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2880• Articles du 12 octobre 2021. • Un auteur original et fantaisiste nous donne une description abracadabrantesque de la Grande-Bretagne complètement infectée par le wokenisme et la ‘cancel culture’ et en chute libre de désintégration. • “Alliée” fidèle, c’est-à-dire vassale soumise de l’Amérique, la Grande-Bretagne suit effectivement pas à pas le modèle américaniste de déstructuration et de destruction de soi. • Situation peu connue, donnant à penser combien les agitations autour de l’“anglosphère” (AUKUS) sont pur simulacre. • Contributions : dedefensa.org et Nirpal Dhaliwal.
Voilà un texte intéressant que celui de Nipal Dhaliwal, aussi bien l’auteur lui-même d’ailleurs... Texte intéressant parce que nous exposant une vérité profonde à partir d’une argumentation où il y a vraiment à boire et à manger, et tout cela sans vraiment nous dire où se situe l’observateur, de quel côté, “pour” ou “contre”, ou “ailleurs”... Cette vérité profonde très spécifique et très marquée (elle concerne la Grande-Bretagne), on en exprime au fil des circonstances diverses parties, ou “morceaux épars”, sans prendre en compte le tout auquel renvoient ces “morceaux épars”... A savoir, qu’avec une incroyable et foudroyante adoption du wokenisme par le Grande-Bretagne, cette nation autrefois puissante et si influente se dissout à une vitesse extraordinaire, pour figurer dans une véritable position de vassalité “esclavagisée” à la fois d’une idéologie et d’une autre puissance, presque heureuse de l’être, presque jubilante comme l’on fait quand l’on goûte la néantisation comme un grand repos bien mérité... Tout cela, selon Dhaliwal qui écrit :
« La Grande-Bretagne est en passe de devenir l'État le plus ‘woke’ du monde, – bien plus que n'importe quel État démocrate des Etats-Unis, plus même que la Californie et New York. Maintenant que Meghan Markle a capitalisé à son compte le pouvoir impressionnant des célébrités noires américaines dans sa bataille contre la monarchie britannique, il ne faudra pas longtemps avant que l'institution, ainsi que les programmes scolaires et les musées britanniques, ne soient entièrement “décolonisés”... »
Cela est d’ailleurs bien vu, dans ce texte qui est pourtant du 17 septembre (nous l’avons repris justement pour la façon à la fois très complète et très polémique dont il embrasse avec des ricanements de mépris le sort de la Grande-Bretagne) Quelques semaines avant, il annonce des attaques wokenistes contre des institutions fondamentales comme les musées, à l’heure (ce 11 octobre) où une offensive d’“annulation” des œuvres “blessantes” pour les minorités et les opprimés s’amorce contre les musées britanniques, à commencer par le formidable British Museum :
« Un groupe de travailleurs sociaux, pardon, de professionnels des musées, financé par le contribuable, veut intégrer l’antiracisme, l'activisme climatique et “décoloniser” leurs institutions en écartant [en “annulant” ?] les objets qu'ils considèrent comme problématiques... »
Dhaliwal estime que les derniers piliers du pays, – la monarchie et le football, – ont cédé en rentrant dans la foule moutonnière de la wokenisation, – lorsque la Reine « a apparemment exprimé son soutien au projet américain d'égalité raciale des Black Lives Matter » et lorsque « les amateurs de football de toute l'Angleterre ont vu leurs équipes continuer à s’agenouiller pour une deuxième saison consécutive ». Dhaliwal nous fait bien sourire de dérision sarcastique, – mieux vaut cela qu’en pleurer, – en prédisant un triomphe complet de la Grande-Bretagne régénérée lorsque « la Maison de Saxe-Cobourg-Gotha, – les “Windsor” pour la plupart des gens » choisira d’être remplacée par une monarchie étrangère, et éventuellement une monarchie ouest-africaine : « Donner la couronne à la Maison d’Asante [du Ghana], par exemple, serait un moyen facile de sortir de l’impasse... » Ainsi serait accompli le destin de la Grande-Bretagne vers sa néantisation...
