RapSit-USA2021 : The United States of 2 Americas

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RapSit-USA2021 : The United States of 2 Americas

Nous donnons ci-dessous, d’abord, un texte qui se propose d’embrasser la situation réelle, aujourd’hui, des USA, avec une séparation profonde, un gouffre infranchissable entre deux Amériques, – la bleue démocrate, la rouge républicaine. Cette séparations se fait selon les État de l’Union, selon qu’ils sont à majorité démocrate ou à majorité républicaine dans le chef des gouverneurs. C’est le phénomène dont nous avons souvent constaté la montée, et qui nous apparaît comme la principale affirmation de ce texte :
Bien qu'il y ait un président des États-Unis, ce sont les gouverneurs des États qui, à bien des égards, dirigent désormais la narrative nationale dans cette nouvelle “Amérique” ... [...]
» Qui sont les véritables dirigeants des deux Amériques ? La Floride et le Texas [républicains] d’un côté, la Californie et l’État de New York [démocrates] de l’autre. Leurs gouverneurs constituent l’essentiel de la source de l’autorités suprême autrefois occupée par le président en exercice. La plupart des autres États américains se sont alignés sur l’un ou l'autre camp. »

 L’article est du colonel à la retraite John Mills, d’abord publié dans ‘The Epoch Times’. Il a été repris sur le site du colonel Lang (nouvelle désignation : ‘Turcopolier.com’) le 25 avril 2021 sous le même titre que nous reprenons pour notre propre texte. Il permet d’avoir les grandes lignes d’une évolution ultra-rapide, ou d’une révolution diront certains, notamment devant l’évidence que le courant (le wokenisme) monté de façon ostentatoire et ultra-puissante à son régime public, politique et extrêmement dynamique depuis mai dernier (mort de George Floyd), en investissant à une vitesse toute aussi surprenante de nombreux domaines du capitalisme américaniste, – devenu par conséquent le “Woke-Capitalisme” dont la structure et l’évolution devraient, à notre sens, attirer plus d’attention qu’il ne lui en est actuellement portée (parmi les innombrables choses importantes qui échappent aux yeux des gens importants).

Mais d’attention, sur ce phénomène-là et sur l’évolution interne des USA, point du tout, bien entendu, dans le chef du bloc-BAO. Les USA restent pour nous, Européens, ce bloc irremplaçable de puissance et d’exceptionnalité... Mais il se trouve qu’il y en a deux aujourd’hui, de USA.

« Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, sachez que les États-Unis sont en train de se réorganiser en deux Amériques, – une bleue [démocrate] et une rouge [républicaine]. Bien qu’il y ait un président des États-Unis, ce sont les gouverneurs des États qui, à bien des égards, dirigent désormais la narrative nationale dans cette nouvelle “Amérique”.

» Le président et le vice-président sont ce qu'ils sont aujourd'hui parce que six États contrôlés par les républicains ont transmis des votes électoraux douteux et que le vice-président Mike Pence a manqué une occasion historique de contester ces votes. Le président et le vice-président actuels semblent prisonniers de slogans idéologiques brumeux et abstraits plutôt que d’être d’actifs leaders. Les généralités vagues et les signaux vertueux ne remplacent pas la direction effective.

» Qui sont les véritables dirigeants des deux Amériques ? La Floride et le Texas [républicains] d’un côté, la Californie et l’État de New York [démocrates] de l’autre. Leurs gouverneurs constituent l’essentiel de la source de l’autorités suprême autrefois occupée par le président en exercice. La plupart des autres États américains se sont alignés sur l’un ou l'autre camp.

» La conversation politique américaine est devenue une sorte de “Sneetches With Stars” du Dr Seuss sous stéroïdes, car les Américains commencent maintenant à se regrouper, à s’assembler et à marcher séparément selon leurs idéologies. Les deux camps sont également responsables de ce comportement, – aucun des deux ne devrait être excusé ou laissé de côté à ce sujet.

» Une partie de cette séparation bleu/rouge est la doctrine d’“Apartheid Numérique” appliqué par le côté bleu au côté rouge pour créer deux systèmes de médias sociaux. Cet Apartheid Numérique est omniprésent et est motivé par le nouveau et méchant mantra, nommé “justice sociale”, qui a investi les esprits des automates dirigeant les médias sociaux américains.

