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5596Nous avons donc eu la première séquence officielle de la campagne présidentielle de 2024, avec un débat opposant les candidats déclarés, – sauf Trump, pour toutes les raisons du monde qu’in verra détaillées ici et là, – et enfin parce qu’il est le candidat qui écrase l’élection de 2024, républicains et démocrates compris, et qui pourrait se trouver en prison lorsque l’on votera... Comme l’on sait, Trump était ailleurs, occupé à casser la baraque avec l’aide de Tucker Carlson :
« • ...pendant ce temps, Trump, refusant le débat des candidats républicains, débattait avec lui-même, sous le feu amical mais néanmoins sans concessions de Tucker Carlson. Le résultat est, comment dirait-on, – “stupéfiant” par exemple : 250 millions de vues en 24 heures (et toujours en cours) pour la vidéo de la première partie... »
Nous nous référons pour ces divers événements à un texte des deux conservateurs libertariens bon teint Paul Ingrassia et Matthew Boose, de ‘AmericanGreatness’ repris par ‘ZeroHedge.com’, et couvrant les divers évènements de ce début de campagne.
Le texte commence par rappeler les diverses et énormes polémiques en cours, avec les folies juridiques, les signes énormes de corruption de la famille Biden, l’aspect totalement incohérent et comme sans gouvernail de toutes les politiques américanistes, les crises de l’insécurité, des affrontements sociaux, de l’immigration, etc. ; et plus encore, selon les auteurs, la crise de 2020 et donc l’illégitimité fondamentale de l’actuel pouvoir en place, usurpateur dans tous les sens du mot, – et l’on commencerait le processus pré-électoral comme si de rien n’était !... D’où l’illégitimité de cette pré-campagne électorale, n’est-il pas ?
« C'est pourquoi, compte tenu de l’énormité du marigot dans lequel nous nous sommes enfoncés collectivement, l'idée d'une saison primaire normale pour la politique était ridicule dès le départ. L'élection présidentielle de 2020 a indéniablement été l'élection la plus injuste de l'histoire moderne, – elle a nécessairement produit un résultat illégitime. Le fait que Ron DeSantis, Mike Pence, Chris Christie (et les autres) se comportent comme si tout cela n'avait pas d'importance, ou que les problèmes qui nous ont mis dans cette situation désastreuse en tant que pays disparaîtraient miraculeusement si Trump était écarté de la scène, est l'ultime mise en accusation de leurs références. Les autres candidats ne sont pas des prétendants sérieux à la présidence pour la simple raison qu'ils ne se soucient pas sérieusement des intérêts de l'Amérique. S’ils avaient réalisé la gravité de la crise, ils se seraient immédiatement écartés et auraient jeté le minuscule capital politique qu'ils possèdent sur le 45e président, sachant que lui seul a une chance de réaliser l'exploit quasi insurmontable de remporter la présidence.
» En bref, le processus des primaires, – incarné avant tout par Ron DeSantis et sa pitoyable caricature de campagne, – est une distraction colossale et une perte de temps qui nous empêche de nous concentrer sur ce que nous devons faire... »
Pire encore ! Ce processus est illégitime mais, de plus, il nous montre le désolant spectacle de l‘extraordinaire médiocrité des candidats. Ce jugement n’est pas extrême, il est simplement juste ; c’est pourquoi nous sommes conduits, en l’adoptant à la conclusion qu’il constitue un avantage paradoxal, un effet indirectement positif.
Ce qu’a montré ce débat, c’est bien l’extrême illégitimité des candidats, du fait de leur médiocrité ; il n’a donc fait qu’accentuer le jugement général de se trouver dans cette « énormité du marigot » qui est défini par l’illégitimité totale de la situation politique des USA depuis le scrutin de 2020 et les évènements de désordre de l’été de cette année-là (manifestations-Floyd, manipulation grotesque de l’antiracisme, éclosion des Cent-Fleurs du wokenisme)... D’où ceci :
« Les candidats qui se sont présentés sur la scène du débat à Milwaukee mercredi soir ont donné une image de trahison au peuple américain. Le fait que le premier débat ait eu lieu sur Fox News, la chaîne responsable d'avoir prématurément et imprudemment calculé lorsd de l’élection de novembre 2020 que l’Arizona irait à Biden a ajouté une touche poétique au sentiment général d'impuissance qui a entouré tout ce spectacle. [...]
» Les téléspectateurs qui ont suivi le débat de mercredi soir ont eu un aperçu déprimant du passé du GOP, – et de ce qui l'attend sans Trump : des “leaders” timides, ennuyeux et inefficaces. L'absence du leader s'est fait sentir dans le manque d'énergie, de vigueur et de vision sur la scène.
» Les candidats ont étouffé les téléspectateurs avec des platitudes sur le nouveau leadership, l'arrêt de Poutine, les politiques libérales en matière d'impôts et de dépenses, et à quel point Biden est mauvais, – ce sur quoi tous les Républicains sont déjà d'accord. Cela aurait pu être un débat de 2012. »
Néanmoins, il importe de reconnaître un résultat, directement positif cette fois, dans cette affreuse confrontation des nullités en cours : la révélation d’une brillante étoile, qui sait jouer de l’excès médiatique (son sourire d’une blancheur extraordinaire sur sa peau foncée finit parfois par devenir lancinant, ou bien comme le signe d’une plaisanterie de lui-même qu’il se fait à lui-même), qui a un abattage fabuleux, et surtout, surtout, qui véhicule des idées d’une audace considérable dans ces temps de simulacre politiquement correct : anti-Woke, populiste extrême, adversaire de l’Ukraine de Zelenski et plein de compréhension pour les Russes, etc. (C’est le seul candidat standard que l’on a entendu exposer l’argument fondamental des Russes : “Que feriez-vous, vous Américains, si les Russes venaient déployer des batteries de missiles offensifs sur notre frontière Sud ?”). Il s’agit bien entendu de Vivek Ramaswamy, – il faut retenir ce nom difficile pour les cervelles occidentalistes...
