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5800Nous pensons d’une façon de plus en plus insistante, – on le lit dans nombre de nos textes, – que ce qui doit être observé avec attention pour en venir au brasier central de la GrandeCrise ne se trouve ni à Moscou, ni dans les champs de l’Ukraine ni même dans dans les gratte-ciels d’une « arrogance désinvolte » de Bruxelles, mais bien sûr outre-Atlantique. Tout ce qui s’y déroule déferle vers la même issue, y compris l’extraordinaire aveuglement de l’écume de l’élite américaniste, dans le chef de ce Congrès votant sans y rien comprendre et, vraiment, s’y fichant complètement sinon l‘ivresse d’un instant pour des piles de $milliards d’armement pour l’Ukraine
Nous avons donc choisi comme titre de cet épisode où nous alimentons un peu plus la connaissance générale de l’effondrement américaniste la fameuse chanson de Chris Rea, ‘The Road to Hell’, de l’année tragique de1989 entamant l’ultime étape de l’aventure américaniste. Le chanteur y annonçait le chaos complet où nous nous trouvons aujourd’hui.
L’historien Victor Davis Hanson, spécialiste des guerres antiques pour éclairer nos conflits actuels, réputé pour ses opinions de conservateur “ultra-dur” mais retranché dans l’enseignement des Pères Fondateurs, nous convie donc à « Imaginer l’inimaginable ». Hanson pense que les cinq prochains mois, menant aux élections de novembre 2022, seront un véritable carnage social et psychologique parcouru de tueries improbables, au bout duquel émergeront deux factions irrémédiablement confortées dans leur haines, chacune l’une de l’autre, dans un pays immense, dirigé par une élite de zombies ivres d’hybris, s’enfonçant dans la sauvagerie. (Voyez une vidéo symbolique qu’a retrouvée Larry Johnson, montrant les rues de Philadelphie montrant des zombies démocratiques, les montrant marchant en une étrange position courbée...)
Quelques extraits du texte de Hanson:
« Les Américains entrent maintenant dans un territoire inexploré et révolutionnaire. Ils pourraient être témoins, au cours des cinq prochains mois, de choses qui, autrefois, auraient semblé inimaginables. […]
» Les fondements traditionnels du système américain, – une économie stable, une indépendance énergétique, de vastes excédents alimentaires, des universités sacrées, un système judiciaire professionnel, des forces de l'ordre et un système de justice pénale crédible, – sont en train de se dissoudre.
» Les prix de l'essence et du diesel atteignent des niveaux historiques. L'inflation est à son plus haut niveau depuis 40 ans. Les voitures et les maisons neuves sont inabordables. Le remède nécessaire, à savoir des taux d'intérêt élevés et une politique monétaire restrictive, sera presque aussi grave que la maladie qu'est l'hyperinflation.
» Il n'y a plus de frontière Sud.
» Attendez-vous à ce que plus d'un million de ressortissants étrangers déferlent cet été sur les États-Unis sans contrôle, test COVID ou vaccination. Aucun n'aura à se soucier des conséquences d'une infraction à la loi américaine sur l'immigration.
» La police est sous-financée et de plus en plus désengagée. Les procureurs de district libèrent délibérément des criminels violents sans charges. (La semaine dernière, 10 000 personnes ont littéralement vu un homme dérangé, armé d'un couteau, attaquer le comédien Dave Chappelle sur la scène du Hollywood Bowl, et le procureur du comté de Los Angeles a refusé de porter plainte). Les meurtres et les agressions montent en flèche. Les car-jackings et les vols avec effraction sont désormais des événements normaux dans les grandes villes.
» La criminalité est désormais essentiellement une affaire politique. L'idéologie, la race et la politique déterminent si la loi est même appliquée.
» Les rayons des supermarchés se vident et les viandes sont désormais hors de portée de millions d'Américains. Un président américain, – une première, – met en garde contre les pénuries alimentaires. Le lait maternisé a disparu de nombreux rayons.
» La politique ressemble aux derniers jours violents de la République romaine. Une fuite illégale d'un possible renversement imminent de l’arrêt ‘Roe v. Wade’ [1972] par la Cour Suprême, qui permettrait aux électeurs des États de fixer leurs propres lois sur l’avortement [au lieu de suivre la loi fédérale], a créé une hystérie nationale.
