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4475• Articles du 10 mars 2021. • Quelques réflexions sur l’étonnante présentation du général McKenzie, chez du puissant Central Command US, mettant en évidence, à l’aide de documents déclassifiés, la puissance et la capacité de l’arsenal iranien (missiles balistiques) plus d’un an après la riposte à l’assassinat du général Soleimani début janvier 2020. • Dans quel but, cette intervention ? • Une tentative de réponse de type psychologie-tordue de l’américanisme. • En attendant, le statut de l'Iran est fortement renforcé. • Contributions de dedefensa.org et Elijah J. Magnier.
Nous reprenons un texte de Elijah J. Magnier, consacré notamment à la révélation de documents US sur les attaques iraniennes de janvier 2020, en riposte à « l’assassinat métahistorique » du général Soleimani. C’est le général Frank McKenzie, qui commande Central Command, qui a fait au début du mois cette communication sur les frappes iraniennes, au cours d’une présentation publique tout à fait originale puisqu’il s’agissait au fond de mettre en évidence les capacités d’un adversaire en général considéré avec condescendance sinon mépris, et continuellement menacé d’anéantissement par les USA et Israël.
On ne peut en effet échapper à l’observation, développée par Magnier, que ces documents venus d’observations de reconnaissance et d’évaluations techniques des services de renseignement de Central Command, accompagnés de commentaires laudateurs sur les résultats de ces opérations de la riposte iranienne à l’assassinat de Soleimani, sont rendus publics pour démontrer la capacité des missiles iraniens, en termes d’efficacité, de précision, etc. Certes, stricto sensu, c’est une confirmation de constats faits à l’époque, observe Magnier ; il n’y a donc aucune révélation à cet égard, sauf cet élément essentiel que c’est un pouvoir militaire US qui prend en compte officiellement, documents à l’appui, ces “constats faits à l’époque” et traités avec la condescendance accordée aux FakeNews par cette même entité officielle.
Il importe alors évidemment de connaître la cause de cette confirmation faite à l’aide de documents techniques secrets, notamment par l’usage des drones de reconnaissance de Central Command. La démarche de Magnier est résumée par le titre de son texte : « Pourquoi les USA ont-ils révélé les détails de l’attaque de l’Iran sur [la base US en Irak] Ayn al Assad un an plus tard ? »
Magnier place immédiatement son propos dans le cadre de l’hypothèse d’une réactivation de l’accord JCPOA de 2015 par l’éventuel retour des USA, soumis à diverses conditions énoncées par l’administration Biden. Il propose plusieurs points de vue à cet égard. Il observe notamment que la révélation de ces documents « montre que les USA reconnaissent la puissance régionale de l’Iran ainsi que l’efficacité et l’effet dissuasif de ses missiles. Il pourrait aussi s’agir d’un moyen d’expliquer à l’Iran et au monde pourquoi les USA veulent apporter des modifications [à l’accord sur le nucléaire] JCPOA de 2015 afin de contenir [limiter leur nombre et leurs capacités] les missiles balistiques de l’Iran et aborder cette question à la table des négociations. » Il s’agit alors bien d’une manœuvre des USA façon-Biden pour relancer l’accord JCPOA de 2015 avec des aménagements nouveaux, dont essentiellement ceux portant sur les missiles de l’Iran.
Il y a évidemment un paradoxe apparent à montrer les capacités considérables d’un partenaire-adversaire d’une négociation où il est considéré comme un acteur mineur d’une puissance sans comparaison avec celle des USA ; cela, pour lui demander de limiter sinon de réduire ces capacités alors que
1) la négociation du JCPOA a été faite et s’est développée en ne portant que sur des capacités nucléaires opérationnelles non encore existantes de l’Iran ; et que
2) l’Iran est en général reconnu comme étant en position d’infériorité dans la région, notamment lorsqu’on compare cette position aux forces combinées d’Israël et des USA (sans compter l’Arabie Saoudite) dans la région.
