Salut, Anastasia GAFA

Journal dde.crisis de Philippe Grasset

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Salut, Anastasia GAFA

… Au reste, l’acronyme GAFA est largement insuffisant et de toutes les façon inadéquat. L’attaque concertée contre Infowars.com et Alex Jones vient des sociétés Google, Facebook, Apple, Spotify, Stitcher et Youtube (GFASSY ferait l’affaire si l’on s’en tient à cette seule brochette) ; mais GAFA nous sert de symbole pour désigner le première attaque de censure politique de cette amplitude, venue de groupes privés prétendant par le fait s’ériger en censeur politique, au nom d’une solide morale démocratique, et accessoirement pour la liberté d’expression également démocratique, pourquoi pas ? (D’ailleurs on s’y perd dans le décompte des agresseurs puisque, dans une seconde fournée, Twitters prend le relais en suspendant les comptes de plusieurs chroniqueurs libertariens et antiguerre, dont le directeur de l’Institute of Peace de Ron Paul, Daniel McAdams.)

(Accessoirement, et pour les jeunes gens qui s’y perdraient, “Anastasia” était le surnom donné à la censure officielle, notamment durant la Première Guerre Mondiale.)

Le site AllnewsPipeline.com, qui n’est pas nécessairement du camp de Infowars.comécrit ce 7 août 2018 :

« I don't care if one agrees with Alex Jones or disagrees with him, if they love him or hate him, this coordinated attack against him and his InfoWars broadcasts and social media presence should severely concern everybody that sees the abusive liberal media bias and uses Independent Media to find information the establishment media won't report.

» In The Friends of Voltaire, Evelyn Beatrice Hall wrote the phrase: “I disapprove of what you say, but I will defend to the death your right to say it,” to illustrate Voltaire's beliefs.

» Jones and his Infowars podcasts and website had an extensive reach, and it matters not that sometimes I agree with him, sometimes I do not, we must all stand up for his First Amendment right to free speech and free press, whether we agree or not, because this coordinated effort to completely silence him online is just their next step in an all out war against Independent Media

» Today is a terrifying day for free speech online, a day to remember that the media, liberals, social media giants and big tech, are determined to silence conservative voices in the Independent Media and they aren't even being subtle about it anymore.

» Today they came for Infowars..... Tomorrow we will all be Alex Jones. »

(Je laisse volontairement le texte dans sa langue originale de l’anglo-américain. J’aurais pu le traduire comme il nous arrive parfois mais je pense qu’il est très aisément lisible et mérite justement de rester dans sa forme originale, comme exemple symbolique et marquant l’importance du moment, d’une réaction à la décision prise contre Infowars.com, avant d’autres et désormais avec d’autres… L’essentiel du texte se comprend bien entendu avec la phrase fameuse, que reprend à cette occasion Evelyn Beatrice Hall, du site The Friends of Voltaire : “I disapprove of what you say, but I will defend to the death your right to say it” [« Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites mais je me battrai jusqu’à la mort pour que vous puissiez le dire »].)

Quelle importance de dire si l’on est ou nom du parti d’Alex Jones et de ses tonitruances et rodomontades diverses puisque ce n’est vraiment pas cela qui est en jeu. Ils auraient pu dire, dans les salons, “Je suis Alex Jones” mais ce ne fut pas le cas : la censure contre Infowars.com comme ouverture d’une grande bataille n’a guère préoccupé nos salonards ces dernières heures. Cela n’empêche en rien qu’il s’agit d’une date importante où un pan important du Système tombe le masque pour nous montrer ce qu’il est et ce qu’il en est, et les gloussements de joie de nombre de progressistes-sociétaux ont quelque chose de léniniste-gominé et de stalinien-parfumé qui nous épargne de développer des arguments contre eux. On ne perd pas son temps à démontrer que la merde ça pue.

Je ne pense pas qu’ils réussiront dans leur entreprise de destruction de tout ce qui peut avoir allure d’antiSystème, – fondé ou pas, juste ou non, etc., – parce que, justement, ils se dévoilent complètement. Que le coup vienne des super-riches super-progressistes de la bourgade Silicon rend l’affaire bien plus juteuse : on rassemble le fric, le technologisme qui est l’avenir de l’homme, le fric, les idées courtes et bombastiques, le fric, les bons sentiments du globalisme-caviar, le fric, et l’hybris en plus du fric, et on y est à peu près. Voilà ce qu’ils ont à nous offrir en plus de la censure ; alors ceux qui ouvrent les yeux savent qu’ils ont un choix à faire et ceux qui détournent les yeux ou vaquent à leurs occupations qui les éloignent de la tâche ingrate de devoir choisir trouveront bien un Pape François pour les bénir.

Pour le reste, qui peut dire comment vont aller les choses ? L’Incertitude règne, mais je ne peux m’empêcher de penser qu’en se découvrant aussi massivement, ils ont montré leur crainte folle, – et là, nous sommes loin du seul cas Infowars.com. Leur crainte est bien celle de l’antiSystème dans son sens le plus large, c’est-à-dire ce que nous sommes.