» Jamais un président n’avait tacitement approuvé des foules de manifestants se présentant au domicile des juges de la Cour suprême pour les invectiver et les intimider afin qu'ils modifient leur vote.
» Il n'y a plus de liberté d'expression sur les campus.
» Le mérite disparaît. L'admission, l'embauche, la promotion, la rétention, le classement et l'avancement dépendent de plus en plus de l'adhésion aux bonnes orthodoxies ou de l'appartenance à la bonne catégorie raciale, sexuelle ou ethnique.
» Lorsque le nouveau commissariat du campus aura fini d'absorber les derniers vestiges des écoles scientifiques, mathématiques, d'ingénierie, médicales et professionnelles, l'Amérique glissera vers une médiocrité permanente et un déclin irréversible du niveau de vie.
» Que s'est-il passé ?
» Rappelez-vous que toutes ces catastrophes sont auto-induites. Ce sont des choix, pas une fatalité... »
Bien entendu, tout cela se profile sur le fond de l’immense crise Ukrisis dont divers signes nous montrent qu’elle est en train de pénétrer dans les structures de l’empire en cours de désintégration, de constituer une crise pour l’empire lui-même, accélérant irrésistiblement la désintégration, renforçant le lien qu’on a souvent mis en évidence entre les crises extérieures et les crises intérieures
Il y a d’abord l’affaire du coup de téléphone de Austin (secrétaire à la défense, USA) à Shoigou (ministre de la défense) ; ou plutôt, devrions-nous dire, enfin les Russes acceptant de prendre les appels téléphoniques de leurs “collègues” américanistes du Pentagone. On sait que cela fait plusieurs mois que les “collègues” russes refusent de décrocher le téléphone, – depuis le 11 février pour le président du comité des chefs d’état-major US (général Milley) cherchant à parler au général Gerasimov ; depuis le 18 février pour Austin appelant en vain Shoigou. Ce refus des Russes inquiétait particulièrement le Pentagone. Pour autant, il ne paraît pas évident que les retrouvailles soient particulièrement rassurantes...
Tout la monde a noté qu’Austin avait demandé à Shoigou un “cessez-le-feu immédiat” en Ukraine, – demande qui s’est heurté, semble-t-il, à un manque d’intérêt du “collègue” russe. Larry Johnson se charge de nous expliquer, ci-après, ce que cette demande a de particulièrement surprenante à l’heure où la volaille de la communication du bloc-BAO célèbre les exploits des armées et de l’héroïsme ukrainiens.
« Si vous voulez savoir comment se déroule la guerre en Ukraine, il vous suffit de prendre note d’une seule “nouvelle” aujourd'hui [13 mai] : le secrétaire à la défense Lloyd Austin a appelé son homologue russe :
“Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, s'est entretenu avec son homologue russe pour la première fois depuis l'invasion russe de l'Ukraine, a annoncé vendredi le Pentagone.
“L'appel a duré environ une heure et a été effectué à la demande de M. Austin, qui a profité de ce premier appel entre les deux hommes en 84 jours pour exhorter le ministre de la Défense Sergei Shoigu à mettre en œuvre un ‘cessez-le-feu immédiat’, selon un bref compte rendu de l'appel. La dernière conversation entre les deux hommes remonte au 18 février, une semaine avant que la Russie ne lance son invasion de l'Ukraine.” [CNN]
» Si la Russie était en train de perdre ou d'être complètement bloquée en Ukraine, on pourrait s'attendre à ce que Shoigu soit celui qui appelle Austin et implore sa pitié. Eh bien, ce n'est pas ce qui s'est passé. C'est Austin qui a passé l’appel, apparemment sans se soucier de son récent appel public à affaiblir la Russie. Pourquoi Austin demanderait-il instamment à Shoigu de mettre en œuvre un “cessez-le-feu immédiat” si la Russie se fait botter le cul ? Le fait que la Russie se fasse botter le cul par l'Ukraine est exactement ce qu'Austin a appelé de ses vœux. Vous vous souvenez ?
» “Nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu'elle ne puisse plus faire le genre de choses qu'elle a faites en envahissant l'Ukraine...”
