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362On sait que beaucoup de choses dépendent du “Super Congrès”, la commission du Congrès nommée à la suite de l’accord de réduction de la dette du 2 août 2011. (Voir notre F&C du 8 août 2011, où est notamment présenté le processus de création et le fonctionnement de cette commission dite “Special Congrès”.) La bataille est engagée pour la désignation des membres de cette commission, faite par les dirigeants au Congrès des deux partis.
Jason Ditz, de Antiwar.com, signale (ce 11 août 2011) des nouvelles intéressantes, avec la place importante dans cette affaire, prise parTea Party, toujours lui, et Tea Party revenu à un état d’esprit d’hostilité aux dépenses de défense, signifiant qu’il appuiera des réductions budgétaires du Pentagone. Jason Ditz écrit :
«
»Is it a serious push this time? It isn’t clear but Republican leadership seems to be taking it as one, and has avoided putting its most pro-war, pro-spending Congressmen on the new “supercommittee.” This conspicuous absence was quickly lashed by one such Congressman, Rep. Buck McKeon (R – CA), who termed the lack of hawks on the supercommittee a “national security crisis.” […] Still, Rep. Pelosi (D – CA) hasn’t announced the Democrats from the House, and Sen. Harry Reid (D – NV) put defense industry darling Patty Murray (D – WA) on the Senate version, so it seems that even if the military hardware enthusiasts on the Republican side of the aisle are absent, the Pentagon and its associated weapons dealers will likely be well represented.»
Il est à noter, en complément du texte de Ditz, qu’un texte de The Hill du 10 août 2011, référencé par Ditz, indique plus clairement que Buck McKeon n’a pas été retenu pour le “Super Congrès”. Président de la commission des forces armées de la Chambre et vielle marionnette absolument corrompue par le complexe militaro-industriel, McKeon représentait la garantie que la défense du budget du Pentagone aurait son leader au sein de la commission ; son absence en dit beaucoup, effectivement, sur le changement d’état d’esprit imposé par Tea Party.
D’un autre côté, la gauche du parti démocrate a commencé à nouveau à se manifester contre les dépenses de défense. C’est le cas de Barney Frank, le 8 août 2011, sur CBS. «The senior Democrat on the House Financial Services Committee says the biggest reason the United States is seeing its credit downgraded is that it spends too much money being “the military policemen of the world.” Rep. Barney Frank tells CBS's ‘The Early Show’ that reining in defense spending is “going to be my mantra” for the next few months.» La question est, à ce propos, de savoir si, et comment, la tendance Frank (qui a ce poste important de chef de la minorité à la commission des affaires financières) sera représentée au sein du “super Congrès”.
Quoi qu’il en soit, le constat est remarquable, quelques jours seulement après le lancement de la phase de la constitution et de l’activité de la commission “Super Congrès”, de voir combien le rythme implicite acquis lors de cette crise de la dette trouve ses relais dans la situation au Congrès. Ce “rythme implicite”, pour la question des dépenses de défense, est bien que ces dépenses ne sont plus à l’abri de réductions importantes, comme on en exposait la possibilité le 8 août 2011. Cette fois, on peut y ajouter un nouvel élément, à savoir que même en cas d’accord au sein du “Super Congrès” sur les réductions à faire, le Pentagone pourrait être fortement touché. La présence et l’influence paradoxales de Tea Party (la “dictature des minorité” dont parle Ullman) n’ont pas du tout été réduites après l’accord sur la dette, alors que de nombreuses voix réclamaient cette évolution. Et cette présence et cette influence semblent aller désormais dans un sens défavorable au Pentagone.
Le choc provoqué par l’accord sur la dette avec les négociations qui l’ont précédé, s’est renforcé du choc sur la dégradation de la notation des USA (“de AAA à AA+”), et ces deux chocs ont touché les directions de l’establishment, avec la nécessité de la réduction des dépenses publiques et la reconnaissance que le Pentagone y tient une place trop importante pour qu’il soit exonéré des réductions. Ce sentiment touche même la Maison-Blanche elle-même, dont divers échos disent qu’elle ne serait pas défavorable à de telles réductions.
Mis en ligne le 11 août 2011 à 17H37