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5825Le 13 janvier 2023 (16H00) – Il est vrai qu’aujourd’hui, il ne fait pas bon être un chroniqueur constitutionnaliste précis et particulièrement réputé. Entre le moment où vous écrivez votre chronique et celui où elle paraît dans le quotidien auquel vos collaborez, “Joe la surprise” peut nous en réserver une de plus avec un nouveau paquet de documents ‘Top Secret’, datant de son service comme Vice-Président (VP, 2009-2017) ou de ses accointances à la CIA et au FBI, retrouvé dans les toilettes, ou dans la poubelle de la cuisine, ou bien sous la gamelle de son chien bien-aimé... C’est un peu ce que nous dit Jonathan Turley en présentant sur son site une version ‘updated’ de son texte pour le New York ‘Post’.
« Vous trouverez ci-dessous une version légèrement modifiée de ma chronique du NY Post sur la découverte du deuxième lot de documents classifiés dans des zones précédemment utilisées par le président Joe Biden. Un certain nombre de questions restent sans réponse en raison de la réponse initiale étrange du président Biden [cette “découverte” est “une surprise” pour lui], qui a déclaré qu'il ne demanderait même pas à connaître du contenu de ces documents sur les conseils de son avocat. Toutefois, avec la découverte d'un deuxième lot de documents classifiés dans un lieu différent, la “surprise” du président pourrait croître de manière exponentielle dans les jours à venir. Il serait peut-être bon que vous vous trouviez une chaise pour suivre plus confortablement... La tournure que prendront les événements dans la presse et chez les experts pourrait provoquer un vertige mondial... »
Suivent les nombreux détails et péripéties sue cette nouvelle étape de la carrière de Joe Biden, et de son mandat comme POTUS sans équivalent ni précédent. On retrouve des “documents secrets” chez lui, pratique qu’il dénonçait furieusement chez Trump comme « répugnante d’irresponsabilité », et il réagit en disant qu’il est bien “surpris” de cela, qu’il y ait, comme ça, des documents classés ‘Top Secret’ chez lui, dans ses braves petites résidences familiales. Le brave Joe ignorait qu’il y en avait ici et là ; et pis, dans un autre “ici et là”, pour un deuxième lot qu’on nous a sorti ! Et puis un dernier, en dernière minute ! Nous allons de “surprise” en “surprise”, alors que je ne peux définitivement pas me défaire de la remarque si fine du non-moins-fin Obama, qui l’eut comme VP :
« Il ne faut jamais sous-estimer la capacité de Joe à [de ?] foutre la merde. »
Les documents trouvés, – ceux qu’on a retrouvés, – datant d’avant sa présidence, Biden les a donc conservés, ou acquis, sans disposer du privilège donné à tout président de décider si tel document doit être classé “secret”. Trump n’a pas manqué de le remarquer, et toute la presseSystème a opportunément ‘zappé’, de Soledar en Ukraine aux “surprises” du président Biden... Vous verrez qu’on y trouvera bien un petit air de combine, ou comment ne plus s’embarrasser de l’Ukraine alors que les choses tournent mal là-bas. (Cela signifierait qu’ils se seraient aperçus que “les choses tournent mal” ?)
Larry C. Johnson, on l’imagine, s’y connaît en documents secrets, – et l’on vous laisse l’occasion d’apprécier ce que cela signifie à peu près dans ce monde étrange du secret et des acronymes :
« J'ai eu le privilège de détenir des habilitations TS SCI. J'avais TK, UMBRA et GAMMA, pour n'en citer que quelques-unes. Cela signifie que j'avais accès à la matière première produite par la CIA, la NSA, le département d’État, la DIA, le DOD, la NIMA et le NRO... »
... Aussi pourra-t-on reconnaître qu’il (Johnson) est bien placé pour s’interroger sur certains aspects de ce nième scandaleGate aux USA, depuis des mois, des années, des décennies et même des siècles ; le “nième” mais certainement l’une des plus burlesques, absolument bouffe à l’image du président... Avec Joe Biden, il faut bien le reconnaître et je n’y manquerais pas, l’affaire devient quasiment désopilante, – “Hyllarante”, comme l’écrit un commentateur du texte de Johnson, dont j’extrais deux paragraphes, – le reste devant impérativement être lu...
« Qu'est-ce que Biden a pu cacher ? Que diriez-vous de rapports créés à la demande du vice-président Biden sur des partenaires commerciaux potentiels en Ukraine, en Chine ou au Khazastan ? Cela pourrait être intéressant. Il est également probable que différents membres de la communauté du renseignement ont réalisé des rapports complets qui pouvaient être utilisés pour identifier et tirer profit d'opportunités commerciales. [...]
