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2185• Trump et les républicains-neocon (dont ceux de son administration, sous surveillance) et Trump et ses généraux. • Deux pistes minutieuses de la purge générale entreprise par l’administration Trump. • Le but : tenter de se débarrasser de la ‘politiqueSystème’ et du Woke (dans les armées pour commencer). • C’est la Grande Purge que Trump devra mener à bien s’il veut survivre. • Au terme, s’il l’atteint, on ignore si l’Amérique sera ‘Great Again’, mais dans tous les cas elle sera complètement différente et le monde avec elle. • On s’en réjouit ou pas ?
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On est non seulement chaque jour davantage surpris par l’ampleur de l’action de l’administration Trump, de plus en plus nouvelle et différente de celles qui ont précédé, mais on observe des informations, sinon des actes de plus en plus précis montrant qu’une purge massive se poursuit contre tous les adversaires de cette révolution. Ici, on va rapporter des nouvelles de deux domaines de la communauté de sécurité nationale dont dépendent la politique extérieure, ou politiqueSystème, les forces armées.
Il est très intéressant d’observer la progression des purges, – car c’est bien de purges qu’il s’agit, avec l’intention d’écarter toutes les forces qui animaient, qui donnent (donnaient) son dynamisme au globalisme et, pour les USA, à cette politiqueSystème qui massacre toutes les structures existantes encore pour tenter de maintenir en place des dynamiques relevant de la Tradition. L’intérêt se trouve dans le mécanisme de continuité ainsi mis en place, qui implique à la fois une tactique d’une très grande rapidité et très diversifiée de façon à rendre très difficile l’indentification du but principal ; et à la fois une stratégie extrêmement élaborée pour miner le Système actuel et installer dans la durée et dans des structures nouvelles ainsi mises en place une tendance politique toute tournée vers ce qui, dans les enseignements de la Tradition, peut être adapté à la situation présente.
Selon les deux situations ci-dessous, notre présentation signifie que le rythme des purges s’accorde désormais de plus en plus précisément au rythme des changements d’orientation. Il y a une extrême coordination, et à la rapidité grandissante, entre les deux. Cela signifie effectivement que l’orientation générale de l’administration Trump est conduite par une ambition d’un changement décisif, non seulement dans la politique, non seulement dans la géopolitique, mais bien plus que cela, un changement décisif dans la situation de la civilisation elle-même, telle qu’elle est perçue dans le monde occidental (dans le bloc-BAO). Nous ne pensons pas, et ne disons pas en aucune façon, qu’il existe une conception bien définie, comme une pensée, sinon une doctrine philosophique dans la conduite des affaires trumpistes. On comprend qu’il ne s’agit certainement pas “du genre de la maison”, comme l’on dit. Mais il se trouve que la combinaison d’un Trump, de l’équipe qu’il a été conduit à constituer autour de lui, l’état d’esprit général du public et la terrifiante situation culturelle et sociétale créée par les pouvoirs précédents, crée effectivement les conditions pas loin de nous sembler irrésistibles pour ce qui devrait être plus tard identifié, peut-être et sans doute, comme une “doctrine philosophique” nouvelle.
Le premier aspect que nous signalons se réfère notamment à des informations venues de la publication ‘Politico’, dont on sait qu’elle est très proche, passent les administrations, du gouvernement US en général, et particulièrement proche de celui-ci par nécessité. ‘Politico’ n’ignore pas que l’administration Trump n’ignore rien de ce qu’USAID a donné à cette publication et qu’il peut à tout moment l’impliquer dans de graves difficultés juridiques. La conséquence de cela est qu’il y a toutes les chances que ‘Politico’ relaie aimablement et sans rechigner ce que l’administration Trump veut que l’on sache.
Par conséquent, ces nouvelles concernant l’équilibre des trumpistes-révolutionnaires et des trumpistes recrutés par opportunisme chez des républicains-neocons ont toutes les chances de refléter la situation réelle. Le problème pour les trumpistes-révolutionnaires était d’obtenir au départ un soutien maximum du parti républicain pour les nominations des membres du gouvernement (particulièrement RFK Jr., Gabbard, Pam Bondi, Hegseth, Kash Patel) et pour les premières mesures d’une nouvelle politique, potentiellement ultra-anti-politiqueSystème.
