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5232C’est une “première” historique dont on ignore les conséquences, mais qui est d’une puissance symbolique considérable. Le juge Tully Shahan, du comté de Kinney, a statué légalement mardi que ce même comté de Kinney, dans le Sud du Texas bien entendu, était officiellement en état d’“invasion”, c’est-à-dire placé face à une invasion. La décision prévoit de demander une aide de l’État et une aide fédérale pour faire face avec les mesures nécessaires (y compris éventuellement militaires) à cette invasion. Cinq autres comtés voisins sont dans une situation similaire et dans un processus de promulguer des décrets déclarant l’“état d’invasion”. Les chiffres donnés par le juge et concernant l’immigration illégale sur la frontière Sud sont absolument effarants et, s’ils ne sont pas une surprise puisqu’officieusement connus, prennent tout le poids d’une déclaration légale d’un juge.
« La déclaration de Shahan indique que 3,2 millions d'étrangers en situation irrégulière ont été pris en flagrant délit d'entrée clandestine aux États-Unis depuis janvier 2021, auxquels s'ajoutent plus de 800 000 personnes qui ont évité la capture pendant cette période. Il a également affirmé que plus de 50 “terroristes connus” étaient entrés aux États-Unis via la frontière mexicaine depuis le début de l'année 2022 et a cité le “nombre sans précédent de trafics d'êtres humains” et de drogues comme facteurs constituant une invasion.
» Le shérif du comté de Kinney, Brad Coe, a averti que le comté était en train d'être envahi par les migrants, tandis que trois autres shérifs de comtés voisins ont abondé dans le même sens. “Notre nombre va tripler”, a déclaré Coe aux journalistes mardi, déplorant que “nous ne pouvons pas soutenir ce genre d'invasion” et soulignant le manque de ressources budgétaires. »
Il s’agit d’une situation extraordinaire puisque cette décision d’un État de l’Union se déclarant lui-même soumis à une invasion est sans précédent historique bien que cette disposition existe effectivement dans la Constitution du Texas. La chose complètement théorique devenant officielle, légale et opérationnelle, une myriade d’interrogations et de problèmes se posent aussitôt. Des experts légalistes, anciens procureurs et avocats, etc., se trouvent sollicités de donner des explications et des appréciations opérationnelles sur la situation. Celle-ci est effectivement labyrinthique et complètement insaisissable, résumée par ce constat que les États de l’Union ne peuvent pas faire la guerre, à une exception près : justement, lorsqu’ils sont envahis ! Donc, ils ne peuvent pas faire la guerre mais ils peuvent faire la guerre...
« Déclarer une invasion sans aucune initiative militaire pour la soutenir peut sembler symbolique, d'autant plus que l'état de catastrophe ne dure pas plus de sept jours, à moins d'être renouvelé, mais c'est une première historique, selon l'ancien procureur général de Virginie, Ken Cuccinelli. Il a déclaré aux médias locaux que c'était la première fois qu'un juge avait conclu en droit que les États-Unis étaient envahis, exhortant le gouverneur du Texas, Greg Abbott, à accepter la déclaration et à déployer des agents du ministère de la sécurité publique pour refouler les personnes à la frontière.
» Tout en reconnaissant que les États américains ne peuvent pas faire la guerre, M. Cuccinelli a souligné qu’“il y a une exception... lorsque vous êtes réellement envahi. Cela existe depuis le début de la Constitution. Les États se sont réservés ces droits.” »
Dans le texte statué par le juge Shahan, il est fait appel au gouverneur Abbott de déclarer l’invasion en tant que « commandant en chef des forces militaires de l'État », et décidant par conséquent d’utiliser « toutes les ressources et l'autorité légalement disponibles ». La mission du gouverneur est alors d’« empêcher et/ou de déloger immédiatement toute personne envahissant la souveraineté du Texas et celle des Etats-Unis. » Shahan estime que tous les comtés frontaliers doivent adopter la même attitude, comme l’ont fait déjà ou ont l’intention de le faire les comtés de Burnet, DeMitt, Goliad, Medina, Terrell et Uvalde.
