RapSit-USA2024 : Le Pentagone “cancelle” Biden

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RapSit-USA2024 : Le Pentagone “cancelle” Biden

Aujourd’hui, les grandes nouvelles sont dissimulées quand elles éclatent discrètement et pratiquement sans éclats dangereux sous un monceau de stupidités à hurler. Tout le monde s’est aperçu que le Danemark existait fièrement lorsque, vendredi dernier, il y eut sa Première ministre pour venir nous affirmer quelque chose comme : “Pour ne plus avoir de guerre en Europe, il faut détruire la Russie” ; ce qui revient à dire : “Pour ne plus avoir la guerre en Europe, il faut faire la guerre”, – et la Troisième dernière pour supprimer la Russie de la carte, – à la carte....

« Frederiksen, fervente partisane de Kiev, a déclaré à Bloomberg TV qu’une telle autorisation [de tirer en Russie des missiles “à longue portée”] devrait être accordée quelle que soit la réaction de Moscou. “La ligne rouge la plus importante a déjà été franchie. Et c’est lorsque les Russes sont entrés en Ukraine”, a-t-elle déclaré à la chaîne vendredi. “Je n’accepterai donc pas cette prémisse, et je ne permettrai jamais à quiconque en Russie de décider de ce qu’il convient de faire au sein de l’OTAN, en Europe ou en Ukraine.”

» “Il y a eu des discussions constantes sur la question de savoir si nous sommes autorisés à donner cela ?”, a noté Frederiksen, tout en critiquant l’indécision occidentale concernant l’aide militaire. “Je pense que les restrictions sur l’utilisation des armes devraient être levées”.

» “Ma suggestion est de mettre fin à la discussion sur les lignes rouges”, a-t-elle exhorté. “Ce fut une erreur pendant cette guerre d’avoir un débat public sur les lignes rouges”, car cela “revient tout simplement à donner aux Russes une trop bonne carte dans les mains”. »

Laissons la diatribe de madame Frederiksen à la réflexion constructive des stratèges de LCI et reportons-nous à une autre nouvelle, passée pratiquement inaperçue, – à nos yeux dans tous les cas, nous qui n’avions fait que noter avec un certain intérêt interrogatif la visite imprévue et urgente en Israël du général Kurilla, commandant de CENTCOM, le commandement régional des forces US. Or, elle constituait une indication de poids d’une importante nouvelle qui s’est glissée dans une interview de l’ancien chef de cabinet du secrétaire d’État Colin Powell en 2001-2005, le colonel Wilkerson.

Wilkerson parlait le 18 septembre au juge Napolitano sur son programme ‘Judjing Freedom’. La présentation des nouvelles, la solidité très probable de la source et de ses propres sources, tout engage à prendre au sérieux le colonel Wilkerson, – éventuellement un petit peu plus que madame Frederiksen.

Wilkerson : « Je pense que ce que nous voyons ici est une autre tentative, parce qu’une frappe de 100 avions n’a pas suffi, de la part de Netanyahou de provoquer le Hezbollah à une sorte d’action qu’il peut ensuite déclarer comme étant de nature guerrière dans la mesure où il peut faire ce qu’il veut avec eux – même si les sources me disent avec une grande confiance que les deux dernières visites du commandant unifié du commandement central visaient à lui dire [à Netanyahou] que nous ne serions pas à ses côtés s’il entrait en guerre avec le Hezbollah qu’il a provoqué. Nous ne serons pas non plus à ses côtés s’il entrait en guerre avec l’Iran qu’il a provoqué. Et nous avons clairement fait savoir que nous saurions s’il la provoquait. »

Napolitano : « Vous parlez du général Kurilla [commandant du CENTCOM depuis avril 2022]. »

Wilkerson : « Oui. Oui. »

Napolitano : « Donc Scott Ritter est d’accord avec vous, Doug Macgregor dit qu’il ne peut pas imaginer Austin et Blinken laisser le général Kurilla faire ça. C'est très très intéressant. ... Est-ce une spéculation de votre part ou est-ce basé sur des sources ? »

Wilkerson : « C'est basé sur des sources assez fiables. Et voici la situation dans son ensemble et j'espère que les autres vous l'ont dit aussi. La fureur de Biden – et vous avez pu le voir – était à son comble lorsqu'il a rencontré le Premier ministre britannique. »

Napolitano : « Oui, oui, nous avons cette vidéo. Il était hors de lui du fait de sa colère. »

Wilkerson : « Et ce qu'on venait de lui dire, apparemment, c'était le Pentagone : “C’est impossible, Monsieur le Président. C’est impossible pour l'Ukraine et c’est impossible pour Gaza. Nous sommes aux commandes maintenant”. »

Napolitano : « C’est impossible... Vous parlez de “C’est impossible”  pour les missiles à longue portée qui atteignent profondément la Russie, même si Tony Blinken avait laissé entendre toute la semaine à Kiev avec son homologue britannique que cela se produirait ? Et Sir Keir Stormer, le Premier ministre britannique, avait toutes les raisons de croire, alors qu'il traversait l'Atlantique, que la réponse de Joe Biden serait oui ? »

Wilkerson : « Il a été gêné... Il a été gêné par le fait qu’il a sorti toutes ses cartes avec les données des cibles [en Russie] et Biden lui a dit : “Ne les sortez même pas. Nous n’allons pas en parler”.

