RapSit-USA2021 : The-Donald est-il leur Covid ?

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RapSit-USA2021 : The-Donald est-il leur Covid ?

... “Oui” naturellement, que voulez-vous répondre d’autre ?

Le procès en destitution, procès absolument rocambolesque sinon honteux et indigne, et finalement d’une crétinerie confondante, se poursuit cahin-caha vers une issue que tout le monde connaît d’avance. Au moins nous a-t-il permis d’entendre un des avocats de Trump expliquer à la tribune aux dignes sénateurs & Cie l’absurdité de la description de l’‘attaque’ du 6 janvier, par quelques sots peinturlurés en Indiens démoniaques contre des flics se demandant s’il fallait les arrêter là ou bien leur faire visiter les superbes corridors du Congrès. Me Castor a en effet expliqué aux élus de la nation que ce ne fut pas une ‘insurrection’ ; il leur a expliqué ce qu’il fallait entendre par “insurrection”, “coup d’État”, etc. (et peut-être aurait-il pu ajouter l’un ou l’autre conseil, – aller voir ‘Octobre’ de Eisenstein, ou lire ‘Technique du coup d’État’, de Curzio Malaparte) :

« Castor a qualifié Trump de “président le plus pro-policier et hostile au désordre” de l’histoire des Etats-Unis, – suggérant que les législateurs démocrates ont par contraste fermé les yeux sur les désordres des BLM [et les ont même encouragés]. Il a également déclaré que l'attaque du Capitole n'était en aucun cas une “insurrection”.
» “L'insurrection est un terme générique. Il est défini par la loi”, a soutenu Castor. “L’insurrection implique de prendre le contrôle d’un pays, d’avoir un gouvernement alternatif, de s’emparer [des centres d’information] et des chaînes de télévision et d’avoir un plan sur ce que vous allez faire quand vous prendrez enfin le pouvoir. Il est clair que ce n’est rien de cela”. »

Mais cette mise au point n’intéresse manifestement pas les parlementaires, essentiellement les démocrates. Leur chef au Sénat est, au contraire, toutes voiles dehors et à grand coups de louche pleine de FakeNews pour tenter de faire destituer le président-qui-n’est-plus-institué, et même de préparer la suite au cas où cette ‘destitution’ ne serait pas votée, – car le sénateur Schumer, le chef de la majorité démocrate et grand complice de Pelosi, envisage tout de même de ne pas avoir les 67 voix, dont 17 voix républicaines en renforcement pour faire les 2/3 de l’assemblée, nécessaires à la ‘destitution’ de Trump. (Par contre, on se demande ce que Schumer fait de ses contradictions, puisque les 67 voix nécessaires pour la destitution, le sont également pour voter les projets ‘pour suivre’ qu’il nous présente ci-dessous.)

« Le leader de la majorité au Sénat, Chuck Schumer, a laissé entendre que le Parti démocrate pourrait envisager de se prévaloir du 14e amendement pour empêcher l'ancien président Donald Trump d'exercer des fonctions électives à l’avenir si le Sénat ne vote pas sa condamnation.
» “Nous allons d'abord terminer le procès de destitution puis les parlementaires démocrates vont se réunir et décider de la suite des événements”, a déclaré M. Schumer lorsque les journalistes lui ont demandé jeudi si les démocrates envisageraient de faire appliquer cet amandement.
» Le 14e amendement de la  Constitution autorise le Congrès à interdire à une personne qui s’est “engagée dans une insurrection ou une rébellion” d’exercer une fonction publique.
» L'amendement souligne que le Congrès “aura le pouvoir de faire appliquer, par une législation appropriée, les dispositions du présent article”. […]
» Les remarques de Schumer font suite à la déclaration du sénateur démocrate Chris Coons, qui a mentionné que son collègue Tim Kaine menait la campagne en faveur du 14e amendement parmi les démocrates depuis la fin janvier.
» “Ce dont parle le sénateur Kaine est une résolution de censure qui inclurait aussi spécifiquement les éléments du 14ème amendement qui conduisent à la disqualification de futures fonctions. Cela m’intrigue et je suis prêt à examiner l’essentiel, c’est-à-dire que nous devons faire rendre des comptes concernant les événements du 6 janvier”, a déclaré M. Coons.
» Les démocrates auront besoin de 17 membres républicains pour se joindre à l'affaire afin de condamner Trump, un scénario qui est considéré par certains comme quelque chose qui n'arrivera jamais. »

