RapSit-USA2023 : Trump-RFK, l’énigme-2024

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RapSit-USA2023 : Trump-RFK, l’énigme-2024

De plus en plus de signes apparaissent pour faire pense que la principale affaire des élections présidentielles de 2024 aux USA portent sur l’exploration de la possibilité d’un ‘ticket’ (candidats président et vice-président) Trump-Kennedy. Au moins, l’on constate que l’idée est dans bien des esprits, beaucoup pour dire “non, cela ne se fera jamais”, un certain nombre pour affirmer “oui, il est bien possible que cela se fasse”.

On en parle surtout du côté des républicains, face aux démocrates encalminés dans une idéologie totalitaire impitoyable et la candidature acharnée et paralysante du président Joe Biden, – lequel poursuit son odyssée d’orateur au Pays des Merveilles, – la dernière étant : « Non, Poutine ne gagnera pas la guerre en Irak ». Bien entendu, on place hors des démocrates le démocrate Robert F. Kennedy, Jr., qui semble plutôt là pour couler l’actuel parti démocrate et voir ce qu’on met à la place.

Par conséquent, voyons les républicains de la tendance trumpiste/populiste : un tour d’horizon sur cette question comme conclusion d’un article de Samantha Flom, dans ‘Epoch Times’ du 28 juin (reprise par ‘ZeroHedge.com’)

« Malgré les positions politiques [divergentes] des deux hommes, certains partisans de Trump ont indiqué qu'ils aimeraient voir l'ancien président et Kennedy sur le même ticket.

» Steve Bannon, l'un des anciens conseillers de Trump, fait partie de ces partisans. Lors d'un épisode de son podcast ‘War Room’ en avril, Bannon a indiqué que son premier choix pour le colistier de Trump serait la républicaine de l'Arizona Kari Lake, qui conteste actuellement les résultats de l'élection de 2022 du gouverneur de son État et a également fait part de son intérêt pour une candidature au Sénat des États-Unis.

» “Si elle n'est pas disponible pour être la vice-présidente de Trump, Bobby Kennedy serait un excellent choix pour Trump”, a déclaré Bannon, ajoutant que l'idée avait reçu une ovation lorsqu’il l'avait lancée pour la première fois devant une assemblée de républicains.

» Plus récemment, le 18 juin, Sebastian Gorka a écrit qu'il pensait qu'une paire Trump-Kennedy “pourrait s’emparer” de la présidence.

» En tant que candidat, Kennedy s'est avéré être une figure sympathique pour les électeurs de tout l'échiquier politique, en partie grâce à sa tendance à aller à l'encontre des tendances du parti.

» Dans un sondage The Economist/You Gov du 14 juin, le démocrate devance à la fois Trump et Biden en termes de popularité. Avec 49% des personnes interrogées le jugeant favorablement et seulement 30% le jugeant défavorablement, Kennedy a obtenu une cote nette de 19%.

» Trump et Biden ont obtenu des notes nettes négatives de 10 et 9 pour cent, respectivement.

» Mais ceux qui espèrent un ticket Trump-Kennedy seront probablement déçus, car ce dernier a déjà rejeté l'idée.

» “Juste pour prévenir toute spéculation, je dis que je ne rejoindrai en AUCUNE CIRCONSTANCE Donald Trump sur un ticket électoral”, a-t-il tweeté le 10 mai. “Nos positions sur certaines questions fondamentales, nos approches de la gouvernance et nos philosophies de leadership ne pourraient pas être plus éloignées”. »

Le dernier paragraphe semble décisif et rendre inutile toute spéculation. Ceux qui pensent cela sont de la sorte qui sait déjà quel sera le résultat de 2024, comme elle savait le matin du 24 juin que Prigojine allait déclencher une guerre civile terrible, qui mettrait la Russie à feu et à sang et prête à être découpée, et Poutine à bas son trône. Rien n’est aujourd’hui plus fixé ni contrôlé dans la situation politique, aux USA comme ailleurs.

