Ron Paul avant l'Iowa, triomphant et rassembleur…

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Il faut regarder le regroupement des interventions et des réponses de Ron Paul durant le débat ABC.News de l’Iowa, le 10 décembre 2011. (Vidéo du 10 décembre 2011.) Juste passée la onzième minute de la vidéo qui compte un peu plus de 13 minutes, sur la fin du débat, Perry et Romney parlent de Ron Paul et mettent en évidence le respect qu’ils ont pour lui et ce qu’ils ont appris de lui, puis Ron Paul lui-même parle de Ron Paul, de son acharnement à s’opposer aux fausses politiques et aux fausses situations, sous les applaudissements de la foule et sous les rires approbateurs de ses concurrents… On irait jusqu’à dire que ses adversaires eux-mêmes plébiscitent Ron Paul !

C’est un de ces moments étonnants qui transcendent la politique. A ce moment, exactement, on a l’impression que tous ces hommes, qui jouent leur rôle habituel de marionnettes et de robots, s’installent dans un instant de vérité pour saluer celui qui, parmi eux, ne le cède jamais à la sincérité et au respect de la vérité. Il est manifeste qu’on se trouve alors au-delà des engagements, des idéologies, des marchandages de l’esprit, pour un de ces Moments psychologiques où la vérité s’impose à tous. (Cela n’empêche pas les explications plus basses, évidemment. Celle d’un “stratège” républicain qui argumente que Perry et Romney, en perte de vitesse contre Gingrich, tentent de renforcer Ron Paul pour affaiblir Gingrich… Basse cuisine, en l’occurrence, même si les chiffres vont dans ce sens ; mais alors, Ron Paul mériterait l’image qu’on a déjà offert pour lui, de la tortue qui finira par l’emporter contre tous les lièvres qui se battent entre eux.)

Ron Paul n’est pas le Messie. Sa politique est loin d’être absolument satisfaisante, et l'on sait d'ailleurs, – nous l'avons souvent répété, – que sa politique nous intéresse bien moins que la dynamique absolument antiSystème qu'il représente absolument, qui modèle et conduit son évolution. Sans doute est-ce pour cette raison qu'il fait, dans la clarté exceptionnelle de son propos soutenue par la fougue de sa conviction, la démonstration d’une certaine innocence fondamentale par rapport à la corruption absolue qu’est devenue la politique à l’ombre du Système, – et l’on parle bien plus de la corruption psychologique, de la corruption de la psychologie, que de la seule corruption vénale (les deux s’ajoutant d’ailleurs et évidemment, mais il s’agit de graduer l’importance de ces corruptions). La fraîcheur de Ron Paul, tout de même âgé de 76 ans, – personne n’a encore évoqué l’“âge du capitaine” comme argument contre sa candidature ! – sa formidable dialectique reposant sur la conviction que donne l’honnêteté et la documentation du jugement, sa connaissance des questions traitées constituent une découverte qui, dans certaines circonstances dont toutes ne sont pas encore assurées, devrait secouer l’Amérique. De plus, il est remarquable qu’actuellement ce soit sa position antiguerre qui commence à lui apporter des soutiens importants, notamment de la part des jeunes électeurs.

Le débat de ABC.News du 10 décembre 2011 de l’Iowa a constitué un triomphe pour Ron Paul, tel que le détaillent de façon impressionnante plusieurs textes rapportant divers sondages, que ce soit autour du débat et durant le débat.

• Un texte du 11 décembre 2011, sur RonPaul2012.com détaille ses succès dans les sondages auprès des étudiants, ainsi que divers meetings dans ce domaine. Lors d’un sondage d’audition du débat ABC.News à l’Université Drake de Des Moines, sur 1.223 étudiants, Paul arrive en tête avec 429 votes (35%), Romney second avec 311 votes (25%), Gingrich troisième avezc 128 votes (10%)… «In addition, during Paul’s same three-day visit that concluded with the debate, he held two YFP rallies. More than 1,350 mostly-young supporters attended his Iowa State University rally and more than 700 students attended his University of Northern Iowa rally.»

• Un texte de du 11 décembre 2011 détaille divers autres votes durant le débat, qui donnent tous le résultat d’un triomphe pour Ron Paul.

«Paul who is known for a strong online response from his supporters has yet again walked away with strong leads in major on line polls, including ABC, Yahoo, National Review, and Today’s World (which stresses Christian views).

