SDF cherche bail dans un appartement classe G2

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La visite de Barack Obama en Chine sera ce qu’elle sera, mais les prémisses en annonçaient déjà la couleur… «When President Obama visits China for the first time on Sunday, he will, in many ways, be assuming the role of profligate spender coming to pay his respects to his banker», écrivait hier, 15 novembre 2009, le New York Times dans un article particulièrement quoique subtilement défaitiste et fataliste (“journalisme à l’américaine”, avec trois auteurs pour un seul article). L’article disant, en gros, que tout se passe comme si les USA avaient déjà reconnu la supériorité de la Chine sur eux.

«That stark fact — China is the largest foreign lender to the United States — has changed the core of the relationship between the United States and the only country with a reasonable chance of challenging its status as the world’s sole superpower.

»The result: unlike his immediate predecessors, who publicly pushed and prodded China to follow the Western model and become more open politically and economically, Mr. Obama will be spending less time exhorting Beijing and more time reassuring it. […]

«It is a long way from the days when President George W. Bush hectored China about currency manipulation, or when President Bill Clinton exhorted the Chinese to improve human rights.

»Mr. Obama has struck a mollifying note with China. He pointedly singled out the emerging dynamic at play between the United States and China during a wide-ranging speech in Tokyo on Saturday that was meant to outline a new American relationship with Asia. “The United States does not seek to contain China,” Mr. Obama said. “On the contrary, the rise of a strong, prosperous China can be a source of strength for the community of nations.”

»He alluded to human rights but did not get specific. “We will not agree on every issue,” he said, “and the United States will never waver in speaking up for the fundamental values that we hold dear — and that includes respect for the religion and cultures of all people.”»

Par ailleurs, après avoir développé toutes les facettes d’une politique d’accommodement et d’arrangement presque déférent avec la Chine, l’article rapporte que d’autres canaux de l’administration Obama ont montré une attitude plus ferme. Si le NYT, “journal officiel” du pouvoir s’il en est, publie ces quelques lignes, c’est qu’il a reçu la suggestion pressante de le faire. Il le fait dans les formes de l’apparence de l’objectivité, as usual.

»One hint of the Obama administration’s new approach came in a speech this fall by James B. Steinberg, the deputy secretary of state, who has deep roots in China policy. He argued that China needed to adopt a policy of “strategic reassurance” to the rest of the world, a phrase that appeared intended to be the successor to the framework of the Bush era, when China was urged to embrace a role as a “responsible stakeholder.”

»“Strategic reassurance rests on a core, if tacit, bargain,” Mr. Steinberg said. “Just as we and our allies must make clear that we are prepared to welcome China’s ‘arrival,’ ” he argued, the Chinese “must reassure the rest of the world that its development and growing global role will not come at the expense of security and well-being of others.”

»The Chinese reaction has been mixed, at best. The official China Daily newspaper ran a column just before Mr. Obama’s arrival suggesting that the United States needed to provide some assurance of its own — to “respect China’s sovereignty and territorial integrity,” code words for entirely backing away from the issues of how China deals with Taiwan and Tibet.

»In the United States, the phrase “strategic reassurance” has been attacked by conservative commentators, who argue that any reassurance that the United States provides to China would be an acknowledgment of a decline in American power. In an op-ed article in The Washington Post, the analysts Robert Kagan and Dan Blumenthal argued that the policy had echoes of Europe “ceding the Western Hemisphere to American hegemony” a century ago...»

Le comportement US vis-à-vis de la Chine est un étrange mélange dont le contraste semblerait devoir plutôt confirmer les Chinois dans leur méfiance, et dans leur peu de goûts d’établir des rapports serrés avec leur adversaire-partenaire. Les théoriciens américanistes ont toujours l’idée du G2 selon Brzezinski dans la tête, qu’ils justifient par la puissance grandissante de la Chine et des moyens de pression de la Chine sur les USA, tout cela présenté d’une façon qui tend à rendre la puissance de la Chine par rapport à celle des USA encore plus grande qu’elle ne nous apparaît. Le discours d’Obama à Tokyo fut à cet égard révélateur, comme l’est l’article du New York Times. A côté de cela, les USA se rappellent qu’ils sont eux-mêmes “la seule superpuissance” héritée de la Guerre froide et ils exigent des assurances des Chinois pour une coopération stratégique dont rien ne dit que les Chinois y soient intéressés – pas plus qu’un arrangement G2, d’une façon générale. Le résultat est une position US incertaine et insaisissable dont on retient surtout, dans le seul domaine des faits, qu’elle constitue une reconnaissance de leur dépendance extrême des moyens chinois, et une reconnaissance de la puissance chinoise qui donne à cette puissance un statut inattendu.

Tout cela se fait sur le fond de la psychologie et des exigences US dont on a vu une exposition le 14 novembre 2009, qui implique une intransigeance complète sur les “avantages acquis”. Ainsi, les USA reconnaissent-ils très volontiers, presque avec empressement dans la dialectique et le comportement d’Obama, une réduction radicale de leur puissance et de leur influence, en même temps qu’ils exigent des engagements de leurs partenaires et refusent de céder quoi que ce soit sur les attributs de leur propre puissance du temps de sa splendeur. De même, avec le Japon, prônent-ils la nécessité d’un nouveau partenariat, “d’égal à égal”, tout en poursuivant leurs pressions sur la seule question de l’arrangement de leurs bases au Japon et en n’envisageant pas une seule seconde de réduire le carcan de leur “occupation” militaire de ce pays. Ce comportement plein de contradiction est la marque de la crise US bien plus que l’esquisse d’une coopération rapprochée avec la Chine.


Mis en ligne le 16 novembre 2009 à 07H14