» Nous vivons un bouleversement sans précédent de la part de groupes tels que Black Lives Matter (BLM) et Antifa, qui diffusent leurs messages par le biais de leur porte-voix vociférant sans cesse dans les médias sociaux et [la presseSystème].

» Il y a maintenant deux systèmes commerciaux en Amérique, – le bleu et le rouge. De nombreuses entreprises leaders de grands secteurs du marché se sont attribués la tâche de la “police de la pensée” chargée de faire respecter la “justice sociale”.

» Le PDG de MyPillow, Mike Lindell, en est l’illustration a contrario, puisqu’il a été pris pour cible, pour élimination, par les grands prêtres autoproclamés du “wokenisme”.

» Nous découvrons également qu’il y a deux systèmes financiers en Amérique, car ceux qui gèrent le capital agissent maintenant comme des gardiens chargés de choisir qui reçoit du capital et qui en est exclu. La Bank of America est devenue “la banque de ceux dont je décide qu’ils sont autorisés à accéder au système financier”. C’est très loin du projet originel de son fondateur, qui voulait s’assurer que tout le monde y avait accès. Le personnel de la banque moderne est maintenant devenu un appendice du chœur synchronisé des sentinelles de la vertu.

» Il y a maintenant deux systèmes médiatiques en Amérique. Les remises de prix à Hollywood sont désormais un cirque des jeux de Rome de l’empire décadent, répandant le dégoût de soi, les sermons et les slogans vertueux. Peu de gens regardent ces remises de prix, – en fait, peu de gens regardent les médias [de la presseSystème] alors que s’effondrent leurs audiences.

» D’un point de vue commercial agnostique, il est intéressant de voir comment CNN peut survivre à ce stade. D’une manière ou d’une autre, le porte-monnaie du citoyen se fait plumer par les entreprises et les annonceurs qui recyclent les revenus publicitaires par le biais des médias “wokenistes” pour les maintenir en vie alors qu’il est évident que l’audience se désintègre. C’est la beauté de la nouvelle ère du capitalisme de connivence (qui est une phase de transition vers le socialisme).

» Les citoyens de notre nation ont consciemment ou inconsciemment choisi leur camp. Si vous êtes en colère contre vous-même parce que vous n’êtes pas encore assez “wokené” et que vous avez des panneaux de promotion de la vertu dans votre jardin pour féliciter BLM, vous êtes probablement du côté bleu. Si le radotage des signaux de vertu n’a aucun sens pour vous, vous êtes probablement du côté rouge. »

Un des lecteurs du texte sur le site de Lang, juge que l’une des phrases devraient être amendée, proposition partagée par Lang lui-même (« Totalement d’accord »). La phrase concerne le “gouvernement” Biden-Harris : « Les généralités vagues et les signaux vertueux ne remplacent pas la direction effective. » Le lecteur ‘Fred’ remarque en commentaire, qu’il faudrait plutôt dire au contraire : « Ils imposent par l’action effective des décrets établissant précisément les transformations culturelles que leur idéologie exige. »

C’est un débat encore à faire. Il nous semble que l’action “révolutionnaire” de la direction Biden-Harris n’est pas véritablement effective, ou n’est pas majoritairement effective, – bien qu’elle soit absolument orientée-wokenisme. Elle entérine certains actes ou certaines situations, elle cède à des pressions (auxquelles elle est au reste idéologiquement favorable) ; elle laisse s’installer certaines situations. Quand elle prend une décision correspondante directement au programme de Biden, cette décision est difficile à appliquer, en elle-même, justement, à cause de l’hostilité de certains États et de leurs gouverneurs (décret sur l’ouverture des frontières, sur le contrôle des armes à feu). On en revient alors au constat initial de l’importance grandissante du pouvoir des gouverneurs aux dépens du pouvoir central de Washington D.C., qui est évidemment l’aspect le plus intéressant des perspectives aux États-Unis.

