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1010Le député républicain du Texas Ron Paul continue à apparaître en tête des favoris de la base du parti pour la désignation à la candidature républicaine pour les présidentielles en 2012. Cette fois, il s’agit d’un sondage technique partiel, en Caroline du Sud, dans le comté de Lexington. C’est la troisième fois cette année que Paul est en tête dans un sondage conservateur ou républicain, et il s’agit effectivement de sondages techniques internes au parti, – les plus sérieux parce qu’ils déterminent la mécanique du parti pour la désignation du candidat.
Selon RAW Story du 17 avril 2011 : «Republican Congressman Ron Paul won the latest straw poll to gauge popularity ahead of the 2012 presidential race in a key South Carolina county.
»The libertarian-leaning Texas congressman won the Lexington county Republican Party presidential straw poll on Saturday, with 16 percent of the 139 ballots cast. Former Massachusetts governor Mitt Romney tied with billionaire real estate mogul Donald Trump for second place, with 12 percent of the vote.»
Des indications précises sont données d’autre part sur la situation personnelle de Ron Paul et sur l’évolution de ses intentions vis-à-vis des élections présidentielle, dans un article de Politico.com du 14 avril 2011. Ces indications viennent de son équipe de campagne, qui explique que tout est prêt pour le cas où Ron Paul déciderait d’être candidat.
«Ron Paul quietly took another step toward a presidential run recently, creating a so-called “testing the waters” account that allows him to start raising money toward a White House bid and could eventually become his official campaign account, a Paul aide confirmed to POLITICO.
»The Texas congressman is expected to announce whether he will again run for the Republican nomination sometime early next month — and recent moves are the strongest signs yet that the libertarian icon will indeed launch another bid. Jesse Benton, director of Paul’s LibertyPAC, told POLITICO that the new account was opened in anticipation of creating a formal presidential committee. The small step toward a bid is the same kind taken recently by Newt Gingrich and Rick Santorum, but it stops short of an official exploratory committee filed with the FEC. “Dr. Paul continues to use LibertyPAC to fund his activities while he explores his political options for 2012,” Benton said. “He remains undecided on what his plans will be, but as a final decision draws closer, his team has put the pieces in place for him to flip a switch and hit the ground running if he decides to run for president.”»
RAW Story donne des indications sur la situation financière de Ron Paul par rapport à une éventuelle campagne pour la désignation. Cette situation est excellente, établie au travers de la structure de son équipe qui est désormais très bien rôdée pour la collecte de fonds par appel direct à la population, avec laquelle Ron Paul obtient des sommes considérables. Normalement, Ron Paul devrait annoncer sa décision d’être candidat ou pas au début du mois de mai.
«Paul has raised nearly $3 million dollars during the first quarter of 2011 through his Political Action Committee and nonprofit organization. The congressman raised $1 million through LibertyPAC and $2 million through his nonprofit, Campaign for Liberty. The funds from his nonprofit cannot be used for a potential political campaign.»
Avec Ron Paul, on retrouve toujours la même situation si caractéristique, d’une part du candidat potentiel certainement le plus populaire à l’intérieur du parti républicain, et, encore plus, le candidat républicain potentiellement le plus populaire hors du parti républicain s’il était désigné ; d’autre part d’un black out sur la candidature de Paul, notamment dans les sondages nationaux où il est rarement pris en compte, ce qui concourt à donner l’image des candidatures républicaines potentielles réduites à un Romney, à un Gingrich, à une Palin ou à un Donald Trump. (Trump, la candidature exotique de service du milliardaire excentrique, qui voudrait s’imposer hors des structures du système républicain tout en s’y inscrivant, mais qui représente une candidature correspondant parfaitement au Système, – la “candidature exotique” standard à l’intérieur du Système, selon la tactique naturelle du Système qui voudrait entretenir l’idée que le Système accepte des candidats “hors-système” [hors des procédures classiques des systèmes des partis du Système].)
On peut déduire évidemment de cette situation que Ron Paul, bien qu’il soit à l’intérieur d’un parti, est le seul véritable éventuel candidat “hors-système”, tant du système des partis que du Système en général. Nous parlons de l’esprit de la chose, et non de l’aspect formel, c’est-à-dire de la réalité d’une candidature “hors-système”, voire antiSystème, même à l’intérieur des structures d’un parti, d’un homme dont les options antiSystème sont connues depuis longtemps et qui fondent sa très grande popularité. C’est évidemment la raison de cette situation étrange où le républicain incontestablement le plus populaire auprès de la base républicaine est régulièrement “oublié” des sondages nationaux, où la sélection des candidats proposés aux personnes sondées est déterminées par le personnel des instituts de sondage, partie prenante du Système. Ron Paul a d’ailleurs plusieurs fois observé que sa candidature à l’intérieur du parti républicain serait plus difficile à obtenir, que ne serait difficile à mener une campagne directe pour les présidentielles. (Les rares fois où l’un ou l’autre institut s’est laissé aller à évoquer l’hypothèse de Ron Paul, candidat républicain, contre Obama, Paul s’est toujours trouvé extrêmement près du président en exercice, avec des écarts de l’ordre de 2% à 4%, – le plus récent résultat étant 46%-42% en faveur d’Obama. Ce sont les meilleurs résultats hypothétiques d’un républicain contre Obama, et d’un républicain qui n’a pas déclaré sa candidature et que tous les politologues officiels s’acharnent à présenter comme n’ayant aucune chance d’être désigné par la direction du parti républicain, simplement parce que cette direction n’en veut pas.)
Quoi qu’il en soit de ces diverses péripéties qui ne servent qu’à confirmer que le Système ne voit de plus grand ennemi contre lui que Ron Paul, et avec de bonnes raisons pour cela, il reste que la situation objective de Ron Paul ne cesse de s’améliorer et renforce l’hypothèse de sa candidature pour les présidentielles de 2012. Paul manœuvre habilement, en préparant son équipe, “comme si” sa décision était prise, de façon à commencer aussitôt sa campagne si sa décision est prise. De toutes les façons, il existe d’autres possibilités que le seul parcours de la candidature républicaine aux présidentielles. Il existe notamment la possibilité que Paul, s’il n’est pas retenu comme candidat républicain à l’issue des primaires de janvier-juillet 2012, choisisse de devenir un candidat indépendant. Son système de financement, dégagé des contraintes des lobbies et des soutiens du business nécessitant l’investiture du parti, lui permet effectivement d’envisager une telle possibilité, alors que sa popularité débordant largement le parti républicain et allant jusqu'à la gauche hors-système, peut lui assurer un soutien considérable. (D’autre part, il y a la possibilité qu’il pourrait préférer être candidat sénateur du Texas, que candidat aux présidentielles.) Finalement, la prospective raisonnable qu’on peut envisager aujourd’hui favorise sans aucun doute une candidature aux présidentielles de 2012. En plus des divers facteurs déjà signalés, il y a la situation intérieure du pays (notamment budgétaire et économique) qui ne cesse de se dégrader alors que lui-même, Ron Paul, a fait de l’évolution de cette situation un des facteurs déterminants de sa décision d’être candidat aux présidentielles. Plus la situation US est mauvaise et incertaine, plus Ron Paul estimerait devoir être candidat et plus sa candidature devrait recevoir un appui considérable.
Mis en ligne le 19 avril 2011 à 10H46