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5943En 24 heures, la trentaine de députés progressistes de la gauche du parti démocrate US ont été contraints de ravaler, en la mâchant avec conviction, leur lettre au président Biden. Cette lettre demandait que soit envisagée, au milieu des habituelles génuflexions devant les vertus de la politiqueSystème chère aux neocons, un processus de négociation entre les USA et la Russie pour faire cesser la guerre en Ukraine.
La chose s’est faite au vu et au su de tous, dans une extraordinaire opération d’humiliation des signataires, qui ont pris soin d’accuser (par la voix de la présidente du Caucus) “les stagiaires” de leurs équipes parlementaires pour la diffusion d’une lettre vieille “de plusieurs mois” (pourquoi pas “plusieurs années”, et à propos du Vietnam et non de l’Ukraine ?). Avec un réalisme élégant, on a donné comme argument colatéral que la chose fut faite pour “pour le bien du ‘Parti’”, comme disaient les camarades ; c’est-à-dire le souci de ne pas s’aligner sur les républicains, qui sont tous des “Cédérusses”-c’est-connu, qui réclament un freinage de l’aide à l’invincible héros Zelenski-de-Kiev...
Donc, – sommet du burlesque-chaotique où le bouffe du mensonge érigé en Simulacre Suprême fleurant l’encens des vertus humanitarokenistes l’emporte sur la tragédie des vices et des lâchetés humaines, là où triomphe la haine sans retour marquant aujourd’hui les restes de “politique” dans les élitesSystème... ‘D.C.-la-folle’ vaudrait bien d’être surnommée ‘D.C.-la-haine’ avant de clore le débat par un ‘D.C.-le-Rien’.
« Cela n'a pas pris beaucoup de temps... les 30 démocrates progressistes des Chambres, dirigés par la représentante Pramila Jayapal, présidente du Congressional Progressive Caucus, ont publié mardi en début d'après-midi une rétractation complète de leur lettre envoyée à la Maison Blanche de Biden demandant instamment une diplomatie sur l'Ukraine, selon une déclaration officielle :
» “Le Congressional Progressive Caucus retire par la présente sa récente lettre à la Maison Blanche concernant l'Ukraine”.
» “La lettre a été rédigée il y a plusieurs mois, mais a malheureusement été publiée par le personnel sans vérification. En tant que présidente du Caucus, j'en accepte la responsabilité. En raison du moment choisi, notre message a été confondu par certains comme étant équivalent à la récente déclaration du leader républicain McCarthy menaçant de mettre fin à l'aide à l'Ukraine si les Républicains prennent le pouvoir. La proximité de ces déclarations a donné la fâcheuse impression que les démocrates, qui ont fortement et unanimement soutenu et voté chaque paquet d'aide militaire, stratégique et économique au peuple ukrainien, sont en quelque sorte alignés sur les républicains qui cherchent à mettre fin au soutien américain au président Zelenski et aux forces ukrainiennes.”
» Qui plus est, la rétractation de Jayapal, – après avoir donné la bonne vieille excuse de “blâmer les stagiaires” (“malheureusement, l'article a été publié par le personnel sans vérification”), – va même jusqu'à suggérer que la diplomatie ne sera pas possible avant la victoire de l'Ukraine. La rétractation conclut :
» “Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Toute guerre se termine par la diplomatie, et celle-ci le sera aussi après la victoire ukrainienne. La lettre envoyée hier, bien que réaffirmant ce principe de base, a été confondue avec l'opposition du GOP au soutien de la juste défense de la souveraineté nationale des Ukrainiens. En tant que telle, elle constitue une distraction en ce moment et nous retirons la lettre”. »
Veut-on une réaction qui sorte un pêtit peu de l’ordinaire de la bienpensance ? Celle de l’authentique progressiste et dissident Glenn Greenwald, qui dit tout son dégoût dans un tweet :
« Putain de merde ! L'humiliation de @RepJayapal et du House Progressive Caucus n'a fait qu'empirer, même quand il semblait que ce fut impossible.
» Son retrait dégradant de leur lettre ukrainienne après 1 jour n'était pas suffisant. Maintenant, ils la “rétractent” officiellement, accusant le personnel. »
Premier constat, aveuglant et extraordinaire quoique sans surprise si on a à l’esprit l’histoire interne des USA depuis 2016 : le parti démocrate aux USA égale ou dépasse en dictature interne, quoique selon une méthodologie différente, les pires et pires exemples de notre piètre histoire (le PC stalinien, le parti nazi). Sa dictature interne est difficilement distinguée de celle du nihilisme par rapport aux intérêts naturels du pays dont ce parti se prétend être un des représentants, et donc difficilement discernable du Mal pur, pour ceux qui comprennent ce concept, opérationnalisé par une clique de sociopathes dégénérés et couards se désignant eux-mêmes, dès l’origine et par anticipation, comme neocons.
Manifestement, l’extraordinaire volte-face à laquelle ont été contraints les quelques trois dizaines de députés du caucus des progressistes indique la puissance qu’exerce le courant neocon au sein de ce parti. Désormais que la chose est visible et que la guerre en Ukraine en est la démonstration, il ne va pas être facile de dissimuler cette dictature et, surtout, les catastrophiques contradictions auxquelles elle conduit par rapport aux engagements progressistes dont les démocrates sont si friands, notamment dans le cas du wokenisme.
Quoi qu’il en soit, cette opération est à notre sens doublement destructrice du parti démocrate, puisque mettant en évidence d’une part l’infamie de la politique ukrainienne du parti, et d’autre part l’impossibilité de mettre en évidence l’infamie de la politique ukrainienne du parti. Ils payeront double, et cash.
