RapSit-USA2025 : Les $millions de Samantha

Brèves de crise

   Forum

Il n'y a pas de commentaires associés a cet article. Vous pouvez réagir.

   Imprimer

 2207

RapSit-USA2025 : Les $millions de Samantha

La guerre intestine US se poursuit sur un bon rythme, notamment autour du mastodonte USAID. Un cas intéressant, – on verra plus loin pourquoi, – vient d’être révélé, celui de Samantha Power, directrice d’USAID depuis mai 2021, avec l’administration Biden, jusqu’à son départ dont il n’est pas précisé s’il a eu lieu simplement après l’élection de Trump ou depuis le démarrage du « plus grand scandale du siècle » (dixit Trump à propos de l’attaque contre USAID)).

L’affaire est résumée par un tweetX d’un nommé Mario Nawfal, reprenant une nouvelle d’un site anti-Biden,, Inside Biden's Basement :

« La fortune nette de Samantha Power, ancienne directrice de USAID, monte en flèche : elle est passée [depuis mai 2020] de 6,7 à 30 millions de dollars alors qu'elle ne gagnait que 180 000 dollars par an.

» D’où viennent les 23,3 millions de dollars supplémentaires ? Et tout cela en seulement 3 ans ! USAID supervise des milliards de dollars de financement mondial : en a-t-elle profité ?

» Le public mérite des réponses. ‘Follow the Money’. »

Musk s’est naturellement emparé aussitôt de l’affaire à la tête de son département DOGE, pour en faire un exemple et un symbole de son action. En même temps il a fait valider par Trump une instruction impérative faite aux ministères de “travailler” avec DOGE (c’est-à-dire d’autoriser des audits de leur fonctionnement interne).

« Le patron de DOGE, Elon Musk, a déclaré mardi que DOGE allait enquêter sur les employés fédéraux dont la valeur nette a explosé malgré leur salaire relativement bas.

» L'annonce – qui intervient après que le président Donald Trump a signé un décret appelant les agences fédérales à travailler avec DOGE, – fait suite à un rapport explosif selon lequel Samantha Power, ancienne directrice de USAID, a vu sa valeur nette exploser à 30 millions de dollars malgré un salaire annuel inférieur à 250 000 dollars.

» “Nous ne savons pas pourquoi. D'où cela vient-il ? Je pense que la réalité est qu'ils s'enrichissent aux dépens du contribuable”, a déclaré Musk mardi. »

Le dossier Power va très vite passer à Pam Mondi, nouvelle ministre de la justice (Attorney General) après sa confirmation par le Sénat. Mondi attend avec impatience cette sorte d’affaire pour établir le nouveau statut de son DoJ, comme instrument d’attaque des progressistes-sociétaux enrichis largement depuis Obama.

Il n’est pas question de ‘weaponiser’ (faire un armement partisan de la légalité) le DoJ contre la gauche qui n’a cessé, elle, de ‘weaponiser’ à tout va, – c’était une promesse vertueuse des trumpistes... Mais comme les choses tombent bien ! Une simple affaire de vérification de revenus tombe sur les épaules d’une grande figure de la gauche “obamienne”.

Tempête pour ‘harpy’, attaque contre Hillary ?

Samantha Power était une de ces Harpies’ de Hillary dont nous parlons souvent. Des femmes combattantes de gauche, féministes et guerrières, assoiffées d’interventionnisme contre les pays de mauvaise réputation selon la doctrine R2P (“Right to Intervene”), adeptes des “bombardements humanitaires” (le mot est de Vaclav Havel, en marge des attaques de 1999 contre Belgrade). C’est Hillary Clinton qui menait cette cohorte et c’est Obama qui en était le concepteur implicite, le complice pas trop engagé, la marionnettiste souriant de toutes ses dents, en déployant une politique qui leur allait à merveille.

On rappelle ici, extrait du même texte déjà cité, ce que Diana Johnstone disait dans une interview à propos de son livre sur le sujet :

» Dans mon livre, ‘La Reine du Chaos’, je souligne l’alliance perverse entre le complexe militaro-industriel américain et certaines femmes ambitieuses qui veulent montrer qu’elles peuvent faire tout ce que font les hommes, notamment la guerre. Un intérêt mutuel a réuni les militaristes qui veulent la guerre et des femmes qui veulent briser les plafonds de verre. Si les militaristes ont besoin de femmes pour rendre la guerre attrayante, certaines femmes très ambitieuses ont besoin de la guerre pour faire avancer leur carrière. Les personnalités les plus visiblement agressives et va-t’en guerre de l’administration Obama sont d’ailleurs des femmes : Hillary, Susan Rice, Samantha Power, Victoria Nuland…  C’est un signal au monde : pas de tendresse de ce côté-ci ! »

Power faisait donc bien partie de cette cohorte et avait montré à diverses occasions une témérité peu commune pour cette intellectuelle longiligne, sèche, universitaire moralisatrice et attachée sans cesse à la proclamation des vertus de son président (Obama). Elle est restée fameuse dans les annales pour son agression physique (mais sans conséquence) contre l’ambassadeur russe lors d’une séance du Conseil de Sécurité où elle était l’ambassadrice des USA du temps d’Obama.

Quoi qu’il en soit et même si l’on diverge notablement de son point de vue idéologique, Power donnait une impression de conviction, confirmée par sa réputation, qui semblait la mettre à l’abri de la voracité financière extraordinaire et quasi-historique d’une Hillary. Bref, il semblait que Power ne pourrait pas être vraiment corruptible, qu’elle était du bois dont on fait la rectitude, façon-Robespierre. Mais badaboum !

Si les chiffres sont bien ce qu’ils sont, accumuler en trois ans et demi (mai 2021-fin 2024) une somme de 23,3 $millions pour un salaire total de $650 000, à la tête d’un monstre qui distribue des $ milliards par dizaines et de par le monde, souvent en liquide et en catimini qui ne s’embarrasse pas de comptabilité, dans une administration laissée au vent stérile d’un vieillard dément et sénile, – voilà qui laisse rêveur. L’on comprend qu’il y a de quoi forcer votre jugement dans le sens que l’on imagine.

Du coup, cette moralisatrice sans grâce et qu’on croyait toute entière habitée par son idéologie que semblait être Samantha Power serait également une corruptrice d’elle-même, de la plus vile des façons, celle de simplement piquer dans la caisse sans autre surveillance qu’elle-même par rapport à elle-même, – bref en mode d'auto-corruption ? Quelle déception de la part de ces grandes et belles consciences de gauche décidées à sauver le monde des enfers trumpistes, – et surtout, au-delà des sottises moralisatrices et des jugements rigoureux, quelle démonstration de l’avancement de la pourriture, et dans ce Système, et dans cette matrice des actes du Système que sont les USA.

...Là-dessus et pour revenir dans un registre plus humain, on notera qu’il est bien possible que Power soit mal embarquée face au couple Trump-Musk. Elle est une des filles d’Hillary Clinton et Trump n’a jamais pardonné à Clinton son attitude et son mépris durant la campagne de 2016. Voilà qui fournirait une belle approche d’un projet que Trump caresse depuis des années : faire tomber Hillary, d’une façon ou l’autre. Ainsi règle-t-on ses comptes, à Chicago-D.C., entre capi des familles mafieuses.

Autre signe de catabolisme, dirait un professeur.

 

Mis en ligne le 12 février 2025 à 13H25