Ainsi semble s’être organisé à la Maison-Blanche, à mesure que cette nouvelle politique prend forme et reçoit des soutiens, un véritable système de “surveillance” des républicains-neocons devenus trumpistes pour être recrutés dans le gouvernement, en même temps qu’un “système sanitaire” (du genre que nous affectionnons en Europe contre tous nos fantômes-fascistes) pour contenir et réduire de plus en plus fortement leur influence. Les mêmes mesures sont exécutoires contre les républicains-neocons hors du gouvernement...
« Les principaux alliés du président Donald Trump sont en conflit croissant avec les républicains-neocon, autrefois puissants, qu'ils considèrent comme le principal obstacle à un changement fondamental la politique étrangère américaine alignant la vision de “America First” de Trump sur l’ordre mondial.
» Le vice-président JD Vance et ses alliés cherchent à affaiblir les positions des neocon républicains de Washington, notamment le sénateur Tom Cotton et l'envoyé spécial pour l'Ukraine Keith Kellogg, dont le rôle dans l'entourage de Trump, selon le journal, “s'affaiblit progressivement”.
» Compte tenu de leurs activités passées de neocon à l'égard de la Russie, le secrétaire d'État de Trump, Marco Rubio, et le conseiller à la sécurité nationale, Michael Walz, font l'objet d'une surveillance interne étroite à la Maison Blanche, où le chef de cabinet adjoint Stephen Miller et Sergio Gore, qui supervise les décisions relatives au personnel, ne font preuve d'aucune tolérance envers ceux qui s'écartent de l'état d'esprit MAGA.
» “Au cœur de tout cela se trouve la mentalité de Trump en matière de politique étrangère, qui privilégie ses relations personnelles avec les dirigeants des superpuissances rivales et l’utilisation des menaces américaines pour pousser alliés et opposants à se soumettre à la puissance américaine plutôt qu’à des alliances traditionnelles basées sur une coopération à long terme et une gouvernance démocratique. Cela a encouragé Vance et d’autres à envoyer un message clair au monde : la politique étrangère républicaine telle qu’ils la connaissaient est morte – et ils ne le regrettent pas ”. »
On a découvert au grand jour la réalité de cet affrontement interne la semaine dernière avec les déclarations de Hegseth sur les positions militaires US vis-à-vis de l’Europe, de l’OTAN et de l’Ukraine. Les tensions se sont faites plus fortes et cela fut l’occasion, selon les sources citées, de voir l’influence de ces républicains-neocon perdre encore plus de terrain, comme on l’a vu par exemple avec l’effacement de Kellogg.
« L’impasse politique s’est aggravée après que le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ouvertement suggéré aux alliés à Bruxelles que l’Ukraine devrait être exclue de la liste des candidats à l’adhésion à l’OTAN – en fait, acceptant la demande clé de la Russie – ce qui a choqué les faucons du Parti républicain, mais a plu à Trump, dont la Maison Blanche a autorisé ces commentaires.
» Ils devraient simplement laisser le président, celui qui est réellement responsable de la politique étrangère américaine, mener la politique étrangère. “Il a fait campagne sur la base de ces éléments et le peuple américain l'a soutenu sans réserve”, a déclaré un haut responsable de la Maison Blanche cité par le journal. »
La deuxième nouvelle est l’extension considérable prises par l’affaire du limogeage du président du Joint Chief of Staff, le général (Charles) CQ Brown. Diverses précisions ont été apportées, notamment sur l’ampleur de la purge, sur sa poursuite, sur le but qu’elle poursuit, – nettement affiché, – de débarrasser les forces armées de tout ce qui concerne les DEI (wokenisme dans toute la “diversité” des domaines touchés).
« Brown n'était que l'une des six victimes vendredi soir. Après l'annonce de Trump, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a publié une déclaration indiquant que le chef des opérations navales, l'amirale Lisa Franchetti, le vice-chef d'état-major de l'armée de l'air James Slife avaient également été démis de leurs fonctions, ainsi que les juges-avocats généraux de l'armée de terre, de la marine et de l'armée de l'air.
