RapSit-USA2025 : Nous sommes en 1793

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RapSit-USA2025 : Nous sommes en 1793

Les yeux fixés sur la “guerre tarifaire” des USA, le monde ignore la rage interne des USA. Jonathan Turley parle de l’“American Jacobin” comme l’on parlait de l’“American Dream”. Il commence par citer un écrivain, collaborateur du réseau MSNBC, forteresse de la gauche-LGTBQ (voir sa phrase sur la Constitution servant de titre), et écrit à son propos comme à celui de tous ses fans et autres militants de son espèce :

« Ils font partie d'une classe montante de Jacobins américains – des révolutionnaires bourgeois de plus en plus prêts à tout saccager, des voitures à la Constitution... [...].

» Bien sûr, ce n'est pas la révolution qui préoccupe la plupart de ces individus. C'est la rage. »

Ce qui est assez peu ordinaire est que cet épisode de rage , précédé de nombreux autres, précédé du délire hystérique anti-Trump-I, puis du délire hystérique pro-Harris/antiTrump, s’est transformé depuis novembre dernier en un fureur d’une rage absolument extraordinaire.

Turley, cet homme honorable, premier constitutionnaliste américain, convoqué au Congrès pour donner son avis dès qu’une question constitutionnaliste épineuse se pose, – Turley, ce démocrate de l’ancien temps (celui des Kennedy) abandonnant ce parti submergé par cette vague de haine du type Comité de Sécurité Publique (à gauche de Robespierre en 1793-1794), ne sait plus que dire sinon énoncer les faits multiples de révolte, d’insultes, de menaces. Il est vrai que, devenu collaborateur de ‘FoxNews’, Turley s’est “vendu au capital” et métamorphosé en fasciste irréfragable. Est-ce la raison pour laquelle il est choqué par les derniers résultats d’une enquête faite dans les milieux sans doute universitaire ou adjacents, auprès de 1 200 adultes ? Est-on choqué aujourd’hui par la “culture de l’assassinat” ?

A ce propos (l’étude en question), ‘BreitbartNews’, site de l’orientation que vous devinez et où il faut s’aventurer avec sa Kalachnikov bienpensante, nous confie :

« Network Contagion Research Institute (NCRI) a récemment publié un nouveau rapport qui “révèle qu'un nombre croissant de personnes sont prêtes à justifier, voire à applaudir, le meurtre au nom de la politique et d'un sens déformé de la justice sociale’, selon Fox News. “Ce changement inquiétant semble s'être accéléré ces derniers mois”.

» Joel Finkelstein, l'un des principaux auteurs du rapport, a déclaré à Fox : “Ce qui était autrefois culturellement tabou est devenu acceptable [à gauche]. Nous observons un net changement – glorification, multiplication des tentatives et évolution des normes – qui convergent vers ce que nous appelons la “culture de l'assassinat”

» C'est le terme utilisé par l'étude pour son titre : “culture de l'assassinat”.

» Selon l'étude, le recours à la violence par la gauche à des fins politiques a commencé avec l'assassinat de Brian Thompson, PDG d'United Healthcare, en décembre dernier. Après l'arrestation et l'inculpation de Luigi Mangione, la gauche l'a immédiatement érigé en héros populaire. Il existe même une mesure référendaire en Californie, la loi Luigi Mangione sur l'accès aux soins de santé.

» Finkelstein a expliqué que le fanatisme envers Luigi n'a fait qu'ouvrir la voie à cette acceptabilité effrayante. La culture de l'assassinat de la gauche s'est depuis propagée.

» “Il ne s'agit plus seulement de Luigi”, a déclaré Finkelstein à Fox. “Nous assistons à une expansion : Trump, Musk et d'autres sont désormais ouvertement évoqués comme des cibles légitimes, souvent sous couvert de mèmes et de dialogues en ligne ludiques.

» Cette culture se retrouve principalement dans les espaces sécurisés des Démocrates, comme l'alternative ‘X BlueSky’.

» L'information la plus effrayante se trouve dans le sondage du NCRI mené auprès de 1 200 adultes. Un pourcentage inquiétant de 48,6 % de ceux qui se définissent comme “de centre gauche” ont déclaré que le meurtre d'Elon Musk était justifiable. Ce chiffre monte à 55,2 % pour le président Trump. Lorsqu'on leur a demandé si “détruire des concessionnaires Tesla est partiellement acceptable”, 57,6 % des personnes de gauche ont répondu par l'affirmative.

