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355Le député du Texas Ron Paul, dont la célébrité et la popularité sont désormais un fait d’importance nationale aux USA, continue à réaliser une progression mesurée mais assurée dans ses perspectives pour l’année 2012. Conforté par des sondages remarquables au Texas, il envisage sérieusement sa candidature pour le Sénat en 2012… Le texte de RAW Story, du 20 janvier 2011, qui rend compte de cette possibilité, ne manque pas de terminer par cette courte remarque : «He ran for president in 1988 and 2008, and did not rule out a 2012 run.»
Sur ses possibilités d’être candidat pour le Sénat :
«“It's certainly crossed my mind,” Paul told The Hill after a poll found him to be a strong contender for the seat, to be vacated by Republican Kay Bailey Hutchison, who announced her retirement last week.
»The survey by the Democratic-affiliated Public Policy Polling, released Wednesday, found that Paul was Texas Republicans' second choice of candidates to replace Hutchison, just three points behind state Lt. Gov. David Dewhurst. Dewhurst had 23 percent; Paul had 20.
»“I was surprised,” Paul responded…»
Le commentaire de RAW Story, site progressiste de gauche, montre combien le député républicain, normalement classé à la droite libertarienne du parti républicain, dispose aujourd’hui d’une popularité qui transcende complètement les étiquettes politiques… «Paul's iconoclastic image, which has earned him something of a national cult following, could serve as strong asset in generating enthusiasm for a run, but his willingness to fight with party elders may pose fundraising problems.»
@PAYANT L’évolution du phénomène Ron Paul est tout à fait remarquable en lui-même; et tout à fait remarquable également de ce phénomène que nous désignons comme “un système antiSystème” (puisqu’effectivement, nous estimons que le rassemblement qui se fait autour de Ron Paul ressort de cette catégorie de “formes” politiques si caractéristiques de notre temps). On voit la position de Ron Paul se renforcer régulièrement par des apports de communication (influence, statistiques, etc.) non sollicités par lui-même, comme l’est effectivement ce résultat du sondage au Texas qui le place en seconde position pour être élu sénateur, derrière le gouverneur David Dewhurst, personnalité républicaine beaucoup plus en vue des points de vue officiel et médiatique, et qui s’est déjà déclarée intéressée par la fonction de sénateur (ce qui n’est pas le cas de Ron Paul).
En fait, ce qui frappe chez Ron Paul, et qui pourrait s’imposer comme un caractère paradoxal du système antiSystème, c’est la discrétion naturelle de l’homme qui paraît pourtant dans la perception viciée du Système comme presque affectée et dans tous les cas ostentatoire, – une discrétion lancée presque comme une provocation à la face du Système qui fonctionne notamment en enchaînant ses serviteurs humains aux chaînes de la notoriété médiatique et à ses terribles obligations de superficialité et de vide intellectuel. Le résultat est bien entendu de plus en plus souvent confondant et stupéfiant, et souvent enthousiasmant dans la mesure où nous nous trouvons dans une situation qui favorise objectivement toutes les dynamiques antiSystème, face à un Système effectivement devenu de plus en plus incontrôlable et, par conséquent, insupportable. Cette évolution de ce qu’on pourrait nommer objectivement “la résistance”, qui implique des formations spontanées d’acteurs que fort peu de choses rapprochent a priori, et qui n’ont aucune ambition d’organisation d’une quelconque “résistance” au Système, se fait d’une manière spontanée, sous la poussée même des pressions du Système qui dispensent des effets négatifs (pour le Système) d’une façon naturelle également. L’installation de Ron Paul dans sa position de plus en plus populaire, – là aussi d’une popularité sans sensationnalisme, sans soutien médiatique, mais qui éclate littéralement à chaque fois, à l’occasion de telle ou telle donnée, ou événement impromptu, – s’est faite de cette façon extrêmement discrète. (Quant à la réserve que fait la dépêche sur le fait que sa mésentente avec les dirigeants républicains pourrait priver Paul des soutiens financiers du parti, il ne fait guère de doute qu’il saurait retrouver la source alternative du soutien populaire par Internet dans lequel il a établi des records.)
On sent pourtant qu’on approche d’un tournant, où le système antiSystème commence à prendre conscience de son rôle, ou plutôt à faire prendre conscience de leur rôle aux acteurs humains qu’il rassemble. L’évocation d’ambitions sénatoriales de Ron Paul, avec la dernière allusion sur sa possible candidature présidentielle, implique une prise de conscience grandissante de l’homme politique de la puissance du courant qui le porte. D’ores et déjà, avec cette déclaration, Ron Paul a franchi un pas, en reconnaissant implicitement qu’il pouvait jouer un rôle important dans la politique de son pays, alors que dans ses déclarations précédentes il restait encore réservé dans ce domaine tout en admettant qu’il se formait autour de lui une dynamique de rassemblement. Les circonstances imposent de plus en plus des positions avancées et engagées à Ron Paul. Le député du Texas n’a pas l’air de considérer une seconde que son grand âge soit un frein quelconque devant les nécessités du temps. Effectivement, ce temps politique est exceptionnel et, dans certaines circonstances, bouscule toutes les règles des services de la communication officielle, du marketing politique, etc. La candidature à la présidence de Ron Paul en 2012 n’est plus du tout une utopie, – et l’on parle bien d’une candidature efficace, marquante, et non pas marginale et symbolique…
Mis en ligne le 21 janvier 2011 à 12H24