Refus déterminé et notablement scandalisé de la réalité

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Parmi les retombées des élections américaines du 7 novembre, on trouve, de plus en plus exprimé de façon concrète et détaillée, le sentiment que William Pfaff mettait hier en évidence. Le refus complet de la réalité, notamment pour ce qui concerne l’Irak, et le piège mortel qui en résulte. Les deux appréciations qu’on signale ici constituent indirectement une description sérieuse et minutieuse du règne incontesté du virtualisme à Washington, et renforçant dans le sens de l’inquiétude extrêmement forte la question angoissée qui terminait l’article de Pfaff, après que ce dernier ait constaté que nous nous trouvons tous coincés dans ce “virtual world» : «how do we leave?».

• Il y a d’abord ce message légèrement incrédule et fortement inquiet de Lakhdar Brahimi, le diplomate algérien qui supervisa, pour le compte de l’ONU, le premier “transfert de souveraineté” en Irak des USA vers un organisme irakien, en 2003. Si Brahimi envisage les moyens de tenter d’améliorer la situation en Irak, et cela ne pouvant se faire qu’avec l’annonce d’un retrait complet des Anglo-Saxons, il insiste surtout (dans The Independent ce jour) sur l’incapacité de ces mêmes Anglo-Saxons (des américanistes) de seulement envisager que la politique US puisse être un échec, et qu’elle puisse être mise en échec. Ce cas d’autisme est effectivement du pur virtualisme.

«Iraq needs a new government to begin a process of national reconciliation leading to the withdrawal of foreign troops, because the US, Britain and Iraqi leaders are in a “state of denial” about their failed policy, a former UN envoy to the country says. “There is a refusal to accept that the so-called process is not working. It collapsed a long time ago. They should sit down and put something else up. What we need is a serious attempt at national reconciliation that has never taken place…”»

• Le second élément concerne un rapport que vient de publier le Oxford Research Group (ORG), sous la direction du Professeur Paul Rogers, consultant de l’ORG et professeur de Peace Studies à l’université de Bradford. Rogers analyse les conditions actuelles en Irak et dans la région du point de vue conventionnel des intérêts géopolitiques et conclut que ces intérêts existent toujours, pour les USA notamment, pour rester dans la région. (Rogers nous annonce que la “Global War On Terror” durera au moins encore 30 ans…) Surtout, il pronostique l’absence complète très probable de changement de politique aux USA, bien au-delà de GW Bush. Le Guardian, qui nous fait rapport aujourd’hui sur cette affaire, apporte ces précisions.

«What was needed was a complete reassessment of current policies, the report said. However, Prof Rogers' said this was unlikely to happen, because even with the Democrats now controlling both houses, there was virtually no commitment to full withdrawal from Iraq.

»Instead, Prof Rogers' report found that while there were various moves to modify policy, such as withdrawing from the cities and maintaining a presence in a few bases, nothing amounted to substantial change.

»Commenting on the changes needed, Prof Rogers said: “Most people believe that the recent elections mark the beginning of the end of the Bush era, but that does not apply to the war on terror. In reality there will be little change until the United States faces up to the need for a fundamental rethink of its policies. So far, even with the election results, there is no real sign of that.”»


Mis en ligne le 20 novembre 2006 à 04H29