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356Rappellez-vous ce que furent nos larmes, nos exclamations d’horreur, nos incantations furieuses, nos anathèmes scandalisés devant le spectacle des réfugiés, des déplacements de population, des massacres de civils (sans rectification quand la réalité était plus tard découverte), — en ex-Yougoslavie et, surtout, lors de nos “bombardements humanitaires” (dixit Vaclav Havel, avril 1999) du Kosovo. Tout l’appareil officiel de virtualisation du monde tournait à plein régime et l’Ouest se sentait si bien dans sa morale donneuse de leçon, dans cette certitude presque joyeuse de pouvoir lancer des bombes en se disant que c’était pour punir le méchant et pour aider les opprimés gentils (sans rectification quand la réalité du Kosovo, fort bien documentée depuis, fut plus tard découverte).
Aujourd’hui, qui s’intéresse à l’Irak, c’est-à-dire à la vraie “catastrophe humanitaire” qui est sans précédent depuis les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, qui hache, déstructure et pulvérise ce pays que nous allions projeter dans le Nirvana démocratique? Il faut dire que c’est le temps des vacances et que c’est, aux USA, d’une façon plus générale, le temps de préparation des élections présidentielles. L’Ouest n’a pas à avoir honte. Cette civilisation, au point où elle en est arrivée et dans le chef de ceux qui sont installés comme ses élites officielles, — cet Ouest-là est la honte absolue de notre époque, — alors, inutile de lui demander en plus de l’éprouver.
Pour information à ce propos, lisez l’article de Patrick Cockburn, de ce jour dans The Independent.
«Two thousand Iraqis are fleeing their homes every day. It is the greatest mass exodus of people ever in the Middle East and dwarfs anything seen in Europe since the Second World War. Four million people, one in seven Iraqis, have run away, because if they do not they will be killed. Two million have left Iraq, mainly for Syria and Jordan, and the same number have fled within the country.
»Yet, while the US and Britain express sympathy for the plight of refugees in Africa, they are ignoring — or playing down — a far greater tragedy which is largely of their own making.
»The US and Britain may not want to dwell on the disasters that have befallen Iraq during their occupation but the shanty towns crammed with refugees springing up in Iraq and neighbouring countries are becoming impossible to ignore.
»Even so the UNHCR is having difficulty raising $100m (£50m) for relief. The organisation says the two countries caring for the biggest proportion of Iraqi refugees — Syria and Jordan — have still received “next to nothing from the world community”. Some 1.4 million Iraqis have fled to Syria according to the UN High Commission for Refugees, Jordan has taken in 750 000 while Egypt and Lebanon have seen 200 000 Iraqis cross into their territories.
»Potential donors are reluctant to spent money inside Iraq arguing the country has large oil revenues. They are either unaware, or are ignoring the fact that the Iraqi administration has all but collapsed outside the Baghdad Green Zone. The US is spending $2bn a week on military operations in Iraq according to the Congressional Research Service but many Iraqis are dying because they lack drinking water costing a few cents.»
Mis en ligne le 30 juillet 2007 à 06H02