» “’BlueSky’ a été présenté comme une alternative sûre à Twitter pour la gauche, mais c’est devenu une plateforme extrémiste”, a expliqué Finkelstein. »

Voici donc le texte de Jonathan Turley, sur son site (‘jonathanturley.org, Res Omnia Loquitur’’) et également figurant comme sa chronique hebdomadaire dans ‘The Hill’ sous le titre :  

« The American Jacobin: How Some on the Left have Found Release in an Age of Rage »

Tout nous signale que ce mouvement de rage-jacobine (Turley nous fait un peu d’histoire de France) a pris toute son ampleur depuis l’élection triomphale de Trump, dans des conditions qui font craindre des troubles intérieurs que rien, vraiment rien ne saurait arrêter par une réconciliation ou un arrangement qu’aucun des deux camps ne veut vraiment. La “véritable” Révolution Française s’est terminée par Thermidor, avec Robespierre et sa bande passant à la guillotine. On ne voit guère ce schéma aux USA, mais en intensité de mesures pour arrêter un tel déchaînement, se justifie la référence à la guillotine (dans quel sens, ? Aux dépens de qui ? Questions en suspens).

Notre observation, comme toujours pour ce cas précisément, a été effectivement d’apprécier qu’aux USA, un tel chaos ne peut déboucher que sur des mesures de séparation et de désintégration de l’Union. C’est toujours notre sentiment, Trump ou pas Trump ; et alors, si notre sentiment se vérifie, l’on se trouvera au fond du Grand Trou Noir de la GrandeCrise, au terme du voyage du ‘Kali Yuga’ guénonien.

dedefensa.org

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De l’‘American Dream’ à l’‘American Jacobin

« Nous devrions remplacer notre Constitution-bidon. »

Ces propos de l'auteur Elie Mystal, commentateur régulier sur MSNBC, ne sont guère surprenants de la part de quelqu'un qui qualifiait auparavant la Constitution de « déchet » et prônait non seulement l'abolition du Sénat américain, mais aussi « de toutes les lois sur l'inscription des électeurs ».

Mais la rhétorique radicale de Mystal devient courante à gauche, comme en témoignent ses livres à succès et ses interventions médiatiques populaires.

Un mouvement contre-constitutionnel se développe dans les facultés de droit et à travers le pays. Et bien que Mystal n'ait pas prôné la violence, certains à gauche se tournent vers la violence politique et la criminalité. Cela fait partie de cette « rage vertueuse » que beaucoup d'entre eux perçoivent comme une absolution des exigences fondamentales non seulement de civilité, mais aussi de légalité.

Ils font partie d'une classe montante de Jacobins américains – des révolutionnaires bourgeois de plus en plus prêts à tout saccager, des voitures à la Constitution.

Les Jacobins étaient un groupe radical en France qui a propulsé le pays dans les pires excès de la Révolution française. Il s'agissait pour la plupart de citoyens aisés, parmi lesquels des journalistes, des professeurs, des avocats et d'autres, qui ont saccagé les lois existantes et détruit des biens. Cela a finalement conduit non seulement au sanglant « Règne de la Terreur », mais aussi à la disparition des Jacobins eux-mêmes, des groupes plus radicaux se retournant contre eux.

Bien sûr, ce n'est pas la révolution qui préoccupe la plupart de ces individus. C'est la rage.

La rage est la drogue ultime. Elle offre une libération des normes sociales établies – une autorisation de faire des choses longtemps réprimées par des individus qui se considéraient comme des citoyens honnêtes et respectueux des lois.

Partout aux États-Unis, des progressistes détruisent des voitures Tesla, incendient des concessionnaires et des bornes de recharge, et auraient même frappé des dissidents politiques avec leurs voitures.

La semaine dernière, des consommateurs progressistes aisés ont admis avoir commis des vols à l'étalage chez Whole Foods pour riposter à Jeff Bezos, qui a collaboré avec l'administration Trump et a replacé le Washington Post au centre de la scène politique. Ils sont également furieux contre Mark Zuckerberg, qui a rétabli la liberté d'expression chez Meta.

Un « professionnel de la communication d'une vingtaine d'années » à Washington a expliqué : « Si un milliardaire peut me voler, je peux aussi m’en taper un peu.» Ces voleurs à l'étalage fortunés se sont présentés comme des Robin des Bois.

