Si Obama était élu, «ils le tueraient...»

Le sénateur Obama a, ces quatre derniers jours, emporté quatre primaires à la suite, la dernière étant celle du Maine hier. Dans le camp Clinton c’est l’inquiétude, avec un changement de stratège en chef (changement de la directrice de campagne).

Cela confirme que la victoire de Barack Obama à la désignation démocrate, et au-delà, à la présidentielle, est désormais bien installée comme une ferme possibilité de cette élection 2008. D’autre part, la rhétorique des deux candidats démocrates, face à la désignation quasiment acquise de McCain chez les républicains, est de plus en plus marquée par rapport à la possibilité pour eux deux qu'ils deviennent l'adversaire du même McCain. Cela implique une évolution de plus en plus dans le sens de la confrontation et évoquant la possibilité du thème des questions de sécurité nationale. (Clinton: «If Senator McCain is the nominee for the Republicans, as it appears he will be, you know that they will do everything in their power to make this election about national security, about homeland security, and that is exactly what will happen.» Obama: McCain «is a genuine American war hero. But [he] has decided to saddle himself up with George Bush. We need a candidate for the Democrats who will offer a clear contrast.»)

Dans ce climat, on notera avec intérêt les remarques dénuées de gants, d’apprêt et de conformisme de l’écrivain britannique et Prix Nobel 2007 de littérature Doris Lessing. Pour elle, aucun doute, si Obama était élu, «ils l’assassineraient», essentiellement parce qu’Obama est noir. Lessing ne s’explique pas plus avant quant à l'identité des comploteurs qu'elle évoque mais on peut aisément se laisser aller à comprendre ce qu’elle veut signifier. Elle recommande donc, si l’on veut que les choses se passent «plus calmement» aux USA, que les deux (Clinton et Obama) se mettent ensemble, avec Clinton comme candidate à la présidence et Obama comme vice-président.

The Independent, notamment, rapporte la nouvelle ce matin. L’article rappelle que Lessing avait été choisie par les Nobel pour ses qualités de «scepticism, fire and visionary power» (la troisième étant donc une qualité de “puissance visionnaire”).

«Asked if she supported Hillary Clinton or Mr Obama, Lessing told the Stockholm daily Dagens Nyheter “it doesn't matter,” but suggested the two should join forces in the election.

»“It would be best if they ran together. Hillary is a very sharp lady. It might be calmer if she wins and not Obama,” Lessing was quoted as saying.

»“He would probably not last long, a black man in the position of president. They would kill him,” Lessing said on Saturday. She did not specify who she believed would kill Obama.»

Mis en ligne le 11 février 2008 à 06H38