»As for the polls, they asked variations of “who do you think came out on top during the GOP debate,” ABC news.com received just over 8,746 votes of which 6,500 plus were in Paul’s corner. Gingrich followed with 1,000, Romney 590, Bachmann 200, and Perry 156. Based on results prior to 6 a.m. Sunday Dec 11, Paul had 63% of National Review voters followed by Gingrich 18% and Romney at 12% based on about 2,900 total votes. He amassed 86% of the vote in the WORLDmag.com online poll, which represents the Christian community. Romney and Gingrich scored a virtual tie with 4.9% and 4.8% respectively. […]

»Yahoo asked 16 debate poll questions. 72.48% (26,700) voters indicated they would like to hear more from Dr. Paul during debates. Further, 58.66% of 32,859 voters wanted to “hear from “ someone else at the debate rather than Gingrich (27%) and Romney (14%)…»

• Une très longue transcription avec commentaire est faite du débat sur ABC.News même, le 11 décembre 2011. Bien que la plus grande part du débat soit consacré à Gingrich, Romney et Perry, une partie, surtout sur la fin du texte, concerne plus particulièrement Ron Paul, et l’on y trouve une appréciation unanime de son extraordinaire organisation et de l’énergie de sa campagne, avec désormais un avis qui n’est plus sacrilège, émis par l’un ou l’autre intervenant, que Paul peut l’emporter dans l’Iowa. Un autre sondage direct d’ABC.News.com, le 11 décembre 2011 en fin d’après-midi donnait toujours une très nette victoire à Ron Paul... Paul 10.948 votes et 64%, Gingrich 3,308 votes et 19%, Romney 1,618 votes et 9%, Bachmann 579 votes et 3%, Santorum 375 votes et 2%, Perry 371 votes et 2%. (17.199 votes au total.)

• Il faut aussi signaler un intérêt grandissant du côté démocrate pour Ron Paul, notamment dans la fraction la plus à gauche des démocrate. C’est ainsi le cas de l’ancienne gouverneur du Michigan (la première femme à être gouverneur d’un Etat de l’Union, pour les deux mandats successifs autorisés, de 2003 à 2011), la démocrate Jennifer Granholm, l’une des femmes politiques US les plus remarquables, dépassant sans aucun doute en brio et en talent une Hillary Clinton. Dans RAW Story du 11 décembre 2011, Granholm estime très possible la victoire de Ron Paul dans l’Iowa. (Dans l’émission du progressiste Cenk Uygur, de Current TV.)

«Speaking to a Current TV panel after the Republican presidential debate on Saturday, former Michigan Gov. Jennifer Granholm (D) suggested that Texas Rep. Ron Paul may see a new influx of support. […] “Ron Paul going into this debate was essentially tied with Mitt Romney, and Newt [Gingrich] of course was ascendant,” Granholm said. “I think Ron Paul may end up seeing a surge as a result of this.”»

La véritable position de Granholm, comme celle de nombreux autres démocrates progressistes tels que Kucinich et Nader, est résumée par cette intervention d’un lecteur… «In 2008, I supported Kucinich and Mike Gravel for their run at presidency. I also supported Ron Paul. I figure if either got to be POTUS the country would be heading in the right direction. After Obama has proven to be nothing more than a third term for Bush It is clear that In 2012 there is only one clear choice. Ron Paul ! I guess Cenk, Kucinich, Nader, Granholm, Jon Stewart, Roger Ebert Ratigan, are all in on it too for being critical of Obama and praising Ron Paul...»

• Ces différentes évolutions qui précisent de plus en plus nettement le contour de la position de Ron Paul, sa solidité, et la possibilité désormais sérieuse d’une extension d’une alliance entre l’extrême libertarien de la droite conservatrice qu’il représente et la gauche progressiste, se font sur une poussée populiste manifestée par Tea Party (droite) et Occupy (gauche). De ce point de vue, on observe la poursuite d’une poussée pour le rassemblement de ces deux dynamiques populistes, dont Ron Paul, s’il confirme son actuel rythme électoral, pourrait devenir le point de rassemblement. Dans Intrepid Report, le 6 décembre 2011, William John Cox propose une charte impliquant au nom des deux ailes populistes un amendement constitutionnel pour le “droit des électeurs” qui s’attaquerait de front à une décision fameuse et controversée de la Cour Suprême…

«Unification of the Tea Party and Occupy movements for a common goal—a Voters’ Rights Amendment—will reestablish the United States as a democratic republic and will restore control of its government to the voters.

»Although the corporate and wealthy elite is doing everything in its power, primarily through its mouthpiece—the mainstream media, to convince Occupiers and Tea Partiers that each is an enemy of the other, it is becoming increasingly clear that the two groups have much in common. Not only do both groups march under the Don’t Tread on Me flag, they both very strongly believe that corporations should not enjoy the constitutional rights of individuals, irrespective of what the U.S. Supreme Court may have ruled…»

Le constat général qu’on fait est celui d’une convergence de logique hostile aux Système, selon des approches et des logiques différentes, qui peuvent créer un puissant courant, se structurant de facto en un système antiSystème dont le rôle devrait être capital en 2012. Dans sa dynamique présente, si elle se poursuit et se confirme, Ron Paul a vocation à en être à la fois l’inspirateur, le relais et la courroie de transmission.


Mis en ligne le 12 décembre 2011 à 14H34

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