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576419 octobre 2022 (08H45) – D’habitude, ce sont les circonstances, les incompréhensions, les erreurs d’inattention, les absences d’appréciations, le refus de considérer le point de vue adverse, les passions mauvaises et bilieuses, les préjugés hérités des salons ou des terres lointaines qui conduisent à des conflits, – les fameux “somnambules qui nous conduisent à la guerre.”. Cette fois-ci, la base, le fondement, l’essence de l’éventuelle Grande Guerre où nous allons est affreusement celui-ci : la bêtise, la sottise, le vide intellectuel ; la “connerie-hallucinée” dirait Audiard, qui n’a jamais été aussi vrai, disant l’immortelle considération de Ventura Lino :
« Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît » : Sainte-Connerie, double invertie et simulacre de la Connerie-du-Diable.
D’où ce titre grandiose de Grand-Titre du Jour décerné par moi-même à ce titre ce que je juge sublime, tant il résume le Tout-du-Jour (vous voyez, comme on dit Plat-du-Jour) : « The Woke War III »... Paru dans ‘Newsweek’, c’est dire ! Même la presseSystème rechigne parfois sous le poids de la sottise-somnambulique dont elle est chargée jusqu’à la gueule.
« Opinion
» “The Neocons and the Woke Left Are Joining Hands and Leading Us to Woke War III”
» David Sacks, venture capitalist and co-host of the all-in podcast
» On 10/4/22 at 5:45 pm edt
Le mariage des deux tendances (gauche-Woke et neocons) vient de bien plus loin que ne le dit l’auteur, des R2P (‘Right To Protect’) de la gauche accouchant du wokenisme, actifs dès 2010-2011 (Libye, Syrie) avec les neocons de l’origine-9/11. Il vient dès tous débuts d’Obama, mis en évidence dans ce texte comme élu en tant qu’adversaire des guerres extérieurs contre la belliciste Clinton, alors qu’il la choisit aussitôt comme secrétaire d’État à partir d’une position où elle animera toutes les guerres d’intervention en cours ou nouvelles (son ‘We Came, We Saw, He Died’, ignoble épitaphe du massacre inouï de barbarie de Kadhafi)...
Tout cela rend plutôt sombrement risible l’idée de “politique étrangère modérée” d’Obama, (en Ukraine [Obama n’était pas assez fou pour risquer une guerre avec la Russie] et ailleurs auparavant). Bien qu’il ait été plus habile et plus manœuvrier que la bande de tueurs pathétiques de GW Bush, Obama a lancé la guerre en Libye, accéléré le chaos sanglant en Syrie, relancé la brillante guerre en Afghanistan et porté à un niveau de production industrielle l’assassinat par drone dans tous les coins du monde... Mais la vertu d’Obama-Saint est quelque chose qui doit être protégée.
« Bien qu'elle ait voté pour Obama parce qu'il avait promis de rompre avec la politique étrangère néoconservatrice, la gauche s'est ensuite jointe aux neocons pour s'opposer à la politique étrangère modérée d'Obama en Ukraine.
» Ce changement est désorientant, mais sur un plan purement tactique il a un certain sens. Les neocons ont inventé le jeu de la cancellation avant même qu'il n'existe une ligne Twitter sur ce thème. Les neocons [NdPhG : et la gauche-woke, et comment] rejettent avec arrogance le point de vue de l'autre camp comme étant de mauvaise foi et ne valant pas la peine d'être pris en considération, et ils qualifient d'hérétique ou de traître quiconque ose remettre en question la cause. »
Reste que l’alliance droite-gauche que décrit l’auteur, selon ses conceptions, continue à le surprendre lui-même, même s’il la qualifie ici ou là, et faussement, de “tactique”. Enfin ! Mettre les neocons à droite, vraiment ? Oh dear ! Ces fausses-couches devenus avortons du de trotskisme, c’est trop fort... Mis à part la France, ou la “droite” comme on l’entend officiellement n’est qu’un ersatz de la chose, autorisé à revendiquer l’étiquette de “droite la plus bête du monde”, la vraie droite n’a vraiment rien, absolument rien de commun avec les neocons.
« Ce qui rend unique la version “Je me tiens aux côtés de l'Ukraine” de la populace Twitter, c'est qu'elle réunit deux forces qui étaient auparavant des ennemis jurés l'une de l'autre, – la gauche woke et la droite néocon. Il s'avère qu'elles partagent de nombreux traits idéologiques et de personnalité détestables, et ont une approche similaire de l'engagement politique. C'est un nouveau mariage politique. »
Mon Dieu, le “mariage” est déjà drôlement daté... En réalité cette “gauche” et cette “droite” sont faites pour s’entendre sur le fond lui-même, en-dessous dun fond même, on dirait ontologiquement tant ils sont du même sang et de la même ivresse. En fait, il s’agit de deux tendances qui ont un lointain tronc commun, fort bien illustré chronologiquement par la guillotine [celle de 1792 spécifiquement] et par Trotski.
Leur but est semblable : changer l’homme, qui par la culture et la psychologie, qui par la guerre et la psychologie. Le but est la “démocratie” et l’“égalité” au pas de l’oie, tout cela bien rangé par l’usage intensif de toutes les versions possibles de la tronçonneuse à niveler, – du lynch social à la bombe à la fragmentation, toutes les versions sont disponibles jusqu’à la douceur stylée de la dénonciation anonyme par courrier. Woke et neocons, l’on est entre potes et nous irons donc jusqu’à la déconstructuration totale sous toute ses formes pour nous plonger dans les délices exquis des mers exotiques et sans fin du Rien et du Vide.
Reste que « Woke War III » pour “World War III”, – chapeau bas ! La belle sémantique trouvaille, l’esprit du temps en vérité.