» Des sources assez fiables m’ont dit que Blinken et Sullivan – Blinken principalement, mais Sullivan aussi – ont été détournés de leur mission, et que ce qui s’est passé, c’est que le Pentagone a pris en charge, essentiellement, la diplomatie ainsi que toute action, militairement parlant, concernant les deux théâtres de guerre.

» Et donc ils sont maintenant aux commandes.

» Je dois changer mon évaluation du secrétaire Austin si c’est le cas, car cela signifie qu’il a finalement écouté les gens dans les bureaucraties et les cercles stratégiques du Pentagone qui connaissent la vérité, et il a réagi à cela ; il l’a dit au président Biden et, c’est tout à son honneur, même s’il était furieux Biden a finalement suivi ce conseil. »

Napolitano : « Colonel, vous avez dirigé le département d’État [en tant que chef de cabinet du secrétaire Colin Powell sous George Bush]. Comment le ministère de la Défense s’engage-t-il dans la diplomatie ? »

Wilkerson : « Ils s’engagent dans la diplomatie tous les jours. Tous les jours. Il y a des quatre étoiles dans les différents théâtres, les régions qu’ils contrôlent, les AOR [zones de responsabilité] [qui] sont les véritables diplomates américains. Et certains d’entre eux sont très bons dans ce domaine. J’en ai vu certains. J’ai travaillé avec certains d’entre eux qui sont très bons dans ce domaine, mieux que n’importe quel secrétaire d’État.

» Mais il ne devrait pas en être ainsi. C’est une parenthèse. Nous ne devrions pas avoir l’armée à la tête de la diplomatie. Mais c’est souvent le cas.

» Et le Premier ministre japonais m’a un jour expliqué pourquoi en face. Il a dit : “Larry, quand votre secrétaire adjoint pour l’Asie de l’Est et le Pacifique vient ici, il n’a rien d’autre que sa mallette. Quand l’homme d’Honolulu vient ici, depuis Camp Smith à Hawaï, il remorque des escadrilles aériennes, des sous-marins, des groupes de combat, des groupes amphibies de la Marines, des divisions de l’armée. Je l’ai écouté. C’était le Premier ministre du Japon”. »

Napolitano : « Qui a dit au général Kurilla de dire au Premier ministre Netanyahou : ”Si vous envahissez le Liban, vous serez livré à vous-même ?” »

Wilkerson : « Je crois que c’était Austin. Mais c’est la chaîne de commandement. Austin lui a transmis ce message [à Kurilla]. Mais je crois que c’est Austin qui a convaincu Biden de lui donner cet ordre pour qu’il puisse le transmettre à Kurilla. »

Le “coup”, de l’ombre  à la lumière

Venu semble-t-il de Ian Welsh, transitant par Thomas Neuberger et repris par ‘ZeroHedge.com’, l’extrait Wilkinson-Napolitano a fait son petit bonhomme de chemin et peu à peu considéré comme extrêmement significatif. Surtout, la nouvelle, appuyé par le camouflet essuyé à Washington par le nouveau Premier ministre britannique venu signer un document qui était sur la même ligne que madame Frederiksen, renforçait les bruits persistants d’une débâcle soudaine du clan-neocon mené par Blinken, comme on le lit en détails sur ‘ConsortiumNews. Enfin, on trouve un développement par Alex Krainer de tout l’épisode, surtout de la déroute anglaise, d’une Angleterre étrangement engagée avec son Premier ministre tout neuf, dans le projet d’une guerre à outrance, – du pur-Frederiksen, vous dit-on, – contre la Russie destinée à être rayée de la carte.

C’est l’article de Krainer qui est le plus complet, avec cette analyse du comportement des Britanniques dans cette affaire. Krainer estime assez justement que le dernier avertissement de Poutine, mettant en cause une intervention logistique directe des UK-US dans des tirs profonds en Russie, donc impliquant une ouverture des hostilités de la Russie avec UK et USA, a déclenché l’action du Pentagone. C’est alors qu’il rappelle en plus grands détails l’intervention du Pentagone à partir des révélations de Wilkerson.

« Selon certaines sources, l’avertissement de Poutine a été renforcé par des communications en coulisses entre les dirigeants militaires russes et leurs homologues américains qui ont compris qu’ils étaient poussés au bord de la guerre totale. En réponse, il semble que les dirigeants militaires américains aient pris en charge la conduite de la politique étrangère des États-Unis, tant sur le plan militaire que diplomatique. Le secrétaire d’État Blinken et sa joyeuse bande de néoconservateurs semblent avoir été mis à l’écart. C’est pourquoi l’accord américano-britannique sur l’escalade contre la Russie n’a pas obtenu la signature attendue.