Le même texte de Samantha Flom se terminant par les hypothèses autour d’un ticket Trump-Kennedy commence par des déclarations de trump faites lors d’une interview avec le réseau ‘Newsmax’ le 26 juin. De la part de Trump, une telle déclaration d’estime pour un éventuel candidat démocrate constitue un événement.

« Le candidat républicain à la présidence et ancien président Donald Trump a déclaré qu'il avait du respect pour le démocrate Robert F. Kennedy Jr. malgré leurs différences politiques.

» “Je le respecte, beaucoup de gens le respectent. Il a des arguments très importants à faire valoir”, a déclaré Trump à Eric Bolling, de Newsmax, lors d'une interview le 26 juin.

» Trump, qui a déclaré connaître Kennedy depuis “un certain temps”, a ajouté qu'il était impressionné par la popularité croissante de Kennedy dans les sondages.

» “Il est à 21, 22 [pour cent], je viens de le voir”, a déclaré Trump. “C'est beaucoup pour quelqu'un qui n'avait aucune chance de gagner”. »

Parallèlement à cette sortie, il y a eu ce commentaire de RFK Jr., chose fort inhabituelle pour un démocrate bien entendu lorsqu’on sait la haine furieuse pour Trump qui est de rigueur dans les rangs du parti :

« Je suis fier que le président Trump ait de l’estime pour moi... Je veux rassembler les gens. »

Un avis assez typique du courant qui commence à se former est celui d’un Pet Reilly, qui répand ses tweets sous le sigle trumpiste de MAGA (‘Make America Great Again’). On prêtera attention surtout à son dernier paragraphe où l’intervenant fait une hypothèse structurelle sur la façon dont pourrait se faire une alliance Trump-RFK. Même si sa remarque sur 2028/DeSantis contredit un peu cette hypothèse, la remarque sur laquelle on attire l’attention implique une rupture du courant populiste/trumpiste avec les dinosaures du parti républicain, les RINO, ‘Republicans In Name Only’. 

« Oui, ils gagneraient à l'arraché, à l'arraché.

» De plus, RFK serait en mesure de sauver son parti démocrate des pirates de l’idéologie totalitaire.

» L'inconvénient : cela nous mettrait dans une position très faible en 2028 si RFK Jr. se présentait comme démocrate contre notre candidat, par exemple DeSantis.

» Je pense que RFK Jr est un homme honorable (peut-être le dernier démocrate honorable restant), donc peut-être que quelque chose pourrait être arrangé. Peut-être même un nouveau parti politique basé sur l'émergence d'un réalignement pro-américain contre anti-américain. »

Un coup de main de Tucker

Nous sommes à seize mois de l’élection et le moins que l’on doive dire, c’est que les choses bougent énormément. Le surgissement de Robert Kennedy Jr., – quantitativement et qualitativement (« un homme honorable »), – est remarquable compte tenu du barrage impitoyable que la presseSystème a dressé contre lui. Un homme faisait très récemment remarquer que le premier article du New York ‘Times’ sur RFK-candidat l’attaque dès la première phrase, alors que le premier article du NYT sur Trump-candidat, en 2015, lançait sa première attaque contre lui au sixième paragraphe.

Cet homme, celui qui nous rapporte ce charmant détail de l’activisme de nos glorieux journalistes-de-référence, est un personnage qui est en train de bouleverser la structure et la substance même du système de la communication : Tucker Carlson, bien entendu ... C’est dans sa causerie du 23 juin, qu’il a consacrée à RFK Jr., que Carlson a commencé par ce détail significatif. Il s’agit de l’‘Épisode’ n°6 de sa série de causeries, sous le titre de « Bobby Kennedy is winning ». Le 29 juin, on décomptait 29,7 millions de vues : on laisse le champ aux hypothèses pour déterminer l’impact de combien d’articles de journaux et d’apparition à des talk-shows il faudrait pour équivaloir à cette intervention de Carlson... Lequel, d’une tendance conservatrice, libertarienne et populiste, ne tarit pas d’éloges sur ce candidat démocrate, rendant d’autant plus précieux et impressionnant son jugement.