Les chiffres donnés par Shahan se divisent en 1,5 millions d’immigrés arrêtés en 2021 (en fait , pour être rassemblés dans des centres de triage, éventuellement identifiés puis relâchés dans le cadre d’une absence complète de véritable politique migratoire depuis l’entrée en fonction de Biden) ; puis 1,7 million en 2022 (fin juin), ce qui implique qu’on dépassera très largement les 2 millions/2,5 millions en 2022, pour approcher les 3 millions. L’ONU a dénombré 720 morts en 2021 parmi les illégaux tentant de passer, et 1 200 morts parmi le illégaux ayant effectivement franchi la frontière. Ces chiffres sont évidemment des records et sont dus pour l’essentiel à l’intense activité des cartels et des mafias divrses.
Bien entendu, Abbott et les autres responsables du gouvernement du Texas renvoient la responsabilité de la situation au centre fédéral, où la politique d’immigration, confiée à l’inexistante vice-présidente Kamala Harris, est également inexistante. Les gouverneurs sont évidemment très hostiles à l’administration Biden, qui continuent à poursuivre avec une sorte d’indolence aveugle sa complète absence de décision dans ce domaine, l’absence de fonds nécessaires pour l’équipement de forces de surveillance, — alors que les dizaines de $milliards sont déversés en Ukraine. Alors que cette situation est très peu rapportée par la presseSystème, pour la raison évidente de soin positionnement à gauche, en soutien de l’administration Biden et des aspects progressistes et humanitaristes de sa politique, on est envahi par le constat qu’on parvient actuellement à une sorte de folie par la paralysie, l’aveuglement volontaire, l’attente que les événements se résolvent d’eux-mêmes conformément à la doctrine, la glorification implicite de l’impuissance, etc.
Tout cela intervient alors que le moral des citoyens des USA est très, très-bas, presque 90% estimant que le pays va« dans la mauvaise direction », chiffre le plus haut jamais enregistré.. Encore les chiffres publiés semblent ne pas prendre en compte les bonnes nouvelles du Sud.
La situation du Texas est caractéristique de la situation générale des USA après la Guerre de Sécession. L’idée même de sécession a été considérée comme sacrilège, pourtant la Constitution n’a pas enregistré cette anathème ; alors, on se retrouve dans les labyrinthes législatifs, comme ici où un État se déclare pour la première fois de l’histoire des USA de facto comme “seule” victime d’une invasion, donc constitutionnellement autorisé à se battre comme État spécifique, mais n’ayant que peu de moyens et encore moins de pouvoirs pour le faire depuis l’empilement de mesures et de pouvoirs centralisateur depuis la ‘Civil War’ (non-simulacre donné à la Guerre de Sécession, pour réfuter l’idée même de sécession, pour “canceller” le concept de sécession).
On penserait que cette situation, avec les tensions qu’elle fait naître dans les États, avec une perspective sécessionniste (le Texas lui-même, avec la proposition éventuelle d’un référendum sur la sécession en 2023), inquièterait gravement Washington. Cela ne paraît nullement être le cas. L’administration Biden ignore simplement ce problème, sans duplicité aucune, “naturellement” dirait-on.
Il faut réaliser l’ampleur de ce déferlement sur le Sud du pays, et les effets divers, sur tous les plans de toutes les façons et dans toutes les directions. C’est un état de fait qui nous rend un peu nerveux, sinon agacés sérieusement, lorsque l’on entend les perroquets européens continuer à dauber sur la puissance US, sur sa position dominatrice, fondé sur puissance intérieure sans équivalent ; sur la très bonne marche des affaires intérieures par rapport à l’effondrement européen. Nous ne sommes certainement pas là pour exalter l’Europe et la stupéfiante constance de sa sublime sottise ; mais nous ne sommes pas là non plus pour sanctifier l’incroyable simulacre qui fait de cette démocrature sur la voie du totalitarisme, avec des situations intérieures indignes d’un pays du Tiers-Monde, comme le phare unique de la civilisation. Cet exercice devient lassant.
Mis en ligne le 7 juillet 2022 à 19H15