Regard de la raison française sur la politique étrangère de GW

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Petite balade risquée dans la grande presse française commentant les dernières initiatives de la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice et de son ministère.

• Dans Le Monde du 16 novembre, Cecile Hennion (avec AFP et Reuters) nous avise de ceci :

«Condoleezza Rice rejette le principe d'ouverture diplomatique à l'égard de Téhéran et de Damas.»

• Le même (semble-t-il) 16 novembre, le correspondant à Washington du Figaro Philippe Gélie publie un article dans son journal préféré, avec ceci comme sous-titre :

«Devant le risque d'être marginalisé par la commission Baker, le département d'État envisage un dialogue avec l'Iran.»

C’est étrange mais nous sommes sûrs, sans lire les textes, que les deux titres, qui disent précisément le contraire, parlent de la même personne et de la même politique extérieure, et ne trahissent pas une vérité qui s’avère être celle d’une réalité aux multiples facettes. L’apparente contradiction entre les deux titres, où la contradiction n’est que subtile apparence, est une information en soi. Elle reflète le degré effectivement étrange du nombre très grand de possibilités d’interprétation et de perception d’une politique extérieure qui est déterminée d’abord en fonction de facteurs intérieurs divers.

Quant aux commentateurs extérieurs, ils ont tort de s’attacher à l’esprit des mots et à la lettre de la chose, comme s’il existait un esprit et une chose. Leur souci de rationalisation d’une politique qui n’a rien à voir avec le territoire superbe de la raison les conduit à de bien étranges conclusions.

Le Monde, dans la même envolée : «Selon la presse américaine, le Groupe d'études sur l'Irak, formé à l'initiative du Congrès américain et conduit par James Baker et Lee Hamilton, pourrait préconiser l'ouverture de négociations avec la Syrie et l'Iran. Mais ces recommandations, tout comme ces récentes déclarations iraniennes et syriennes, n'ont pas eu l'air d'infléchir les positions de la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice.»

Le Figaro, dans une circonstance assez proche : «Condoleezza Rice n'entend pas être mise sur la touche. Devant le risque de voir la stratégie américaine en Irak sous-traitée par la commission Baker, la secrétaire d'État tente de reprendre l'initiative. Cela pourrait inclure l'ouverture d'un dialogue avec l'Iran, a indiqué hier le coordinateur du dossier au département d'État, David Satterfield : “Nous sommes prêts, en principe, à discuter des activités iraniennes en Irak, a-t-il déclaré lors d'une audition au Sénat. Le timing d'un tel dialogue direct reste à l'étude.”»


Mis en ligne le 17 novembre 2006 à 16H08