Regard européen sur le couple Medvedev-Poutine, avec remerciements aux jumeaux

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La désignation de Dmitri Medvedev comme candidat à la présidence du parti “Notre Russie” est, selon une source européenne, une «nouvelle qui a surpris agréablement dans les milieux institutionnels européens. On craignait beaucoup la nomination d’un dur, même d’un candidat plus dur qu’Ivanov, par exemple un militaire… On ne le dit encore que timidement, mais il y a clairement un changement d’atmosphère vis-à-vis de la Russie, notamment à la Commission».

D’une façon générale, Medvedev est perçu comme un homme surtout intéressé par les questions sociales, un homme qui cherchera à s’occuper des problèmes considérables qui se posent à cet égard en Russie. (Tous ces problèmes qui sont le cœur des causes de l’évolution démographique catastrophique de la Russie dans ces 15 dernières années.) Medvedev a donc une “bonne image” dans les milieux européens. «D’une façon assez surprenante, si Poutine devient Premier ministre, on a une paire qui se complète puisque l’actuel président est surtout perçu comme intéressé par les problèmes de sécurité et de politique extérieure. Cet équilibre, au lieu d’une radicalisation du régime avec une candidature dure, est quelque chose qui rassure.»

Les institutions européennes, la Commission notamment, vont-ils faire quelque chose, ou dire au moins quelque chose? Dans le court terme, sans doute pas. «Pour l’instant, dit notre source, ils sont toujours paralysés par la presse, les groupes de pression, les courants médiatiques, etc., tous ces courants de la pensée conformiste pour lesquels Poutine et tout ce qui a rapport avec lui c’est le diable. Mais à plus long terme, c’est différent.»

Sur le “plus long terme”, effectivement, une nouvelle perspective euro-russe pourrait s’ouvrir, d’une façon éventuellement structurée, et cela grâce… aux jumeaux. (Les jumeaux polonais, certes, les Kaczynski, dont il ne reste qu’un seul exemplaire en service, à la présidence, depuis leur défaite de cet automne. Les vainqueurs de l’équipe Tusk ont amorcé un virage à 180° dans les relations de la Pologne avec la Russie.) «On devra peut-être une fière chandelle à l’équipe Kaczynski. Les jumeaux ont mis leur veto à toutes les négociations européennes avec la Russie. Du coup, ils ont empêché la signature d’un nouvel accord de partenariat stratégique UE-Russie pour enchaîner sur celui qui se termine dans dix jours, à la fin 2007. Finalement, ce n’est pas plus mal. Cela ouvre de nouvelles perspectives pour un nouvel accord, éventuellement à négocier à terme, avec des Polonais qui ont changé complètement et cette équipe Medvedev-Poutine à la tête de la Russie.»

Il est acquis que l’équipe Tusk va lever le veto que les Kaczynski avaient opposé à toutes les négociations européennes importantes avec la Russie. Mais, comme le dit notre source, l’UE devrait être beaucoup moins pressée pour un nouvel accord de partenariat stratégique. Une fois la situation stabilisée au Kremlin après l’élection présidentielle de mars 2008, les perspectives euro-russes devraient devenir beaucoup plus intéressantes et un accord de partenariat stratégique dans ces conditions sera notablement différent de celui qu’on envisageait avant le veto des Kaczynski.


Mis en ligne le 20 décembre 2007 à 13H36