» Le changement de direction pourrait également se faire sentir au Moyen-Orient. Le général Michael E. Kurilla, chef du commandement central américain, s’est rendu en Israël la semaine dernière (la deuxième fois en une semaine d’intervalle), apparemment aussi pour annoncer une nouvelle politique. Il aurait informé les Israéliens que s’ils provoquaient une guerre contre le Hezbollah ou contre l’Iran, les États-Unis ne viendraient pas à leur secours : ils sont livrés à eux-mêmes.

» Le coup d’État interne  à la Maison Blanche n’a pas été officiellement annoncé et il ne le sera presque certainement pas. Nous ne saurons probablement ces changements qu’avec le temps, en observant le déroulement des événements. Si la politique américaine change réellement de cap de manière substantielle, cela corroborerait que le coup d’État a bel et bien eu lieu. Cela peut sembler inconcevable, mais ce ne devrait pas être le cas. Le secrétaire Blinken a mené une politique étrangère vraiment insensée, infligeant des dommages massifs aux États-Unis en termes matériels, stratégiques et de réputation. Une telle conduite devait provoquer inévitablement la désapprobation et l’opposition dans les rangs des institutions américaines de défense et de politique étrangère. »

Un autre auteur, Neuberger de l’excellentissime ‘God’s Spies’, rappelle en détails les conditions d’évolution (changement de culture, dans les communications, etc.) qui ont complètement modifié et relativisé le Quatrième Amendement de la Constitution sur la hiérarchie des commandements, avec les militaires dépendant totalement des civils. Cela suggère que, dans le labyrinthe des constitutionnalistes, le “coup” n’en est pas vraiment un, qu’on peut discuter, etc.

L’avenir sous tutelle ?

On comprend aisément que nous prenons fortement au sérieux cette interprétation de ces quatre derniers jours dans la situation des commandements suprêmes aux USA. C’est une hypothèse complètement  extraordinaire, qui devient tout à fait “normale” dans les temps complètement extraordinaires que nous vivons. Bien entendu, personne n’en parle vraiment aux niveaux des élites-zombie et de la presseSystème car le bruit de la communication qui porte la nouvelle de la pseudo-“information” est inversement proportionnel à l’importance de la nouvelle.

Alors, admettons l’hypothèse du colonel Wilkerson, dont la carrière personnelle lui a fait côtoyer bien autant les milieux civils que militaires de la directions de la sécurité nationale :

« Et donc [les gens du Pentagone] sont maintenant aux commandes. »

Notez bien que nous disons “les gens du Pentagone”, comme si le “putschiste” n’était pas une personne ni un groupe fermement identifié et caractérisé, mais une entité, – ou mieux, un égrégore. C’est à la fois plus logique (aucune personnalité ne s’est détachée au Pentagone ces dernières années, où Lloyd Austin reste très discret) et infiniment plus compliqué pour la suite de l’aventure.

Il faut bien savoir que, si cette hypothèse est bonne (refrain), les batailles en cours aux USA, – il y en a déjà beaucoup, –  vont se doubler d’une bataille sans merci au cœur même du Système, à l’occasion de la mise à jour de cette faille terrible, épouvantable, exactement “au cœur du Système”. Le Pentagone, en effet, est une pièce centrale du Système, énorme morceau du Complexe Militaro-Industriel, borne essentielle à la fois de l’establishment et du DeepState.

Alors, que va-t-il se passer pour la suite ? Le Pentagone se contentera-t-il de rentrer dans sa tanière comme si de rien n’était après avoir donné un terrible coup de patte, ou bien restera-t-il en place, quasiment à découvert ? Qui préfère-t-il, de Kamala ou de Trump ? Quelle politique étrangère veut-il, notamment avec l’Ukraine et avec Israël ? Veut-il rétablir des liens acceptables avec la Russie et la Chine ? Veut-il une république autoritaire sinon dictatoriale ou une démocratie pseudo-bananière réparée avec des bouts de ficelle et des sparadraps ? Où sont les modes d’emploi de toutes ces choses alors que les ‘Founding Fathers’ n’ont rien laissé à cet égard ?

Que de questions ! Que de complots à former pour accentuer la diversité des temps ! D’où l’appréciation apaisante que dispensent ces paroles pleines de sagesse de Neuberger, ci-devant ‘God’s Spy’ :

« Quelle que soit la vérité, vous ne verrez pas cela rapporté dans ce que les gens appellent les “nouvelles”, mais je doute que les sources de Wilkerson se trompent. En tout cas, nous le saurons bien assez tôt en voyant la façon dont Zelenski et Netanyahou agissent.

» Bienvenue dans le futur de la politique étrangère américaine. »

Soit... Mais bienvenue aussi, par la même occasion et dans ce cas, dans le “futur” de la politique intérieure américaniste soumise à un nouvel électrochoc.


Mis en ligne le 24 septembre 2024 à 16H10