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3813Le vote de la Chambre des Représentants autorisant l’aide financière importante des USA à plusieurs pays, et essentiellement (61 $milliards) à l’Ukraine, a été interprété par nombre de commentateurs comme un échec de Trump et, au-delà pour certains, comme “la fin du trumpisme”. Témoin en est, pour l’excès dans ce sens, l’intervention sur tweeterX d’un très jeune candidat démocrate à la Chambre pour un district new-yorkais d’ores et déjà acquis au partir démocrate.
« ‘Die MAGA die’ – selon un candidat démocrate au Congrès
» Le New-Yorkais Nate McMurray a célébré le vote de la loi sur l’aide à l’Ukraine en souhaitant la mort rapide du mouvement politique de Donald Trump »
Les choix vont trop vite aujourd’hui pour que les esprits puissent rassembler, l’après-midi, les éléments du puzzle du réveil du matin pourtant assez simple dans ses composants. Le résultat du vote sur la loi d’aide à l’Ukraine n’a jamais été un enjeu pour le trumpisme, sinon quelques avis parcimonieux et prudents de Trump qui ne réclame qu’une chose : que les dons soient transformés en prêts. Pour les populistes républicains, qui dépassent largement la composante trumpiste, ce n’est pas une défaite là où il était totalement impensable d’obtenir une victoire dans l’état de la composition actuelle du Congrès, – c’est-à-dire, de sa décomposition par rapport au “pays réel”...
La réalité est en effet la suivante : il n’y avait aucune chance que la loi obtienne un tel nombre de voix contre elle lorsqu’elle fut mise en chantier, du temps (à l’automne 2023) de l’unanimité, par hystérie ou par défaut c’est selon, pour le soutien de l’Ukraine (du temps où le soutien à l’Ukraine ne constituait pas un problème à composante intérieure pouvant peser sur les présidentielles et la structure politique du pays). C’est effectivement ce que rappelle implicitement Mercouris lorsqu’il observe, bien au contraire des habituels commentaires, le 21 avril 2024 :
« Ce qui peut être un peu surprenant c’est que si une majorité de républicains a voté pour la loi, une minorité importante et significative ne l’a pas fait et il m’a semblé entendre qu’un petit groupe de démocrates a également voté contre la loi. Si tout cela se confirme cela signifie qu’un petit groupe de démocrates et un important groupe de républicains sont contre le ‘Projet Ukraine’ et cela est [tout à fait nouveau] et manifestement important pour l’avenir... »
On se rappelle tout de même, avec un petit effort de mémoire, l’extraordinaire désordre qui accompagna l’élection de Kevin McCarthy à la fonction de ‘Speaker’ en janvier 2023, puis sa démission et son remplacement par Mike Johnson en octobre 2023. A ce moment-là, Johnson avait fait et refait serment d’allégeance au groupe des populistes, c’est-à-dire rien de plus que la grosse vingtaine de députés du ‘Patriotic Caucus’ dirigés ou inspirés par Matt Getz et Maggy Taylor Green. Tout cela se fit dans la confusion la plus totale, correspondant à la perception que les députés avaient de l’évolution de l’opinion publique, c’est-à-dire de “la fatigue de l’Ukraine” et de l’évolution catastrophique de la situation sur la frontière Sud des USA, et nullement selon l’extension soudainement et extraordinairement rapide d’une “idéologie” (MAGA, trumpisme, populisme, ce qu’il vous plaira).
La situation parlementaire de cette “idéologie” qui n’est rien d’autre selon notre interprétation qu’une tentative de résistance, sinon une Résistance au Système, on pourra en juger, au Sénat et à la Chambre, après les élections du 5 novembre qui concernent une partie des parlementaires aussi bien que le président. Tout le reste ne fut que désordre, et d’ailleurs Trump s’affirma aussi bien partisan de l’élection de McCarthy que de son départ, que de son remplacement par Johnson. Ce vote du week-end n’est qu’une péripétie d’impression de papier-monnaie qui n’influera en rien sur la situation en Ukraine puisque l’argent ira aux fournisseurs US qui mettront quelques années à fabriquer les produits demandés, – lesquels et pour qui finalement, on ne sait pas et d’ailleurs on s’en fout. Les démocrates prient le Bon Dieu Wokeniste pour que le directeur de la CIA Burns ait raison :
« Il y a de fortes (mal) chances pour que l’Ukraine s’effondre avant la fin de l’année. Si la loi est votée, on passera 2024... »
... Autrement dit, si la loi est voté, Biden n’aura pas à affronter l’électorat avec une Ukraine effondrée et sera réélu, – dans tous les cas, ainsi va la prospective de la CIA qui analyse l’alignement des astres selon ses services de cosmologie-alchimiste (une nouvellescience) et l’humeur des voyants qu’elle emploie comme consultants... Et vous voudriez tirer un enseignement politique net et important (“Trump est fini”) de cet impressionnant ‘bordel-mess’ (c’est-à-dire “bordel en désordre”, ce qui est un oxymore des quartiers chics, le commerce de la chair étant affaire sérieuse) ?
