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824Ci-dessous, nous développons quelques précisions à l'intention de deux lecteurs ayant réagi à deux articles récents sur notre site, sur la mort de Jean-Paul II et l’élection de Benoît XVI. Ces précisions devraient compléter utilement le contenu de ces deux textes.
• “Le pape des néocons” (11 avril 2005, “Faits & Commentaires”)
Il y a eu, dans le Forum correspondant, quelques réactions de lecteurs à notre article sur le “Pape des ‘néo-cons’”
« “Le constat doit être fait que la religion, sous tous ses aspects, est impliquée, de force s’il le faut, dans l’immense débat idéologique, politique et stratégique déclenché par l’activisme belliciste des Etats-Unis.” Nil novum sub sole. Religion et Politique ont toujours été intimement mêlées. Votre étonnement m'étonne... Ou bien vous êtes vraiment naïf et mal informé (ce qui m'étonnerait) ou alors vous essayez de faire passer un message entre les lignes. J'estime beaucoup votre site, et vous nous avez habitué à éviter la langue de bois. Qu'avez vous vraiment voulu dire? »
Il ne nous a pas semblé inintéressant d’apporter une précision dans le sens de cette remarque, notamment à la lumière de l’élection très rapide de Benoît XVI. Effectivement, notre lecteur a raison: “Religion et Politique ont toujours été intimement mêlées.” Il fut même un temps où la religion faisait la politique, — mais ce temps-là a passé, sous la poussée séculariste commencée à la Renaissance. La politique que suivit ensuite l’Église fut à l’image de sa nouvelle position : discrète voire dissimulée, plutôt indirecte que le contraire, et, le plus important, une politique somme toute “irresponsable”, paradoxalement une politique non-engagée.
Ce que nous voulions signifier par nos remarques, c’est que ce temps-là (temps de l’effacement tactique post-Renaissance) est peut-être en train de passer sous la pression des événements. Les prises de position contre la guerre en Irak de Jean-Paul II et de Joseph Ratzinger, futur Benoît XVI, ont précisé cette idée. Des événements extérieurs trop pressants pourraient conduire l’Église à s’impliquer directement dans des crises, dont elle mesurerait l’extrême gravité, l’extrême volatilité et l’extrême rapidité, en même temps qu’elle constaterait une dangereuse absence de contrôle par le pouvoir politique.
• “Puisqu’un nouveau pape est appelé à régner…” (21 avril 2005, “Faits & Commentaires”)
Une réaction de lecteur (“xox”, sur le “Forum” du même texte), également, à laquelle nous voudrions répondre. Cette réaction concerne un sujet qui complète le précédent en l’explicitant un peu plus sur les situations de tension et de crise qui sont évoquées.
« “le monde se trouve devant les échéances terriblement dangereuses, jusqu’à menacer l’espèce elle-même”.
» serait il possible de préciser? »
Les échéances dont nous parlons se réfèrent à des menaces globales de déstabilisation et indirectement de conflits graves à partir de situations qui ne sont plus sous contrôle politique. La caractéristique de ces situations est qu’à partir de cette absence de contrôle politique, des conséquences directes et indirectes très déstabilisantes se produisent, que nous ne pouvons absolument pas prévoir (certaines de ces “conséquences” peuvent être paradoxalement des “conséquences antérieures”, la contradiction de l’expression s’expliquant par le fait de décisions préventives, d’actions militaires par exemple, prises pour prévenir ce qui est annoncé ou appréhendé de la crise à venir). Il s’agit par exemple de la question du prix du pétrole à cause du déclin de la production, — exemple sans aucun doute très illustratif de notre propos. Un autre exemple est celui de la crise climatique. Il s’agit de crises dont la cause fondamentale est naturelle et ne peut être contrôlée (quel que soit le terme), et dont le mécanisme de responsabilité tient au système humain en place, — une séparation décisive entre la cause et la responsabilité et une contradiction explosive entre l’espèce et le berceau et le cadre du développement de l’espèce.
Mis en ligne le 27 avril 2005 à 15H00
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