» Si la Russie est acculée est dans les cordes, pourquoi arrêter la bagarre ? On arrête le combat quand c'est son gars qui se fait tabasser, non ?... »
... Nous ajouterons, nous, qu’il nous paraît également remarquable que le contenu de la conversation officiellement communiqué du côté-Pentagone comprenne cette demande d’un cessez-le-feu. (Les Russes ont ensuite confirmé la conversation téléphonique sans entrer dans les détails.) La publicité de cette demande est effectivement absurde ou bien humiliante par rapport à la narrative de la guerre./.. Elle est incompréhensible, en un sens ! A moins que...,
... A moins, bien entendu, que le Pentagone ne fasse là que poursuive sa politique des messages cryptés, de celui qui n’a rien à faire de cette guerre, qui ne cherche qu’à la freiner à cause de sa dangerosité extrême, qui ne cesse d’en dire du mal, par l’intermédiaire de mauvaises nouvelles directes ou indirectes... Dire que le Pentagone veut un “cessez-le-feu immédiat” contre toute la propagande triomphante du camp-BAO, c’est dire certes que tout ne va pas si bien, mais c’est peut-être dire surtout qu’il (le Pentagone) voudrait bien qu’on arrête ; message plutôt pour Biden que pour Poutine, tandis que les fantaisies d’Austin-à-Kiev sur la réduction en bouillie de la Russie était une inévitable obéissance aux ordres suprême du bredouillant commandant-en-chef...
Là-dessus, passons aux nouvelles par un autre canal, cette fois-ci en nous intéressant au “journal-de-référence” du monde et des salons globalisés. Nous parlons du New York ‘Times’, dit NYT, la ‘Grey Lady’ toujours empressée aux consignes du DeepState
Il s’agit d’un texte intéressant, de commentaire et d’appréciation d’articles de la semaine dernière du NYT. Ce texte est de John V. Walsh, auteur et contributeur régulier du site ‘Antiwar.com’, et de divers autres médias ‘en ligne’ (‘Asia Times’, San Francisco ‘Chronicle’ ‘UNZ Review’, et jusqu’il y a peu professeur de physiologie et de neuroscience). Walsh et ‘Antiwar.com’ forment une association sérieuse, à laquelle on peut donner un crédit assez grand par rapport aux incertitudes de la réalité confrontée aux simulacres.
La version française de l’article ici donnée vient de ‘Réseau International’ :
« Le New York Times a un job à faire – et il l’a fait de manière spectaculaire au cours des derniers mois. Le Times est un précurseur, de l’avis de cet auteur, le précurseur dans l’élaboration de la narrative américaine de la guerre en Ukraine, une narrative conçue pour maintenir l’optimisme, donner à la guerre un objectif moral élevé et justifier les milliards incalculables déversés par les contribuables dans la guerre par procuration de Joe Biden contre la Russie. Jour après jour, page après page, avec des mots et des images, le Times explique à tous, y compris aux politiciens et aux leaders d’opinion de bas niveau, ce qu’il faut penser de la guerre en Ukraine.
» Ainsi, lorsque le Times affirme que les choses ne vont pas bien pour les États-Unis et leur homme à Kiev, Volodymyr Zelenski, il s’agit d’une histoire du type “incident de parcours”. Cela fonctionne lorsque certaines vérités inconfortables sont devenues indéniables. Telle était la nature de l’article publié en première page le 11 mai, intitulé “Les Russes tiennent une grande partie de l’Est, malgré les revers”.
» Encore, ce titre contre-narrative tend-il à adoucir l’amère vérité. Le premier paragraphe de l’article le dit plus nettement : “Noyée dans le brouillard des combats quotidiens, la réalité géographique est que la Russie a gagné du terrain”. Pas “tenir” le terrain mais “gagner” du terrain. Pas vraiment de quoi remonter le moral des troupes.
