Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.
3914L’extraordinaire poussée dite-“révolutionnaire” aux USA du wokenisme mélangeant divers ingrédients (antiracisme, “suprémacisme blanc”, marxisme-léninisme tendance Gramsci, LGTBQ+, etc.) commence à donner ses effets déstabilisateurs au Pentagone, au sein des forces armées. En effet, le constat est bien, sans surprise pour une énorme institution de cette sorte, que la poussée de déconstruction culturelle et idéologique entraîne d’abord et nécessairement la déstabilisation.
Un nom est apparu, comme étendard de la résistance à la “wokenisation”, celui du Lieutenant-Colonel Lohmeier, de l’USAF. Lohmeir a été relevé de ses fonctions de commandant 11th Space Warning Squadron, après la publication d’un podcast où il fait la promotion de son livre auto-publié la semaine dernière, “ Irresistible Revolution: Marxism's Goal of Conquest & the Unmaking of the American Military ”. La décision est justifiée par « une perte de confiance dans sa capacité de commander » exprimée par son chef, le Lieutenant-Général Stephen Whiting, – dont on notera pour autant et malgré tout le caractère suspect de son nom (“Whiting” ? White ?).
Conséquences bureaucratiques et exotiques :
• on est en train d’examine le cas Lohmeier pour savoir si ses considérations sur le marxisme-léninisme lui permettent d’encore exercer un commandement au sein de l’USAF... ;
• ...voire de piloter tout simplement puisqu’il a la peau blanche ; en effet, le colonel Lohmeier critique dans son podcast le département de la défense (DoD, ou Pentagone, dans le chef dans ce cas de son porte-parole John Kirby) « pour avoir estimé qu’“il y a trop de pilotes blancs” lors d’une récente pénurie de pilotes », alors qu’on songeait à engager quelques pilotes supplémentaires [blancs] ; cela impliquant que l’USAF préfère manquer de pilotes que d’avoir des trop-pilotes-trop-blancs ;
• Le livre du Lieutenant-Colonel Lohmeier est n°1 des ventes dans les deux catégories où il est promu sur Amazon (“Affaires militaires” et “Communisme & Socialisme”) ; son tirage initial a été absolument dévalisé et le livre n’est plus disponible pour l’instant. La question intéressante sur ce point est de savoir si Amazon, qui se glorifie de ses capacités d’éditeur-à-la-minute, livrera dans ses ultrarapides délais habituels de nouveaux tirages du bouquins de Lohmeier qui doit être évidemment comme “raciste” et “sprémaciste-blanc”. Ce sera un joli test pour Big Tech et ses capacités auto-proclamées de censeur.
ZeroHedge.com donne d’autres indications sur le cas Lohmeier à partir de diverses interventions d’organes de presse.
« ... Selon le Washington Examiner, le livre explore “l’impact d'un programme néo-marxiste” et la manière dont “le mouvement Black Lives Matter, l’antiracisme, le postmodernisme, [et] le politiquement correct” affectent la sécurité nationale des États-Unis.
» Lohmeier a déclaré qu’il avait informé ses supérieurs, le personnel des affaires publiques et les avocats de l’armée au sujet du livre avant sa publication, mais qu’il n’avait pas fait l’objet d'un examen avant publication.
» La directive 1344.10 du ministère de la Défense interdit au personnel en service actif de s’engager dans des “activités politiques partisanes”. Les membres du service sont toutefois autorisés à exprimer leurs opinions sur des candidats et sur des questions politiques diverses, à titre personnel et lorsqu’ils ne portent pas l'uniforme. [...]
» ...Lohmeier critique le programme de diversité et d’inclusion du secrétaire à la défense Lloyd Austin, rapporte “Military.com”. “Je ne diabolise pas l’homme, mais je veux que ce soit clair pour lui et pour tous les militaires : ce programme nous divisera. Il ne nous unifiera pas”[...]
