RapSit-USA2023 : sécession par migration

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RapSit-USA2023 : sécession par migration

Les États-Unis ont cet avantage d’être constitués d’États très structurés, pourvus de structures politiques propres, qui peuvent être organisatrices d’une identité et d’une politique spécifiques. C’est d’ailleurs ce qui permit la Guerre de Sécession et la poursuite d’une situation d’une fédération tendant vers la confédération malgré la victoire du Nord anti-sécessionniste. Il en résulte, dans l’actuelle situation d’antagonisme radical et de “divorce national” un très fort mouvement de migration pour des raisons politiques et partisanes, – un phénomène sans précédent aux USA. Ces données statistiques favorisent nettement les départs des “pro-Trump” (moins des partisans de Trump que des républicains, des populistes et des libertariens en général) que des “pro-Biden” (démocrates sociétal-progressistes), montrant que l’élection de 2020 n’a pas rendu compte de l’état réel des tendances politiques du pays.

Physionomie générale :

« Depuis 2020, quelque 2,6 millions de personnes ont quitté les comtés américains remportés par le président Joe Biden pour s'installer dans ceux où l'ancien président Donald Trump l'a emporté, selon des analyses statistiques. On cite des données récentes du Bureau du recensement.

» “Plus de 61% des comtés qui ont voté pour Biden en 2020 ont perdu de la population, tandis que 65% des comtés soutenant Trump ont gagné de la population”, indique l'analyse ‘Issues and Insights’. Les données montrent que quelque 2 562 937 personnes ont quitté les comtés à tendance démocrate pour les comtés à tendance républicaine depuis l’élection de M. Biden lors de l'élection controversée de novembre 2020. »

Le texte cité (‘ZeroHedge.com’ repris de ‘Epoch Times’) cite des tweets de Marjorie Taylor-Green (MTG) du 20 février 2023, rendant compte de cette évolution, avec les réponses qui l’approuvent, résumés par un mot : sécession. (D’autres s’opposent aux tweet de MTG mais n’offrent d’alternative que le maintien du statut actuel, avec conseil à ceux qui n’en sont pas satisfaits de quitter le pays, – ce qui est tout de même un peu court, de quelque tendance qu’on soit).

Tweet de MTG, députée populiste républicaine à la Chambre, et l’une des leaders du mouvement :

« Nous avons besoin d'un divorce national.

» Nous devons séparer les États rouges [républicains] et les États bleus [démocrates], et contracter et réduire le gouvernement fédéral.

» Tout le monde à qui je parle dit ça.

» Des problèmes de la Woke-cancel culture malade et dégoûtante qui nous ont été enfoncés dans la gorge aux politiques traîtres des démocrates de America Last, pour nous c’est fini. »

Réponse typique (d’un “Dylan Allman”) :

« Je suis absolument d'accord. La sécession est absolument un pas dans la bonne direction.

» Il y a un projet de loi au Capitole du Texas en ce moment. La loi sur le référendum sur l'indépendance du Texas.

» Les Texans méritent de voter pour leur indépendance lors des prochaines élections. »

“Nettoyage politico-culturel”

Il s’agit sans aucun doute d’un événement important que cette migration politique, qui constitue une sorte de “nettoyage politico-culturel”, – dans le sens de “nettoyage ethnique” mais sans la violence et l’aspect ethnique/raciste de contrainte. L’événement est caractérisé par plusieurs points.

• Les deux factions opposées ont deux attitudes différentes, sinon opposées : les pseudo-“pro-Trump” (désignation pour la facilité, la question n’est évidemment pas dépendante de Trump même s’il en est l’agitateur initial) s’en vont et forment la majorité des migrants, quittant des États “bleus” à majorité démocrates, comme la Californie qui perd 871 127 habitants depuis 2020, vers des États “rouges” à majorité républicaine (la Floride, le Texas) qui contestent de plus en plus le centre fédéral. Les États “bleus” et les démocrates  sont centralisateurs, anti-sécessionnistes, dès lors que leur idéologie est imposée par Washington comme c’est le cas actuellement.

• Effectivement, cette tendance a toutes les chances d’être renforcée au moins d’ici 2024 à cause de l’incroyable administration Biden qui laisse toute liberté, avec un président totalement irresponsables, aux vannes ouvertes à une idéologie extrémiste et déconstructurationniste. La situation actuelle est souvent décrite, par des analystes libertariens, comme semblable aux révolutions les plus extrêmes. Voyez Doug Casey :

« Les marxistes culturels contrôlent désormais totalement le système éducatif américain, et ce depuis plusieurs générations. C'est absolument le cas dans les collèges et les universités, mais aussi dans les lycées et même dans les écoles primaires. Dès leur plus jeune âge, les enfants apprennent à devenir des socialistes, des éco-guerriers, des guerriers de la justice sociale et des “wokenistes”. C'est très grave. [...]