» Bien qu'aucune raison n'ait été donnée pour le limogeage des principaux avocats des trois plus grandes branches militaires, cette mesure intervient après les critiques répétées de Hegseth sur ce qu'il considère comme des restrictions injustifiées sur la conduite des soldats sur le champ de bataille. Lors de son audition de confirmation au Sénat, Hegseth avait déclaré que les avocats militaires font passer “leurs propres priorités avant les combattants, leurs promotions, leurs médailles, avant de soutenir ceux qui prennent les décisions difficiles sur les lignes de front”. »
On connaît les projets d’Hegseth concernant le destin du wokenisme introduit comme un virus dans les forces armées à partir de 2021, après une ouverture en 2020 par le général Milley à la tête du JCS avant Brown. Dans son livre ‘War on Warriors’, Hegseth a exposé avec une franchise brutale ses souhaits concernant cette question, – qui sont devenus les points essentiels de son programme.
Dans le livre et dans plusieurs déclarations, Hegseth avait vivement attaqué Brown, estimant qu’il avait « joué la carte raciale » pour arriver au poste qu’il occupait. Cette critique en entraînait beaucoup d’autres, concernant d’autres officiers généraux, ce qui nous conduit à penser qu’il y aura des suites et que les six officiers généraux limogés ne sont qu’un début.
« Tout d'abord, vous devez licencier le président des chefs d'état-major interarmées... Mais tout général impliqué , – général, amiral, peu importe, – qui a été impliqué dans n'importe quelle connerie woke du DEI doit partir. Vous êtes là pour vous occuper de la guerre, et c’est tout. C'est le seul test décisif qui nous importe. »
Trump a choisi pour le poste suprême des armées, “son” général qui est très inhabituel. Le général Cain, de l’USAF, est à la retraite ; c’est un trois étoiles, le premier de ce rang à occuper la fonction qui va automatiquement à un général “plein” (quatre étoiles). Il semble bien que Trump soit largement intervenu pour le choix de Cain, qui a dirigé la campagne aérienne contre Daesh durant son premier mandat.
Cette situation rappelle dans l’esprit de la chose celle John Kennedy, décidant en 1962 de remplacer le général Lemnitzer, qui avait encore deux ans à faire à la tête du JCS, par le général Maxwell Taylor qui était un spécialiste des guérillas et avait été un conseiller de JFK.
Note de PhGBis : « Maxwell Taylor avait été le commandant de la 101ème division aéroportée pendant la guerre. Son équivalent à la tête de l’autre grande unité para, la 82ème aéroportée, le général James Gavin, fut nommé ambassadeur de Kennedy à Paris avec mission de rétablir de bonnes relations avec la France de De Gaulle. Kennedy avait plus de confiance dans les officiers généraux venus d’unités “spéciales” et fort peu bureaucratiques sinon anti-establishment, comme sont en général les paras, que dans ceux qu’on trouvait dans les grandes unités classiques et les bureaucraties attenantes. On comprend combien ces différences suivent les positions politiques des uns et des autres. »
Cette affaire refléta la grande tension qui existait entre l’establishment des armées (avec Lemnitzer, LeMay et d’autres) et Kennedy, et d’ailleurs le président. Johnson se débarrassa rapidement de Maxwell Taylor, en juillet 1964. On voit, dans tous les cas on suppute et devine que dans ces deux circonstances (Trump et JFK) prédomine un facteur politique, notamment d’affrontement avec tel président et sa politique audacieuse et contestée en place, et la réplique de celui-ci par la nomination de “son” général.
« Pour remplacer Brown, Trump a nommé le lieutenant général à la retraite de l’USAF Dan ‘Razin’ Cain. Le choix de Cain est très inhabituel : non seulement il avait déjà pris sa retraite, mais il serait le premier général trois étoiles à accéder au poste le plus élevé de l’armée américaine. Cain est diplômé du Virginia Military Institute et pilote de F-16 crédité de 150 heures de combat et de deux tournées en Irak. De 2021 à 2024, Cain a été directeur adjoint des affaires militaires de la CIA, collaborant à plusieurs initiatives hautement classifiées, rapporte le New York Times.
» En annonçant sa nomination sur Truth Social, Trump a salué la performance de Cain contre l'EI :
»“Pendant mon premier mandat, Razin a joué un rôle déterminant dans l'annihilation complète du califat de l'EI. Cela s'est fait en un temps record, une question de semaines. De nombreux soi-disant ‘génies’ militaires ont dit qu'il faudrait des années pour vaincre l'EI. Le général Caine, d'un autre côté, a dit que cela pouvait être fait rapidement, et il a tenu parole”. »
Mis en ligne le 23 février 2025 à 20H30