Notes de PhG-Bis : « J’ai entendu PhG marmonner que cette “série de causeries” de Carlson pouvait être aussi bien rapprochée de la série des “causeries au coin du feu” du président F.D. Roosevelt, commencée peu après sa prise de fonction de mars1933, alors que le pays était au fond de l’abîme de la Grande Dépression. Peut-être FDR avait-il presqu’autant d’auditeurs que Carlson. (Inutile d'arguer sur les différences politiques entre les deux hommes, on parle ici d'une situation de risquede mort.) PhG a pensé depuis longtemps que cette action de communication avait joué un rôle primordial dans la fin du paroxysme de la crise, de son aspect d’effondrement psychologique qui ne présageait rien de moins que la fin des États-Unis, même si l’économie connut encore bien des tourments. »

Il est d’autre part évident que la remarque de notre personnage Reilly-MAGA (« réalignement pro-américain contre anti-américain ») pourrait aussi bien correspondre symboliquement, quoi qu’on en veuille et si l’on ne prend que les effets nets et naturels, c’est-à-dire essentiels, à un “réalignement” pro-Système versus antiSystème. C’est manifestement dans ce sens que Carlson travaille avec des impacts variables selon les sujets, mais toujours dans une sorte de stratosphère non seulement hors d’atteinte mais inimaginable pour le cerveau conforme du journaliste-de-référence et de la presseSystème : entre 119,6 millions et 16,7 millions de vues individuellement, pour les six premiers épisodes (celui d’hier [n°7], sur l’Ukraine, « Pourquoi exactement sommes-nous en guerre contre la Russie ? », atteint 12,4 millions de vues en 24 heures).

La transformation de Carlson, passant sur tweeter avec l’accord de Musk (un ‘Épisode’ tous les 4 jours), et échappant ainsi aux contraintes de son contrat FoxNews valable jusqu’au 1er janvier 2025 (il travaille en indépendant sans aucun rapport d’argent), constitue une véritable révolution dans l’information et la communication. Il ne fait aucun doute que RFK Jr., qui a été aussitôt soutenu par Carlson (même lorsqu’il était encore à Fox) avec l’effet d’entraînement dans le monde des médias et des réseaux indépendants très nombreux aux USA, lui doit pour beaucoup son exceptionnelle affirmation politique alors qu’il est sous un effet de la censure officielle du Système sans doute sans précédent pour une personnalité de cette sorte.

Carlson est donc l’homme qui peut faciliter un rapprochement Trump-Kennedy, voire une restructuration du système politique US. Le « je ne rejoindrai en AUCUNE CIRCONSTANCE Donald Trump sur un ticket électoral » de Bobby Kennedy, valable en mai 2023, n’est en aucun cas une garantie pour l’avenir, au regard des formidables événements qui peuvent se produire d’ici l’année prochaine (c’est à l’été 2024 que les candidats choisiront, s’ils ne l’ont fait, leur vice-président), et notamment aux USA. Trump commence à serrer les boulons sur les sujets sociétaux (il a promis hier soir qu’élu président, il promulguerait une loi interdisant les interventions chirurgicales transgenres pour les enfants dans les 50 États de l’Union). C’est une attaque directe contre l’idéologie extrémiste du parti démocrate, dont l’aile extrémiste s’oppose avec fureur à Kennedy, – leurs oppositions naturelles rapprochent les deux hommes.

En fait et quelles que soient leurs arrière-pensées, leur habileté, leurs perceptions, les deux hommes sont unis par un défi qu’ils ont été conduits à lancer : s’attaquer de toutes leurs forces à ce qu’on nomme le DeepState, – dans tous les domaines, sociétaux, économiques, sécurité nationale, impérialisme, etc. C’est cela qui porte leur popularité, leur effet sur le public, avec une caisse de résonnance d’une puissance presque magique comme l’est Carlson. Tous les éléments se rassemblent, comme pour compléter un gigantesque puzzle qui se nomme GrandeCrise, pour faire des présidentielles de 2024 un fantastique accélérateur de la crise d’effondrement du Système et de notre civilisation.

 

Mis en ligne le 29 juin 2023 à 14H55