Cette démarche est en soi intéressante et elle mérite l’essentiel de notre attention. Cela ressemble à une demande de capitulation en bonne et due forme aux conditions du “vainqueur” alors qu’on n’est en aucun cas dans un conflit armé puisqu’on cherche paraît-il à l’éviter (depuis 2003 dans la présente phase). Cela conduit effectivement à ce paradoxe : “Vous êtes très forts mais pas aussi forts que nous et, pour cette raison, nous vous demandons de réduire votre force pour qu’un meilleur (dès)équilibre reposant sur notre immense supériorité soit atteint”.
Le paradoxe opérationnel est que les USA demandent cela de l’Iran comme s’ils disposaient d’un formidable moyen de pression sur ce pays, alors qu’ils démontrent que cette pression est beaucoup plus nettement réduite que l’on croyait du fait des capacités confirmées par eux-mêmes des Iraniens. Notre explication sera d’ordre psychologique, et il apparaît alors que c’est l’observation la plus importante de cette intervention de McKenzie, du Central Command, et au-delà du Pentagone.
Selon nous, il s’agit là d’un produit de la magie désormais faussaire de la certitude de l’exceptionnalisme de l’américanisme dans la psychologie américaniste caractérisée par ce que nous présentons notamment comme « le duo psychologique “inculpabilité-indéfectibilité” comme caractère extraordinaire de la psychologie de l’américanisme, en vérité réalisée pleinement en une psychologie-Système, ou encore l’“indéfectibilité”, etc... » Mais le facteur essentiel, qui nous fait parler de “magie désormais faussaire”, est que cet exceptionnalisme a dépassé son “principe de Peter”, un peu à la manière du JSF vis-à-vis des technologies, pour entrer dans une sorte d’ordre de la bêtise caractérisant les agissements actuels du Système.
En un sens, on doit considérer objectivement que McKenzie veut convaincre tous les signataires du JCPOA qu’il faut limiter les missiles iraniens, qui sont dangereux parce que trop bons. Il parle à tous les signataires, y compris aux Iraniens, et donc tout se passe comme s’ils signifiaient aux Iraniens que les missiles iraniens sont objectivement dangereux également pour l’Iran (non pas dangereux parce qu’ils provoqueraient une escalade ou une riposte, mais dangereux parce qu’ils rendent l’Iran plus fort).
La logique décisive de McKenzie dans ce cas, c’est effectivement celle de l’exceptionnalisme américaniste : cet exceptionnalisme fait des USA un acteur “juge et partie”, capable d’affirmer leurs intérêts d’une part ; de dire “objectivement” (l’“objectivité” du juge) ce que doit être l’“équilibre” pour le bien de tous avec les intérêts des USA bien compris d’autre part. Le problème est que l’exceptionnalisme n’a jamais été qu’un habillage ; on le respectait jusqu’à il y a quelques années, parce que les USA étaient les plus forts ; leur “exceptionnalisme”, finalement, c’était leur puissance supérieure à celle de tous les autres. Une fois cette supériorité entamée jusqu’à paraître la caricature d’elle-même, le “principe de Peter” est d’application complète et l’exceptionnalisme US se déploie désormais comme dans un océan de bêtise qui, inconsciemment, instritue un ridicule pour qui prend conscience de cette situation. Par conséquent il est dit, comme l’observe PhG, que la bêtise règne du côté du bloc-BAO (car les Européens suivent ou seront obligés de suivre, leur propre bêtise étant enchaînée à celle des USA, sortant de la même chaîne de production).