Plus intéressante est la question de savoir pourquoi Mike Johnson a soudainement viré de bord (180°) et trahi tous les serments qu’il avait fait auprès du groupe d’activistes qui l’avaient poussé en avant. Vous n’aurez pas de réponse et, sans doute, Johnson disparaîtra assez rapidement dans les oubliettes à l’occasion d’un vote ou l’autre, ou du chaos que va connaître l’Amérique en octobre-décembre prochain.
Mais pour le reste... Pour le reste, c’’est-à-dire pour “tout” ce “tout” incompréhensible auquel se résume aujourd’hui la vie démocratique et libérale aux USA, alors que le président vient de nous affirmer, dans une envolée qu’on qualifierait de lyrique et où il a pris soin de se différencier de l’infâme Trump – nous nous répétons, mais nous traduisons cette fois, en soulignant l’important dans cette exclamation, – pour les non-lisants, en fait :
« Êtes-vous prêts à choisir l'unité plutôt que la division ? [Lui plutôt que Trump] La dignité plutôt que la destruction ? La vérité plutôt que le mensonge ? Êtes-vous prêts à choisir la liberté plutôt que la démocratie ? Parce que c'est cela l'Amérique. »
“Pour le reste” à expliciter, il y a part exemple notre ami Tucker Carlson qui exposait son point de vue sur le comportement de Johnson et l’élargissant à, sinon tous disons la plupart des parlementaires qui sont sous la menace des services de sécurité (renseignement et le reste), ce qui nous renvoie après tout à la guerre que la CIA mena contre Trump en 2016, avant et après son élection.... Alors, pourquoi ne pas suivre Carlson et se dire que ce qu’il dit représente une des mille nuances de la folie qui frappe la situation générale qu’organise la GrandeCrise...
Nous allons chercher cela chez les Russes à partir de sources US absolument transparentes, parce qu’ils (les Russes) sont tellement coupables de tout qu’il doit y avoir quelque part une folie des autres qu’ils nous montrent sans vraiment s’en rendre compte eux-mêmes... Et le thème développé par Carlson se nomme “chantage par le porno”, ou comment les hommes politiques US votent des lois qui organisent leur propre espionnage, sorte d’auto-espionnage par auto-dénonciation, y compris de tant de vilenies dont ils ne sont pas coupables, parce qu’ils sont terrorisés par les choses que les agents des services de sécurité pourraient coller à leurs basques s’ils refusaient de telles lois, ou s’ils voulaient organiser tel vote ou être élu à telle fonctions...
« Carlson est apparu vendredi sur le podcast de Joe Rogan, quelques heures avant que le Sénat américain ne vote le renouvellement de l’article 702 de la loi de 1978 sur la surveillance des renseignements étrangers (FISA). Apparemment créée pour permettre aux agences de renseignement telles que le FBI et la CIA d’enquêter sur les communications des étrangers, l’article 702 permet à ces agences d’accéder “indirectement” aux données collectées auprès de millions de citoyens américains sans mandat.
» Selon Carlson, un certain nombre d'enquêteurs se sont effectivement opposés à ce renouvellement, mais ne l'ont pas admis publiquement.
» “Les gens ne disent pas cela parce qu'ils craignent d'être punis”, a déclaré Carlson à Rogan. “Ils craignent que quelqu'un mette de la pornographie juvénile sur leur ordinateur. Les membres du Congrès sont terrifiés par les agences de renseignement. Je ne devine pas cela. Ils me l’ont dit, y compris les membres du comité [du renseignement], y compris les personnes qui dirigent le comité du renseignement.”
» “Cela se joue devant tout le monde, et personne ne s'en soucie et personne ne fait rien à ce sujet”, a poursuivi Carlson. “Je pense que la raison est qu’ils sont menacés. Et si vous regardez les présidents de comités qui ont permis que ces conneries se produisent année après année… je les connais. Et ils ont tout à cacher. Je le sais pertinemment.”
» Outre la menace supposée de pédopornographie implantée subrepticement, Carlson a affirmé qu’il est “très courant” du fait que les politiciens ont “un problème d’alcool ou une vie sexuelle étrange”, que les agences pourraient facilement dénoncer si ces politiciens refusent de faire ce qu’ils veulent. »
La seule conclusion que nous permet l’inconnaissance, c’est de proclamer que tout cela finirait par faire de M.H. l’un des rares sinon le seul citoyen français, valant bien dix millions de Macron avec ses étranges aventures de slalomeur spécial entre les genres, – faire de M.H. l’un des citoyens que Washington nous chiperait bien pour en faire un président imprévu !
M.H. pour Michel Houellebecq bien entendu, plongé dans les querelles juridiques autour d’un contrat pour un documentaire tourné avec son accord sur ses propres ébats pornographiques avec sa femme (‘Quelques mois dans ma vie, Octobre 2022-Mars 2023’, éditions Gallimard). La CIA avait déjà sorti cela de sa boule de cristal pleine d’intelligence artificielle, – et alors, que dirait-elle aujourd’hui ? Elle serait bien ennuyée si M.H. était candidat et s’il fallait le torpiller...
Mis en ligne le 22 avril 2024 à 18H00