» Le moment et la nature de cette fuite (c’est-à-dire le fait que Biden a pris des documents TS SCI [Top Secret]) pourraient indiquer les premiers mouvements des ‘DeepStaters’ [soldats du ‘DeepState’] inquiets, dans le but de faire d’un vieillard atteint de ‘Dementia Senile’ un bouc émissaire et orienter ses pas hésitants vers la sortie. Si (ou quand) l'Ukraine se rend à la Russie, ce sera le deuxième revers militaire majeur de la présidence Biden. Avec les Républicains qui contrôlent la Chambre des représentants, l'équipe de Biden ne sera pas en mesure d'étouffer les révélations préjudiciables qui émergeront des diverses enquêtes que le Speaker McCarthy a lancées. Et n'oubliez pas les dizaines de lanceurs d’alerte du FBI qui se sont adressés aux républicains et leur ont fourni des munitions accablantes. Si le FBI et la CIA en viennent à croire que leur existence même est menacée, ne soyez pas surpris si Joe Biden devient l’objet d’un sacrifice rituel en étant ignominieusement chassé du bureau ovale. »
... Car, en effet, les républicains de la Chambre ont investi en trois jours toutes les positions de cette redoutable forteresse, qui tombent pour la plupart sous la férule de mains de fer et furieuses de la “terrible twenty”. Ils seront donc terribles à l’encontre de ce président qu’ils détestent, et particulièrement à l’encontre de certaines de ses entreprises. Dans les remous qui commencent, on se demande si l’on ne devrait pas craindre la noyade d’un clown nommé Zelenski.
Quant à Poutine, dans ses moments de détente au milieu de ses épouvantables manigances dont il menace nos vertus, ne doit-il pas se demander parfois, quelque chose dans ce genre : “Mais enfin, quand donc nos ‘partenaires’ devenus ‘adversaires’ se résoudront-ils à être sérieux ? Même pour faire la guerre, ils trébuchent toujours sur un scandaleGate ou l’autre qui détourne l’attention des dieux !”...
Ainsi finissent les empires, d’ailleurs, essentiellement par faute d’inattention, – lorsque les dieux, lassés, se détournent d’eux et de leurs sottises, – et c’en est une de mélanger les tartines rances et les petits fours, c’est-à-dire les coups fourrés du vieux Joe et les grandes causes pleines de valeurs de l’héroïque Mister Z. Je vous ai dit souvent mon sentiment qu’‘Ukrisis’ embrasse tous les vertiges crisiques de nos temps-devenus fous, et on le voit ici, à nouveau, d’une façon bien claire, avec ce lien bien établi entre la guerre en Ukraine et la situation intérieure des USA...
Tout cela dit, avec autant que possible de cette ironie à laquelle j’ai le travers de céder, il apparaît clairement que je n’en ai pas assez dit sur l’affaire elle-même, les procédures, les infractions, etc., bref toutes les choses importantes et sérieuses. Je n’excelle pas dans ce domaine, où j’ai la plume paresseuse et tendance à laisser la parole aux minutieux, aux attentifs, aux sourcilleux-méticuleux, aux bons élèves qui ont appris leur rôle de scribe et de chroniqueurs attachés à la sobriété et à la rigueur exigeante. J’ai donc choisi un texte adéquat pour, en fin de parcours, vous exposer les choses telles qu’elles furent jusqu’au jour d’aujourd’hui, selon des plumes un peu plus sérieuses que les miennes.
Vous savez bien que, dans ces circonstances, je me laisse facilement aller à me reposer sur mes complices involontaires quoique trotskistes du site ‘WSWS.org’. Lorsqu’il s’agit de rapporter des faits officiels mais complexes, ils sont imbattables, avec une rigueur à ne pas croire. Bien entendu, vous avez droit à toute la panoplie des qualificatifs et des jugements politiques habituels, y compris une longue tirade sur la présence de l’hyper-ultra-droite fascisante qui a réussi son hold-up sur les républicains à la Chambre, – si l’on veut, l’“émeute” du 6 janvier 2021 contre le Congrès recommencée et réussie en janvier 2023 à l’intérieur d’une des assemblée du Congrès. Si cela leur importe de peindre les choses sous ces couleurs en appelant aux références utopiques et martiales, laissons-les faire, – “ils vont très bien ensemble”. Ce qui importe, c’est que la tête pourrie et usurpatrice de la République trahie continue sa chute vertigineuse de décomposition. Les choses n’ont jamais été aussi bonnes.