Bien évidemment, les Iraniens laissent les USA à leur magie faussaire et désormais dépassée. En effet, pour le reste, qui est la position de l’Iran, le propos devient très simple et bien loin des complications psychologiques américanistes :
« L’Iran, qui n’a pas hésité à frapper les USA lorsque son général bien-aimé a été assassiné, ne tendra pas la main à Biden s’il ne lève pas les sanctions. En pareil cas, le monde doit s’attendre à voir l’Iran à progresser vers le point du non-retour de son programme nucléaire. Si Biden choisit de livrer une guerre contre l’Iran, il a déjà eu un avant-goût de ses missiles de précision à Ayn al-Assad... »
« Pour l’Iran, [la situation] est simple : soit les USA lèvent leurs sanctions, soit l’Iran s’engage dans la voie de l’augmentation de ses capacités nucléaires et de son enrichissement au plus haut niveau possible sans autoriser l’accès aux inspecteurs. C’est le seul choix possible. Cette position pourrait-elle conduire à une guerre ? Peut-être à un échange de frappes, car comme le général McKenzie l’a “démontré”, l’Iran est prêt à riposter avec précision. »
Cette curieuse incursion de Central Command et de son général dans une tactique dialectique jouant avec les capacités de reconnaissance et d’évaluation de la machine de guerre américaine, dans le but de faire plier l’Iran, a effectivement comme curieuse philosophie de proclamer à la face de son adversaire “Nous allons vous affaiblir et vous amener à résipiscence en confirmant que vous êtes vraiment très fort et que vous nous faites peur”. McKenzie n’a réussi qu’à confirmer une chose, outre le naufrage de la magie de l’exceptionnalisme : c’est que la force qui se dissout et qui se croit toujours très forte débouche sur une bêtise grandiose.
Ainsi la “bêtise grandiose” devient effectivement métahistorique et peut désormais être prise en compte par les gens “sérieux” (dirigeants, ministres, experts, philosophes postmodernes) à la seule condition de la dialectique de salon d’être affublée de termes qui font plus sérieux que “bêtise”. Quant à nous, nous conservons ce terme de “bêtise”, qui a la vertu extrême de situer à quel niveau intellectuel, et même conceptuel, se situe aujourd’hui l’immense Grande Crise GCES, qui est effectivement très-Grande en dépit de l’extrême petitesse des acteurs humains et de la banalité dérisoire et pathétique de leur bêtise.
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Le plus haut gradé du commandement central américain (CENTCOM), le général Frank McKenzie, a révélé l’exactitude de la frappe des missiles balistiques de précision iraniens de 1 000 livres lancés il y a plus d’un an en représailles à l’assassinat illégal du général Qassem Soleimani. Cet événement crucial et historique constituait la première frappe directe lancée contre les USA par un pays (l’Iran) depuis la Deuxième Guerre mondiale. C’était un acte d’une grande audace, une décision très grave que d’affronter ouvertement la superpuissance la plus forte sur Terre. Il était indéniable que l’Iran était prêt à aller en guerre lorsqu’il a bombardé la base militaire américaine d’Ain al-Assad, la plus grande en Irak. Si les USA ont choisi de rapporter publiquement ces faits un an plus tard, ce n’est pas seulement pour reconnaître la précision des bombardements de l’Iran, qui l’avait déjà annoncé un an plus tôt lorsque les sites détruits ont fait les manchettes partout. Que voulait donc révéler l’administration américaine et quel est le message qui se cache derrière ces anciennes révélations que Mackenzie fait passer pour des nouvelles?
Tout tourne autour de l’accord sur le nucléaire iranien. Le général américain quatre étoiles a divulgué une quantité d’informations importantes captée par le drone américain. En lançant ses missiles, l’Iran faisait une démonstration de force et envoyait différents messages. La révélation de ces détails confirmant la puissance de l’Iran pourrait être une façon de préparer le terrain au retour à l’accord sur le nucléaire iranien (ou Plan d’action global commun – PAGC). Elle montre que les USA reconnaissent la puissance régionale de l’Iran ainsi que l’efficacité et l’effet dissuasif de ses missiles. Il pourrait aussi s’agir d’un moyen d’expliquer à l’Iran et au monde pourquoi les USA veulent apporter des modifications au PAGC de 2015 afin de contenir les missiles balistiques de l’Iran et aborder cette question à la table des négociations.
Pendant les années de pourparlers précédant l’accord final de 2015, l’Iran a refusé d’inclure ses missiles de précision dans toute négociation, malgré l’insistance de toutes les parties. L’Iran considère ces missiles comme sa première ligne de défense qui protègent l’existence même de la « République islamique ». L’Iran se trouve dans une mer de pays hostiles et 35 bases militaires US l’encerclent. Les USA profitent de chaque occasion pour envoyer leurs bombardiers, transporteurs et destroyers B-52H dans le détroit d’Ormuz, dans une démonstration de force le long de la côte iranienne. Les drones et les avions-espions américains violent à répétition la souveraineté aérienne de l’Iran.