» Regardez la façon dont les principaux démocrates pensent et écoutez ce qu'ils disent. Ils se font l'écho de Robespierre et de Lénine. »

• Les présidentielles de 2024 changeront-elles cela ? Rien n’est moins sûr. Nous penserions qu’elles aggraveront l’antagonisme et les dissensions, donc accélérant ce mouvement migratoire qui ne cesse de se justifier de plus en plus, sans espoir de retour.

• Telle qu’on connaît l’Amérique, un tel mouvement, s’il s’avère fondé sinon pressant, comme c’est le cas, a toutes les chances de se structurer dans des associations, des organisations, etc. Ils sera de plus en plus aidé officiellement par les États d’accueil, dont les gouvernorats et les législatures se durciront, dans un climat général d’affrontement grandissant.

• Encore Dan Casey, dans la même interview du 15 avril, pour les perspectives. Il choisit volontairement la prospective la plus optimiste, qui nous paraît vraiment très-très optimiste, notamment pour éviter les violences ; et sur un temps qui nous paraît bien trop long dans une époque où la vitesse extraordinaire des événements ne cesse de nous surprendre (2025-2030 plutôt que “dans 50 ans ?”) :

« Alors, que va-t-il se passer ?

» Je me risquerais à dire que dans 50 ans, les États-Unis et, d'ailleurs, la plupart des pays n'existeront plus du tout sous leur forme actuelle. La meilleure solution est un éclatement pacifique en petites subdivisions politiques. Par opposition à une guerre civile, qui est une lutte entre un ou plusieurs groupes pour le contrôle d'un gouvernement central. »

Il faut écraser “l’Indicible”

... Très-très optimiste” disons-nous à propos de la prospective de Casey, dans ce qu’elle semble annoncer une évolution sans violence trop grave, – comme dans une guerre civile. Mais pour nous, une “guerre civile” aux USA ne serait pas nécessairement pour conquérir le pouvoir central, mais plutôt 0pour opposer ceux qui détiennent et protègent le pouvoir central, et ceux qui veulent le détruire.

Nous nous reportons alors au terme de “l’Indicible” que nous avons ressorti de nos cartons à l’occasion de l’annonce prévisionnelle de la candidature-2024 de RFK Jr., fils de Robert Kennedy. Nous nous en faisions l’écho le 7 avril 2023 alors qu’elle est officielle depuis avant-hier et qu’elle soulève un très grand intérêt de sources diverses et souvent très estimables de notre point de vue (voir Mercouris-Christoforou et leur invité Mike Adams, vidéo de ce 20 avril). Nous avions remarqué que RFK Jr. tient le livre de James W. Douglass ‘JFK et l’Indicible’ comme la meilleure référence sur l’assassinat de son oncle et avions évidemment conclu que cet “Indicible” qui tient les USA dans ses poings est l’obstacle satanique qui empêche toute libération de la situation que nous vivons (les USA et le reste), – et que la CIA, et quelques autres entités du même tonneau, ne font pas à elles seules cet “Indicible”, – selon Douglass :

« ...Mais une autre conclusion à laquelle nous ne saurions nous soustraire est la suivante : le meurtre de JFK ne peut être imputé à la seule CIA.

» La question de la responsabilité ultime de ce meurtre soulève d’autres interrogations, bien plus dérangeantes, voire plus effrayantes, que tout ce que nous pourrons jamais connaître des détails de son exécution. Thomas Merton évoquait une force obscure, d’une redoutable puissance, qu’il était impossible de nommer, et à laquelle il faisait par conséquent allusion en recourant au vocable “indicible”. Tout en poursuivant notre exploration des vérités cachées derrière l’assassinat de JFK, nous ne nous confronterons jamais directement à l’indicible, – mais nous ne manquerons pas, au détour d’autres témoignages, d’autres indices, de deviner sa présence.»

Tout cela est à la fois bien vague, extrêmement effrayant et absolument fondé et inéluctable, – car il faut bien une force telle que “l’Indicible” pour appréhender et expliquer l’avalanche de catastrophes, de ruptures, d’horreurs et de cruautés caractérisant notre époque, – et sa liquidation pour sortir de cette époque. C’est dire combien il nous paraît difficile d’envisager une issue telle que celle citée par Casey sans des affrontements gigantesques et sortant de l’ordinaire et même de l’extraordinaire des affaires politiques, même les plus terribles et les plus intenses.

 

Mis en ligne le 21 avril 2023 à 13H50