» “L’enseignement de la diversité, de l’inclusion et de l’équité et les formations que nous recevons dans l'armée ... sont ancrées dans la ‘Critical Race Theory’, qui est ancrée dans le marxisme”... [...] “Les jeunes membres du service sont plongés dans un environnement de travail hyper-politisé où les initiatives de diversité et d’inclusion sont constamment mises en avant”.
» “Dans l'armée américaine en ce moment, si vous êtes un conservateur vous êtes mis dans un groupe étiquetée comme extrémistes.... Si vous êtes aligné sur la gauche, vous pouvez même être un activiste en ligne parce que personne ne vous demandera des comptes”. »
Cette affaire apparaît comme une première manifestation opérationnelle de résistance à l’extraordinaire entreprise de conditionnement psychologique et intellectuelo-pavlovien lancée au Pentagone, selon une initiative qui n’a guère de précédent par sa puissance, son ambition, et le gigantisme de la cible visée. Sur le site WorldNetDaily (WND), Joseph Farah présente le nouveau “tzar de l’extrémisme” au Pentagone. Il s’agit d’un activiste africain-américain de type-standard, absolument nourri et producteur de dialectique wokeniste, intervenant dans les journaux de la presseSystème, fustigeant les “suprémacistes blancs” et ainsi de suite.
Son rôle au Pentagone est effectivement de “purger” le Pentagone de tout ce qui est identifié, – par les accusateurs eux-mêmes, faisant office pour faire vite à la fois de juge-et-parti, – comme “extrémiste” ou comme “terrorisme”, c’est-à-dire tout ce qui peut être fourré sous l’étiquette de “suprémacistes blancs”.
« Vous n'avez peut-être jamais entendu parler de cet homme.
» Vous souhaiterez peut-être n’en avoir jamais entendu parler.
» Bishop Garrison est le nouveau tsar de l’extrémisme du Pentagone, installant la théorie radicale et marxiste de la race, purgeant les sympathisants de Donald Trump des rangs militaires, en particulier parmi les officiers, et un homme avec de nouveaux pouvoirs sans précédent.
» Il dirige le CEWG, le Countering Extremism Working Group, avec l’ordre de changer la définition de l’extrémisme du Pentagone, d’empêcher le personnel du Pentagone d’être recruté par des groupes “extrémistes” et de procéder à un dépistage plus agressif pour trouver les “extrémistes” cachés.
» Si vous faites partie d’une branche quelconque de l’armée, vous pouvez vous attendre à ce que les “hommes de main de Garrison” consultent votre historique Internet pour y trouver toute trace de preuve susceptible de justifier leur action. »
Bien entendu, on suivra avec attention les suites de l’affaire du Lieutenant-Colonel de l’USAF Lohmeier, qui constitue le premier acte de résistance à l’extraordinaire entreprise wokeniste de purge. (La lettre ouverte des 124 généraux et amiraux venait d’un personnel de réserve et à la retraite, donc hors-cadre.)
On la suivra dans plusieurs domaines, notamment :
• pour ce qui concerne le destin de Lohmeier lui-même, au sein de l’USAF, et également le destin de sa production littéraire avec ses effets dans le public, la chose établissant pour la première fois un rapport entre l’opinion publique, le monde politique, etc., d’une part, et les échos de l’intérieur, venus des troupes, notamment les cadres et officiers d’active ;
• justement, le deuxième point est d’observer quel effet, s’il y en a, l’initiative de Lohmeier aura sur ses camarades des forces, officiers et soldats, et notamment comment sa hiérarchie militaire directe va se comporter vis-à-vis de lui. Il est très difficile de développer une hypothèse, tant la situation à cet égard est confuse, et combien l’on a vu l’absence complète de résistance de l’armée à tous les événements accompagnent les troubles-BLM, la chute de Trump dans une élection incroyablement bidouillée, l’élection de Biden, etc., – alors qu’on pouvait attendre justement des réactions ;
• un troisième point, lié évidemment au destin de Lohmeier, concerne la tactique que vont adopter les divers composants du wokenisme dans leur travail de subversion de l’armée, y compris l’administration Biden. Ces gens ont-ils surestimé leurs forces et vont-ils déclencher par leur pression des effets contradictoire de résistance ? Ou bien, au contraire, leur pression ainsi que l’insensé conditionnement psychologique (intellectuello-pavlovien) qui règne aux USA étant tels, et l’encadrement des armées si amolli, vont-ils progresser radicalement et avec succès dans leur entreprise de purge, en faisant du cas Lohmeier un exemple de leur détermination ?