Le commandant du CENTCOM a également révélé que l’attaque iranienne sur Ayn al-Assad aurait détruit 20 à 30 avions et aurait pu tuer 100 à 150 soldats et officiers si l’évacuation n’avait pas eu lieu quelques heures avant le bombardement. C’est une autre façon explicite pour les USA de préciser que l’Iran peut atteindre tout pays de la région avec ses missiles de précision, frapper à distance les cibles choisies avec une grande précision et détruire les forces aériennes de n’importe quel pays au Moyen-Orient et ailleurs.
Mais il y a un autre aspect que l’administration Biden pourrait vouloir partager, qui pourrait justifier pourquoi le président américain va négocier avec l’Iran et revenir à l’accord sur le nucléaire tel qu’il a été signé en 2015. Le candidat Biden a envoyé plusieurs messages indirects à l’Iran l’appelant à désamorcer la situation et à s’abstenir d’offrir à Donald Trump la possibilité de déclarer la guerre au cours du dernier mois de son mandat, malgré les provocations américaines. Biden reconnaît également que l’Iran a joué un rôle positif indirect lors de la précédente élection américaine, en s’abstenant de répondre à l’appel à la négociation de Trump, lui refusant ainsi la possibilité de prendre contact en vue d’une négociation avec l’Iran, qu’il aurait ajouté à son bilan des quatre dernières années. Non pas parce que l’Iran croit que Biden vaut mieux que Trump, mais parce que l’ancien président américain était responsable de l’assassinat de Soleimani et que le prolongement de son séjour à la Maison-Blanche aurait inévitablement déclenché une guerre au Moyen-Orient.
L’Iran est prêt à croire qu’il existe des différences de vues au sein de la nouvelle administration américaine, mais il se soucie moins de ces différences que des lourdes sanctions de Trump qui sont toujours en place, et Biden profite de cette punition économique contre le peuple iranien.
Il y a deux points de vue entre l’administration américaine actuelle et l’Iran, chaque partie croyant que le temps joue en sa faveur et que retarder l’accord sert ses intérêts et augmente la pression sur l’autre partie. Pour l’Iran, le résultat est simple : soit les USA lèvent leurs sanctions, soit l’Iran s’engage dans la voie de l’augmentation de ses capacités nucléaires et de son enrichissement au plus haut niveau possible sans autoriser l’accès aux inspecteurs. C’est le seul choix possible. Cette position pourrait-elle conduire à une guerre ? Peut-être à un échange de frappes, car comme le général McKenzie l’a « démontré », l’Iran est prêt à riposter avec précision.
Il faut faire preuve de beaucoup de prudence en traitant avec l’Iran, qui a imposé la dissuasion aux USA et a tiré 16 missiles balistiques de précision qui ont atteint toutes leurs cibles avec exactitude à partir de trois endroits seulement. Par conséquent, l’Iran a démontré qu’il possède des milliers de missiles à partir de centaines de sites en surface et souterrains répartis dans l’ensemble de son territoire et le long de ses frontières, qui peuvent frapper avec précision n’importe quelle cible au Moyen-Orient. Cela signifie que les 35 bases US déployées autour de l’Iran et dans la région sont toutes à portée des missiles iraniens qui peuvent les frapper si une guerre éclate. L’immense capacité de destruction des USA n’empêchera donc pas la destruction de ses avions et de ses bases militaires et un nombre imposant de pertes humaines dues aux missiles iraniens. Voilà pourquoi les USA tentent d’inclure la question des missiles balistiques dans tout accord avec l’Iran avant la levée des sanctions.
Les USA ne disposent que de quelques semaines pour lever les sanctions contre l’Iran et revenir à l’accord sur le nucléaire avant le mois du ramadan, qui commencera le 12 avril. Après cette date, les élections présidentielles en Iran occuperont toute la place et mettront fin au mandat du président Hassan Rouhani, qui ne peut se présenter pour un troisième mandat. Les USA se retrouveront donc devant une nouvelle administration iranienne plus dure, sur le modèle de l’actuel Conseil de la choura dirigé par Muhammad Baqer Ghalibaf, le compagnon du major général Qassem Soleimani aujourd’hui décédé. Les négociations pourraient être alors reportées à une date encore plus éloignée.
