Rien vu, rien entendu, rien compris (pas de traduction simultanée), etc.

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Même la brave journaliste américaniste de l’International Herald Tribune n’en croit ni ses oreilles ni sa plume. Elle commence son article sur une intervention du Commissaire Verheugen qui revient à recommander de ne tenir aucun compte de la signification des votes négatifs des 29 mai et 1er juin par ces mots : «  The European Commission waded more deeply into the disarray… » Ce n’est pas mal vu. Elle écrit un peu plus loin : « As Euroskeptic parties emerge strengthened from the no votes, the disconnect between European leaders and voters appears starker than ever. »

Voici ce que nous dit Verheugen:

« The European Commission waded more deeply into the disarray over the future of Europe on Tuesday by pledging to forge ahead with deregulation and other measures to promote competitiveness.

» Günter Verheugen, the commission vice president in charge of the industry portfolio, said plans to boost European competitiveness as laid out in the 10-year plan known as the Lisbon Agenda would not be scaled back after the rejection by French and Dutch voters of the constitutional treaty.

» “The agenda must and will continue,” Verheugen told reporters. “Globalization is not something China imposed on us, but something we have done ourselves. People must be told that globalization is our policy.” »

Inutile de s’exclamer, de s’indigner, car ainsi les choses sont-elles bien dites. Plus loin, Verheugen s’indigne que les gouvernements n’aient pas préparé les peuples à ces lendemains qui chantent (« Verheugen blamed national governments, saying they had failed to prepare citizens for the EU's expansion, and for globalization in general »). Il n’a pas tort, n’est-ce pas, car effectivement, il faut bien l’avouer, nul ne nous a préparés à cette extraordinaire et monstrueuse stupidité de leurs lendemains qui chantent.

Il y a un esprit totalement fermé, une volonté désespérée de ne rien voir, un poids formidable mis dans la balance pour équilibrer et dépasser la réalité, comme si on pouvait la gommer. Il y a tout cela et, au bout du compte, ces paroles qui dévoilent le pot aux roses: ils conduisent au pas de charge une politique absurde et suicidaire (une vraie “politique” économiste”, foutrement dirigiste pour des libéraux) et ils ne prétendent qu’une chose : accélérer, accélérer, encore accélérer. Car que faire d’autre?, interrogent-ils.

Mis en ligne le 9 juin 2005 à 10H20