« Il est temps pour la Grande-Bretagne d’abandonner sa fausse guerre contre le wokenisme et de l’embrasser comme le destin naturel du peuple soumis aux États-Unis qu’elle est devenue. Ayant quitté l'Europe, le seul avenir de la Grande-Bretagne est de se dissoudre dans le grand empire wokeniste américain, en oubliant qu’elle a même existé. Et les gens de l’establishment de droite britanniques, qui ont toujours été les plus ardents défenseurs de l’emprisonnement de la Grande-Bretagne dans l’influence des États-Unis, sont les plus responsables de cette situation. »
En effet et d’une façon pour le moins originale, Dhaliwal attribue au complexe militaro-industriel US ce qui devient une “manœuvre” pour restaurer et assurer le destin du grand empire américaniste. Pour lui, ce sont les organes de la sécurité nationale US qui ont institué le wokenisme et ont poussé à son triomphe, appuyé sur une transformation ultra-rapide des USA par l’immigration (“Grand Remplacement” devenant “Très-Grand Remplacement”, les USA étant toujours plus grand que le reste) :
« La droite britannique impute très malhonnêtement la montée du wokenisme à une “élite métropolitaine” fictive basée à Londres, alors qu'il s'agit d'un programme très clairement défini de l'establishment américain. Qu'il s'agisse du général Mark Milley, président des chefs d'état-major interarmées, qui défend la ‘Critical Race Theory’ ou des publicités de recrutement très inclusives de l’armée et de la CIA américaines, il est évident que le wokenisme n’est pas le produit de radicaux subversifs opérant en marge de la société, mais un projet qui bénéficie du soutien total et de la direction de la vaste machine militaro-politique américaine. »
La thèse de Dhaliwal, pour être exotique et dans la lignée des grands complots, n’en est pas moins faussée, radicalement contredite par la chronologie des événements avec un renversement de cause à effet. Le wokenisme est évidemment très largement antérieur à la wokenisation des forces et du Pentagone (et de tant d’autres institutions), il a sa spécificité, ses caractères propres, et s’il a été aidé par une force de l’américanisme c’est bien celle du Woke-capitalisme, sans rapport dans ce cas avec le complexe militaro-industriel. Son effet dissolvant, presque liquide, est uniquement déconstructeur et il contribue très fortement à la désintégration des États-Unis et pas du tout à une hypothétique consolidation impériale ; si elle fut effectivement accolée aux USA du fait de son establishment (“de droite” est de trop, tout establishment embrassant toutes les tendances reconnues-PC, y compris ô combien les “élites métropolitaines”), la Grande-Bretagne ne fait dans le cas qu’expose Dhaliwal que suivre le destin de sa déjà-ancienne vassalisation des USA, bien plus qu’en devenir le vassal obéissant qu’elle est depuis des décennies.
Bref et comme nous disions : “à boire et à manger”. Il est vrai que Nipal Dhaliwal est un auteur et journaliste souvent polémique, et un drôle de polémiste. Ce fils d’immigrants sikhs de l’Inde a des thèses originales, comme lorsque, dans son dernier article du 10 octobre dans ‘The Sun’, il attaque les pratiques abusives des femmes, aventurières mondaines, épousant des hommes riches pour pouvoir mieux disposer de leur fortune lors du divorce qui suit (pratique analysée par les frères Cohen dans le film ‘Intolérable cruauté’) ; c’est d’un style courant chez lui qui a la plume leste pour les femmes, qui a été souvent dénoncée pour cette cause de lèse-sexisme par les féministes et les LGTBQ :
« ... Je suis la preuve que les hommes ne devraient pas être saignés à blanc pour payer une pension alimentaire.
» Il y a quelques années, après un rapport sexuel, ma femme a récupéré un préservatif dans la poubelle et s’est faufilée dans la salle de bains pour s'inséminer avec mon sperme, dans l’espoir de tomber enceinte.
» Heureusement pour moi, mes petits soldats sont restés fidèles et ne sont pas allés travailler pour elle, sinon je me serais retrouvé père, émotionnellement et financièrement piégé par elle pour le reste de ma vie. »
Il s’agit donc d’un personnage original, parfois fantaisiste, dont on ne sait précisément s’il se réjouit ou s’il déplore la chute de l’Angleterre et de ses traditions. S’il fallait trancher, nous dirions qu’il en serait plutôt à la déplorer vivement, à l’aune d’une critique impitoyable du wokenisme, mais en se faisant une joie un peu amère d’en faire porter la responsabilité à l’establishment, – ce qui est justifié pour ce qui concerne la vassalité rendue à l’américanisme depuis les illusions churchilliennes de la Deuxième Guerre mondiale, vassalité à laquelle le “séjour européen” d’une quarantaine d’années n’a rien changé.
