe mondialement célèbre de prendre un peu de distance pour voir ce qu’il en est de “la vie des Noirs” hors-les-Noirs.
Alors qu’il n’était question au départ que de cette acquisition, ce qui déjà faisait l’affaire, les limiers du NYP ont trouvé « au moins » trois autres résidence au même nom de Patrisse-BLM : deux autres également dans la région de Los Angeles, respectivement de $510 000 et $590 000, et une autre en Géorgie, de $415 000. Enfin, il est dit dans les articles du New York Post que Patrisse-BLM et sa compagne (et femme légitime) Janaya Khan cherchent un petit coin sympa dans les Bahamas, quelque part entre $5 et $20 millions, histoire de pouvoir méditer sur le sort du monde hors des sentiers battus par la violence des White-Cops.
Cela confirme au moins que « BLM [c’est] une affaire qui swingue ». Même si on ne fait pas trop de publicité à cette nouvelle dans la presse “sérieuse”, la rumeur se répand, surtout avec l’aide du NYP, et certains, dans le groupe, vous le comprenez, l’ont plutôt mauvaise.
« Certains militants ont été stupéfaits par ces “révélations immobilières”.
» Hawk Newsome, le chef des ‘Black Lives Matter’ du Grand New York City, a demandé “une enquête indépendante” pour savoir comment le groupe financier mondial [‘Black Lives Matter Global Network Foundation’ – BLM-GNF] mis en place pour gérer BLM-USA dépense son argent.
» “Si vous êtes un militant socialiste, vous devez vous demander quelle part de son argent personnel va à des causes caritatives”, a-t-il déclaré. ”Ce qui se passe est vraiment triste parce que cela pousse les gens à douter de la validité du mouvement et à négliger le fait que c’est le peuple qui porte ce mouvement”.
» L’année dernière, Mme Khan-Cullors et son épouse Janaya Khan se sont aventurées jusqu’en Géorgie pour acquérir une quatrième maison, – un “ranch personnalisé” sur un hectare et demi de terrain à Conyers, avec un hangar pour avions privés surmonté d’un studio, et l’accès à l’utilisation d’une piste d’atterrissage “pavée et gazonnée” d’une longueur de un kilomètre, pouvant accueillir de petits avions. »
Un article de RedState.com reprend également différentes informations sur les activités du couple Khan-Cullors dans le marketing, le conseil, le coaching, la création de “logos activistes” et la création d’événements, etc. (Patrisse-BLM avait déjà [avant l’événement de la mort de George Floyd du 25 mai 2020] largement exploré les voies de la célébrité médiatique et de communication qui, au côté de l’antiracisme, ouvrent toutes les portes de la gloire sonnante et trébuchante : on peut voir notamment ce dialogue antiraciste avec Jane Fonda, dans ‘Harper’s Bazar’.)
Ces révélations édifiantes mais nullement étonnantes révélations sur l’entreprise capitaliste Khan-Cullors, BLM & Co, avec comme raison sociale de “raciser” les Noirs et débarrasser le monde de l’immonde “blanchitude”, ont même attiré le juste courroux des mères de deux Noirs abattus par la police (Tamir Rice et Richard Risher), et dont le sort fut utilisé pour des “créations d’événements” des BLM (manifs’ furieuses et spontanées, caillassages divers, incendies, etc.) :
« Mothers Samaria Rice + Lisa Simpson asked Tamika Mallory, Shaun King, Benjamin Crump, …Patrisse Cullors,…and the Black Lives Matter Global Network to step down and “stop monopolizing and capitalizing” on their “fight for justice and human rights.” https://t.co/f7x3dgRfbV — Asra Q. Nomani (@AsraNomani) April 11, 2021 »
Un des aspects piquants de l’affaire est que cette “révélation immobilière” sur Patrisse-BLM et sa compagne a fait aussitôt l’objet d’une censure implacable et sans nul doute vertueuse de Tweeter. Jonathan Turley, notre constitutionnaliste vénéré et respecté, a aussitôt pris la mouche pour développer une analyse critique de l’action de Tweeter. Cet important membre de Big Tech devient une des cibles favorites de Turley, qui ne cesse pourtant de se revendiquer hautement comme démocrate. Turley considère sans aucun doute que Tweeter est le groupe de communication le plus porté sur la censure la plus abrupte dans le monde du Big Tech.