L’administration américaine estime que le facteur temps ne joue pas en faveur de l’Iran, en raison de la grave crise économique qui pèse sur le peuple iranien. Elle en conclut qu’il « serait » dans l’intérêt de la République islamique de se précipiter vers l’accord sur le nucléaire avant que les troubles intérieurs ne s’aggravent. Biden est certainement conscient qu’il est pour quelque chose dans les sanctions sévères imposées à l’Iran. Mais le président américain ne se rend peut-être pas vraiment compte qu’il joue le jeu du guide de la Révolution Sayyed Ali Khamenei, dont la théorie est qu’on ne peut faire confiance à aucune administration américaine et que l’Iran devrait être autosuffisant et augmenter sa capacité nucléaire, sans tenir compte de la problématique de la communauté internationale. L’Iran estime que le temps est en sa faveur, car il possède une capacité de levier nucléaire après avoir augmenté son enrichissement d’uranium à 20 %. Sayyed Ali Khamenei a déclaré qu’il est prêt à atteindre 60 % (90 % sont nécessaires pour fabriquer une bombe nucléaire).
L’Iran a refusé qu’un représentant américain soit présent dans les négociations avec les Européens (4 + 1, France, Grande-Bretagne, Allemagne, Chine et Russie), en exigeant que les USA lèvent d’abord toutes leurs sanctions. C’est loin d’être une position de faiblesse, bien au contraire. L’Iran n’a pas l’intention de donner à Biden ce qu’il a refusé de fournir à Trump et veut que les USA commencent par respecter leurs engagements, d’abord la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies. L’Iran dit n’avoir que faire des mots et des discours optimistes et exige que les USA cessent de continuer à violer le droit international.
L’Iran a bien des cartes dans son jeu et croit que sa position ferme entraînera la levée des sanctions américaines ou lui permettra d’acquérir une puissance nucléaire, ce qui serait une voie irréversible. La pression maximale exercée depuis 1979 n’a pas réussi à mettre l’Iran à genoux et ce n’est sûrement pas sous l’administration Biden qu’elle y parviendra. L’Iran ne voit ainsi aucune raison de se plier aux exigences de Biden l’appelant à revenir à la conformité en premier.
Il se pourrait aussi que le président Biden doive composer avec des têtes brûlées comme le premier ministre Benjamin Netanyahu. Le président des USA pourrait également vouloir prendre en considération ses alliés, notamment l’Arabie Saoudite et l’Europe, et même une partie de son administration, où ils sont nombreux à vouloir un changement de régime en Iran ou à « refuser de négocier avec lui », parce qu’il se rendra tôt ou tard.
Le général McKenzie a déclaré que ses officiers du renseignement l’ont informé que « l’Iran avait préparé 27 missiles, mais qu’il n’en a lancé que 16 ». Cela signifie que l’Iran a montré qu’il n’a pas tiré 11 missiles qu’il avait déployés pour atteindre d’autres cibles. Ce que le général américain n’a pas dit, c’est que l’Iran a informé les dirigeants irakiens de son intention de bombarder Ayn al-Assad à l’avance, afin de permettre aux USA de réduire leurs pertes. Effectivement, seuls 100 soldats ont été blessés.
L’Iran, qui n’a pas hésité à frapper les USA lorsque son général bien-aimé a été assassiné, ne tendra pas la main à Biden s’il ne lève pas les sanctions. En pareil cas, le monde doit s’attendre à voir l’Iran à progresser vers le point du non-retour de son programme nucléaire. Si Biden choisit de livrer une guerre contre l’Iran, il a déjà eu un avant-goût de ses missiles de précision à Ayn al-Assad. L’Iran est très loin d’être plus fort que les USA. Sauf que les USA comptent de nombreuses bases prises pour cibles par les missiles de Téhéran, qui n’hésitera peut-être pas à transformer cette menace en force de frappe. Il appartient à Biden de tirer les leçons de l’histoire et d’un dicton utilisé au Moyen-Orient : « Déduis ce qui se passera par ce qui s’est passé, car toutes choses se ressemblent ».
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