L’acharnement quasi-thérapeutique des démocrates contre Trump est un phénomène complètement remarquable, sinon surréaliste. Nous avons souvent avancé le sentiment de la haine, pour expliquer cette hostilité, beaucoup plus qu’une politique contestée, ou qu’un supposé ‘fascisme’ de Trump qui constitue une accusation abracadabrantesque. Il y a aussi la nécessité d’expliquer les comportements généraux qui conduisent à l’extrême polarisation des démocrates sur Trump (comme sur d’autres sujets pour d’autres gouvernements non-US, mais dépendant de la sphère US). Les explications concernent ici le fait de la polarisation qui, en général, interdit de déplacer son attention vers d’autres problèmes qui le mériteraient.

Dans son dernier article du 12 février, Alastair Crooke développe une explication à laquelle nous souscrivons totalement, puisque nous l’avons nous-mêmes souvent présentée sous forme d’hypothèse. Dans un article plus éloigné, Crooke abordait déjà cette question de la création d’une ‘autre réalité’ avec l’explication envisagée, et nous commentions son propos dans ce sens :
« Crooke ne pense pas une seconde que Poutine soit arrivé à convaincre ses ‘partenaires’, et nous non plus, – et Poutine, certainement, pas davantage. Le point de la vérité-de-situation à cet égard doit être trouvé, selon nous, dans ceci que les premiers infectés chronologiquement et irrémédiablement par cette distorsion brutale des réalités de la crise, ce sont les dirigeants-Systèmes eux-mêmes ; par conséquent, certes et comme dit plus haut, ils ne veulent ni ne peuvent... Ils concèdent volontiers qu’il y a un accident qu’on pourrait nommer ‘crise’, et ils peuvent parler en dialecte covidien à cet égard ; mais l’accident, c’est bien connu par définition, n’affecte en rien les fondements systémiques de la crise, et qui, plus est il est causé par les ‘dissidents’ ; donc, le Système producteur de la crise reste intact et se renforce la ‘chasse aux dissidents’. »

Dans le cas envisagé ici, Alastair Crooke détaille la situation du système de l’américanisme, pour ce cas après le départ de Trump, c’est-à-dire une fois l’anomalie temporelle par rapport au simulacre effacée de la réalité. Effectivement, tout se passe comme si rien ne s’était passé entre le départ d’Obama et l’arrivée de Biden, ou si l’on veut, comme si Biden succédait à Obama. Dans cet intervalle, une seule chose comptait pour les USA : effacer l’anomalie qui faisait tâche, et même grosse tâche orange, le plus vite possible et le plus définitivement possible ; ce qui conduit à leur ‘Big Weakness’, sorte de version dynamique du ‘Big ReSet’.