Le texte est donc de Patrick Martin, de ‘WSWS.org’, qui nous dit (titre original) qu’« Un conseiller spécial [a été] engagé pour enquêter sur les manipulations de documents secrets par Biden »
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Le procureur général des États-Unis, Merrick Garland, a annoncé jeudi qu'il nommait un avocat spécial chargé d'enquêter sur la gestion des documents classifiés par le président Joe Biden pendant la période qui a suivi la fin de ses deux mandats de vice-président dans l'administration Obama.
La nomination de Robert Hur, le procureur américain du Maryland, un procureur fédéral de carrière promu à son poste actuel par le président Donald Trump, risque de porter un coup dur à l'administration Biden. M. Hur est chargé de déterminer comment un certain nombre de documents classifiés - dont on estime qu'ils se comptent par dizaines - se sont retrouvés dans au moins trois endroits non sécurisés où ils étaient sous la garde nominale de M. Biden.
Il s'agit du bureau privé de Biden dans un établissement de l'Université de Pennsylvanie à Washington D.C., où il a été professeur invité de 2017 à 2020, du garage de sa résidence de Wilmington, dans le Delaware, et d'une des chambres de cette résidence.
Biden a affirmé qu'il n'était pas au courant que les documents se trouvaient à ces endroits et qu'il n'avait aucune idée de la nature du matériel classifié ou de la façon dont il était arrivé là. Des assistants, s'adressant anonymement à la presse, ont déclaré que les documents avaient été transférés par inadvertance dans le cadre du déménagement de Biden de ses bureaux vice-présidentiels au début de 2017.
Après la découverte d'une douzaine de documents classifiés au centre Penn-Biden à Washington, les assistants ont effectué une fouille systématique de la maison de Biden à Wilmington, de sa maison de plage à Rehoboth Beach, dans le Delaware, et d'autres endroits, et ont trouvé un nombre non divulgué de documents dans le garage, un document dans une pièce de la maison adjacente et rien à aucun autre endroit.
La chronologie donnée par Merrick lors d'un point de presse de cinq minutes mercredi a clairement montré que le ministère de la Justice et la Maison Blanche ont été engagés dans des examens et des actions intenses sur cette question depuis la découverte des documents classifiés le 2 novembre lors du nettoyage de l'ancien bureau de Biden à l'Université de Pennsylvanie. Le bureau du conseiller juridique de la Maison-Blanche a été immédiatement informé et les documents ont été remis aux Archives nationales le jour suivant.
Selon Garland, les Archives nationales ont informé le ministère de la Justice le 4 novembre, et le 9 novembre, soit le lendemain des élections de mi-mandat aux États-Unis, le FBI a commencé à déterminer si des informations classifiées avaient été manipulées. Il s'agit d'un délit fédéral, qui peut être considéré comme un délit mineur si la manipulation est involontaire ou accidentelle, et comme un délit majeur si elle est intentionnelle.
Le 14 novembre, Garland a nommé John Lausch, procureur des États-Unis à Chicago et nommé à ce poste par Trump, pour mener une enquête initiale afin d’“informer” le ministre à propos de sa décision de nommer ou non un conseiller spécial.
Le 20 décembre, l'avocat de Biden a informé Lausch que des documents classifiés supplémentaires avaient été trouvés dans le garage de la maison de Biden à Wilmington, dans le Delaware, datant de sa vice-présidence. Le FBI s'est rendu sur place et a sécurisé les documents.
Le 5 janvier 2023, Lausch informe Garland qu'une enquête supplémentaire est justifiée et qu'un procureur spécial doit être nommé. Il avait déjà fait savoir qu'il ne souhaitait pas un tel poste car il quitte la fonction publique pour le secteur privé. Le 12 janvier, l'avocat de Biden informe Lausch de la découverte d'un autre document classifié dans la résidence de Biden à Wilmington.
Le même jour, jeudi, Garland nomme Robert Hur comme procureur spécial et en informe les leaders des deux partis au Congrès. Hur est un procureur de carrière et un républicain enregistré qui a occupé des postes au bureau central du ministère de la Justice dans les administrations Obama et Trump avant que ce dernier ne l'élève à son poste actuel.
Lors du point de presse habituel à la Maison Blanche, la secrétaire de presse Karine Jean-Pierre s'est montrée extraordinairement défensive, refusant de répondre aux questions sur les documents ou de s'écarter de quelque manière que ce soit du langage déjà utilisé par Biden lui-même en répondant à quelques questions posées à la volée par la presse les jours précédents.