Bien sûr, cela suppose que Robin des Bois volait des fruits bio aux riches pour se les offrir à soi-même.

Sur les campus universitaires, des étudiants aisés et même des professeurs se livrent à des violences politiques.

Cette semaine encore, José Felipe Alvergue, professeur à l'Université du Wisconsin et directeur du département d'anglais, a renversé la table des républicains universitaires soutenant un candidat conservateur à la Cour suprême du Wisconsin. Il aurait déclaré : « Ce genre de truc, c’est fini !»

De même, cette semaine, une foule a attaqué une exposition et une tente conservatrices sur le campus de l'Université de Californie à Davis, sous le regard passif de la police du campus. Les manifestants antifa, portant une grande banderole avec le slogan « ACAB » (tous les flics sont des salopards), ont saccagé la tente et l'ont emportée.

Antifa est un groupe violent et farouchement opposé à la liberté d'expression qui prospère sur les campus universitaires américains. Dans son livre « Antifa : The Anti-Fascist Handbook », Mark Bray explique que « la plupart des Américains membres d'Antifa étaient des anarchistes ou des communistes antiautoritaires. … De ce point de vue, le “Free Speech” en tant que tel n'est qu'un fantasme bourgeois indigne de considération. »

BIen sûr, nombre de Jacobins américains sont eux-mêmes des bourgeois, voire des personnalités aisées. Et ils trouvent de nombreux soutiens qui leur affirment que la Constitution elle-même est une menace et que le système juridique a été corrompu par des oligarques, des suprémacistes blancs ou des réactionnaires.

Parmi eux figurent des universitaires et des commentateurs de premier plan qui dénoncent la Constitution et les valeurs fondamentales américaines. Erwin Chemerinsky, doyen de la faculté de droit de l'université de Californie à Berkeley, est l'auteur de « No Democracy Lasts Forever: How the Constitution Threatens the United States ».

Dans une tribune du New York Times intitulée « The Constitution Is Broken and Should Not Be Reclaimed », les professeurs de droit Ryan D. Doerfler de Harvard et Samuel Moyn de Yale ont appelé la nation à « libérer l'Amérique du constitutionnalisme ».

La commentatrice Jennifer Szalai a tourné en dérision ce qu'elle a qualifié de « culte de la Constitution ». « Les Américains ont longtemps pensé que la Constitution pouvait nous sauver », a-t-elle écrit. Un nombre croissant de voix se demandent désormais si nous devons être sauvés.

Alors que les intellectuels s'attaquent à nos lois et à notre Constitution, les radicaux s'engouffrent dans la brèche. La violence politique et les discours de colère se multiplient. Certains progressistes ont adhéré à des groupes comme Antifa, tandis que d'autres ont ignoré les dégradations matérielles et les menaces violentes contre leurs opposants politiques. C'est précisément le type d'incitation à la haine ou de discours de colère que les Démocrates accusaient autrefois Trump d'entretenir au sein de groupes comme les Proud Boys.

Des membres du Congrès, comme la représentante Jasmine Crockett (démocrate du Texas), ont appelé à la destitution du PDG de Tesla, Elon Musk, et ont déclaré que les Démocrates doivent envisager de frapper.

Certains utilisent ces propos comme une justification pour attaquer violemment un système censé promouvoir la suprématie blanche ou le fascisme. Heureusement, cette violence est restée jusqu'à présent limitée à une minorité d'individus radicalisés, mais on constate une augmentation indéniable de ces discours violents et menaçants, ainsi que de la violence elle-même. La seule chose que les Jacobins américains refusent d'admettre, c'est qu'ils apprécient la rage et la libération qu'elle leur procure. Du vol à l'étalage à l'incendie criminel en passant par la tentative d'assassinat, le rejet de notre système juridique leur donne la liberté d'agir en dehors de la morale et de prendre ce qu'ils veulent.

Les dirigeants démocrates voient ces « manifestations » comme un populisme nécessaire pour combattre Trump – pour inciter leurs partisans à « être prêts à frapper » et à « se lever et riposter ».

Pour un politicien, une foule peut devenir irrésistible si on parvient à la diriger contre ses adversaires. Le problème est de la contrôler une fois qu'elle s'est libérée des limites de la responsabilité légale et personnelle.

Jonathan Turley

 

Mis en ligne le 9 avril 2025 à 20H00