Sa Majesté en a vraiment marre

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Autre facette des brillantes dix années de pouvoir de Tony Blair : des relations exécrables avec la reine. Le Sunday Telegraph publie ce 27 mai des révélations sur les sentiments très hostiles d’Elizabeth II à l’encontre de son Premier ministre.

Voici quelques extraits du rapport du Sunday Telegraph, qui constitue sans aucun doute un reflet fidèle du jugement de la Reine, et qui a été divulgué dans ce sens, d’une façon confidentielle, sur ses instructions :

«The Queen has been left “exasperated and frustrated” at the legacy of Tony Blair's 10 years in power, friends have disclosed. She has been “deeply concerned” by many of New Labour's policies, in particular what she sees as the Prime Minister's lack of understanding of countryside issues, her closest confidants reported.

»Royal sources said that the Queen also believes privately that Mr Blair and his Government have meddled unnecessarily in Britain's heritage, including the reform of the House of Lords.

»Her other worries are said to relate to concerns from military leaders that the Armed Forces have become “overstretched” by foreign commitments, notably in Iraq and Afghanistan. She suspects that Mr Blair has spent too much time cosying up to America - at the expense of dealing with her beloved Commonwealth.

»The Queen, 81, who has ruled for 55 years and worked with 10 prime ministers, is the head of state, head of the Commonwealth and head of the Armed Forces.

»Friends of the monarch suspect that Mr Blair may not follow the gesture made by some of his predecessors, notably Winston Churchill and Harold Wilson, and host a dinner in the Queen's honour when relinquishing the office of prime minister. There is, as yet, no date for such an event and both Mr Blair and the Queen have busy diaries in the run-up to his stepping down on June 27.»

Ces confidences royales sont sans précédent et mesurent les secousses profondes de déstabilisation que le gouvernement de Blair a provoquées au sein de l’establishment britannique. La question ne concerne pas les pouvoirs réels de la Reine mais l’influence évidente de sa position. Elle exprime là des sentiments personnels qui reflètent néanmoins un sentiment répandu dans les couches les plus traditionalistes de l'establishment, qui gardent toute leur influence au Royaume-Uni.

Les reproches de la Reine sont très divers. Il est remarquable que l’on y trouve la question irakienne et la proximité bien connue de Blair avec les Américains, — question de politique étrangère très liée aux choix de stratégie de l’exécutif, sur lesquels la dynastie a fort peu d’influence et desquels elle se garde en général de toute intervention (au contraire des questions sur la Chambre des lords ou la chasse au renard, qui font partie du domaine traditionnel fondamental britannique). Là aussi, c’est une indication de la profondeur du traumatisme irakien dans l’establishment britannique, y compris dans la perspective des rapports USA-UK.


Mis en ligne le 28 mai 2007 à 04H38