En attendant, un jugement de Lohmeier doit être retenu, celui qu’il porte sur le programme du Robespierre du Pentagone, le ministre Austin : « [C]e programme nous divisera. Il ne nous unifiera pas. » Ce jugement reste juste, même si la résistance ne se manifeste pas directement et si le cas Lohmeier reste sans lendemain
Ce jugement signifie que les forces armées des USA, déployées partout dans le monde, vont se trouver confrontées, sinon se trouvent déjà confrontées à des cas extrêmement préoccupants de troubles dans leurs rangs, pouvant aller, dans la tension des combats, à de graves erreurs de commandement, à des refus d’obéissance, à des mutineries, etc.
On doit d’ailleurs remarquer que le point le plus surprenant, le plus risqué de cette purge colossale, c’est justement de l’entreprendre à ciel ouvert, en se proclamant “purgistes” comme il y a des “putschistes” si l’on veut, alors que les forces armées US sont partout engagées dans des opérations militaires souvent délicates, illégales, meurtrières, etc. ; et qu’elles le sont avec un succès de moins en moins évident, ce qui implique un moral assez bas, des mécontentements latents, un esprit éventuel de critique contre les commandements ou les pouvoirs civils, y compris sur la manière de conduire les opérations, voire éventuellement des tentations de pactiser avec l’ennemi. Dans tous les cas, le risque est celui d’un bien grand désordre.
Ainsi doit-on insister sur ce fait que le rapprochement entre “purgistes” et “putschistes” a beaucoup de cohérence. Lancer un mouvement de purge politique aussi radical et aussi bruyant dans un environnement de tant d’incertitudes, c’est comme mettre du sel sur une plaie à vif ; et c’est comme risquer grandement de provoquer des effets de déstabilisation et de dislocation qu’on retrouve dans certains cas de putsch où l’armée est concernée, qui pour les faire, qui pour les subir.
(Les Français penseront évidemment à leurs propres “généraux putschistes”, – ceux de 2021 comme ceux de 1962, – quoique dans un sens complètement inverse ; il n’y a qu’à les laisser penser à haute voix, cela ne donne en général pas grand’chose, selon la “doctrine Dalida” [« Paroles, paroles »].)
On peut toujours plaider l’amollissement des forces US, la corruption et l’obédience au politiquement-correct des cadres, pour arguer qu’il n’y aura pas de résistance majeure des forces au grand mouvement de purge. Si c’est le cas, cela constituera un fantastique signal d’impuissance et de paralysie de ces forces pour tous leurs adversaires. Et même si c’est le cas, on peut être assurés qu’une telle capitulation psychologique et intellectuelle réduira le moral et la cohésion de ces forces à un cadre creux et fantomatique, une “hollow army” comme les forces US ont l’habitude de devenir dans les temps de crise (1945 et la démobilisation, 1969-74 avec le Vietnam et ses suites). Les forces US seront prêtes alors pour l’une ou l’autre défaite majeure. Alors, le wokenisme règnera sur les ruines elles-mêmes du simulacre nommé USA, et les forces armées US connaîtront le destin de l’Armée Rouge dans les années 1989-1999.
Mis en ligne le 17 mai 2021 à 13H20