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6071L’hystérie totale, cosmique, totalement inimaginable même lors des heures les plus exaltées de la Deuxième Guerre mondiale, s’est emparée de Washington, dont le surnom de “D.C.-la-folle” devient dérisoire par sa faiblesse ; plus encore, cette pandémie a enflammé particulièrement le Congrès qui se trouve à des sommets de médiocrité et d’impuissance constitutionnelle et s’en remet ainsi à un délire de communication sur un sujet totalement catastrophique pour sembler enfin exister (réussir à exister pour décider du néantissement final).
Cette entrée en matière pour le discours du “dictateur ukrainien” (selon Eric Zuesse), c’est-à-dire qu’il y a au terme, alors que les temps vont si vite, rien de moins que la Troisième Guerre mondiale avec son cortège d’armes nucléaires et ses perspectives d’anéantissement.
On reprend ici l’introduction du texte de ‘WSWS.org’, qui n’est jamais si bon et juste lorsqu’il abandonne la grand’messe trotskiste pour vitupérer la folie de cette monstrueuse caricature de démocratie qu’est le Congrès des États-Unis, rendant compte à un président gâteux et frétillant de dementia senile. C’est un texte de ce 22 décembre 2022 :
« Mercredi, un avion militaire américain a transporté le président ukrainien Volodymyr Zelenski à Washington pour rencontrer le président américain Joe Biden et s'adresser à une session conjointe du Congrès, où il a appelé à une “victoire absolue” contre la Russie.
» Ce discours, diffusé à une heure de grande écoute sur tous les grands réseaux câblés, était un exercice massif de propagande de guerre. Biden a invité Zelenski à Washington dans le cadre d'un effort visant à conditionner l'opinion publique américaine pour qu'elle accepte l'escalade par la Maison Blanche de la guerre USA-OTAN contre la Russie en Ukraine.
» Zelenski a prononcé un discours par procuration pour une guerre par procuration. Le discours visait à tirer sur la corde sensible de l'opinion publique américaine, évoquant même la bataille de Saratoga pendant la guerre d'Indépendance, dans un passage sans doute écrit pour lui par un rédacteur de discours à Washington.
» Ces appels étaient accompagnés d'incitations racistes à l'encontre de la population russe, comme on n'en avait jamais entendu à Washington, même pendant la guerre froide. Plus tôt dans la journée, lors d'une conférence de presse avec Biden, Zelenski a qualifié le peuple russe d’“inhumain”. Devant le Congrès, il a déclaré qu'ils étaient “empoisonnés par le Kremlin” et a proclamé que la Russie était un “État terroriste”.
» Ces propos ont été accueillis par des acclamations enthousiastes et de multiples ovations de la part de la grande majorité des membres des deux partis.
» L'ensemble du discours a été conçu de manière à rappeler le discours prononcé par le Premier ministre britannique Winston Churchill devant le Congrès en 1941, le président russe Poutine jouant le rôle d'Adolf Hitler et Zelenski celui de Churchill.
» Les médias américains ont joué le jeu de ce spectacle absurde. Dans les nombreux commentaires qui ont précédé et suivi le discours, aucun des experts des médias n'a mentionné le fait que la “victoire absolue” sur la Russie ne peut être obtenue que par une guerre totale des États-Unis contre une Russie dotée de l'arme nucléaire.
» Le but de ce spectacle était de présenter la guerre USA-OTAN contre la Russie comme une redite de la Seconde Guerre mondiale, une nouvelle “Good War”.
» Mais personne n'a demandé pourquoi le protagoniste “démocratique” décrivait le peuple russe comme “inhumain”, – le même langage utilisé par Hitler pour justifier une guerre d'anéantissement contre les peuples de l'Union soviétique.
» Personne ne s'est non plus demandé pourquoi les membres du Congrès ont crié “Slava Ukraini”, ou “Gloire à l'Ukraine”, un slogan utilisé par l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN) et l'Armée insurrectionnelle d'Ukraine (UPA), qui étaient alignées sur l'Allemagne nazie pendant la Seconde Guerre mondiale et ont participé à l'Holocauste et aux pogroms anti-juifs.
» Malgré toute l'invocation de Churchill, le premier ministre britannique n'a jamais obtenu le niveau de soutien inconditionnel qui est accordé au gouvernement ukrainien. »
On en reste donc coi, devant un tel déchaînement qui ne peut que faire songer à une sorte de grande célébration et incantation diabolique dans la cour d’un hôpital psychiatrique, ou l’on trouve le Congrès emporté dans un ‘Vol au-dessus d’un nid de coucous’ en se moquant des coucous qui ne sont même pas fous...
Note de PhG-Bis : « PhG est en grande colère et me confie, se référant aux fous du film de Forman : “...Sauf que les pensionnaires de l’hôpital psychiatrique du film présentaient bien des vertus absentes chez les parlementaires et s’emportaient dans une révolte qui avaient toutes les justifications du monde. Les parlementaires US sont, eux, des caricatures de fous, des fous corrompus en fous, richement dotés en fous, célébrés comme des fous qui brandissent leur folie dans l’extase, réclamant que tous les non-fous deviennent fous comme eux ; à part cela, incultes, grossiers, stupides, et tout cela à la folie...”. »
Cette visite de Zelenski ne restera pas sans suite. Il est très probable que des textes législatifs placent le président dans une position qui pourraient le conduire à un état de guerre. Bien sûr, dira-t-on, il s’agit de Joe Biden et l’on sait ce que cela signifié. Pour autant, dans l’atmosphère qui règne à Washington, au milieu d’une alliance de deux partis qui, par ailleurs se détestent et se déchirent en cherchant à exister contre l’autre dans la pose et la surenchère guerrières, dans une structure de pouvoir qui a perdu tous ses facteurs d’équilibre et de mesure, bien des choses sont possibles sous la pression de la communication elle-même devenue folle.