 « [Les moyens d’un ‘coup épistémique’ transformant la réalité par la communication] représentent clairement une toute autre ampleur de “contrôle”, – et lorsqu’ils sont alliés aux techniques anti-insurrectionnelles occidentales de perturbation de la narrative “terroriste” mises au point pendant la “Grande Guerre contre la terreur”, ils constituent un outil formidable pour freiner la dissidence au niveau national, ainsi qu’à l’extérieur.
» Il présente cependant une faiblesse fondamentale.
» Tout simplement, le fait d'être si investi, si immergé, dans une “réalité” spécifique fabriquée amène à ce que les “réalités” des autres ne seront pas, – ne pourront pas être entendues.  Elles ne trônent pas fièrement, bien visibles au-dessus du marécage sans fond du discours consensuel. Elles ne peuvent pas pénétrer la coquille durcie d’une bulle narrative dominante, ni prétendre à attirer l’attention d’élites si investies dans la gestion de leur propre version de la réalité.
» Leur “Big Weakness” ? Les élites en viennent à croire leurs propres récits, – oubliant que le récit a été conçu comme une illusion, parmi d'autres, créée pour capter l’imagination au sein de leur société (et non celle des autres).
» Elles perdent la capacité de se distinguer et de se voir elles-mêmes, comme les autres les voient. Elles sont si ravies par la vertu de leur vision du monde qu’elles perdent toute capacité d’empathie ou d’acceptation des vérités des autres. Elles ne voient plus les signaux. Alors, dans ce temps où l’on parle (sans écouter) à d’autres États, les motifs et les intentions de ces derniers sont mal interprétés, parfois de façon tragique.
» Les exemples sont légion. La perception de l’administration Biden selon laquelle le temps a été gelé à partir du moment où Obama a quitté son poste, et en quelque sorte dégelé le 20 janvier, permettant à Biden de reprendre cette époque antérieure (comme si le temps n’avait pas été interrompu), constitue un exemple de croyance en son propre récit. [...]
» L’expression “L’Amérique est de retour” pour “diriger et fixer les règles du jeu” pour le reste du monde peut être destinée à faire rayonner la force des États-Unis, mais elle suggère plutôt une faible compréhension des réalités auxquelles les États-Unis sont confrontés. [...]
» Pourquoi alors les États-Unis sont-ils si systématiquement dans le déni à ce sujet ?
» D'une part, après sept décennies de primauté mondiale, il existe inévitablement une certaine inertie qui empêcherait toute puissance dominante d’enregistrer et d’assimiler les changements importants du passé récent. D’autre part, pour les États-Unis, un autre facteur contribue à expliquer ce complet autisme : il s’agit de la fixation de l'establishment au sens large sur le but d’empêcher l'élection présidentielle de 2020 de valider les résultats de la précédente. Cela a vraiment pris le pas sur tout le reste.  Rien d’autre n’a eu d’importance.  L’attention était si intense qu’elle cachait l'évolution du monde, – juste là, sous leurs yeux... »

Il est bon que l’analyse concerne seulement accessoirement le comportement qui explique, – c’est là le sujet principal de l’article, – le profond décalage des USA vis-à-vis de la situation du monde extérieur. On voit alors l’ampleur formidable, cataclysmique, catastrophique, de l’affrontement interne, de la haine des démocrates pour Trump, de leur excès allant jusqu’à la fabrication d’une réalité qui supprime le temps réel pour lui substituer un simulacre accumulant les monstruosités soi-disant fabriquées par Trump, pour accuser Trump d’être un Trump-Frankenstein ; et cela accouchant de l’absolue nécessité absolument démocratique, de le liquider de toutes les façons possible, de le destituer une fois, deux fois, de le priver de tous ses droits de solliciter une fonction élective, de le faire disparaître de leurs regards horrifiés, de le désintégrer, et qu’il n’existe plus, et qu’il n’ait jamais existé enfin !

Ainsi Biden put-il s’approcher à petits pas comptés d’Obama-Saint et recueillir des mains fines et racées du Grand Homme le sceptre de l’exceptionnalisme, 46e POTUS succédant au 44e, parce que désormais, dans la succession des Jupiters du Capitole, 46 succède directement à 44, – puisque 45 n’existe pas et n’a jamais existé....

Mais cela n’est pas fini, comme on l’a vu avec Schumer et ses projets de 14e amendement, et il faut aménager le simulacre. Les démocrates repartiront sur une nouvelle piste, après avoir essuyé une deuxième veste ‘destitutionnelle’. Rien ne les arrête, tant que Trump pourra encore se manifester, même, – tant que Trump existera, – et même encore, tant qu’il aura existé car il faudrait effacer à jamais des nécessités du devoir de mémoire l’existence de Trump et des années 2016-2020. On pourrait en parler aux hordes wokenistes, si fameuses dans la sympathique et démocratique activité de la réécriture de l’Histoire.

Pourtant, notre sentiment intuitif est qu’ils n’arriveront pas à l’escale ultime de leur grande quête de satisfaire leurs psychologies enfiévrées, emportées dans l’emphase des vertus démocratiques ultimes. On ne quitte pas l’hôpital psychiatrique aussi aisément : faire disparaître Trump de l’Histoire, c’est une tâche herculéenne tant le personnage est vicieux, vulgaire, littéralement comme un virus ; ce serait comme parvenir à éliminer la Covid, littéralement jusqu’à la liquidation du dernier guerrier-virus en service.

Notre religion est faite :
1). Ils ne seront jamais quittes de Trump ; et
2). Trump est le pendant du Coronavirus dans le cadre de la GCES, et comme le virus il jouera son rôle jusqu’au bout.

 

Mis en ligne le 13 février 2021 à 15H50