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3344La réalité semble donc désormais se dessiner tout au bout de notre champ de vision, avec un Trump candidat républicain, largement bien placé pour l’emporter en novembre 2024, selon le respect de “conditions normales” (absence de coups de feu tiré de plusieurs côté par une conspiration d’une seule personne, condamnation à plusieurs centaines d’années de prison pour un motif à déterminer dans les décennies à venir, etc.). Malgré ses efforts maximum dans une compétition où elle avait ses chances puisque la primaire du New Hampshire, – la première pour la désignation du candidat, – était ouverte aux démocrates qui avaient comme consigne de voter pour elle, Nikki Haley a été battue avec autour de 44% des voix contre 56% à Trump. Haley est la dernière adversaire en lice de Donald Trump, dont tous les autres concurrents ont été découragés par les positions dans les sondages et son abattage ahurissant pour transformer tous les obstacles jusqu’aux plus illégaux dressés contre lui par les progressistes-sociétaux et les réseaux DeepState du Système en renforcement de ses perspectives électorales.
Haley ne se tient pas pour battue. Elle s’abstiendra pour la prochaine primaire qui reviendra à Trump puisqu’il sera seul candidat, mais sera à nouveau présente le 23 février dans les primaires de Caroline du Sud, son État natal. Normalement, elle devrait être toujours soutenue par les forces du DeepState, totalement déterminées à stopper Trump et se demandant avec de plus en plus de rage et de fureur impuissante comment y parvenir. Le constat à ce point est qu’à travers vents et marées, et contre l’opposition féroce de l’establishment républicain, Trump semble bien avoir verrouillé le contrôle du parti républicain à son avantage, à son image, réussissant ainsi à rétablir un lien solide entre la direction politique nouvelle qu’il conduit et une base militante complètement désenchantée par les élites classiques, les mandarins du parti, et par conséquent décidément regroupée derrière Trump lorsque s’exprime le sacralité pompeuse der la démocratie.
Alors, Anthony Zurcher, de la BBC, constate simplement :
« Une nouvelle confrontation lors des élections générales de novembre avec le président Joe Biden, le probable candidat démocrate, semble désormais plus certaine.
» Bien que la victoire de M. Trump dans le New Hampshire n'ait pas atteint la marge de 20 points prévue par les récents sondages, elle devrait être plus que suffisante pour maintenir l'orientation actuelle de la course.
» Il a remporté une victoire écrasante lors de la première course dans l'Iowa. Et les prochains États du calendrier des primaires républicaines penchent davantage en sa faveur que le New Hampshire, ce qui laisse penser que sa marche vers l'investiture se transformera bientôt en une véritable ruée.
» À chaque vote qui passe, une vérité devient de plus en plus évidente. Comme le montrent les sondages depuis de nombreux mois, le Parti républicain reste le parti de Donald Trump. »
Il y a une atmosphère d’irrésistibilité dans la marche de Trump vers l’élection, cette atmosphère semblant un peu irréelle et en même temps complètement inévitable. Le candidat a toujours son style et son enthousiasme, – il faut lui reconnaître qu’il tient tellement mieux son âge que le triste Biden, – mais on se demande d’autre part comment on pourrait espérer quelque chose de fondamentalement nouveau et de décisivement constructif dans cet empilement de catastrophes et de chaos que sont devenus les États-Unis et leur politique.
Les déclarations de Lavrov en réponse à une interview d’ABC ont cette couleur du désenchantement par rapport au simulacre et de cette espèce d’“aquoibonisme” de celui qui est au-delà de tous les efforts faits pour, non pas seulement changer les relations et stopper leur dégradation, mais simplement tenter de parvenir à un langage commun ne serait-ce que pour constater qu’on se parle en deux langages différents, qu’on se trouve dans deux mondes différents. Tout cela est pourtant le vrai des “non-relations” entre eux-deux, entre les deux et les autres, entre tout le monde sur toutes les choses folles du monde.