» Le Times poursuit : “Le ministère russe de la Défense a déclaré mardi que ses forces dans l’est de l’Ukraine avaient progressé jusqu’à la frontière entre Donetsk et Lougansk, les deux provinces russophones où les séparatistes soutenus par Moscou combattent l’armée ukrainienne depuis huit ans”. Il nous rappelle ici que les premiers coups de feu de cette guerre n’ont pas été tirés le 24 février, comme le veut la narrative, mais il y a huit longues années dans le Donbass. Pour ceux qui basent leur soutien à la guerre sur “qui a tiré le premier coup de feu”, c’est un rappel cinglant que leur vision “morale” se perd dans un angle mort considérable.
» Le Times précise : “..la prise du Donbass, combinée au succès précoce de l’invasion russe dans la prise de parties du sud de l’Ukraine jouxtant la péninsule de Crimée... donne au Kremlin un énorme levier dans toute négociation future pour mettre fin au conflit.”
» Il poursuit : “Et les Russes jouissent de l’avantage supplémentaire de la domination navale en mer Noire, la seule route maritime pour le commerce ukrainien, qu’ils ont paralysée par un embargo qui pourrait finir par affamer l’Ukraine économiquement et qui contribue déjà à une pénurie mondiale de céréales”. Encore des mauvaises nouvelles.
» Plus encore, “La Russie a pratiquement atteint l’un de ses principaux objectifs : s’emparer d’un pont terrestre reliant le territoire russe à la péninsule de Crimée”. Et puis, “Le dernier bastion de la résistance ukrainienne dans cette zone, à l’usine sidérurgique Azovstal de Marioupol, a été réduit à quelques centaines de soldats affamés, désormais confinés pour la plupart dans des bunkers”. Ouch !
» Enfin, tournant son attention vers l’économie, le Times écrit : “La guerre a ‘soumis l’économie ukrainienne à un stress énorme, avec la lourde dévastation des infrastructures et des capacités de production’, [selon une analyse conjoncturelle des milieux bancaires]. On estime que 30 à 50% des entreprises ukrainiennes ont fermé leurs portes, que 10% de la population a fui le pays et que 15% supplémentaires sont déplacés à l’intérieur du pays”. Soit un grand total d’un quart de la population déplacée.
» Cette triste histoire d’échec, de misère et de mort est entrecoupée par un verbiage considérable, quelques anecdotes du front et le témoignage d’Avril Haines, directrice du renseignement national, dont l’appréciation est prudente mais sombre. Mais tout cela lu avec réflexion, on conclut qu’un grand échec menace l’aventure ukrainienne.
» Ainsi, dans la panique, les États-Unis continuent de jeter des montagnes d’argent sur le problème, environ 63 milliards de dollars si l’on inclut la récente infusion d’environ 40 milliards de dollars sur le point d’être autorisés par le Sénat et déjà adoptée par la Chambre avec seulement 57 votes négatifs, tous républicains. (Et c’est là que se trouve une autre observation d’importance, celle de la disparition de l’aile antiguerre du parti démocrate et de sa renaissance parmi les républicains populistes du type-Tucker Carlson, qui ont rejoint les libertaires du GOP sur cette question).
» Mais pourquoi ce brusque changement de ton de la part du Times. Inattention des garde-chiourmes éditoriaux ? Cela ne semble pas être le cas, car le même jour, nous avons droit à un article d’opinion intitulé : “L’Amérique et ses alliés veulent saigner la Russie. Ils ne devraient vraiment pas s’y risquer”. Cet article suggère qu’il est temps pour les États-Unis d’agiter le drapeau blanc.
» L’article se conclut ainsi :
» “Mais plus la guerre est longue, plus les dommages causés à l’Ukraine sont importants et plus le risque d’escalade est grand. Un résultat militaire décisif dans l’est de l’Ukraine pourrait s’avérer insaisissable. Pourtant, l’issue moins dramatique d’une impasse persistante n’est guère mieux. La prolongation indéfinie de la guerre, comme en Syrie, est trop dangereuse avec des participants dotés de l’arme nucléaire.
» “Les efforts diplomatiques devraient être la pièce maîtresse d’une nouvelle stratégie pour l’Ukraine. Au lieu de cela, les frontières de la guerre sont étendues et la guerre elle-même est présentée comme une lutte entre la démocratie et l’autocratie, dans laquelle le Donbass est la frontière de la liberté. Ce n’est pas seulement une extravagance déclamatoire. C’est de l’inconscience. Les risques n’ont guère besoin d’être énoncés”.
