Soldes, discount, rabais... Avec le JSF, contre la vie chère!

Il est possible que le JSF devienne un avion de la sixième génération: le seul avion de la cinquième génération soldé avant d’être vendu… Mais bah, nous n’en sommes pas encore tout à fait là, et il reste encore quelques juteux épisodes dans ce feuilleton sans fin ni loi. Quoi qu’il en soit, l’opération “vérité des prix”, après “tempête du désert”, ne cesse d’alimenter l’intérêt pour cet abracadabrantesque programme d’avion de combat. Après le “prix du JSF en 2014 et sans son moteur”, voici l’opération “cash rebatte”.

Il s’agit d’une offre faite par l’inaltérable général Davis, directeur du JSF Program Office (JPO) pour encore quelques jours, telle qu’elle a été confiée à Jane’s Defense Review. Davis explique que les clients du programme, USA et ROW, pourraient économiser jusqu’à $13 milliards en achetant autour de 150 avions entre 2010 et 2013. L’affaire est belle et l’offre tentante. Giovanni de Brigandi s’en est emparée en même temps que de sa calculette, sur son site Defense-Aerospace.com, le 24 mars 2009, pour nous montrer qu’il y a là une belle affaire à faire. Il suffit de mélanger tout cela, un rabais de $21,6 millions pour chaque avion, le prix du JSF affiché à $65 millions par General Dynamics, le prix calculé par le GAO, le prix de l’USAF ou pas on ne sait, et, sans doute et par précautions, le prix de l’âge du capitaine, – et, bien sûr, de bien secouer dans le sens des aiguille d'une montre. Le résultat de ces recherches permettrait peut-être de maintenir l’exubérance de Wall Street et de suggérer une issue honorable au G20 de Londres.

«By the way, in its latest JSF report GAO calculated that buying an additional 169 aircraft between FY2010 and 2015 would cost “up to $33.4 billion in additional procurement funding,” although they are the same extra aircraft that Davis sees as the source of $13 billion savings.

»Simple arithmetic shows that each of these 169 additional aircraft would cost $197.6 million each.

»So, in a nutshell, Davis says that each extra aircraft would save $86.6 million, but GAO says they would cost $197.6 million each, but Lockheed says unit cost is $65 million.

»Now that Madoff funds are no longer available, here’s an idea for a great investment: buy JSF aircraft at Lockheed’s price, pocket the cash rebate from the JPO, and sell the aircraft on to the Pentagon at the GAO price:

»$197.6M - $65M = $132.6M + $21.6M cash rebate = $154.2M net profit per aircraft.

»Don’t have any spare cash? Then forget the aircraft, just buy JSF options, and settle for the $21.6 million cash rebate. For a 12-aircraft squadron, net profit is $259.63 million.

»If you’re Norway, you could run a profit of $1,036.8 million (that’s $1.03 billion) on 48 aircraft. And Dassault might even pay you to take near-new Mirage 2000 Mk 9s off the U.A.E.’s hands so they can buy Rafales.

»So the JSF finally starts to make financial sense – just as long as you don’t buy any.»

L’opération joliment détaillée par Giovanni de Brigandi est reprise sur le site worldwidewarpigs.blogspot.com, ce 26 mars 2009, avec ce simple mot de présentation: «This shows how delusional the people are in the F-35 JSF program...»

C’est effectivement le cas, cela va sans dire, – mais disons-le tout de même, à nouveau. L’on ne cesse de répéter et de constater, sur notre site comme sur de plus en plus d'autres, combien voilà un processus remarquable d’auto-destruction conduit et sans cesse renforcé par le programme JSF. C'est principalement le cas dans le chef des deux magouilleurs en chef de la chose, le JPO (en incontestable position de leader) et LM. Leur machinerie à virtualiser est faite effectivement plus de désintérêt, d’indifférence pour la réalité en faveur d’une autre “réalité” (virtualisme) que de déformation de la réalité (propagande et mensonge). La technique s’avère complètement auto-destructrice, puisqu’elle est incapable de se soumettre au feu de l’auto-critique qui permettrait de redresser un peu la narrative, pour tenter de regagner un peu de crédit. Une fois de plus, il est montré que le programme JSF est une formidable illustration du système, du fonctionnement du système , de l’impasse du système. Démonstration à répétition, certes, et dont le crédit, à force de répétition, ne cesse de grandir pour construire une formidable dynamique critique, dont la dérision n'est pas la moindre des armes, contre ce montage colossal qu’est le programme JSF.

Mis en ligne le 26 mars 2009 à 09H36