On reprend ici un autre texte, écrit par Eric Zuesse pour le site ‘TheDuran.com’, sous le titre « Le Congrès se prépare à déclarer la guerre à la Russie », et cela en expliquant les mécanismes divers qui sont enclenchés, dans les quelques jours qui restent à l’actuel Congrès... Reste l’“espoir” évoqué » hier des « Cent-Jours de Trump », – espoir simplement d’introduire un désordre énorme qui peut agir comme contre-feu de la folie guerrière... Cela pour la chronique, parce qu’on peut grandement douter qu’une telle manœuvre puisse être envisagée jusqu’à son terme, sous la pluie de torpilles et de bombes qui ne manqueront pas d’être lancée contre elle, la haine contre Trump étant à peu près équivalente à la haine contre Poutine.
« Le 21 décembre, le journal The Hill titrait "Le Congrès vise à qualifier la Russie d'"État agresseur" au lieu d'État parrainant le terrorisme", et rapportait que :
» “Les dirigeants du Congrès s'efforcent d'introduire rapidement un projet de loi condamnant la Russie en tant qu'"État agresseur", alors que le président ukrainien Volodymyr Zelenski devait se rendre à Washington mercredi.
» “Cette désignation donnerait au président de nouveaux pouvoirs de sanctions à l'encontre des responsables russes, mais un collaborateur du GOP de la Chambre des représentants l'a qualifiée de ‘réponse bancale’ à la demande de M. Zelenski, qui souhaite que les États-Unis désignent la Russie comme un État soutenant le terrorisme.
» “L'étiquette d'État parrain du terrorisme isolerait Moscou sur le plan international et obligerait les États-Unis à imposer des sanctions et des amendes aux pays qui s'engagent avec le Kremlin.
» “L'administration Biden a rejeté cette initiative, affirmant qu'elle lierait les mains des États-Unis dans leurs relations avec la Russie en général et qu'elle s'opposerait à tout effort diplomatique visant à mettre fin à la guerre de la Russie contre l'Ukraine.”
» Présenter la question comme “la Russie est un État agresseur”, c'est préparer le Congrès à déclarer la guerre à la Russie, comme l'Amérique a déclaré la guerre au Japon le 8 décembre 1941, – la “Déclaration d’un état de guerre contre l’empire du Japon”, – qui a fait entrer constitutionnellement l'Amérique dans la Seconde Guerre mondiale. Présenter cette démarche comme étant “la Russie est un État qui soutient le terrorisme” préparerait le Congrès à déclarer la guerre à la Russie, comme le Congrès a évité de le faire, même lorsqu'il a voté pour une vague autorisation donnée au président G.W. Bush d’“utiliser la force militaire” le 18 septembre 2001, ce qui a permis aux États-Unis de s’emparer de l'Afghanistan non pas selon un mandat constitutionnel mais uniquement dans le cadre d'une tactique de relations publiques. Le 16 octobre 2002, le Congrès a voté de façon encore plus dérisoire (et encore plus anticonstitutionnelle) l’“Autorisation de l'utilisation de la force militaire contre l'Irak - Résolution de 2002”, en préparation de l'invasion américaine de l'Irak du 20 mars 2003, totalement illégale et basée sur des mensonges.
» Ce que le Congrès américain tente de faire ici, c'est de forcer le président à traiter la Russie d'aujourd’hui comme le président Roosevelt a traité le Japon le 7 décembre 1941 (le jour de l'attaque du Japon sur Pearl Harbor).
» Joe Biden n'est pas suffisamment néoconservateur pour convenir à ce Congrès. Ils veulent, – peut-être en donnant au “héros” du jour, Volodmyr Zelenski, le dictateur de l'Ukraine, une embrassade enthousiaste du Congrès, – inciter le président à leur demander de déclarer la guerre à la Russie. “La Troisième Dernière” ? “Allez-y !”, pressent-ils avec enthousiaste. »
Plus sérieusement si c’est possible, et si cette atmosphère de folie se transmue réellement en lois dont les neocons profiteront bien entendu, on trouve l’attitude des militaires. Dans les très récents entretiens (une trilogie d’une qualité extrême) entre le professeur Michael Vlahos et la colonel Macgregor, on trouve des passages consacrés aux rapports entre les chefs militaires et les directions civiles, et la nécessité pour les chefs militaires de réfréner les tendances bellicistes actuelles du pouvoir politique washingtonien. Il ne fait aucun doute que la seule possibilité d’effectivement interférer sur la poussée belliciste, c’est une intervention des chefs militaires. Cela a déjà eu lieu à plusieurs reprises ces dernières années, y compris dans la crise‘Ukrisis’, mais jamais dans un tel climat d’exaltation et pour un enjeu aussi gravissime. On ne peut alors qu’observer qu’une telle possible intervention pourrait conduire à des remous constitutionnels extrêmement graves, mettant face à face les civils et les militaires, et menaçant l’édifice constitutionnel des États-Unis.
Mis en ligne le 22 décembre 2022 à 10H45