» Il semble que certains membres de l’élite de la politique étrangère et d’autres enceintes de l’État profond aient commencé à voir le désastre imminent de la guerre par procuration contre la Russie menée par Biden, Nuland, Blinken et le reste de la cabale neocon. La perspective d’un holocauste nucléaire au bout de cette route pourrait suffire à les tirer de leur torpeur. Ils semblent vouloir arrêter le train qu’ils ont mis en marche avant qu’il ne se jette dans le précipice. Il n’est pas certain qu’ils y parviennent. Mais il est clair que nous devons chasser du pouvoir les responsables de cette dangereuse débâcle – avant qu’il ne soit trop tard. »
On notera qu’à côté du constat direct d’un certain découragement, sinon une alarme ressemblant à une panique d’“une partie du DeepState” devant les réels développements de la guerre d’Ukraine qui pousseraient Austin à suggérer à Shoigou un “cessez-le-feu immédiat”, Welch signale l’amorce d’un complet renversement en cours dans les deux grands partis, – et ceci expliquant en bonne part cela, établissant un lien de plus entre crises extérieures et crises intérieures...
« Et c’est là que se trouve une autre observation d’importance, celle de la disparition de l’aile antiguerre du parti démocrate et de sa renaissance parmi les républicains populistes du type-Tucker Carlson, qui ont rejoint les libertaires du GOP sur cette question. »
Ainsi, la formule belliciste-neocon dominant au sein des républicains du GOP depuis G.W. Bush et 9/11 (2000-2001) en face d’une certaine formule antiguerre active à l’aile gauche du parti démocrates, suivie par une certaine confusion dans ces formules au long des administrations Obama-Trump, tend à rencontrer un possible complet renversement, avec les populistes trumpistes rejoignant les libertariens pour donner un fort courant antiguerre au sein du GOP (peut-être, – hypothèse prudente face aux verrouillages des appareils des partis dans les processus démocratiques, – pourrait-on s’en apercevoir en novembre prochain) tandis que les démocrates s’enfoncent dans un bellicisme hystérique
Ainsi en viendrait-on à une sorte de fin de cycle ? En effet, la tendance antiguerre, appuyée sur un solide isolationnisme, était très forte lors de la guerre du Kosovo où la principale opposition à cette guerre venait de cette faction au sein du GOP. C’est justement durant cette guerre qu’éclata au sein d’un internet acquérant ses galons de source d’information essentielle le succès d’‘Antiwar.com’, alors mené par l’étoile des libertariens que fut Justin Raimondo jusqu’à sa mort. Les démocrates (ceux qui avaient un sentiment antiguerre) se trouvaient encalminés dans le gang Clinton, avec la redoutable ‘Harpie-neocon’ Hillary, qui convainquit, revolver au poing, le pauvre Bill encore tout auréolé de sa destitution manquée pour la piètre histoire de petit cul que fut l’affaire Lewinsky, de lancer la guerre contre le Kosovo. L’attaque du 11 septembre fit basculer d’ivresse le GOP dans la fantasy-neocon et les folies-impériales ; les démocrates se refirent un vernis vertueux d’anti-guerre avant de lancer leur propre formule, – hystérie-R2P – contre la Syrie, la Libye et avec la moralinesque formule ‘regime change’.
Tout cela confirme qu’on se trouve aux USA dans une séquence d’intense bouillonnement, où les troubles intérieurs qui se sont installés en mode paroxystique depuis le printemps 2020 (mort de George Floyd, BLM et le reste) seraient peut-être sur la voie d’être complétés par les effets d’Ukrisis au niveau des représentations des partis. Pour une fois, le système démocratique pourrait avoir une certaine utilité : en imposant l’étape des élections mid-term à propos de laquelle les uns et les autres atteignent des sommets d’exacerbation (surtout les démocrates, qui sont sans doute à la base de la fuite sur le travail préparatoire d’un jugement qui touche un élément central de la “révolution LGTBQ+”), il nous, il leur impose de régler quelques comptes qui pousseront un peu plus le système de l’américanisme dans ses ultimes retranchements.
Mis en ligne le 16 mai 2022 à 17h45