Quoi qu’il en soit, cette diversité d’approche nous fait mieux saisir effectivement la situation catastrophique du pays, par rapport à ses prétentions et à ses restes d’ambition, et combien effectivement cette situation apparaît comme une sorte de “copié-collé” de celle de l’Amérique. C’est un constat que l’on fait peu, du côté des observateurs persistants de leur propre nombril ; et ce constat devant lequel toutes les banalités ronflantes et stratégiques sur l’“Anglosphère” se révèlent comme parties médiocres du même pitoyable simulacre.
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Avec toutes les institutions du pays, dans de nombreux cas littéralement, se prosternant devant l'autel de l’idéologie américaine, il est temps pour la Grande-Bretagne d'abandonner toute prétention d'être autre chose que l'État vassal docile et servile des États-Unis qu'elle est.
La reine étant le chef de l'État, la monarchie britannique est censée être au-dessus de la politique. Aucun monarque des temps modernes n'a jamais soutenu un mouvement politique. Ainsi, lorsque la Reine, la semaine dernière, a apparemment exprimé son soutien au projet américain d'égalité raciale des Black Lives Matter, cela a marqué un changement tectonique dans le tissu culturel et constitutionnel du Royaume-Uni, vers une institutionnalisation du wokenisme, consacrant la suprématie des valeurs américaines sur les valeurs britanniques.
Au cours du week-end, les amateurs de football de toute l'Angleterre ont vu leurs équipes continuer à s'agenouiller pour une deuxième saison consécutive, après avoir vu l’équipe anglaise le faire devant une équipe polonaise qui avant refusé de s'y associer avant son match [de la Coupe d’Europe] à Varsovie. Cet été, lors du quart de finale de l'Euro entre l’Angleterre et l’Allemagne, le capitaine des ‘Trois Lions’ Harry Kane avait porté un brassard arc-en-ciel en “solidarité” avec la communauté LGBTQ+.
Je ne mets pas en doute les intentions honorables des joueurs qui font ces gestes, et je partage les sentiments qu'ils expriment, mais je suis frappé par le fait qu'aucune autre équipe nationale ou ligue aussi diversifiée, – celles du Brésil, de la France ou de la Belgique, – ne s'y consacre autant. Ne sont-ils pas aussi intéressés par la justice raciale ? Je dirais que l'émulation servile de l’esprit wokeniste américain par la Grande-Bretagne témoigne davantage de son malaise national que de son engagement en faveur de l'égalité.
Le football et la monarchie étaient les derniers bastions d'une identité britannique identifiable. Avec des bancs d'église désormais vides, moins de la moitié des Britanniques se disant chrétiens en théorie, et une infime minorité des enfants blancs de la classe ouvrière obtenant ne serait-ce que la plus faible qualification en langue anglaise (GCSE), le football et la couronne étaient tout ce qui empêchait le mince sentiment d'identité britannique de s'évaporer complètement. Bientôt, tout ce qui restera pour définir le pays sera les haricots sur des toasts, les chiens et les pubs.
La droite britannique impute très malhonnêtement la montée du wokenisme à une “élite métropolitaine” fictive basée à Londres, alors qu'il s'agit d'un programme très clairement défini de l'establishment américain. Qu'il s'agisse du général Mark Milley, président des chefs d'état-major interarmées, qui défend la ‘Critical Race Theory’ ou des publicités de recrutement très inclusives de l'armée et de la CIA américaines, il est évident que le wokenisme n’est pas le produit de radicaux subversifs opérant en marge de la société, mais un projet qui bénéficie du soutien total et de la direction de la vaste machine militaro-politique américaine.
Le wokenisme prend tout son sens en Amérique, une société d'immigrants individualistes dont la diversité, déjà énorme, s’accélère chaque année, et qui se dirige rapidement vers un pays où les blancs seront minoritaires. En effet, le dernier recensement a montré un déclin de la population blanche pour la première fois. Le zèle et l'omniprésence soudaine de la pensée “woke” aux États-Unis ne sont qu'une tentative énergique, soutenue par l’État, d’adapter tardivement les institutions et la philosophie du pays à la réalité démocratique.
