Spéculation sur les choix britanniques en cas de malheur du JSF

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La période, comme on ne cesse de le comprendre de plus en plus précisément, est plus qu’incertaine pour le JSF, elle est même chaotique et dramatique. Toutes choses considérées par ailleurs et sans céder aux emportements des âmes émotives, la chose est plus importante que les projets démocratiques du président géorgien ou les spéculations occidentalistes sur le caractère démocratique des élections iraniennes. Il y a des effets importants dans diverses directions, à cause de l’étendue du programme, des intérêts considérables qu’il soulève et des directions diverses qu’il embrasse.

Comme on le voit par ailleurs, il y a la question de l’attitude britannique vis-à-vis du JSF. Certains commencent à spéculer sur la possibilité que le Royaume-Uni abandonne le JSF, c’est-à-dire l’équipement de ses futurs porte-avions par l’appareil US.

Le chroniqueur E.L. Palmer, basé en Australie, très actif dans la guérilla anti-JSF, a édité deux articles sur le sujet; l’un le 6 août 2009 sur F-16.netU.K. may drop the STOVL F-35 for carrier variant»), l’autre le 7 août 2009 sur son propre site ELP Defens(c)eInteresting Possibilities). Il y a une curieuse différence dans les conclusions similaires que Palmer tire:

• Celle de son article du 6 août 2009: «Another giant question. What happens if the F-35C doesn't deliver on the promise due to any number of problems that can strike down a complex defence program? This brings two existing carrier fighters into play. The French Rafale and the U.S. F-18E/F Super Hornet.»

• Celle de son article du 7 août 2009: «If the U.K. military somehow survives the immense lack of interest from the political leaders of having an Army, Navy and Air Force and if they somehow can afford big aircraft carriers, and again, if the the F-35 runs into problems and can’t show up, there are few choices left. They can either cancel the carriers sooner rather than later, or, populate the carrier air wing with the only affordable conventional carrier-capable fighter aircraft in existence. That is, the Boeing F-18E/F Block II Super Hornet.»

…Entre les deux, entre les 6 et 7 août 2009, le Rafale (dans sa version embarquée Rafale M) a disparu. Cet avion est, pourtant et pour le moins, bien autant un “ affordable conventional carrier-capable fighter aircraft” que le F-18E/F. Assez curieusement, ou bien naïvement selon certains nous n’en doutons pas, nous serions conduits à parler d’un oubli dans le second texte (sinon, pourquoi avoir mentionné le Rafale dans le premier, largement renseigné par Palmer dans son propre texte?). L’incident marque simplement une inattention d’oubli due à la quasi-complète absence du Rafale dans le monde de la communication anglo-saxonne, alors qu’il est de loin, actuellement, la meilleure option du point de vue du rapport coût-capacités-sûreté d’emploi de tous les chasseurs modernes en compétition.

Les Français n’ont jamais pu lutter contre les Anglo-Saxons dans ce domaine de la communication, où les Anglo-Saxons ont d’incontestables “qualités” de désinformation, de maniement du mensonges sous ses divers formes et de virtualisation des situations. Il est juste de dire également que ces mêmes Français ne s’y sont jamais vraiment employés, montrant à et égard une réserve justifiée notamment, selon eux, par l’évidente qualité du matériel qu’ils produisent; réflexe typiquement cartésien, selon lequel la raison finit toujours par l’emporter, et que la raison rendra justice à la qualité. Les Français oublient que la raison est aujourd’hui dans une crise profonde, dans une civilisation entièrement soumise à la puissance de la communication, – phénomène d’ailleurs produit par cette même raison, ce qui fait douter de sa validité, à la place où certains la mettent, au-dessus de tout.

Mais il est également juste, à l’inverse, d’observer que lors de la précédente “crise de confiance” (beaucoup moins grave que celle-ci) sur l’avenir du JSF, au Royaume-Uni, il fut grandement question du Rafale comme alternative. Les Britanniques, lorsque les affaires deviennent pressantes et que la communication ne suffit plus, se rappellent que les Français existent. La remarque est d’autant plus intéressante que, sur un plan plus général mais toujours dans le domaine de la défense, les Britanniques sont en train effectivement de se rappeler que les Français existent.


Mis en ligne le 8 août 2009 à 15H01

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