Une autre analyse, beaucoup moins polémique et idéologisée, et beaucoup plus technique (avec divers exemples précis d’intervention des États dans des questions relevant pourtant du “centre”), est donnée par Jose Nino, sur le site du Mises.org de l’Institut Mises, de tendance libertarienne connectée aux thèses les plus décentralisateurs et anti-statistes en économie. L’analyse notant la polarisation qui s’est installée à Washington, estime que l’on évolue nécessairement vers une décentralisation après être passé par des stades de ghettoïsation signifiant un regroupement par affinités. On voit donc une évolution qui pourrait se faire d’une façon assez ordonnée et conduirait à un éclatement des pouvoirs, – sorte de série de “sécessions” aboutissant à de nouveaux regroupements, ou simplement à des États dotés d’une très forte autonomie.

« Le commentateur politique moyen affirme souvent que l'unité est la plus grande vertu de tout État. La polarisation est constamment déplorée et est perçue comme un signe de détérioration de l'environnement politique.

» En toute honnêteté, un climat politique polarisé n'est pas exactement propice à un discours politique productif. Dans le contexte d’une culture divisée, la politique a tendance à se transformer en art de la performance et en représentations bon marché sur la scène du théâtre politique.

» En même temps, la polarisation n’est pas la fin du monde. En fait, la polarisation à Washington peut être mise à profit pour adopter des politiques sensées aux niveaux inférieurs du gouvernement, à condition que les personnes ayant un esprit politique aient la clairvoyance de découvrir les ouvertures. Il suffit de regarder les gouvernements des États... [...]

» Plus la polarisation est grande, mieux c’est. En promouvant une décentralisation radicale, les stratèges politiques avant-gardistes pourraient tirer parti des divisions croissantes de l’Amérique et inaugurer une nouvelle ère de décentralisation compétitive et de gouvernance locale qui cultive l’harmonie sociale et permet aux Américains de s’enraciner dans des régions qui correspondent à leurs valeurs culturelles et politiques. »

Il n’y a pas deux thèses dans ces deux textes mais deux façons de voir un même processus de désintégration qui apparaît de plus en plus possible, sinon désirable, dans tous les cas aux yeux de conservateurs (terme beaucoup plus large que celui de républicains, où il faudrait inclure les libertariens notamment). Ces textes sont évidemment significatifs d’un état d’esprit qui commence à se répandre, et qui prend en compte l’évolution opérationnelle de la situation aux USA. On s’habitue en effet à deux choses :

• D’une part l’installation d’un pouvoir démocrate, aussi bien à la Maison-Blanche qu’au Congrès, et quelle que soit la part de l’un et de l’autre, et la façon dont il évolue. Ce qui importe, c’est la démonstration que ce pouvoir démocrate n’a nullement l’intention de modérer son programme radical, mais au contraire de le favoriser ouvertement. Ce programme radical est incompatible, définitivement, avec les conceptions conservatrices.

• D’autre part, la prolongation, voire l’accentuation des troubles, désordres, pressions de communication, etc., des éléments les plus radicaux, que ce soit au nom du concept d’“antiracisme” devenu complètement passe-partout, que ce soit au niveau des divers groupes de pression progressistes-sociétaux. (On a pu mesurer l’intensité de cette radicalisation et de ce désordre autour du procès de l’officier de police Chauvin, à Minneapolis, qui s’est déroulé sous une contrainte rarement vue, à la fois de mouvements de foule, de menaces de politiciens, etc., débouchant sur une sorte de lynch de communication”, avec effet sur le procès.) Cela signifie que la radicalisation du pouvoir politique n’est pas une position choisie qui pourrait être modifiée, mais une position de fond qui, si besoin était, par ses mouvements de désordre et de foule, contraindrait le pouvoir central à conserver sinon à accentuer sa position radicalisée.

On comprend alors que la réflexion sur toute évolution conduisant à une désintégration de facto des USA, – en deux, ou en plusieurs entités, – devient de plus en plus pressante mais aussi de plus en plus approfondie. Il nous semble assuré, à mesure que les États prennent de plus en plus d’autonomie sous la pression des événements, qu’il y aura une orientation vers ce type de solution. Reste à voir, bien entendu, – et c’est un point absolument capital, – quels événements inattendus, par définition imprévisibles, surgiront sur cette voie.

En attendant, c’est un constat de demande de divorce pour incompatibilité de conceptions du monde qui est en train d’être fait. Les esprits évoluent dans ce sens. La question opérationnelle importante est de savoir si la chose se fera par consentement mutuel ou dans une sombre bataille.

 

Mis en ligne le 26 avril 2021 à 17H35