Un jubilant Newt Gingrich, qui fut Speaker de la Chambre en 1994 et s’est depuis reconverti en analyste écouté de la politique interne US, estime de cette façon les résultats du 8 novembre, qui ont complètement l’allure, dans ses comptes, d’un raz-de-marée républicain qui verrouille le Congrès entièrement :
« Selon Newt Gingrich, collaborateur d'Epoch Times et ancien président de la Chambre des représentants, les républicains pourraient réaliser des gains importants dans les deux chambres du Congrès en novembre.
» “Je dirais que nous serons entre plus trois et plus sept ... au Sénat ; et nous serons entre plus 20 et plus 50 à la Chambre, le chiffre le plus probable étant plus 44”, a déclaré Gingrich à The Epoch Times.
» Le GOP a besoin de gagner cinq sièges pour reprendre le contrôle de la Chambre. Dans le Sénat, divisé en parts égales, les républicains doivent gagner un siège de plus pour avoir la majorité.
» Alors que le jour des élections de novembre approche à grands pas, l'optimisme des démocrates semble s'estomper à mesure que les candidats du GOP se rapprochent des courses clés à travers le pays. »
Dans tous ces décomptes et commentaires les accompagnant, le mot “Ukraine” apparaît rarement, sinon jamais dans le cas de ce qui nous est donné de lire à propos de Gingrich. En fait, l’Ukraine est un non-enjeu qui est dans un nombre de plus en plus grand d’esprits. On n’en dit mot, sous peine d’excommunication à moins d’une contrition dans les 24 heures (voir les “progressistes” démocrates), parce que cette affaire est le haut du haut de la cime du Politiquement-Correct (P-C) où les neocons campent comme dans un camp retranché. Cela vaut grosso modo pour toute la classe politique, et la presseSystème suit comme un seul toutou son maître. Le problème, c’est le public, les électeurs quoi, comme AOC a pu s’en apercevoir, mettant alors aussitôt à flot, dans la foulée, le pétard évidemment mouillé de la lettre collective désintégrée en “retour à l’envoyeur” en 24 heures.
Par contre, dans les diverses campagnes qui se font aux niveaux régionaux des États et des districts, les orateurs et les intervenants y font souvent allusion, et très souvent sinon toujours dans le même sens. Cela nous conduit à penser que le non-enjeu de l’Ukraine est peut-être le véritable enjeu caché de ces élections ; et d’ailleurs, dans le monde de la communication hors-USA, chez nombre de commentateurs surtout indépendants et antiSystème, il l’est déjà tant on spécule sur la façon dont les élections du 8 novembre pourraient modifier, ou disons forcer à modifier l’attitude des USA.
Pour cette raison, à notre avis, l’initiative des neocons (lettre “retour à l’envoyeur”) est une erreur catastrophique. Ce n’est pas nouveau, c’est même leur marque de fabrique. Les neocons ne font que des erreurs catastrophiques et, dans cette époque de totale inversion, on tient ainsi l’explication de leur extraordinaire résilience dans le domaine de l’influence. Plus ils font d’“erreurs catastrophiques”, plus on les garde et plus on les écoute. Dans ce cas, ils ont porté un coup terrible au crédit du parti démocrate, dans le chef de leurs électeurs de gauche, et ils ont peut-être bien risquer de réveiller une bête assoupie depuis la fin des années 2000 : la tendance antiguerre d’une partie inon négligeable de la gauche, que l’on vit dans les rues américanistes du temps des aventures catastrophiques du républicain G.W. Bush (également inspirées par les mêmes neocons, qui sont partout).
Bien entendu, même une telle évolution ne règle rien, car il est bien difficile de concevoir une union antiguerre entre deux extrêmes qui se détestent sur tous les autres sujets (intérieurs). Mais elle constitue sans nul doute un méchant iceberg sur la route du Titanic washingtonien parce que l’unanimisme de type P-C qui règne aujourd’hui est en train de vivre ses derniers instants et l’Ukraine sur le point de devenir un brulot dans un sens ou l’autre, que l’un et l’autre parti, que le Congrès et le Président, vont s’envoyer à la figure régulièrement. Le soutien va se fragmenter, c’est-à-dire que chacun va jouer son jeu à ciel ouvert, notamment les populistes trumpistes et autres qui sont contre les guerres extérieures, et le Pentagone qui déteste voir les hommes politiques annoncer tous les matins qu’on peut faire une incursion dans le nucléaire (on y “monte”, et puis on en “descend”, comme Borrell). Or, la seule chose qui tienne ensemble cette planche pourrie du soutien du bloc-BAO au zélenskisme, c’est le P-C caporalisé par les neocons en interdiction de penser. Les malheureux, les fous, les “démocrates-progressistes” qui écrivent des lettres ont brisé ce tabou. Les électeurs ne vont pas oublier cela et les élus en feront leur miel lors du prochain Congrès.
Alors, un conseil si Gingrich a raison dans ses prévisions : attendez-vous à une bataille d’enfer, qui pour l’intervention immédiate, qui pour le sabotage de l’intervention immédiate, qui pour la légalité, qui pour l’illégalité de ce qui peut être fait, durant les 6-7 dernières semaines de l’actuel Congrès après les élections du 8 novembre... Et le pétard effectivement allumé, – sauf en cas de “Third Woke War”, – pour la guerre civile de 2023, à ‘D.C.-la-folle’, à propos d’‘Ukrisis’.
Mis en ligne le 26 octobre 2022 à 15H45