« Nous avons déjà discuté de la censure croissante de la part de Twitter et des médias sociaux. Le dernier exemple en date concerne Patrisse Khan-Cullors, 37 ans, cofondatrice de Black Lives Matter, et son achat d'une maison de $1,4 million dans un quartier isolé de Los Angeles, dont la population est réputée compter moins de 2 % de Noirs. La marxiste déclarée a été très critiquée pour cet achat, notamment par Jason Whitlock, un critique sportif afro-américain qui a également critiqué BLM. Lorsque Whitlock a interpellé Khan-Cullors, Twitter a rapidement censuré le tweet, – laissant simplement l’avis qu’il n’était “plus disponible”. [...]
» La controverse illustre bien l’ère des censeurs d'Internet. Les tweets, et dans certains cas les comptes Twitter eux-mêmes, disparaissent sans explication. Twitter est connu pour ne pas répondre aux demandes des médias concernant cette censure et pour être encore moins communicatif sur le processus décisionnel qui sous-tend ces décisions. »
Par ailleurs, l’action de Tweeter est parfaitement en coordination avec ce que nous savons de l’évolution du capitalisme américaniste, vers un “Woke-Capitalisme”. Objectivement, Tweeter et BLM sont des alliés, à la fois capitalistes et idéologiques. Ce que nous notions il y a quelques mois sur ce qui devenait évident des liens entre BLM et les capitalistes a entretemps nettement évolué (ou plutôt, ce qui a évolué, c’est la perception que nous en avons) pour s’affirmer de plus en plus nettement et provoquer des effets sociétaux et politiques considérables :
« En 2016, on explorait avec un flair plus ou moins suspicieux les liens cachés (?) et bien entendu financiers entre Soros et les BLM, comme s’il s’agissait d’un complot. Désormais, nous jouons le complot à ciel ouvert ce qui déprécie considérablement la définition de la chose, – comme si BLM était un groupe important, côté à Wall Street, peut-être bien au NASDAQ, des gens sérieux enfin, – c’est-à-dire vertueux, c’est cela. Plus personne ne se dissimule qu’il importe de financer BLM parce qu’ainsi c’est financer la vertu-même, c’est-à-dire le capitalisme. »
... C’est-à-dire que la dimension idéologique est désormais évidente et, dirions-nous, complètement cohérente, intégrée dans le “Woke-Capitalisme”, – et non pas récupérée par lui, mais bien créatrice de lui. A cette lumière, les acteurs type-Soros ne sont plus du tout des subversifs, ou des ‘compagnons de route’ jouant en franc-tireur. Ils constituent tout à fait le bras-armé, la branche la plus dynamique du Woke-Capitalisme, tout comme Patrisse-BLM et ses BLM brothers... Sauf que, et c’est là l’aspect le plus délicat de la chose, et sa vulnérabilité, sauf que les brothers-sisters qui descendent dans les rues comprennent un grand nombre de ‘croyants’ dans la cause, et souvent des personnes assez pauvres et démunis, dont le sort contraste avec les Woke-capitalistes, de Jack Dorsey à Patrisse-BLM.
On ignore si Hawk Newsome, qui dirige les BLM du Grand New York City et demande une enquête « indépendante » sur BLM-GNF est un véritable activiste qui croit à “la cause”, ou quelqu’un qui demande sa part du gâteau, – ou les deux à la fois d’ailleurs, ce qui pourrait bien être le cas de Patrisse-BLM elle-même. On ignore également le degré d’animosité qui peut exister entre les sexes, et le fait que BLM a été créé par deux femmes.