La nomination du procureur spécial témoigne de l'aggravation de la crise et de l'instabilité de l'ensemble de la structure politique américaine, le président actuel et son prédécesseur faisant désormais l'objet d'enquêtes menées par des procureurs spéciaux nommés par le procureur général, ce qui leur donne une liberté d'action considérable.
Garland n'a pas inclus dans son calendrier la nomination de Jack Smith en tant que procureur spécial enquêtant sur Trump, à la fois pour la conservation de centaines de documents classifiés dans sa propriété de Mar-a-Lago et pour son rôle dans la préparation et l'instigation de l'attaque de la foule contre le Congrès le 6 janvier 2021.
Il a nommé Smith le 18 novembre dernier pour enquêter sur Trump, quatre jours seulement après avoir nommé Lausch pour effectuer une enquête préliminaire sur Biden et revenir avec une recommandation sur l'opportunité de nommer un procureur spécial dans cette affaire.
La nomination de Hur va certainement alimenter les attaques contre Biden par la droite fasciste qui est la force motrice de la nouvelle majorité républicaine contrôlant la Chambre des représentants. Ce groupe a déjà démontré son pouvoir en bloquant l'élection du leader républicain Kevin McCarthy à la présidence de la Chambre pendant près d'une semaine afin d'obtenir des concessions à la fois sur le règlement de la Chambre et sur la nécessité d'aller le plus loin possible dans l'attaque des programmes sociaux fédéraux et la réduction des impôts des riches.
Mardi, la Chambre a créé un nouveau sous-comité sur la “politisation du gouvernement fédéral” par un vote conforme à la ligne du parti. Ce sous-comité, qui sera dirigé par l'archi-droitier Jim Jordan, également nouveau président de la commission judiciaire de la Chambre, sera utilisé pour attaquer toute enquête fédérale sur les crimes commis par Trump ou par d'autres républicains agissant en son nom. Cela pourrait inclure Jordan lui-même, ainsi qu'un grand nombre des 20 représentants républicains qui ont participé au blocage de l'élection de McCarthy.
Il n'est pas établi clairement que la sous-commission de Jordan aura l'autorité d'enquêter sur les activités du procureur spécial qui examine les actions de Trump ou du procureur spécial nouvellement nommé chargé d'examiner le traitement des documents classifiés par Biden. Mais le décor est planté pour une série d'attaques de plus en plus frénétiques de la part des mêmes personnalités qui, il y a deux ans, ont aidé à diriger politiquement l'insurrection du 6 janvier.
Ce n'est pas un spectacle qui inspire des ricanements, comme c'est le cas dans la presse de la pseudo-gauche petite-bourgeoise. Il s'agit d'une démonstration de la décadence incontrôlable de la démocratie bourgeoise aux États-Unis, qui se dirige inexorablement vers une explosion violente, bien plus importante que celle qui a eu lieu le 6 janvier 2021.
Et si les conflits entre les factions rivales de l'élite corporative et politique ne peuvent plus être contenus dans les normes traditionnelles du bipartisme capitaliste, qu'en est-il des conflits bien plus profonds et plus substantiels entre l'aristocratie financière dans son ensemble et la classe ouvrière ?
L'administration Biden et les deux partis du Congrès ont uni leurs forces le mois dernier pour rendre illégale une grève des cheminots et imposer à 115 000 travailleurs des conditions contractuelles que beaucoup d'entre eux avaient déjà rejetées, bafouant à la fois leur droit de vote et leur droit de grève.
Un effort bipartisan similaire a plongé les États-Unis dans une guerre par procuration contre la Russie en Ukraine, qui menace de dégénérer en une troisième guerre mondiale menée avec des armes nucléaires, sans jamais consulter le peuple américain. La guerre n'était même pas un enjeu entre les deux partis lors des élections de mi-mandat qui ont eu lieu en novembre - les travailleurs se sont vus présenter le "choix" entre deux partis pro-guerre, chacun soutenu par des milliards de dollars de dépenses publicitaires de de campagne électorale.
Pendant que ce simulacre de démocratie se déroulait, comme l'indique la chronologie de Garland, les véritables divergences au sein de l'élite dirigeante américaine - qui portent sur les tactiques et les méthodes, et non sur l'orientation fondamentale de la politique - se déroulaient dans les coulisses, par le biais de conspirations en coulisses, de provocations concoctées et de "révélations" soudaines dûment reprises par les médias [de la presseSystème] pour orienter l'opinion publique.