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856Comme on sait, le sommet Russie-UE de Sotchi fut assez glacial sur la substance des choses. Sur la forme, non non, pas du tout. Nous revenons sur la chose à l’occasion d’un article de Piotr Romanov, de Novosti, qui nous restitue l’ambiance. Un extrait y suffira :
« Selon les journalistes qui ont assisté à la rencontre, l'ambiance était chaleureuse et dérogeait parfois au protocole, le principal trublion étant... Javier Solana. Il suffit de citer les fragments du reportage d'un envoyé spécial du quotidien Kommersant pour comprendre pourquoi: “Les leaders russes et européens sont sortis pour la conférence de presse une heure et demie plus tard que prévu. Ils avaient dîné. Après le dîner, certains des convives étaient méconnaissables. Ainsi, Javier Solana saisissait Poutine par le revers du veston et lui chuchotait quelque chose à l'oreille en ricanant. J'ai d'abord été étonné que M. Poutine ait pu charmer Javier Solana en si peu de temps, avant de comprendre que ce dernier avait tout simplement un peu bu. Observer le commissaire européen était un vrai plaisir. Ce qu'il faisait était injouable. Lors de la signature des accords, Javier Solana faisait ostensiblement basculer la chaise sous la commissaire européenne (Benita Ferrero-Waldner) au moment où elle devait apposer son paraphe, alors qu'il se tenait en fait à cette chaise tout simplement pour ne pas tomber”. Bon, après tout, les Russes ont l'habitude de ces choses-là...
» Pour résumer, on peut dire que le sommet a été fructueux, qu'il s'est déroulé dans un climat chaleureux et très amical et qu'il restera dans les mémoires de tous les participants. Surtout de quelques-uns... »
C’est une particularité de ces rencontres où participent les organismes supranationaux comme la Commission/L’UE. Les dirigeants viennent plaider des dossiers que leur ont préparés leurs bureaucraties. Il n’est pas certain du tout qu’eux-mêmes soient profondément attachés à ces orientations, quand ils savent de quelles orientations il s’agit. Alors, ils plaident : si ça marche, tant mieux ; si ça ne marche pas, on ne va pas se fâcher pour si peu. Allons boire un verre.
Dans les sommets entre nations, une désharmonie dans la négociation amène un climat de méfiance, voire glacial. Avec le supranational, il n’y a plus d’engagement des dirigeants. Un verre et il n’y paraîtra plus.
(NDLR: d'ailleurs, — verre ou pas, qui sait, — nous avions fait une erreur au départ en rédigeant ce texte, et écrit “Scotchi” pour Sotchi. Erreur, il s'agit plutôt de vodka.)
Mis en ligne le 1er juin 2006 à 09H49