En Grande-Bretagne, cependant, le wokenisme et les arguments qui s'y opposent ne sont qu’une autre triste illustration de l’obéissance servile du pays, du type syndrome de Stockholm, envers les États-Unis. En entendant le soutien de la Reine à BLM, et en regardant l'équipe d'Angleterre s’agenouiller, j'ai été frappé par ce fait : en général, l’Amérique doit bombarder des pays étrangers pour obtenir une fraction de cette obéissance ; la Grande-Bretagne, elle, s’est soumise sans qu'une arme soit pointée sur elle. Même une occupation brutale de 20 ans, coûtant 2 000 milliards de dollars, n'a pu faire capituler les talibans.
J'ai bien plus de respect pour les moudjahidines que pour les minables qui prétendent défendre la Grande-Bretagne contre le phénomène. La faiblesse de la résistance de la Grande-Bretagne contre le wokenisme a l'odeur suspecte de l'acceptation tacite. Qu'il s’agisse [...] [et] des cris d’alarme incessants et compulsifs de Piers Morgan sur son tweet, les sauveurs autoproclamés de la Grande-Bretagne sont uniformément inutiles, – délibérément, pourrait-on dire. Ce ne peut être une coïncidence si l'équipe A de la droite idéologique de ce pays [...] ne ressemble même pas à une équipe de football à 5 plausible, et encore moins à un mouvement de salut national. En effet, je peux imaginer que les commandants talibans faisaient regarder à leurs troupes la risible imitation d’Henry V à Azincourt par Andrew Neil [défendant la civilisation française contre les terroristes islamistes] pour les mettre en confiance, avant de les envoyer chasser les troupes britanniques du champ de bataille afghan.
Comme le ‘culte du cargo’ dans les îles du Pacifique, où les tribus indigènes imitaient les comportements des militaires américains stationnés dans l'espoir de faire apparaître des avions dans le ciel pour leur larguer des vivres, les Britanniques croient que le simple fait d'imiter l'Amérique leur conférera une partie de la grandeur de l'Amérique. Et le véritable objectif de la guerre du wokenisme n'est ni de soutenir ni de rejeter le wokenisme en soi, mais de faire en sorte que la Grande-Bretagne ait l’air et paraisse aussi proche que possible de l'Amérique, dans l’idée erronée que cela rétablira le statut décroissant de la Grande-Bretagne dans le monde. L'intensité de ces arguments n'est que de la passion mal placée d'un peuple pour qui une guerre culturelle sur les droits des transsexuels est ce qu'il y a de plus proche d'une véritable guerre des canons et des baïonnettes.
La Grande-Bretagne est en passe de devenir l'État le plus ‘woke’ du monde, – bien plus que n'importe quel État démocrate des Etats-Unis, plus même que la Californie et New York. Maintenant que Meghan Markle a capitalisé à son compte le pouvoir impressionnant des célébrités noires américaines dans sa bataille contre la monarchie britannique, il ne faudra pas longtemps avant que l'institution, ainsi que les programmes scolaires et les musées britanniques, ne soient entièrement “décolonisés”. Comme pour les crises constitutionnelles précédentes, il ne serait pas surprenant que la Maison de Saxe-Cobourg-Gotha, – les “Windsor” pour la plupart des gens, – soit remplacée par une monarchie étrangère, comme ce fut le cas lorsque Guillaume d'Orange monta sur le trône en 1650 ; mais cette fois, ce sera peut-être une monarchie ouest-africaine. Donner la couronne à la Maison d’Asante, par exemple, serait un moyen facile de sortir de l'impasse dans laquelle se trouve actuellement l'establishment britannique, de gagner un statut wokeniste illimité aux yeux de l’Amérique et de redorer le blason de la nation aux yeux du monde entier. Les liens anciens et étroits du Ghana avec la Grande-Bretagne permettraient une transition en douceur et efficace.
Il est temps pour la Grande-Bretagne d'abandonner sa fausse guerre contre le wokenisme et de l’embrasser comme le destin naturel du peuple soumis aux États-Unis qu’elle est devenue. Ayant quitté l'Europe, le seul avenir de la Grande-Bretagne est de se dissoudre dans le grand empire wokeniste américain, en oubliant qu’elle a même existé. Et les gens de l’establishment de droite britanniques, qui ont toujours été les plus ardents défenseurs de l’emprisonnement de la Grande-Bretagne dans l’influence des États-Unis, sont les plus responsables de cette situation.