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444Diverses sources ont rapporté la forme des interventions du président Sarkozy lors des séances du sommet du G8, notamment sur la question polémique entre toutes de la lutte contre le réchauffement climatique. Cette affaire l’a donc placé face au président Bush et à la délégation US.
Le Nouvel Observateur rapporte la forme et le fond de l’intervention de Sarkozy, s’adressant directement à la partie US (publiée dans le texte mis en ligne le 7 juin).
«“Les objectifs quantitatifs ne sont pas négociables” sur le dossier climatique, a prévenu jeudi 7 juin Nicolas Sarkozy, s'adressant directement au président américain George W. Bush lors d'une séance de travail du G-8.
»“Nous ne pouvons plus attendre”, a insisté le président français. “Nous devons maintenant fixer à l'échelle du monde nos objectifs quantitatifs sur lesquels la communauté scientifique mondiale s'est accordée et nous devons nous donner les moyens de les atteindre.”
»“Il faut un objectif clair, simple et compréhensible, qui exprime une exigence et une volonté”, a plaidé Nicolas Sarkozy. “Ne pas nous engager résolument dans cette voie sonnerait comme un renoncement”. Il a donc “conjuré” le peuple américain “de faire encore un effort”.
»De même, “je le dis à nos amis américains: le rôle de l'ONU n'est pas négociable”, a poursuivi Nicolas Sarkozy. “C'est dans le cadre de l'ONU que le débat doit avoir lieu et que les décisions doivent être prises”, a-t-il estimé.
»“En ne prenant pas assez au sérieux la terrible menace” que fait peser le réchauffement climatique “sur l'humanité, nous commettrions une faute impardonnable”, a prévenu Nicolas Sarkozy. “Ce que nous déciderons, l'exemple que nous donnerons dans les années qui viennent, seront lourds de conséquences. Et ces conséquences, elles pourraient être tragiques.”
»Le président français a proposé à ses partenaires du G-8 d'aider “tout particulièrement” les pays pauvres qui luttent contre la déforestation et de “faciliter le plus large accès possible des pays en développement aux technologies qui limitent les émissions de gaz à effet de serre”.»
On observe la vigueur des interventions de Sarkozy. On observe que cette vigueur s’adresse aux Américains, un peu à la façon qu’il avait montrée lors de son passage à Bruxelles où il avait réclamé une Europe qui se défende un peu mieux qu’elle ne fait. Cela correspond au personnage de Sarko : là où les dossiers sont clairs, là où la plaidoirie s’appuie sur de bons arguments, la psychologie du président le pousse à être très incisif, très offensif. Il se trouve que les “bons dossiers”, avec enjeux importants et effets immédiats, sont les dossiers qui placent la France, seule ou au sein d’un ensemble plus vaste, contre le parti libre-échangiste de la globalisation et contre les américanistes. C’est à cette aune qu’on va découvrir la politique extérieure de Sarko. C’est dans ce sens qu’elle s’orientera.
Mis en ligne le 8 juin 2007 à 10H42