« La chaîne Fox s'est ridiculisée avec une séquence sur le changement climatique, et n'a consacré que quelques minutes à la question du jour : la persécution du leader de l'opposition, Donald Trump.
Sur cette question, le seul candidat à défendre Trump a été Ramaswamy. [...]
Sur l'Ukraine, Vivek a été, une fois de plus, le seul candidat à déclarer sans équivoque que l'Amérique ne devait pas donner la priorité à l'arrière-pays européen plutôt qu'à son propre peuple. [...]
Lorsqu'il a été question de soutenir Trump en tant que candidat, DeSantis a balayé la scène du regard et n'a levé la main qu'à moitié, après avoir vu que Ramaswamy l'avait fait. »
On peut entendre Vivek (plus facile, son prénom, et si amical) sur des dizaines de vidéos tant il a été la vedette du débat, et d’ailleurs sélectionné comme tel par un échantillon-type de la chaîne de ‘The Hill’, – gagnant du débat pour huit personnes sur quinze, devant DeSantis avec 4 sur 15. Son abattage est absolument fabuleux, une marée inarrêtable de 38 ans d’âge, d’une famille richissime venue de l’Inde et installée aux USA dans les années 1960. Vivek lui-même a fait des affaires pour son compte, dans la High-Tech, avec beaucoup de réussite.
Son populisme conservateur, voire traditionnaliste, est dévastateur. Vivek a conservé beaucoup de ces traits qu’on retrouve chez les Indiens, à la fois un bon usage de la modernité, à la fois une prise en compte des valeurs des forces populistes.
D’une certaine façon et cela bien sûr au moment où le BRICS se met à danser la tarentelle pour tuer les tarentules hyperlibérales, il est tentant de faire symboliquement de Ramaswamy une sorte de politicien-BRICS du monde américaniste en train de se désintégrer dans sa dernière version. Son origine indienne correspond bien à la vision qu’on peut avoir des BRICS, avec un aspect racial pas trop nettement marqué comme on trouve avec la diversité des BRICS, et une origine relevant aussi bien des forces ex-tiersmondistes que des forces traditionnalistes si présentes dans l’histoire de l’Inde. Au bout du compte, on peut imaginer, toujours symboliquement, que Ramaswamy est un politicien annonçant une ouverture post-DeepState, un moderne antimoderne opposée aux tendances impérialistes de l’anglosphère, donc à la politiqueSystème.
Il ne s’agit pas ici de s’attacher à la personne elle-même mais de considérer qu’il s’effectue aux USA un surgissement de personnalités à très fortes influences, effectives ou potentielles, défiant le Système dans toutes ses exigences. Vous pouvez prendre quatre personnalités politiques qui ont émergé ces dernières années, là aussi d’une façon opérationnelle ou potentielle. Pour un Obama qui s’est complètement rangé dans un alignement-standard cynique, sur la voie du fric américaniste installé sur un simulacre de pseudo-révolutionnaire, on trouve ces quatre personnalités si différentes, si éloignées des sentiers battus de la politique-DeepState, si connectées sur les poussées populistes antiSystème et pourtant si brillantes utilisatrices à leur profit des méthodes modernistes de communication. Un de leurs liens de convergence très importants parce qu’il met en cause la toute-puissante politiqueSystème, c’est leur opposition au soutien à l’Ukraine et leur volonté d’arrangement avec la Russie, – ce qui fait qu’ils sont finalement tous, chacun à leur façon, effectivement des candidats-BRICS :
• Donald Trump, dont on ne va pas, une nième fois, faire un portrait où l’inexpérience et le narcissisme n’ont pas interdit un parcours qui joue à fond sur le populisme, pour provoquer au terme un imbroglio juridico-judiciaire menaçant les fondements de la Grande République devenue l’Hyper République-Bananière.
• Tucker Carlsion, journaliste talentueux mais classique, devenu une puissance politique d’influence inégalée dans l’histoire des USA, et qui réalise cela en coupant tous les liens avec les grandes institutions de communication. Tout juste peut-on envisager, hors de la politique classique, des liens importants pour la réalisation de grands projets entre Elon Musk et lui.
• RFK Junior, neveu d’un père et d’un oncle assassinés, qui arrive à tenir une place qui n’est pas négligeable dans le débat en cours, qui tient une position de “démocrate classique” selon lui, c’est-à-dire anti-Woke, anti-politiqueSystème, etc., et que nous classerions comme populiste de gauche.
• Enfin, le petit-dernier, le Ramaswamy dont on a parlé, dont l’ascension est fulgurante et qui renvoie tous les vieux RINO (Republican In Name Only) à l’hospice des privilèges perdus.
... Voyez combien la Grrrrande Amérique reste un modèle !
Mis en ligne le 25 août 2023 à 19H10