L’entretien entre Fonda et Khan-Cullors référencé plus haut (il date de 2018) est sans aucun doute de type “activiste” antiraciste (Jane Fonda se présentant, saluée par l’admiration sans réserve de Khan-Cullors, comme l’héroïne activiste des années 1960 qu’elle fut réellement de ce point de vue) ; mais il est encore plus de type féministe, et avec l’accord plein et entier des deux femmes. Fonda rapporte qu’en 1970, elle rencontra des dirigeants des Black Panthers, qui menaient le même combat qu’elle, et qu’elle fut accueillie assez froidement, non pas parce qu’elle était blanche mais parce qu’elle était une femme. Khan-Cullors abonde absolument dans son sens et n’est pas loin de présenter BLM comme un mouvement féministe autant qu’un mouvement antiraciste, ce qui ne serait pas nécessairement du goût de certains dirigeants ou activistes noirs et mâles.
(Il est également à noter que, du temps de Fonda, la position des Panthers n’avaient rien à voir avec celle des BLM. Les Panthers étaient haïs par le capitalisme en place et le FBI de Hoover sur sa fin ne leur faisait pas de cadeaux ; il organisait même des arrestations-bidon pour pouvoir en tuer quelques-uns sous le prétexte de la légitime défense, ou sous aucun prétexte d’ailleurs. Aujourd’hui où Biden bredouille à la Maison-Blanche, tout le monde, capitalisme et FBI, câline les BLM, et surtout leurs dirigeants. Fonda est rentrée dans le rang à coup de dizaines de $millions bien gagnés, elle copine avec Patrisse-BLM et les révolutions ne sont plus ce qu’elles étaient.)
Toutes ces diverses remarques sont pour dire qu’il ne manque pas de points de tension à l’intérieur de ce vaste mouvement, et que ces points de tension peuvent apparaître au grand jour dans un temps, avec Trump dégagé et Biden marmonnant à la Maison-Blanche, où tout est prêt pour que le groupe révolutionnaire BLM commence à se déchirer en dedans-lui. Chacun sait, avec Joseph de Maistre, que les révolutions “dévorent leurs enfants”, ceux qui les font (« On a remarqué, avec grande raison, que la révolution française mène les hommes plus que les hommes la mènent. Cette observation est de la plus grande justesse... [...] Les scélérats mêmes qui paraissent conduire la révolution, n’y entrent que comme de simples instruments ; et dès qu’ils ont la prétention de la dominer, ils tombent ignoblement. »).
La différence entre ces deux “révolutions” est que, plus que toute autres, celle des BLM baigne “ignoblement” dans le fric, parce qu’elle est américaniste et capitaliste. Dans ce cas, c’est le fric qui dévorerait ignoblement ceux qui font la révolution. Le destin de Patrisse-BLM jusqu’ici ne dément rien de cette hypothèse.
Le Woke-Capitalisme nous paraît vraiment trop idéologisé-centré, alors que le fric déferle plus que jamais, pour ne pas rencontrer d’éminents obstacles à cet égard. Développant une extrême surpuissance dans le domaine de la subversion-complice et du désordre-pseudo-révolutionnaire, il pourrait rapidement trouver dans le déferlement de fric qui l’inonde la recette de son dévoiement vers l’autodestruction qui est manifestement son destin.
... En attendant, bien entendu, non seulement ‘Que la fête commence’, mais elle continue plus que jamais, avec de nouveaux troubles sérieux à Minneapolis, après la mort dimanche d’un jeune Africain-Américain, Daunte Wright, suivant une altercation avec la police. Le pillage a été conséquent, notamment contre des magasins WallMart et Nike, pourtant membres actifs du Woke-Capitalisme. La Garde Nationale a été appelée en renfort ce matin et le procès de l’officier de policier Derek Chauvin, accusé pour la mort de George Floyd le 25 mai 2020, arrive vers son terme, – à Minneapolis également. Il faudra voir, doit-on enquêter à la Maison-Blanche, si la responsabilité de tout cela ne peut pas être attribuée à Trump.
Mis en ligne le 12 avril 2021 à 19H40