Certains diront par contre, ou bien “diront également” puisque les deux attitudes peuvent aller de pair, que l’indifférence affichée de Lavrov pour l’éventuelle élection de Trump est une façon de dédouaner le candidat de tout soupçon de lien avec la Russie... Et nous, nous répondrions, également dans le mode du désenchantement, qu’on a tellement servi et resservi ce poisson-poison, poisson-volant pourri du ‘Russiagate’ qu’on a peine à croire qu’il puisse encore, à nouveau, nous être présenté comme “plat du jour”... Bref et par goût du contrepied dans le discours, nous disons aussitôt que nous compatissons pour les grosses têtes et les porte-flingues du DeepState qui cherchent désespérément un moyen de se débarrasser de cet énorme sparadrap-à-la-Haddock qu’est le candidat Trump ; un sparadrap imbattable et incollable, qui parvient encore à croire en lui-même au milieu de la fatigue générale et des balbutiements et gargouillissements ébahis-hébétés du 46ème président des États-Unis actuellement toujours en place et fonction.
Notez bien ce climat de désenchantement qui est le produit d’une énorme fatigue psychologique résultant d’une avalanche d’évènements extraordinaires, de dystopies gigantesques de la perception des choses, de l’usage absolument débridé des simulacres, mensonges et narrative... Qui est le produit de notre totale impuissance à saisir le sens des grands courants qui sèment avec une puissance et une vitesse inouïe le chaos tectonique dans les relations générales et les jugements particuliers que nous suggère cette époque à nulle autre pareille. Notez-le bien parce qu’il n’est nullement, ce climat-là, une illustration du sens des évènements qui vont leur course à un galop effréné, mais l’illustration de notre propre épuisement psychologique, ô fragiles créatures que nous sommes !
Voilà donc, pour égayer nos soirées de savoir et d’inconnaissance, ces quelques lignes sur les réactions du ministre Lavrov, russe et bien russe, représentant une Russie qui s’est repliée sur elle-même pour se durcir comme jamais face à son ennemi d’Occident, bien décidée à tenir, et à tenir dur face à toutes les tentatives de séduction de ce qu’elle estime être, – nous en faisons l’hypothèse, – le produit de ce qui pourrait être désigné comme le « déchaînement de la Matière ».
« Il est peu probable que les relations entre Moscou et Washington s'améliorent, même si Donald Trump remporte l'élection présidentielle américaine de 2024, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov dans une interview diffusée mardi sur la chaîne CBS. L'ancien président américain s'était auparavant vanté à plusieurs reprises de ses bonnes relations avec Vladimir Poutine.
» L'approche générale de l'Amérique à l'égard de la Russie n'a pas changé au cours des dernières décennies, a déclaré Lavrov, ajoutant que Washington avait elle-même ruiné ses relations avec Moscou en démantelant tous les mécanismes de “renforcement de la confiance” et en érodant la confiance mutuelle. [...]
» Selon Lavrov, Washington est encore trop obsédé par la perception de sa “supériorité” et de son “impunité” pour modifier son approche des relations avec Moscou. Les dirigeants américains ont “ignoré l'énorme quantité de bonne volonté dont Poutine a fait preuve au cours de ses deux premiers mandats”, a déclaré le ministre russe, ajoutant que les hommes politiques américains cherchaient apparemment à conserver le président russe “dans leur poche”. Ils ont “tout calculé de travers”, ajoutant que la génération actuelle de politiciens américains n’a pas tiré une “seule leçon” des erreurs de leurs prédécesseurs. [...]
» Moscou a nié avoir eu des discussions avec l'ancien président des États-Unis et l'actuel favori du GOP sur la possibilité de parvenir à une paix avec Kiev. “Il n'y a eu aucun contact à ce sujet”, a déclaré lundi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Pechkov. »
Dans le même texte montrant un climat désespérément désenchanté jusqu’au mépris de l’indifférence totale, l’auteur a réussi à glisser ce paragraphe, qui est tout de même du Trump tout-craché :
« Ces derniers mois, Trump a promis à plusieurs reprises de mettre fin aux conflits entre Moscou et Kiev et entre Israël et le Hamas. Il a notamment affirmé qu'il serait en mesure de convaincre rapidement Poutine et le président ukrainien Vladimir Zelenski de s'asseoir à la table des négociations, car il connaissait prétendument “bien” les deux dirigeants. »
Ah oui, on avait oublié... Le vainqueur de la primaire du New Hampshire a la patate, lui. Il faut dire, – il arriverait même à presque faire sourire Sergei Lavrov, sombre et crépusculaire qui sont de son humeur préférée lorsqu’il est ou parle des États-Unis.
Mis en ligne le 24 janvier 2024 à 18H15